Alors que le Versus Fighting 2D connaît un certain succès sur cette génération, le jeu de combat 3D n’est quant à lui, pas au meilleur de sa forme. Malgré l’arrivée de ARMS sur Switch, ou le paresseux portage du dernier Dead or Alive, les absences de Soulcalibur, Virtua Fighter et Tekken, se sont nettement fait ressentir. Du moins jusqu’à maintenant, puisqu’après une sortie sur borne d’arcade en Asie il y a plus de deux ans, Tekken 7 débarque finalement sur nos machines. C’est l’occasion pour Bandai Namco et le célèbre producteur Katsuhiro Harada d’ajouter du contenu, dont un mode Histoire, à cet épisode. Voyons ensemble si cette longue attente était justifiée.
(Note : La review et les images maison ont été réalisées à partir d'une version PS4, les vidéos capturées par davton proviennent d'une version Xbox One.)
Mettons d’entrée de jeu les choses au clair, Tekken est parfaitement accessible aux plus novices d’entre nous. Certes, le gameplay peut devenir vite technique pour ceux qui souhaitent travailler de longs combos à base de juggle - bien que ces derniers semblent plus limités qu’avant, probablement afin d’éviter certains abus -, ou maîtriser des déplacements poussés, tel le fameux Korean backdash. Mais qu’importe, puisqu’un joueur non initié pourra tout de même s’y amuser sans nécessairement passer par la case entraînement. Premièrement parce que Tekken possède une grosse majorité de coups spéciaux et de combos avec des inputs assez simples. Rares sont les techniques qui demandent des exécutions à base de quart de cercle, demi cercle ou 360°, ici, on trouve principalement des combinaisons de touches cumulées à des directions, un peu comme sur un Mortal Kombat ou un Injustice. Deuxièmement, contrairement à un Street Fighter, le jeu peut entièrement se jouer avec uniquement 4 boutons d’attaque – une touche par membre en l’occurrence. Ensuite, ce septième volet introduit une mécanique de comeback inédite à la série, un coup ultime à gros dégâts déclenchable une fois passé en mode Rage - lorsque la jauge de vie est faible. Chaque combattant possède dorénavant un Rage Art très simple d’exécution (pouvant même être attribué à une touche en raccourci), et une variante Rage Drive un peu plus complexe d’utilisation, mais non moins utile. Dans le premier cas, vous bénéficierez de l’absorption d’un coup en armor (mais comme pour les autres coups armor du titre, pas de ses dégâts) débouchant sur une frappe suivie, si réussie, d’une animation dévastatrice. Le second octroie quant à lui d’autres propriétés en fonction du personnage, débouchant généralement sur un violent combo rapide ou un coup unique.
Particulièrement dissuasif face aux adversaires les plus agressifs. Il sera bien entendu également possible de placer ce Rage Art en hit confirm suite à un combo, ou simplement en whiff punish, c'est-à-dire, lorsque l’opposant tape dans le vide. Enfin, le roster plutôt conséquent et varié propose 36 personnages à divers niveaux d’accessibilité. À titre d’exemple, on retrouve un bon nombre de combattants simples d’emploi, comme l’indispensable clone de Bruce Lee, Marshall Law. Sinon Alisa, le robot à l’apparence de jeune fille sage, le surpuissant Paul Phoenix qui démonte la barre de vie ou l’agile Asuka et ses contres anti-spam. Sont également accessibles, le rapide Lars et sa coupe de cheveux improbable, l’étonnant Bob qui n’a de lourd que son apparence, ou le sauvage Miguel, plus bavard qu’à l‘accoutumée. Vous pourrez également opter pour l’un des petits nouveaux, comme la sexy Katarina et son jeu de jambes dévastateur, l’étrange exorciste italien Claudio, ou Kazumi, la mère de Kazuya, qui n’hésitera pas à faire appel à son fidèle tigre. Pour les joueurs de niveau intermédiaire, on préconisera l’inquiétant russe Dragunov, Jin Kazama le petit fils d’Heihachi, ou deux autres nouveaux venus que sont la ninja futuriste Master Raven et la fan de culture japonaise "kawaii" Lucky Chloe. Enfin, à plus haut niveau, citons Lee Chaolan et ses coups vifs comme l’éclair, le boxeur Steve Fox, dont les esquives viennent remplacer les coups de pied, ou le célèbre Yoshimitsu, avec son katana et ses stances surprenantes. Bien entendu, il ne s’agit que d’une appréciation, rien n’empêchera un novice de s’amuser avec un perso catalogué comme compliqué, tout comme un bon joueur pourra passer des heures en mode training à trouver d’incroyables combos avec un combattant dit facile d’utilisation.
