Disponible depuis la semaine dernière sur 3DS, Nintendo Pocket Football Club (NPFC) est l'exemple parfait du jeu chronophage. A première vue, on peut se demander ce que cette bouillie de pixels vient faire sur le double écran de la console, puis, après être entré dans une sorte de faille spatio-temporelle, on se rend compte que l'on a toujours pas lâché la gestion de notre petite équipe! Explications juste après le clic.
Première chose à faire lorsque vous démarrez votre carrière de manager, personnaliser votre club. Nom, emblème, couleurs des maillots (domicile, extérieur et gardien), les possibilités ne sont pas énormes mais largement suffisantes pour vous permettre de créer un club à l'image de ce que vous désirez et de vous démarquer des autres équipes assez facilement. Vient ensuite la découverte de votre lieu de gestion global, une sorte de mini-map permettant d'accéder à différents écrans. Bien sûr, nous ne sommes pas ici dans un clone de Football Manager, il n'y a donc aucune base de données ultra pointue avec des statistiques à foison, ni même de gestion des relations avec vos joueurs. Ici, à la manière des jeux Kairosoft (et plus particulièrement Pocket League Story), la gestion se résume à quelques données bien spécifiques.
Nous trouvons donc en premier lieu le "Siège du club", qui va vous permettre de modifier l'aspect de votre club ou encore d'attribuer d'autres numéros à vos joueurs, de les renommer ou bien de modifier leur poste de prédilection. Rien ne vous empêche donc d'avoir Messi et Ronaldo dans votre équipe si vous le souhaitez ! Arrive ensuite le marché des transferts qui, comme son nom l'indique, va vous donner la possibilité de recruter de nouveaux éléments. Les places disponibles et le budget étant limités, il faut bien sûr ne pas faire n'importe quoi et bien cibler les priorités dans le recrutement. Au départ, un des rares moyens de le faire sera de renvoyer certains de vos joueurs. En effet, grâce à l'argent économisé en n'étant plus obligé de leur verser un salaire, vous pourrez proposer cette somme à un autre joueur. Par la suite, le budget augmentera et la masse salariale plus importante vous permettra d'étoffer votre effectif.
Continuons le tour du propriétaire et attardons nous sur la "Tour de l'horloge", qui va tout simplement sauvegarder votre partie. Attention, il n'y a malheureusement pas de système de sauvegarde automatique, gare à ne pas oublier de passer par cette option sous peine de voir plusieurs minutes/heures de jeu s'envoler comme la coupe du monde de 2006. Le "Centre sportif" est un élément clé du gameplay de NPFC, c'est ici que vous aurez le plus de contrôle sur votre équipe. Après avoir défini une formation, appliqué une stratégie plus ou moins offensive et réglé la zone de jeu préférentielle de votre équipe, il est temps d'attaquer l'entrainement de vos joueurs. Ce dernier fonctionne d'une façon plutôt simple : chaque match disputé va vous octroyer des cartes d'entrainement, qui seront distribuées selon les événements de jeu. Par exemple, si votre équipe est systématiquement dominée en vitesse, une carte de "Sprint" peut être débloquée. Autre possibilité, après un corner particulièrement mal frappé, une carte "Corner" sera distribuée pour compenser les lacunes de votre équipe. Les cartes sont divisées en 4 grandes familles: tactique, technique, physique et soutien. Le nombre de cartes différentes étant assez conséquent, de nombreuses possibilités sont envisageables lors des phases d'entrainement.
Les joueurs sont notés sur différents critères : aptitude au tir, vitesse, endurance, technique, ténacité, puissance de saut et volonté. Afin de faire progresser vos joueurs dans différents domaines, on pourra utiliser une carte "Tir" qui va augmenter la valeur de la caractéristique "Aptitude au tir". Là où les choses deviennent intéressantes, c'est que l'utilisation de ces cartes peut également se faire de manière multiple. L'association de plusieurs cartes (pour un maximum de 3) va en effet débloquer un combo spécial qui boostera les points attribués. Il faut donc tenter de nouvelles combinaisons au fur et à mesure de la récupération de ces cartes afin de découvrir celles qui sont les plus intéressantes pour le développement de vos joueurs. Un système de progression plutôt simple mais diablement efficace.
