Dès son annonce en septembre 2015, Firewatch avait su nous captiver par sa direction artistique maîtrisée et son sujet original. Un an et demi plus tard, après avoir terminé cette aventure narrative très immersive, nous pouvons dire que nous ne nous serons pas trompés. Toute la problématique est maintenant de vous expliquer pourquoi, malgré une durée de vie modeste (quasi 5 heures en ce qui nous concerne), l'expérience vaut largement la peine d'être vécue, tout en évitant de vous en dévoiler trop. Après Unravel, autre jeu coup de cœur que nous attendions de pied ferme, voici donc la review du tout premier titre de Campo Santo.
Tout commence par une séquence d'introduction narrative alternant passages textuels et séquences de jeu où le personnage avance sur un sentier forestier. C'est par le biais de ces quelques petites phrases affichées que l'on comprend les raisons qui ont poussé Henry à accepter ce travail saisonnier de vigie-feu à Two Forks, dans un parc du Wyoming. Il vous sera parfois demandé de faire certains choix pour façonner le passé de cet homme marqué par la vie, une manière subtile d'impliquer le joueur émotionnellement dès le début de l'aventure, sans pour autant user d'artifices grossiers. Entrecoupés par des extraits de la longue randonnée qui le conduira jusqu'à sa petite cabane haut perchée de vigie, ces morceaux de narration écrits manient habilement les mots pour construire une vie entière et en justifier les cicatrices indélébiles. Une entrée en matière qui marque autant par la beauté des paysages entraperçus que par la solitude qui pèse de plus en plus sur les épaules de ce monsieur Tout-le-monde en proie à des démons que tout en chacun redoute plus ou moins. Puisqu'il est hors de question de vous dévoiler le passé d'Henry, vous n'en apprendrez rien de plus ici, mais sachez que Firewatch est un titre qui s'appuie à la fois sur la force de la nature au sens propre, mais aussi sur celle de la nature humaine, au centre de toutes les attentions par le truchement de la relation entre Henry et sa patronne Delilah.
Firewatch est en effet une aventure essentiellement narrative (en anglais uniquement pour le moment, mais le studio travaille sur des sous-titres français), où le seul contact avec le monde des hommes se fera grâce à la présence (vocale uniquement) de la jeune femme, en contact radio permanent avec Henry. En poste dans une tour d'observation située à quelques kilomètres de la vôtre et visible pendant toute l'aventure sur les hauteurs à plusieurs kilomètres de Two Rocks, Delilah sera à la fois le guide et la planche de salut du personnage principal qui aspirait pourtant à la quiétude solitaire de cette retraite forcée au beau milieu des forêts du Wyoming. Le système de conversation est particulièrement simple et bien pensé. La gâchette gauche permet d'enclencher la radio que l'on transporte en permanence et de choisir un sujet à aborder. Il peut s'agit d'un élément du décor que l'on signale et qui va lancer une discussion plus ou moins longue, ou bien du choix d'une réponse parmi plusieurs quand on est en interaction avec Delilah. Le passage d'une réplique à l'autre se fait d'ailleurs tout aussi naturellement en utilisant la gâchette droite, qui sert par ailleurs à interagir avec le monde qui vous entoure dans les phases d'exploration. À noter que les silences ont aussi leur importance, et qu'il est toujours possible de ne rien répondre au bout du temps imparti.
Bien sûr, en complément des phases de dialogue, Firewatch nous emmène dans de longues marches au beau milieu d'une nature absolument sublimée par le moteur graphique utilisé (Unity) et la direction artistique choisie. Vous le constaterez vous-même via nos deux vidéos dès demain (pas question de vous en montrer trop), le jeu de Campo Santo est absolument magnifique à bien des égards, et si ce n'est quelques petites chutes de framerate potentiellement dues au streaming de la map, rien ne vient parasiter l'expérience sur PC (nous n'avons pas eu l'occasion d'essayer la version PS4 qui tourne, elle, à 30 fps). Tous les paysages croisés appellent à la contemplation, et nous ne saurions trop vous conseiller de bien prendre votre temps pour admirer les environnements et vous imprégner de tout ce qu'ils dégagent. L'utilisation maline de textures tout en aplats de couleurs alliée au visuel très cartoon n'enlève rien au grand réalisme de la zone que doit arpenter Henry pour protéger la nature environnante des débuts de feu. Monde ouvert segmenté en différentes zones, le terrain sur lequel vous évoluerez gagnera en taille au fur et à mesure de votre progression, quand vous obtiendrez de nouveaux outils pour descendre en rappel ou bien couper des troncs d'arbre pour franchir des ravins.
Munis d'une carte et d'une boussole, Henry et le joueur devront tout d'abord apprendre à connaître les lieux et à s'y repérer pour y évoluer naturellement. Que les plus têtes-en-l'air se rassurent, on se perd rarement dans le monde de Firewatch, mais certains lieux demanderont néanmoins de se servir de la carte et de fouiller un peu pour en trouver l'accès. Réalisme oblige, la zone arpentée n'atteint pas la taille des gros open world auxquels nous sommes habitués, mais le jeu de Campo Santo n'étant absolument pas axé survie, il aurait été bien étonnant de voir une vigie-feu parcourir des centaines de kilomètres autour de son poste d'observation. On repasse donc à plusieurs occasions par les mêmes chemins, mais il s'agit la plupart du temps d'atteindre de nouveaux coins encore inexplorés pour les besoins du scénario. Comme Henry, on finit donc par s’approprier peu à peu l'espace qui nous entoure, jusqu'à ce qu'il devienne totalement familier en dépit des changements d'ambiance liés aux heures où on y passe ou aux événements qui se produisent. Les mécaniques d'exploration restent très simples du début à la fin, avec des caches de matériel à découvrir qui renferment parfois des messages ou des objets divers, ou bien des objectifs à remplir (majoritairement, un endroit à atteindre pour y constater quelque chose). La découverte d'un appareil photo jetable (l'histoire se passe en 1989) vous donnera l'occasion d'immortaliser certaines vues pour un nombre restreints de clichés. À noter d'ailleurs que ceux-ci réservent deux petites surprises sympathiques (et plutôt bien vues) à la fin de l'aventure sur PC (une seule sur PS4).
Tous les commentaires (40)
Bon, je serai plus à l'aise avec les sous-titres donc il y a plus qu'à attendre un peu.
ps: Cette DA de fou quand même <3
Que j'ai hâte d'être à demain soir !
(En admettant que mon anglais soit aussi bon que je l'espère :o ).
Attention d'après ce thread les performances sur PC sont vraiment mauvaises. :(
Par contre, c'est vrai qu'un jeu de ce genre devrait tourner totalement nickel sur une 970, mais je n'ai pas souvenir d'un seul jeu Unity qui tourne parfaitement chez moi (à part Harold peut-être :p).
Sur leur compte twitter, ils disent que la version PS4 sera dispo peu après la version steam mais qu'il n'y a pas de preload. Sur steam le préload fait 1,4Go (4go décompressé d'après steam).