Annoncé en 2005 à l'époque du lancement de la Xbox 360 au Japon, le premier Lost Planet était finalement sorti un an plus tard au pays du soleil levant, suivi de près par la version européenne. Nouvelle franchise ayant pour originalité première de se dérouler dans un monde recouvert par les glaces et où la gestion de la température corporelle du héros (grâce à la thermo-énergie) tenait une place importante, le jeu proposait une aventure solo et un mode en ligne qui, s'il n'avait pas révolutionné le genre, avait malgré tout su convaincre une bonne base de fans. Si le scénario de la campagne n'avait au final qu'un intérêt limité, il nous permettait cependant de suivre les tribulations de Wayne, à la recherche de ses souvenirs, une motivation suffisante pour avancer dans l'aventure. Quatre ans après, voici enfin venir Lost Planet 2, et le moins que l'on puisse dire, c'est que son mode campagne ne fera pas l'unanimité auprès des joueurs.
À peine arrivé sur la page d'accueil du jeu, il apparaît évident que Capcom a pensé son titre comme un jeu multijoueur avant tout. Tout dans les menus rappelle une interface de jeu en ligne, et même en optant pour la campagne, il vous sera demandé de créer (ou rejoindre) une partie. Libéré de son héros amnésique et d'une véritable trame narrative, Lost Planet 2 est donc construit autour d'une série de cartes assez petites et dans lesquelles les objectifs eux-mêmes ne sont pas sans rappeler les divers modes multijoueur auxquels on peut avoir droit de nos jours : attaques de bases et élimination des forces en présence, protection d'une zone pendant un temps donné etc. Le mode campagne se divise en 6 épisodes, eux-même découpés en plusieurs chapitres, de quoi vous tenir en haleine une petite dizaine d'heures selon le niveau de difficulté choisi et la présence ou non de coéquipiers humains avec vous.
Si Lost Planet 2 ne s'embarrasse pas d'un réel scénario, Capcom n'a cependant pas oublié d'agrémenter son jeu de cinématiques afin d'illustrer le début ou la fin des différentes missions que comportent le mode campagne. Difficile malgré tout de comprendre grand chose à tous ces affrontements et aux raisons qui les motivent, d'autant plus que les personnages rencontrés sont finalement tous des soldats génériques et anonymes auxquels on a bien du mal à s'identifier. Pas de méchants charismatiques non plus côté humain, ce qui semble assez logique dans la mesure où l'on est amené à jouer les deux camps d'un épisode à l'autre, et il faudra donc se tourner vers nos très chers Akryds (la race extra-terrestre Starship Trooperienne de la série) pour se consoler un peu à ce niveau.
Le gameplay du jeu n'a pas spécialement beaucoup changé en quatre ans. Une fonction course a bien été ajoutée en plus des esquives habituelles mais l'essentiel des bases posées en 2006 est toujours là. La thermo-énergie peut désormais servir à remonter sa barre de vie, à condition d'avoir suffisamment de réserve, ce qui est d'autant plus important que, contrairement à ce que l'on pourrait penser au début, le joueur n'est pas autorisé à mourir indéfiniment. En effet, malgré la présence de balises checkpoint, il faut savoir qu'une seconde jauge a son importance dans cette suite : celle représentant les points de combat, qui correspond en fait au nombre de vies disponibles. À chaque mort, vous perdez ces précieux point et dès que le compteur atteint le fatidique zéro, vous êtes gratifié d'un joli game over et vous gagnez le droit de reprendre le chapitre du début.