Un petit tour rapide par la "Fédération", lieu de prédilection pour consulter les classements et le planning des rencontres à venir, puis il est enfin temps de se rendre au "Stade" pour disputer un match, amical ou en compétition. Il est important de préciser que lors de la rencontre, vous ne contrôlez pas les joueurs directement. Vous assistez donc aux phases de jeu en tant que spectateur, mais vous avez tout de même le contrôle sur quelques actions, comme le choix de la formation ou de la tactique. Pour finir, il vous faut surveiller l'énergie restante de vos joueurs afin de gérer au mieux les remplacements. Quelques petites fonctions sympathiques s'invitent également, comme l'enregistrement des plus beaux buts pour pouvoir les consulter plus tard, ou encore le visionnage des matchs d'autres joueurs. Pour ce faire, une simple "ID de match" est nécessaire, un ami peut donc vous envoyer cette ID afin de vous montrer les exploits (ou les catastrophes) de son équipe. Conséquence directe de vos résultats à la fin des matchs, la confiance de vos supporters augmentera en cas de victoire ou diminuera en cas de défaite, le but étant bien sûr de ne pas atteindre un seuil critique, sous peine de se voir tout bonnement limogé!
La représentation des matchs est assez surprenante au premier abord mais elle s'avère finalement très agréable. Très colorés, les joueurs disposent également de nombreuses animations et les actions s'enchainent de manière plutôt cohérente. On assiste parfois à quelques scènes étranges, comme un but sur une frappe déclenchée quasi à l'engagement, ou encore des joueurs qui poussent le ballon sans raison devant eux, mais rien de dramatique. La partie sonore est également sympathique, avec des réactions de supporters heureux ou furieux selon la tournure des événements. On remarque également l'accès à plusieurs écrans récapitulant les statistiques du match, les zones de jeu ou bien encore l'accès aux remplacements. On se surprend à vibrer lors des actions devant le but, à pester suite à une intervention ratée d'un défenseur, ou exulter après un rush en solitaire suivi d'une frappe magistrale de notre attaquant fétiche.
La partie solo du jeu verra votre équipe jouer pour la montée en division supérieure lors de matchs de championnat, mais il sera aussi possible de participer à différentes coupes accessibles selon le niveau de votre club. La première saison peut paraître assez simple d'entrée de jeu et la montée en division supérieure ne devrait être qu'une formalité, mais les choses deviennent bien plus sérieuses avec les adversaires plus féroces que l'on rencontre par la suite. L'entrainement devient alors primordial et le recrutement de joueurs plus forts (mais également plus chers) une nécessité pour allez plus loin.
Pour la partie online, direction "l'Aéroport", qui propose des matchs de classements, des matchs locaux avec une autre console à proximité, le suivi des derniers résultats et quelques fonctionnalités SpotPass et StreetPass. A noter également un site internet nommé Nintendo Pocket Football Club Stats entièrement dédié aux statistiques et performances des équipes de tous les managers du jeu. Il vous donnera accès aux notes de vos joueurs mais aussi aux résultats de votre équipe.
Un dernier point, et pas le plus agréable malheureusement, puisqu'il nous faut aborder la présence de DLC donnant accès à des équipes supplémentaires à affronter. Ces équipes permettent d'obtenir quelques cartes de plus durant les matchs, ce qui accélère donc légèrement la progression des statistiques de vos joueurs. Heureusement, il n'est pas nécessaire de se jeter dessus, le jeu étant suffisamment bien construit pour ne pas ressentir de frustration due à l'absence de ces quelques ajouts.
Tous les commentaires (6)
Si je peux me permettre, en complément de ce qu'indique le test, l'histoire des combos de cartes cache une profondeur surprenante (et visiblement vitale à terme). Au delà des éventuels gains de statistiques (ou malus :D), les combos modifient la mentalité et le comportement du joueur entrainé, ses décisions suivant les situations, les courses, les appels, les décrochages,.. Ce qui peut expliquer en partie les étrangetés qu'on note en match. (comme le tir de loin directement au kick off, ou l’accélération subite d'un joueur qui ne devrait pas tenter ça) De même, toujours découlant du système de combos de cartes, le style de jeu (buteur, sprinteur, meneur, soutien, zonier, etc..) collé comme étiquette suivant l'évolution des stats des joueurs donne des possibilités de combinaisons tactiques assez jouissives, surtout qu'on n'est pas cloisonné dans les dispositifs par défaut, vu qu'on peut régler chaque position des joueurs avec précision. :)
En vétéran de la série des Football Manager (et Championship Manager, forcément), j'ai été complètement surpris. Agréablement. "Vibrer pendant les matchs", c'est vraiment l'expression. :)