En cette période de relatif apaisement vidéo-ludique, nous avons profité de cette brève accalmie pour vous concocter une review ‘made in’ Gamersyde du dernier FPS de Splash Damage, BRINK. Ce studio résolument orienté vers les shooters essaie de marcher sur les plates bandes vieillissantes de Team Fortress 2, en tentant de reprendre les ingrédients qui ont fait son succès. C’est donc un jeu principalement multijoueur qui nous est proposé ici, essentiellement bâtit sur le travail d’équipe et la coopération. Comme il est désormais de rigueur sur Gamersyde, nos mots seront ponctués par quelques vidéos de nos exploits sur la version 360 du titre de Bethesda. BRINK a-t-il l’étoffe de son modèle de chez Valve ? Début de réponse à l’intérieur.
Brink nous plonge dans un monde post-apocalyptique sur fond de catastrophe climatique, et je vous invite d'ailleurs à (re)lire le début de notre aperçu pour plus de détails. La vidéo d’introduction vous résume également assez bien la situation, mais quand on se met à creuser un peu plus profond, on découvre que cet univers est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Au-delà de cette guérilla urbaine, on peut apprécier les interrogations et cas de conscience des nombreux protagonistes de l’histoire. Ainsi, les différentes cinématiques avant chaque mission révèlent l’état d’esprit de certains membres de votre équipe.
Pour ceux qui voudraient s'imprégner plus encore de l'univers, un grand nombre de fichiers audio permettant d’entendre les pensées des personnages clés de l’intrigue se déverrouillent en fonction de vos exploits. De quoi fournir en sus une belle motivation supplémentaire aux névrosés des succès/trophées dont je fais moi-même partie. C’est donc, par certains côtés, une véritable arche de Noé qui aurait embarqué quelques uns des pires travers de notre société que l’on peut retrouver dans le jeu. Malgré toute la cohérence obtenue grâce à ces divers artifices, il ne faut pas pour autant s’attendre à un scénario bien complexe. Il est d’ailleurs bien dommage de ne pas avoir plus exploité un tel contexte dans le mode campagne.
Les renforts peuvent arriver à tout moment
Même si le jeu est majoritairement orienté multijoueur, Splash Damage n’a pas oublié pour autant les moments où le joueur a besoin d’un peu de solitude. Ainsi, vous pouvez profiter de la campagne ‘sécurité’ ou celle des ‘résistants’, tout seul dans votre coin. Des moments de solitude où l'on a malheureusement tendance à allégrement pester contre les bots. Entre les passages dans votre ligne de mire ou les prises de décision illogiques, l’IA a une fâcheuse tendance à vous faire sortir de vos gonds. D’autant plus que du côté adverse, l'IA est relativement bien organisée et peut vous donner beaucoup de fil à retordre (surtout dans les missions où elle est en position de défense). Heureusement, vous pouvez faire débarquer un ou plusieurs joueurs dignes de ce nom quand bon vous semble durant la partie.
Au menu des modes de jeu, on trouve également les défis, permettant de s’entraîner dans un entrepôt configuré selon les besoins de la situation. Quatre types de mission sont ici proposés, avec trois niveaux de difficulté permettant de débloquer de nombreuses armes et améliorations. ‘Objectifs à la chaîne’ vous permet de vous familiariser avec les différentes classes en suivant les consignes données ; un bon moyen de mettre en pratique les vidéos de tutoriel disponibles. ‘Parcours’ propose de jouer les ‘free runner’, en bondissant dans une arène en passant sur un nombre de checkpoints définis. ‘Escorte’ met en valeur vos talents d’ingénieur, en vous demandant d'escorter un robot tout en éliminant les adversaires qui apparaissent à des moments précis. Si le robot est mis hors service, vous devez le réparer pour le remettre en état de marche. Enfin, ‘défendre base’ est un mode survie où vous devez empêcher les vagues d’ennemis de capturer un poste de commandement. Tous ces modes peuvent également voir quatre joueurs humains prendre part à la mission. Si vous avez décidé de tous les réaliser, laissez-moi vous donner un bon conseil : utilisez vos capacités durement gagnées à bon escient, car l’IA ne vous fera pas de cadeau.
Brink à brac
L’une des bases du gameplay de Brink, est de mélanger solo et multijoueur sans vraiment les dissocier à aucun moment. Ainsi, l’expérience acquise durant vos missions en solitaire, quel que soit le mode de jeu, viendra alimenter l'évolution de votre personnage. Ce même personnage peut donc participer à des missions multijoueur tout en profitant des capacités déverrouillées en solo. Les matchmakings vous placent avec des joueurs équivalents à votre niveau d’expérience, pour éviter de trop déséquilibrer les parties. En revanche, si vous jouez avec des amis et des IA, il est possible de sentir des différences plus ou moins importantes, pour peu qu’un joueur soit de meilleur niveau que les autres.
Les capacités sont nombreuses et peuvent vous donner de gros avantages sur le champ de bataille. Certaines sont générales, d’autres spécifiques aux classes. Une capacité générale peut par exemple vous permettre de détecter un ennemi qui vous cible hors de votre champ visuel. Une autre place la caméra en vue troisième personne pendant que vous réalisez une tâche. De cette manière, vous pouvez anticiper les dangers environnants et éviter de vous faire prendre par surprise. Les capacités de classes donnent accès à des compétences de soutien, comme celle de donner plus de munitions ou une meilleure protection à vos alliés. Autre exemple, avec également la possibilité de déployer des tourelles ou des mines sur le terrain, ou avoir accès à des grenades incapacitantes capables d'aveugler quiconque se trouve dans son rayon d’action.
