Le premier Assassin's Creed restera certainement dans les mémoires comme un des symboles de cette génération de console. Une ambition délirante, une réalisation époustouflante mais un gameplay des plus répétitifs truffé de problèmes techniques. Dire qu'Assassin's Creed 2 était attendu au tournant serait donc un bel euphémisme. Ce nouvel épisode corrige t-il les nombreux défauts du premier ? Réponse dans ce test !
MAJ: Ubisoft nous propose le trailer de lancement du jeu, qui accompagnera parfaitement ce test.
Contrairement au premier épisode, Assassin's Creed 2 prend le temps de poser l'histoire et de faire les présentations avec le nouveau héros : Ezio Auditore. Les 3 ou 4 premières heures sont donc consacrées exclusivement à la prise en main des nombreux mouvements et la découverte des possibilités offertes par le gameplay. Un passage obligé globalement bienvenu, même si les habitués du premier trouveront peut-être le temps un peu long. Cette phase permet toutefois de se faire une première idée du personnage, beaucoup plus humain et attachant qu'Altaïr, dont la seule motivation semblait être, faut-il le rappeler, l'intérêt purement personnel.
Ce nouveau personnage est ainsi l'occasion rêvée d'introduire une nouvelle forme de narration, basée cette fois sur de vraies cinématiques. Terminés donc ces longs dialogues sur plan fixe où l'on finissait quasi inévitablement par faire tourner le personnage sur lui-même histoire de passer le temps. La partie se déroulant dans un présent/futur proche se fait quant à elle plus discrète puisqu'elle ne revient qu'à trois reprises dans le jeu. De ce fait, la plupart des dialogues et commentaires de l'équipe s'entendront en fond sonore, alors même que l'on dirige Ezio dans l'Italie du quinzième siècle. Fini donc les nombreux allers-retours présent/passé dont le seul intérêt était d'écouter quelques répliques entre les personnages principaux. Assez logiquement, l'immersion s'en trouve renforcée, sans qu'on ne perde pour autant ce côté rétro-futuriste si particulier du premier épisode.
Aussi intéressante soit-elle, l'histoire (toujours teinté de science fiction / fantasy) est avant tout un prétexte à explorer de fond en comble les environnements du jeu. Et quels environnements ! Le début verra Ezio faire ses premiers pas et devenir un assassin confirmé dans les ruelles de Florence, de la campagne Toscane, de Venise et quelques autres surprises. Les deux villes sont bien entendu les deux environnements principaux où se déroulera la plus grande partie du jeu, et c'est donc assez logiquement qu'elles ont eu droit à un travail de modélisation colossal. Les principaux monuments sont en effet reconnaissables au premier coup d'œil, et rien ne vient jamais casser l'illusion qu'il s'agit là d'une reconstitution fidèle et minutieuse de villes de la fin du quinzième siècle.
Comme l'a prouvé le premier Assassin's Creed, des environnements magnifiques et un scénario intéressant ne suffisent pas forcément pour faire un grand jeu. Pour certains joueurs, le plaisir d'explorer ces villes ne parvenait pas à compenser l'incroyable répétitivité des actions qu'il fallait y effectuer. Dès l'annonce de sa suite, Patrice Desilets et son équipe ont immédiatement fait savoir qu'ils avaient tenu compte des remarques des joueurs et que les missions seraient changées en profondeur. Et c'est heureusement le cas. D'une structure relativement libre mais où au final il n'était possible que de répéter encore et toujours les mêmes actions ville après ville, on passe maintenant à une structure d'histoire beaucoup plus linéaire où les missions s'enchaînent sans se ressembler. Fini les pauses sur les bancs pour écouter les conversations, place à l'infiltration, les assassinats, les missions d'escorte, le tout enrobé d'une IA à la hauteur qui sait aussi bien se défendre que se déplacer dans la ville. En bref, tout un lot de joyeusetés dont le seul but est de pimenter la vie de tout assassin qui se respecte. Une variété bienvenue, surtout qu'elle ne se fait pas aux dépens des missions annexes, toujours aussi nombreuses, et accessibles à tout moment.