Tekken 7 introduit un mode Histoire qui a comme principale motivation de mettre un terme aux embrouilles de la famille Mishima, qui durent depuis plusieurs opus. Nous nous garderons bien de vous révéler si c’est le cas ou non, sachez juste qu’entre Kazuya Mishima, son père Heihachi, sa mère Kazumi et son fils Jin, vient s’incruster Akuma (Gouki pour les intimes), le célèbre Shoto démoniaque de la série Street Fighter. Si ce dernier s’intègre plutôt bien dans le scénario, avouons que cela ressemble surtout à un coup de pub, ou bien à un éventuel test pour le toujours attendu Tekken X Street Fighter. Quoi qu’il en soit, le personnage reprend une base de Street Fighter IV modifiée à la sauce Tekken, et conserve quand même la majorité de ses coups spéciaux, quelques combos BnB, ainsi qu’une barre de super à 2 charges pour les coups EX ou la possibilité d’utiliser un focus cancel. L’équilibrage semble assez correct ici puisque le bougre a nettement été alourdi et ralenti afin de ne pas le rendre trop puissant, ses projectiles étant faciles a esquiver via un pas latéral. Pour en revenir au mode Histoire, des saynètes à base d’illustrations nous présentent un journaliste à la recherche du clan Mishima dans un but plus personnel que professionnel. Soyons francs, cela servira plus de prétexte qu’autre chose, et si quelques chouettes cinématiques précalculées viennent appuyer les rencontres, le résultat s’avère assez décevant. D’autant qu’au final, le scénario pose plus de questions qu’il ne donne de réponses. Il ne s’agit malheureusement pas du seul souci constaté, puisque la difficulté y est particulièrement mal ajustée. En effet, 3 difficultés vous sont proposées au départ. Un mode débutant peu excitant, puisque vous ne pourrez pas contrôler librement les coups de votre protagoniste, ces derniers étant remplacés par des combos semi automatiques anéantissant le plaisir de jeu. Nous avons donc logiquement opté pour le mode standard. Problème, la difficulté de certains affrontements est complètement aberrante, voire injuste, au point que nous avons dû malgré-nous repasser en facile pour le tout dernier combat bonus.
Sachant qu’un mode difficile est aussi de la partie, et qu’en sus un mode extrême vient se débloquer par la suite - on se demande bien qui aura le courage de s’infliger cela. Bref, vous l’aurez compris, globalement ce mode Histoire n’est pas inintéressant mais aurait pu être plus peaufiné. Notons tout de même qu’il s’accompagne à côté d’une histoire de personnage pour 28 des protagonistes, donnant accès à un affrontement et à une cinématique de fin comme on en trouvait à l’époque sur les modes Arcade. Ce mode également présent voit du coup son intérêt diminuer, puisqu’il ne propose qu’une poignée de combats incluant un boss et un simple générique, sans autre fioriture. Alors que reste t-il aux réfractaires du jeu en ligne ? L’excellent mode Combat au trésor, qui reprend la base du mode Arcade de Tekken 5 (et donc des modes Ghost Battle du 6 et du Tag 2) avec son système de rangs. Plus l’on monte en grade, plus nos adversaires deviennent forts, avec un risque d’être rétrogradé si l’on enchaîne trop de défaites. Cela permet de se perfectionner naturellement avec ses combattants favoris, surtout que tenter d’atteindre le plus haut rang - équivalent de la 36e Dan - nous aura en l'occurrence pris une petite cinquantaine d'heures avec notre chouchou Steve Fox. Et comme son nom l’indique, ce mode ne se contente pas d’en rester là. Vous pourrez ainsi gagner des récompenses après chaque victoire, grâce à divers coffres plus ou moins rares et aléatoires, offrant soit de la monnaie virtuelle, soit un habit ou un accessoire à utiliser dans le mode de personnalisation. Il est possible de gagner un coffre supplémentaire en réussissant une victoire "Great" ou un Perfect, et il existe même des matchs à condition particulière pour varier les plaisirs. Il sera parfois aussi permis d’en remporter 3 d’un coup, ou de tomber sur un combat spécial donnant accès à un coffre arc-en-ciel contenant un objet rare et non achetable autrement - contrairement aux objets plus classiques. L’autre avantage de ce mode est qu’il enchaîne rapidement les combats à volonté – ce qui réduit définitivement à néant le peu d’intérêt qui restait au mode Arcade.
