2002 : la Gamecube, nouvelle console de Nintendo, fait son apparition dans les étalages, accompagnée d'une licence toute neuve, créée par Sega et proposant un gameplay simple et redoutable à la fois. Le nom de ce jeu au design craquant mais aux mécaniques diaboliques ? Super Monkey Ball ! Après deux opus réussis et des portages sympathiques, la série tentera de se diversifier mais ne retrouvera jamais la qualité des épisodes initiaux. Heureusement, le retour des singes les plus kawaï du monde sur la portable de Sony marque également un retour aux sources bienvenue : amateurs de challenges corsés et de primates adorables, Super Monkey Ball : Banana Splitz est fait pour vous !
Commençons par un petit rappel des principes de Super Monkey Ball : un mignon petit singe enfermé dans une boule devra effectuer un parcours en temps limité sur un terrain suspendu dans le vide. À charge du joueur de pencher le terrain en question de manière adéquate, afin de faire rouler la boule sans la faire chuter dans les profondeurs infernales. La jouabilité est donc d'une simplicité enfantine : on utilise le stick gauche pour faire bouger le plateau, et... c'est tout ! Cet opus Vita propose également une utilisation du gyroscope à la place du stick, mais le manque de précision qui en découle vous fera vite revenir à la maniabilité traditionnelle. D'autant que la difficulté atteint très vite des sommets : si les modes débutant et normal se bouclent assez rapidement, les deux autres sont une tout autre affaire, et la tentation du lancer de Vita se fait de plus en plus sentir au fil des niveaux. De plus, votre charmant quadrumane ne dispose que de trois vies et sept "continues" pour boucler tous les parcours d'un mode ; une fois épuisés, tout est à recommencer ! Sachant que le mode avancé compte pas moins de cinquante tableaux, la patience et la persévérance seront des vertus tout aussi précieuses que l'adresse et le sang-froid pour en voir le bout.
Chaque parcours se voit de surcroît agrémenté de pièges en tous genres : bumpers, plateformes mouvantes, dos d'âne, dénivelés brusques ; tout est bon pour faire chuter votre petit primate et vous dépouiller de votre petite poignée de continues. C'est pourquoi il ne faudra pas négliger de ramasser les précieuses bananes disséminées dans les niveaux, une vie supplémentaire tombant dans votre escarcelle tous les trente fruits ramassés. Sans oublier les manches bonus, consacrées uniquement au ramassage massif de bananes, bien utiles pour augmenter son léger capital de chances supplémentaires. Bref, le mode Défis n'aura jamais aussi bien porté son nom, et vous promet de longues heures de jeu et moult essais pour réussir à le compléter. Si toutefois vous n'avez pas broyé votre Vita de frustration entretemps.
Heureusement, les mini jeux offrent des moments de détente bienvenus, idéaux pour souffler entre deux parcours infernaux. D'une qualité variable, ceux-ci ont le mérite d'exploiter toutes les fonctionnalités de la portable de Sony, pour le meilleur comme pour le pire. Ainsi la Chasse aux Fées, consistant à prendre une photo puis à tapoter sur des petits points à l'écran, se révèle d'un intérêt frôlant le néant. Il en va de même pour le jeu de la Boule Numérotée, dont le but guère passionnant est de tapoter dans le bon ordre sur des boules tournicotant sur l'écran. Un peu plus intéressant, le Monkey Bingo se concentrera sur l'occupation de cases à occuper en faisant rouler votre singe dans le trou adéquat, tâche rendue plus difficile par les trois autres participants également présents sur la grille. Le Monkey Rodeo, l'occasion d'un joyeux chaos à l'écran, vous fera ramasser des bananes juché sur une monture déchaînée, à guider avec le pavé tactile arrière ; pas bien précis, mais amusant à petites doses.
Déjà bien connus des joueurs des précédents volets, les modes Monkey Target et Billard Bataille effectuent ici leur grand retour. Dans le premier, il faudra faire planer votre singe afin de le faire atterrir à des endroits précis (que ce soit le centre d'une cible ou une grille de pachinko géante), tandis que le second - comme son nom l'indique - consistera en une bataille entre primates sur une table de billard. Le but est alors d'envoyer valser ses adversaires en envoyant sa boule le plus précisément possible grâce à l'écran tactile. Le mini jeu le plus original et sympathique reste incontestablement le Labyrinthe de l'Amour : deux boules à singes devront progresser parallèlement sur deux parcours similaires, unies par un fil. Si l'une s'éloigne trop de l'autre, le fil casse, entraînant le game over ! Chacune étant dirigée par un des sticks analogiques, une excellente coordination est obligatoire pour arriver au bout du chemin, ce mode prenant tout son sens joué à deux en coopération sur la même console. Citons enfin le Monkey Bowling, jouable encore une fois du bout des doigts, très amusant et pouvant se montrer assez retors lorsqu'on s'essaie aux pistes les plus tordues. Chaque mini jeu dispose de plus de différentes variantes, ce qui diversifie automatiquement les épreuves (terrains différents, objectifs plus ou moins difficiles...). Une bonne idée pour éviter la lassitude découlant de la répétitivité des parties.
Si les mini jeux, bien que d'une qualité variable, laissent globalement une bonne impression, on ne peut qu'être déçu du mode création : point d'éditeur de niveaux ici, il faudra se contenter de prendre une photo, que le jeu transformera ensuite en parcours en se basant, en théorie du moins, sur le cliché obtenu. Dans les faits, on a surtout l'impression d'avoir affaire à un générateur de niveaux aléatoires déguisé ; dommage que la vraie possibilité de créer ses mondes de A à Z ne soit pas présente, un jeu comme Super Monkey Ball aurait admirablement convenu à la chose. Cette option supplémentaire, bien qu'imparfaite, prolonge malgré tout encore un peu une durée de vie plus que correcte, le multijoueur ayant de plus le bon goût d'être jouable en local, en ligne voire même sur une seule console pour plusieurs mini jeux.
Pour finir, abordons l'aspect visuel ; si la série de Sega n'a jamais prétendu à être une référence graphique, cet épisode Vita est non seulement techniquement très correct, mais bénéficie de plus d'une direction artistique soignée et originale. Chaque monde a sa thématique propre, - le fil conducteur restant les jouets - et les décors surprennent par leur richesse et leur créativité visuelle. Dinosaures géants en plastique, petits soldat-singes de bois, tout est très coloré et mignon, et cet effort sur le design est l'une des bonnes surprises de Banana Splitz. On en déplore d'autant plus le visuel des menus proprement hideux, froid et hors sujet ; étrange pour un jeu à l'ambiance aussi colorée et joyeuse... Autre regret, les chargements certes courts mais assez fréquents brisent régulièrement la dynamique de l'ensemble ; rien d'insupportable, mais le rythme en pâtit hélas légèrement... même si une petite pause entre deux parcours ardus n'est jamais de refus !
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