Après un splendide trailer en CGI, Bethesda continue de nous en mettre plein les yeux avec son audacieux projet Dishonored. A l’heure où l'on ne voit plus que des suites de licences qui jouent la carte de la sécurité, mais pas l’originalité, les Frenchies d’Arkane Studios n’hésitent pas à démontrer que prendre des risques peut en valoir la peine. Après une rapide présentation du jeu pendant la Gamescom 2011 (relatée par notre maître à tous, Driftwood), nous avons cette fois-ci pu passer un long moment auprès de la bête. Cette présentation ne s’est de plus pas déroulée n’importe où, puisque c'est au musée des armées des Invalides à Paris que nous avons été conviés. Un lieu emblématique s’il en est, puisqu’il a servi de source d’inspiration pour les développeurs. Mais je ne vais pas tout vous dévoiler ici, vous connaissez la marche à suivre pour en savoir plus !
Le lieu ne fut pas le seul prestige de cette journée, nos hôtes étant également de renommée mondiale. Nous avons donc eu la chance d'être reçus par des pointures comme Sébastien Mitton, directeur artistique, Harvey Smith, game designer, ou encore Viktor Antonov, visual design director. Arkane a cherché à s’entourer de certains grands noms de l’industrie afin de créer le projet qu'ils avaient en tête. Des chiens ne faisant pas des chats, on retrouve dans ce titre les influences de Deus Ex, System shock, Thief, ou encore Half Life 2. On retrouve donc un game design complètement dans l'esprit de celui de Deus Ex, certains concepts tout droit sortis de Thief, et un aspect visuel qui rappelle indéniablement cette bonne vielle cité 17 d’Half Life 2. Ajoutez à tout cela une bonne dose de Bioshock par-dessus tout ça, et vous avez là un petit avant goût du généreux menu. Notez que tout ce qui se déroule dans le trailer est réalisable pad en main, réalisé sans le moindre trucage !
Inutile de relater une nouvelle fois l’histoire du jeu, pour ceux qui veulent en savoir plus, le trailer parle de lui-même. Attardons nous donc plutôt sur ce mystérieux personnage qui accorde des pouvoirs surnaturels à notre héros. Cet individu semble bel et bien être au cœur de l’intrigue principale, un mélange entre un sorcier et un démon, d’après les dires de nos hôtes du moins. Ce qui est certain, c’est que ce pauvre garde du corps que l'on incarne ne va pas demander son reste et va même totalement profiter de cette opportunité pour accomplir sa vengeance et laver son nom, ou, s'il le désire, sombrer dans la vie de paria et abuser de ses dons comme bon lui semble. En effet, le choix est laissé à notre entière discrétion, nous laissant la possibilité de nous orienter vers un chemin ou l’autre en fonction de nos actions et de nos choix dans le déroulement de sa partie. Oublié en revanche l'idée de ville open world où l'on peut voyager au gré de ses humeurs, nous sommes ici dans une structure similaire à celle de Deus Ex. On trouve donc un enchaînement de missions principales linéaires dans les différents quartiers de la ville, offrant des cheminements divers et variés. Bien sûr, il existe également des missions secondaires bien construites qui se débloqueront au fur et à mesure de la progression.
Passons désormais aux festivités, avec les éléments principaux aperçu dans le déroulement d’une mission vue sous deux angles différents, l’un furtif, l’autre plus rentre dedans. Le but de la mission était d’éliminer deux cibles distinctes dans un hôtel de charme lourdement gardé, histoire d'ajouter un peu de piment à l’entreprise. La démo se lance alors que notre personnage se trouve sur les toits de la ville de Dunwall, avec une vue imprenable sur une partie de la cité. On nous précise que le joueur peut arriver par d’autres endroits, selon les choix précédents qu'il aura faits dans la partie. Bien sûr, le joueur aux commandes de la démo connaissait les lieux comme sa poche, ce qui du coup cassait un peu l’effet de surprise face à certaines situations. Tout comme dans le trailer, un premier garde se fait assassiner avec un ‘Air kill’ que n'auraient pas renier les héros d'Assassin’s Creed. Pour n’éveiller aucun soupçons, le corps est ensuite transporté dans un coin tranquille, une sensation désagréable laisse cependant l’impression que le cadavre conserve un aspect très ‘poupée de chiffon’.