Au delà de la forte évolution de ce qui fait le cœur de la structure du jeu, Ubisoft Montréal a aussi voulu rajouter un peu de véritable contenu annexe et facultatif. La famille d'Ezio possède en effet une villa (que l'on pourrait même qualifier de village) au milieu de la campagne Toscane. Celle-ci peut être rénovée via de nombreux apports financiers, ces rénovations ayant pour conséquence de relancer le commerce et de donc de fournir des revenus réguliers et (rapidement) conséquents au héros. Cet argent sera très utile puisqu'il permettra non seulement d'acheter les indispensables potions de soins et les munitions, mais surtout de nouvelles armes et parties d'armure. L'amélioration de celle-ci est directement liée à la taille de la jauge de vie d'Ezio, d'où son importance, et les pièces les plus efficaces coûtent bien évidemment un prix totalement exorbitant. Précisons toutefois que ces dépenses sont vite compensées pour peu qu'on ait pris le soin de s'occuper du village convenablement au préalable.
De plus, les souterrains de la villa recèlent un secret qu'il sera possible de débloquer via des niveaux cachés dans les différentes villes. Ces niveaux sont d'ailleurs un véritable retour aux sources pour l'équipe du jeu, puisqu'il s'agit ni plus ni moins de phases dans le plus pur esprit des Prince of Persia. Attendez-vous donc à des séquences où l'agilité du personnage sera mise à rude épreuve. Ces passages ont tous fait l'objet d'un soin particulier et, même s'ils sont facultatifs, il serait dommage de s'en priver, rien que pour la récompense ultime qui en découle.
Le gameplay reste globalement identique à celui de son prédécesseur, ce qui n'est pas en soi une grande surprise tant c'était l'un des points forts du premier épisode. Ezio dispose toutefois d'une panoplie de mouvements plus complète et se montre par conséquent encore plus agile qu'Altair quand il s'agit d'escalader les bâtiments. Les combats ont hélas peu évolué, et ce malgré l'ajout de nombreuses armes et de quelques nouveaux coups. Les joutes restent pour la plupart très simples, et, comme auparavant, les ennemis attendront patiemment leur tour pour venir se frotter à vous, l'un après l'autre. Un choix compréhensible, mais qui reste un peu décevant il faut le dire. On peut également décider d'embaucher quelques gros bras pour prêter main forte au héros, ce qui lui permettra de faire son travail d'assassin plus facilement, ou même de créer suffisamment de confusion pour tuer la plupart de ses adversaires via un coup de lame rétractable bien placé dans la nuque.
Dans le même genre, il est possible, voire même indispensable dans certains cas, de monnayer les services de groupes de voleurs ou de courtisanes afin d'éloigner des gardes bloquant l'accès à un passage ou un objet convoité. C'est une nouveauté intéressante, mais qui facilite parfois un peu trop le travail d'Ezio. Dans la plupart des cas, employer ces groupes est d'ailleurs la seule solution possible (à moins bien entendu de foncer tête baissée l'épée à la main) et il aurait été agréable de toujours proposer une solution alternative où l'assassin aurait pu faire son travail en s'infiltrant incognito.
Parmi les nouvelles tâches que propose le jeu, on peut citer l'obligation de collecter 30 pages d'un mystérieux codex lié à la guilde des assassins. Ces dernières sont généralement sous bonne garde, aussi faudra t-il immanquablement trouver un moyen de distraire ceux qui les surveillent. Une fois décryptées par le fidèle Leonardo da Vinci (ce qui débloquera au passage de nouvelles armes ou même des points de vie), elles seront finalement assemblées à la villa afin de former un tableau qui, une fois complet débloquera la fin du jeu. Il s'agit là d'un des côtés relativement rébarbatifs du jeu, mais, fort heureusement, ces pages se trouvent souvent sur le chemin menant à la prochaine mission, ce qui évite de perdre trop de temps inutilement.
Pour en finir avec les grosses nouveautés touchant au gameplay de cet opus, signalons la présence de glyphes cachés sur certains monuments (heureusement précisés dans la base de données de l'Animus lorsque l'on passe à côté), qui donnent accès, une fois décodés, à des messages pour le moins énigmatiques. Ce décodage prend la forme de différents casse-têtes à la difficulté parfois assez élevée. Il s'agit là d'un fort changement de rythme par rapport au reste du jeu, et cela ne plaira pas forcément à tout le monde. Ceux qui apprécient les énigmes seront par contre ravis, et, comme il s'agit là de toute façon de phases facultatives, personne ne devrait trouver à s'en plaindre au final.
