Une exclusivité Vita qui pointe le bout de son nez en Europe, c'est déjà assez exceptionnel. Quand en plus celle-ci bénéficie d'une version boîte et du nom prestigieux de Keiji Inafune dans son staff, on ne se tient plus de joie. Et quand enfin, on apprend que Soul Sacrifice a tout du jeu de qualité, alors on sait que les miracles existent. Suivez Gamersyde pour une review aussi ensorcelante que mystique !
Le monde de Soul Sacrifice baigne dans la joie et le bonheur. Jugez plutôt : Magusar, sorcier devenu fou, emprisonne et exécute du pauvre quidam à la chaîne, et votre tour viendra bientôt quand débute l'aventure. Du fond de votre cage jonchée de restes humains, vous ne pouvez qu'assister impuissant à l'extermination de vos compagnons d'infortune, quand le destin vous offre une chance inespérée. Librom, livre parlant et vivant à l'aspect rebutant mais au verbe joyeux, s'invite dans votre geôle et vous offre la possibilité de revivre les souvenirs du sorcier présent dans ces pages. Une occasion en or de connaître l'histoire du sinistre Magusar, et d'acquérir de véritables compétences magiques pour défier et vaincre le puissant sorcier dans le monde réel.
Ambiance très dark fantasy, histoire prenante et personnages forts : l'univers de Soul Sacrifice est riche et travaillé, et on enchaîne les quêtes autant pour augmenter sa puissance que pour connaître la suite de l'intrigue. De plus, la possibilité d'apprendre l'histoire torturée de différents sorciers via des quêtes annexes ajoute encore à l'atmosphère sombre du titre. La narration entièrement composée de textes et dessins apparaissant au fur et à mesure dans les pages de Librom est quant à elle une franche réussite ; on ne peut donc que saluer les efforts des développeurs pour proposer une histoire et un univers originaux dans un "simple" beat them all structuré autour de missions courtes.
Soul Sacrifice propose donc un système de mini missions, le plus souvent basées sur l'extermination de monstres, même si quelques quêtes de recherche - par ailleurs trop rares - peuvent occasionnellement être effectuées. Pas d'arme ni d'armure, la magie est l'unique ressource de combat, grâce à une jouabilité basée sur les sorts, appelés ici offrandes. De la simple hache aux lames tournoyantes pour attaquer à distance, en passant par l'épée de glace, la transformation en boule de feu géante ou l'invocation de golem, les offrandes proposent un panel d'attaques varié et très riche, et on tire beaucoup de plaisir à tester ses nombreuses magies et à chercher l'équipement de sorts parfait pour partir en mission. La jouabilité des combats s'avère d'ailleurs parfaitement calibrée, les affrontements violents se trouvant juste légèrement entachés par une caméra un peu trop lente.
Récupérés à la fin de chaque quête, les offrandes peuvent aussi être combinées pour augmenter leur puissance, voire même en créer de nouvelles, le farming intensif étant un mal nécessaire si l'on souhaite maximiser son sort favori. Autre notion importante, chaque créature (du simple monstre de base au boss géant) peut être sacrifiée ou épargnée à la fin du combat. Se montrer magnanime augmentera ainsi la défense et la jauge de vie de son avatar, tandis qu'être un sorcier impitoyable vous octroiera plus de magie et un bonus d'attaque. Sachant que vie et magie ne pourront pas être augmentées au maximum simultanément, il faudra faire un choix et opter pour un juste équilibre attaque/défense, ou au contraire une approche résolument portée sur l'offensive ou le défensif. On pourra aussi augmenter ses statistiques grâce à des runes à équiper sur le bras droit de notre personnage, à récupérer durant les combats.