Quelques sauts surhumains plus loin, il nous faut traverser une longue distance, infranchissable pour notre héros, du moins en apparence. C’est en effet sans compter le pouvoir de téléportation de ce dernier, qui après l’avoir sélectionné dans son menu bague, franchit l’obstacle dans un éclair bleuté, moyennant la consommation d’une bonne dose d’énergie magique. Comme dans tout bon jeu de furtivité qui se respecte, vous pouvez neutraliser un ennemi silencieusement sans le tuer, en maintenant le bouton adéquat afin de réaliser une attaque similaire à celles de Jack Bauer dans 24. Un peu plus loin, on emprunte le corps d’un rat avec le pouvoir de possession pour traverser un conduit menant aux toilettes du bâtiment où se déroule la mission. Ne ratant pas une miette de la conversation des filles de joie à l’intérieur, riche en précieuses informations, le rongeur se faufile vers la sortie. Je vous laisse imaginer les réactions des demoiselles si elles aperçoivent cette horrible bestiole. Heureusement, notre démonstrateur franchit habilement la pièce, non sans avoir admiré au passage les dessous affriolants des jeunes demoiselles de petite vertu.
Une fois en sécurité, il est temps de reprendre forme humaine et d'observer les lieux grâce aux jumelles intégrées dans le masque du héros. De plus, il est possible d’activer un filtre de vision indiquant l’emplacement des ennemis ainsi que leur champ de vision, comme dans Deus Ex. En fouillant un peu, on parvient à ramasser quelques babioles de valeur qui viendront renflouer nos finances, ainsi qu’une étrange rune très utile pour améliorer ses pouvoirs mystiques. Nous voilà maintenant dans une pièce avec une magnifique baie vitrée permettant d’observer notre proie, lancée dans une conversation intrigante avec l’une des "ouvrières du plaisir". Impossible cependant de les rejoindre pour le moment, il va donc falloir trouver un moyen détourné pour accomplir l’objectif. Après quelques recherches avisées, on fini par dénicher une valve permettant de libérer un gaz mortel sur les deux "tourtereaux". Cible éliminée, mais pas dans les règles de l’art, puisqu’une innocente en a payé le prix. Ce sera donc à nous-autres joueurs de faire mieux dans nos futures parties.
Il nous reste cependant encore une cible à assassiner, que notre joueur ne tarde pas à débusquer. Celui-ci nous met en avant une autre feature tout droit sortie de Thief : la possibilité de jeter un œil dans la serrure d’une porte. On peut se demander quelle peut-être son utilité, alors même que l’on est équipé d’un système de vision qui détecte tout ennemi à travers les parois, mais nul doute que les développeurs ont pensé à tout. L’homme à atteindre est de nouveau en bonne compagnie, il faut donc rester discret pour ne pas attirer l’attention. Pour ce faire, on passe sur une corniche au-dessus du vide, ce qui nous permet d'accéder à un balcon et de nous rapprocher de notre homme. Un sort de possession plus tard, nous voilà dans le corps de la future victime, qu’on positionne sur la rambarde du balcon avant de ressortir dans son dos et d'utiliser le pouvoir de mini tornade. Celui-ci a bien évidemment pour conséquence de propulser l’individu dans le vide, notre action étant suivi d’un cri de terreur de la femme présente, incrédule face à la situation. Ne reste alors plus au joueur que de prendre la poudre d’escampette discrètement.