Assassin's Creed premier du nom fait encore assurément partie des plus beaux jeux disponibles sur consoles HD, cette beauté se faisant malheureusement la plupart du temps au détriment de la fluidité générale. Le tearing en particulier s'invitait en quasi permanence, gâchant en partie les extraordinaires reconstitutions des villes médiévales. Là encore, Ubisoft a bien pris en compte les remarques des joueurs et nous livre un jeu beaucoup mieux optimisé. Il y a bien toujours quelques ralentissements et les passages où la foule se fait dense amènent un peu leur lot de tearing, mais la version Xbox 360 que nous avons pu tester dans son intégralité est majoritairement fluide. Un progrès plus que conséquent ! Nous n'avons pas pu tester la version PS3 finale, mais ceux qui ont pu s'y essayer rapportent un jeu aussi beaucoup plus fluide que son prédécesseur.
Les villes sont toujours aussi belles et la présence d'un cycle jour/nuit et d'une foule encore plus importante renforcent encore plus l'impression de ne pas être dans un simple jeu vidéo. Ces ajouts semblent toutefois avoir été faits au détriment de certains détails, les textures semblant en effet légèrement moins détaillées que celles du premier Assassin's Creed. Rien de bien gênant heureusement, et la fluidité du titre compense largement cette petite déception graphique.
Ce n'est pas une surprise, les animations d'Ezio sont une évolution directe de celle d'Altaïr, qui étaient déjà quasiment exemplaires à leur époque. On retrouve cependant pas mal de petits bugs agaçants comme lorsqu'il arrive à Ezio de se retrouver par mégarde un pied dans le vide, le genre de situations qui engendrent d'ailleurs quelques chutes embarrassantes. Les passants, mais surtout les adversaires et alliés, ont de leur côté énormément gagné en adresse et en agilité, certains d'entre eux n'hésitant pas à suivre Ezio à la trace lors de ses promenades les plus acrobatiques sur les toits.
Tous les commentaires (74)
C'est bien ce que je pensais : fan du 1 achetez, les déçus, laissez tomber à nouveau. Je passe mon tour....
J'avais décroché au bout de deux heures sur le premier, faire l'impasse sur celui-ci me semble inévitable, tant le tout semble avoir finalement très peu évolué. Dommage, superbe jeu mais ennuyeux à mourir pour moi...
Non vraiment, je passe mon temps à dire que tout a évolué (sauf les combats qui sont juste légèrement améliorés) et toi tu vois que c'est tout pareil.
Excellente review. Je pense que les défauts et les qualités sont clairement exposé. Même gameplay efficace mais structuré différemment. Les gens voulaient de la variété, bah voilà ^^. Il me reste plus qu'à mater les vidéos et patienter quelques semaines.
ps: j'ai eut du bol ou quoi? J'ai effectivement quelques baisses de framerate sur AC1 mais le tearing j'en ai quasiment pas oÔ (et pourtant j'y suis sensible).
Bref, je respecte ton test et ton avis, c'est normal, mais tout le monde ne partage pas ton ressenti, si l'on prend d'autres tests.
Pour moi c'est du 1.5 et rien d'autre.... Sans moi ;))
Et t'inquiète GTB, je fais partie des rares joueurs à finir un U2 en 3 fois plus de temps que la moyenne, tellement je lève les yeux au ciel pour admirer la plastique d'un titre, même en zoomant sur les textures... Un vieux gamer de 35 ans avec d'ancêtres réflexes. Une belle femme vide et idiote,ça n'apporte rien...
édit: tu me rassures pour la contemplation :p. Je trouve ça tellement dommage que les joueurs rush sans vraiment profiter du boulot des graphistes.
Sinon, faut avouer que Ubi Montréal a bien bosser pour faire évoluer tout ça.
Tout le monde semble s'accorder qu'en terme de gameplay, c'est du AC et voilà quoi....
Et pour info esd3S, j'ai bien fait mon méa culpa en disant que je reconnaissais mon tort de le juger sans l'avoir touché. Remarque, vu le nombre de vidéos de gameplay, c'est tout comme.
Je parle français ou pas..... parce que des fois......
Fait par Ubisoft Annecy.
"[...] des niveaux cachés dans les différentes villes. Ces niveaux sont d'ailleurs un véritable retour aux sources pour l'équipe du jeu, puisqu'il s'agit ni plus ni moins de phases dans le plus pur esprit des Prince of Persia. "
Faits par Ubisoft Shanghai.