Pour le reste, on prend les mêmes et on recommence : armes diverses, grappin peu pratique (surtout après avoir goûté à celui de Just Cause 2), Mechas et autres tourelles sont au menu des réjouissances. Comme précisé en début d'article, les maps sont finalement assez petites et on en vient généralement à bout en une petite dizaine de minutes maximum. Les affrontements contre les humains n'ont rien de véritablement excitant, la faute à une IA au ras des pâquerettes, ce qui était finalement déjà le cas dans le premier opus. Dommage donc de ne pas avoir profité des quatre ans qui ont séparé Lost Planet de sa suite pour améliorer un point noir déjà remarqué - et regretté - à l'époque. Autre bémol, le manque de rythme dans certains chapitres, ce qui fait perdre d'autant plus de mordant aux rixes entre humains, une maladresse d'autant plus étonnante qu'il y a pourtant des passages très réussis à ce niveau.
Pour les vrais moments d'anthologie, il faut donc attendre les rencontres avec les Akryds de catégorie G (comme gigantesque a-t-on envie de dire tellement leur taille impressionne), qui sont l'occasion de batailles assez mémorables et d'assez longue haleine. Non seulement elles demandent un minimum de stratégie et de patience, mais elles sont également mises en valeur par l'excellente modélisation des Akryds, ce qui ne gâche rien. Les zones dans lesquelles se déroulent ces combats sont en plus toujours bien achalandées en armes de destruction massive, de quoi s'en donner à cœur joie, quand l'IA ne s'en mêle pas. Enfin, disons plutôt, sauf quand l'IA ne s'en mêle pas. Car c'est bien là le problème, pas la peine de compter sur ses coéquipiers si ces derniers sont contrôlés par la console. Il vous faudra donc vous acquitter du sale boulot seul, ce qui n'est pas toujours des plus simples à mesure que l'on progresse dans le jeu.
En coopération avec des amis, tout dépendra de l'adresse de votre escouade, et de son esprit d'équipe. Sachant que la jauge de combat baisse de 500 points à chaque mort, cela laisse à peu de choses près deux vies par joueur dans une équipe de quatre, ce qui est très peu. Préparez-vous donc à pousser quelques coups de gueule contre ceux qui joueront un peu trop souvent les têtes brûlées, ou ceux qui seront tout bêtement dépassés par les évènements. Malgré tout, le jeu est clairement pensé pour être partagé et c'est dans cette configuration que vous vous ferez le plus plaisir, le jeu solo n'en valant finalement pas vraiment la chandelle. Puisqu'il est en effet impossible de donner des ordres précis à ses coéquipiers, l'aspect stratégique de ces affrontements en souffre et l'intérêt diminue exponentiellement.
Techniquement, le moteur de Lost Planet 2 accuse un peu son âge et déçoit même quand on y regarde d'un peu plus près. Les textures sont souvent bien floues, ou trop brillantes, avec des effets ratés comme celui de la pluie sur le sol par exemple. La modélisations des personnages en gros plan laisse aussi parfois à désirer, surtout quand on compare le jeu à la dernière grosse production made in Capcom, Resident Evil 5. Ceci étant dit, le jeu est loin d'être laid, avec une bonne variété dans les environnements (ce qui peut paradoxalement déplaire dans le sens où l'on perd beaucoup de ce qui faisait l'ambiance de Lost Planet), des mechas toujours aussi soignés et des effets pyrotechniques qui en jettent. Coup de chapeau aux énormes boss Akryd rencontrés qui ne manqueront pas de vous laisser sans voix à chaque nouvelle rencontre. De son côté, le framerate est très fluide la plupart du temps même si quelques légères baisses peuvent se faire sentir à l'occasion lorsque le chaos le plus total s'invite à l'écran.
Verdict
Tous les commentaires (17)
Il devrait cependant combler bon nombre de joueurs en ligne, tant mieux pour eux^^
bizarre
Alors ce LP2 il y a un soupçon d'écran partagé? Où j'ai encore raison de penser que non? °_o
Et on ne se plaint pas qu'il y ait de la co-op, mais du fait qu'il n'y ait aucune scénarisation dans le mode campagne et que ce dernier ne ressemble d'ailleurs pas à un mode campagne au final.
Voilà mon ressentie.
Salutation à tous ;)