Les capacités sont au final assez variées, mais il est préférable de se concentrer sur une classe ou deux en particulier plutôt que d’équilibrer tout le monde. En effet, vous ne pouvez pas les déverrouiller toutes dans le jeu. En revanche, il est possible de les revendre au prix d’un certain nombre de points d’expérience. Le jeu vous permet de créer jusqu’à dix personnages différents, de quoi expérimenter diverses possibilités si le cœur vous en dit. Les armes peuvent elles aussi être améliorées, en augmentant le nombre de munitions ou encore en changeant la mire de visée. Vos personnages ont également droit aux dernières tendances de la mode, avec bon nombre de fringues, tatouages et accessoires qui se déverrouillent selon votre progression dans la campagne.
En avançant dans la partie vous pouvez également modifier la morphologie de votre héros, permettant de lui faire perdre ou prendre des kilos par simple sélection dans le menu approprié (si seulement il pouvait en être de même dans la réalité). On aurait pu penser que ce paramètre influerait sur l’agilité de votre personnage, mais ce n’est pas du tout le cas. Que vous soyez nourri aux stéroïdes ou fin comme une brindille, vous n'avez pas fini de bondir comme un cabri. Seules le choix des armes et votre vitesse de déplacement influent véritablement. Le costaud peut en effet transporter mitrailleuse lourde tandis que le poids léger se limitera à la mitraillette et l’arme de poing.
Le monde des ingénieurs est à vous
Maintenant que vous en savez plus sur les possibilités du jeu, décrivons un peu le champ de bataille lui-même. La campagne propose 16 missions (8 pour chaque camp), avec le même principe de base pour toutes : une faction attaque, l’autre défend. Vous pouvez découvrir des objectifs offensifs dans les deux vidéos de gameplay. En défense, il faudra tout faire pour empêcher l’ennemi d’atteindre son but, en détruisant des passages avec le soldat ou en construisant des contre-mesures avec l’ingénieur. Si vos défenses sont suffisamment solides, la partie peut rapidement devenir ennuyeuse jusqu’à la fin du temps imparti. En effet, vous vous contentez alors de repousser les ennemis qui respawnent sans discontinuer et tentent de trouver une faille dans votre stratégie.
Une mission peut parfois durer plus de 30 min, pour peu que les objectifs soient réalisés dans un délai moyen. Dans ce cas, le cumul du temps imparti s’ajoute à chaque changement de tâche et peut faire durer le plaisir, ou, au contraire, prolonger le calvaire. Les maps sont malheureusement parfois trop grandes et mal pensées ; même à 8 contre 8, on parvient assez aisément à se perdre en cherchant son objectif. Certains points de défense peuvent devenir des forteresses imprenables si l’équipe est bien organisée et vous ne ferez que vous casser les dents dessus si vous arrivez trop tard. Si, dans l’ensemble, chaque classe trouve son rôle dans une équipe, elles sont au final assez déséquilibrées. Après avoir bien étudié leurs différentes capacités, il s’avère que l’ingénieur est clairement le maillon fort de la chaîne. Quelques inversions d’aptitude entre le soldat et l’ingénieur aurait sûrement permis de corriger ce déséquilibre. En l’état, je ne serais pas étonné de voir nombre de spécialistes en ingénierie pulluler sur les champs de bataille multijoueur. Dommage...
C’est quoi le texte ?
Malgré tout ces défauts il reste tout de même assez agréable de s’investir dans le jeu. Certaines missions sont intéressantes et plaisantes à rejouer et le jeu en équipe apporte définitivement un plus. Vous gagnez de l’expérience quelle que soit l’action que vous effectuez, ainsi, le simple fait d’être en position sur un point défensif permet de voir son compteur de point augmenter. Si vous êtes neutralisé, deux choix s’offrent à vous : respawner après le compte à rebours habituel, ou bien attendre l’arrivée d’un médecin pour vous remettre sur pied. Vous pouvez d'ailleurs changer d’avis comme bon vous semble, c'est donc à vous de prendre la bonne décision selon la situation (les médecins aux alentours sont indiqués). Sachez qu’un bonus d’XP est même accordé si vous attendez le médecin. Attention cependant car vous courrez toujours le risque de vous faire abattre par l’ennemi avant que qui que ce soit ne puisse venir à votre secours.
Le problème majeur est qu’il ne faut pas être exigeant d'un point de vue graphique et sur le doublage des voix. La version 360 est malheureusement livrée avec l'aliasing et les textures très mal rendues. Un problème que vous pourrez corriger si vous vous tournez plutôt vers la version PC du jeu, apparemment plus aboutie sur ce point. Sur consoles, vous pourrez de plus difficilement échapper à la désastreuse version française du jeu, seule langue accessible sur les versions du terroir. Seul avantage, attendez-vous à de bonnes crises de rire en entendant certains dialogues. Du point de vue des effets sonores, on peut tout de même souligner le joli timbre des différentes armes à feu.
Tous les commentaires (11)
Il a l'air vraiment speciale, en tout points, Gameplay, design, tant mieux, ça change des autres FPS qui ont tendance à innover que des petits détails.