Très bon test Blim qui correspond bien à ce que j'ai ressenti.
Quant a ceux qui ont tout détesté dans le 1, ils esperaient quoi pour le 2 ? Un shoot them up ?...
Les streams inclus au test, c'est quand même méchamment la classe.
Fait par Ubisoft Annecy.
"[...] des niveaux cachés dans les différentes villes. Ces niveaux sont d'ailleurs un véritable retour aux sources pour l'équipe du jeu, puisqu'il s'agit ni plus ni moins de phases dans le plus pur esprit des Prince of Persia. "
Faits par Ubisoft Shanghai.
Très bon test Blim qui correspond bien à ce que j'ai ressenti.
Quant a ceux qui ont tout détesté dans le 1, ils esperaient quoi pour le 2 ? Un shoot them up ?...
Ça sera très certainement une belle aventure vers laquelle je m'élancerai dans quelques semaines maintenant, j'ai hâte !
@GTB : Oui... et puis, le fait de jouer en 720p doit aussi jouer. Tout le monde se plaignait de RE5 sur ce point, j'avais pas eu de quoi m'en plaindre...
Grace à la preview de Driftwood, plus la review de BlimBlim mes attentes son comblé, j'ai pu me faire une bonne idée du jeu.
Franchement (je sais que sa fait lèche de dire ça mais bon, quand c'est mérité on s'en fou) mais comment j'adore ce genre de review, ça explique bien le gameplay, le gamesysteme, on peut vraiment ce faire une éxcellente idée du jeu et ce, sans même y avoir joué.
Le tout sans note final en plus, mes respects ! Bien de "gros" site devrai prendre exemple sur votre style de Review, car quand tu vois les autres foutre encore des notes comme à l'école ou en plus le test et creux comme c'est pas possible...
Enfin bref, excellente review, merci.
Pour en revenir au jeu en lui même, je me demandais si ce deuxième épisode offrait la possibilité comme le 1 de bien préparer son assassina :p. J'ai un peu peur que tout ces nouveautés gâche un peu l'attrait principale de la série, c'est à dire tuer en parfaite fourberie :). Le test est super bien fournie et illustré, comme d'habitude.
ps: Je m'excuse je fais énormément de faute mais j'adhère totalement à la modération. J'espère ne pas trop souvent me faire "bouléter" malgré mes efforts d'orthographe... :)
J'attendais juste un je ne sais quoi qui m'y ferait revenir une deuxième fois. Ah lala, on a beau s'exprimer gentillement et de manière claire, il en faut toujours pour vous faire passer pour le chiant de service. Désolé de ne pas manger les mêmes plats que toi, de me coucher à la même heure ect etc...
Fin du sujet.
Je suis juste super surpris que les gens pensaient que Ubi allait tout jeter pour refaire un jeu d'un autre style complètement différent... Ce qui fait l'essence d'Assassin c'est quand meme la grimpette, les grandes villes et les armes blanches. C'est tout.
Sinon je sais pas pour toi mais moi je me couche tous les jours trop tard ! :)
En plus ils ont eu la bonne idée de mettre des symboles camouflés dans les plus beaux bâtiments juste pour apercevoir tout ca,c'est beaucoup plus sympa que les vulgaires drapeaux.
J'aime découvrir des lieux dans les jeux alors forcément ce "gta sérieux" me fait de l'oeil
Sinon pour en revenir quand même au jeu,(je voudrais pas non plus que vous,vous cassiez une jambe à force de lécher les bottes comme ça). :p Vivement jeudi pour moi pour pouvoir mettre la main sur ce jeu,avec normalement une white edition. Par contre j'avais déjà demandé lors de la preview,avec la version fini du jeu,pas moyen de mettre les voix en Anglais ou Italien et les sous-titre FR? J'ai vaguement lu sur d'autre forum que c'était possible mais bon je me méfie un peu.
Et ce que voulait dire Onirik, c'est que quand tu ne finis pas un jeu de caisse parce que tu ne t'y retrouves pas, tu ne risques pas d'aimer plus la suite. Malgré les nouveautés qu'il apporte, AC2 ne change pas radicalement son gameplay parce qu'il était à la base déjà bien comme il faut. Après, on aime ou on aime pas.