Passons désormais à la force brute, celle qui n'accepte aucune pitié et qui s'écrit en lettres de sang. Arbalète à la main, les tirs s’enchaînent et les têtes explosent, les ennemis tombent les un après les autres. À noter également que l’IA ne se débrouille pas trop mal, cherchant des solutions de contournement sans charger bêtement pour se poser bien gentiment dans votre ligne de mire. Un pouvoir bien spécial permet d’invoquer des dizaines de rats qui viennent alors perturber vos assaillants en les attaquant de toute part. Ceux tombés au sol se font dévorer, tandis que les autres tentent de faire fuir les rongeurs comme ils peuvent, vous laissant le champ libre pour vous échapper. Rien ne vous empêche d'ailleurs de posséder vous-même l’un de vos alliés à quatre pattes pour disparaître incognito loin du carnage, mais cela aura pour conséquence d’épuiser totalement vos réserves magiques. Vous l’aurez compris, vous pouvez utiliser vos pouvoirs pour vous sortir de nombreuses situations, comme par exemple "retourner" un obus explosif à son envoyeur grâce à la magie de tornade. Il faut tout de même espérer que cette panoplie ne vous rende pas trop surpuissant et ne rende le jeu trop facile, mais le studio nous a mentionné que l'ajout de différents modes de difficulté était encore à l’étude.
Pour terminer, attardons-nous le temps de quelques lignes sur le développement de cet audacieux projet. Le studio Arkane ne semble pas subir la pression de son éditeur, puisque le travail de post-production a duré près de trois ans. Les équipes se sont inspirées de Londres, au 16ème siècle, ainsi que la ville écossaise d’Édimbourg. Comme toujours, des voyages ont été organisés sur place, mais l’architecture n'est pas la seule à s'être faite tirer le portrait. Les habitants du coin ont également eu le droit à leur séance photo, mais comme on dit, à l’insu de leur plein gré. De nombreux clichés ont donc pu être pris en cachant habilement les appareils pour ne pas risquer de froisser les stars en devenir. En effet, l’étude s’est aussi bien portée sur la structure des rues et des bâtiments que sur les gens, eux-mêmes, de façon à s’approcher au plus près de la réalité. Espérons tout de même que certaines personnes ne se reconnaissent pas dans le jeu, auquel cas le procès serait alors inévitable.
Comme vous le savez, la peste va être un élément important dans le synopsis du titre. Là encore, la réalité s’approche au plus près de la fiction, puisque nous découvrirons certains bâtiments recouverts entièrement de draps blancs , signe de la quarantaine forcée des pestiférés enfermés à l’intérieur. Une croix rouge sur le drap signifie d'ailleurs la condamnation de ses habitants, un détail inspiré par l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans. Pour la petite histoire, sachez en effet que cette fameuse croix avait permis d'indiquer la destruction de l’habitation marquée. Tout a donc été pensé de façon à coller à une certaine réalité, aussi éloigné de notre monde soit l'univers de Dishonored. Même les armes ont été inspirées de vrais modèles présents au musée des armées des Invalides. C'est donc dans une ambiance de révolution industrielle teintée de culture steampunk que nous serons embarqués, un monde dont le côté familier et inconnu à la fois fera tout le charme.
Tous les commentaires (10)
Merci pour la preview, ça donne clairement encore plus envie !
Pour en revenir au jeu c'est devenu mon must have de l'année, et si le jeu s'apparente un minimum à Deus Ex HR c'est que mon impression est bonne. Une sorte de Hitman saupoudré de Thief et de D.Ex ça ne peut augurer que du bon !
Pour ceux qui s'inquiète de la trop grande puissance du perso il faut juste se souvenir que dans les vidéos de Deus Ex on voyait Adam tuer les ennemis avec facilité et avec les augmentations type Typhoon, obtenue tard dans le jeu. M'est avis qu'on commencera avec peu ou pas de supers pouvoirs et qu'on deviendra plus évolué avec le temps, comme dans tous les jeux (même dans Hitman tu Upgrade tes armes au fur et à mesure des missions...).
Bref, le meilleur jeu de l'année ?? Je mets ma main eu feu que ça sera le cas...