Les rites obscurs sont un autre moyen d’accélérer l'issue d'un affrontement : furies surpuissantes et dévastatrices, ils sont néanmoins à double tranchant. En effet, notre avatar subit obligatoirement un malus après l'exécution d'un rite, qui se trouve de plus inutilisable après usage. Il faudra sacrifier du lacrima pour rétablir son statut et rendre à nouveau le rite utilisable. Le lacrima, mais qu'est-ce donc ? Il s'agit d'une substance produite par Librom après chaque mission, indispensable pour réactiver ses sorts rendus caduques si l'on épuise leurs réserves en combat, ranimer ses alliés en cas de perte, et donc effacer les inconvénients des rites obscurs. Le lacrima pourra en outre se montrer bien utile pour rééquilibrer son personnage en réduisant son niveau de vie ou de magie. Mais attention, la quantité de lacrima nécessaire augmente à chaque utilisation, poussant encore une fois au farming effréné pour se constituer des réserves correctes de la précieuse substance.
Au rayon des défauts, on ne peut nier que le soft de Marvelous peinera à convaincre sur la longueur les allergiques au leveling. Si l'histoire et le background des différents personnages demeurent intéressants, l'action reste désespérément répétitive malgré la gestion poussée de son avatar. De plus, monstres et environnements se montrent très vite redondants, et l'impression de faire éternellement la même chose rend le titre lassant si l'on y joue pendant de trop longues sessions. Mieux vaudra donc consommer ce Soul Sacrifice à petites doses, le système de missions courtes se prêtant d'ailleurs particulièrement bien au format portable. Reste qu'un peu plus de variété dans le gameplay et les objectifs de mission n'aurait pas été du luxe, et aurait permis une meilleure exploitation de la richesse de l'univers du jeu.
Vita oblige, la partie graphique était particulièrement attendue au tournant ; Soul Sacrifice ne déçoit pas sur ce point, tant du côté artistique que technique. Le design du titre est en effet fort plaisant, et lorgne volontiers du côté de la dark fantasy avec ses créatures difformes, son ambiance sombre et ses sorts violents. On appréciera également les menus et artworks soignés, fidèles à l'esprit ténébreux du jeu. Les modélisations impeccables des personnages et monstres rendent d'ailleurs parfaitement justice à la direction artistique, et aucun ralentissement ne pointe le bout de son nez à l'écran malgré la quantité impressionnante d'effets visuels lors des affrontements. Tout juste regrettera t-on des textures pas toujours très fines ainsi qu'un aliasing un peu trop présent. Les voix anglaises sont quant à elles de qualité, et les bruitages et musiques restent dans le ton, même si ces dernières se font peut-être un peu trop discrètes.
La durée de vie est quant à elle plus qu'honorable. Fort de son mode histoire long et pas toujours facile, Soul Sacrifice peut aussi compter sur un nombre remarquable de missions annexes via les quêtes d'Avalon, qui offrent de surcroît des challenges bien corsés nécessitant de longues heures de leveling. On pourra bien sûr se faciliter la tâche grâce aux modes multijoueur offline comme online, mais il ne faudra pas négliger qu'une bonne coopération sera nécessaire pour ne pas se retrouver plongé au cœur d'un chaotique maelström de sorts inutiles et peu constructifs. Au final, des dizaines d'heures seront nécessaires pour tenter de maximiser son avatar, ses sorts et essorer toutes les missions ; largement de quoi contenter les joueurs en voulant pour leur argent !
Tous les commentaires (6)
Testé la démo mais battre des monstre en arènes pendant des heures y a vraiment plus fun.Passe.
J'ai pas le temps en ce moment, mais ce "Soul" (comme les autres ) viendra rejoindre ma ludo en temps voulu.
Autant j'ai aimé la narration et je serais curieux d'en connaître plus sur l'intrigue, autant enchaîner des arènes m'a très vite donné un avant goût de la "trop grande répétitivité" évoqué dans les différents tests.
Une aventure de 10/15heures permettant de parcourrir cet univers m'aurait fait acheter le jeu.Mais là juste avec des arènes..
Peut être pour une suite.