Depuis quelques années déjà, Tekken s’est mis à la mode de la customisation. Comme dans tous les jeux de combats récents, le titre propose la possibilité de modifier sa carte de joueur avec divers titres et visuels à débloquer ou à acheter (toujours avec de la monnaie virtuelle in-game). Il est même permis d’habiller le contour des barres de vie avec différents motifs, même si à notre grand regret, la couleur jaune/orange de ces jauges n’est pas modifiable. Bien entendu, la personnalisation ne s’arrête pas là, et c’est surtout sur le relooking de leurs combattants fétiches que la plupart d’entre vous passeront leur temps. De la tenue, en passant par les accessoires, la chevelure, l’impact des coups ou même l’aura, on peut modifier son personnage de la tête aux pieds. Le résultat penchera souvent vers le ridicule, ajoutant une touche fun indéniable au titre, surtout lors des échauffourées en ligne. On pourra sinon opter pour des tenues plus classiques, les plus perspicaces pourront même s’amuser à recréer des personnages réels ou fictifs, comme notre Skeletor visible dans notre galerie d’images maison. On regrette juste que cette personnalisation soit quand même limitée, notamment avec les coupes de cheveux, l’impossibilité de changer la couleur des yeux, ou le fait qu’il y ait seulement 2 ou 3 tenues uniques à chaque personnage, le reste étant des items communs à tout le cast. Autre point important pour un jeu de la sorte, son online. On y retrouve les indispensables matchs amicaux et matchs classés, avec diverses options de recherche, adversaires plus ou moins du même niveau, de la même zone géographique, ainsi que la création de salons privés ou non. Il est cependant regrettable de ne pas pouvoir rematch rapidement en amical, ou de ne pas encore avoir la possibilité de revoir des replays. Enfin, quel dommage de voir tout le monde se faire éjecter si l'hôte quitte la session.
Un mode Tournoi permet également de regrouper 4 à 8 joueurs dans des combats simultanés ou en mode spectateur, avec même la possibilité d’opter pour la double élimination avec une loser bracket et de l’éventuel reset lors de la grande finale, comme lors de tournois d’eSport. Bien entendu, sortir victorieux d’un tel événement octroie un cash prize virtuel non négligeable pour ceux qui souhaiteraient tout débloquer. À noter que la version PS4, qui souffrait de soucis de connexion, a été très récemment patchée, et que si tout n’est pas encore parfait, la majeure partie des combats s’enchaînent sans que l'on doive souffrir de problèmes de lag, preuve d'un netcode désormais solide. Le titre possède un mode training assez complet avec les options habituelles, même si une fois encore, nous aurions aimé avoir droit à l’affichage d’une frame data ainsi qu’une option pour afficher les hitboxes. Nous ne nous attarderons pas sur le mode VR, puisqu’il permet tout simplement de participer à un combat infini sur fond de ciel étoilé, et d’admirer les combattants sous toutes leurs coutures – un ajout parfaitement inutile donc. Un mode Versus est aussi disponible, mais n'offre que du un contre un local sans possibilité de mettre une IA adverse. La galerie permet d’accéder et de débloquer la quasi intégralité des cinématiques de chaque épisode de la série, en plus de diverses illustrations – un bonus nostalgie assez bienvenu en somme. En définitive, le titre manque quand même de modes solo, notamment certains classiques comme la Survie ou le Contre-la-montre, mais il est fort probable que Bandai Namco alimentera son jeu de combat phare au fil des mois à venir. Reste à savoir s’il faudra nécessairement mettre la main au portefeuille pour en profiter, sachant qu’il existe déjà un Season Pass incluant 2 personnages ainsi qu’un mode supplémentaire.
Techniquement variable en fonction des plateformes (voir plus bas), le jeu reste assez agréable à l’œil, même s‘il manque cruellement d’options visuelles – ne serait-ce que pour décaler le HUD ou régler la luminosité. Les différents stages sont bien réalisés, avec toujours divers éléments destructibles, quelques transitions, et parfois une évolution de l'horaire ou de la météo avec des éclairages globalement convaincants. Le casting de combattants est également réussi dans l’ensemble, à l’exception d’une poignée de visages décevants in-game. Petite nouveauté bien vue, dorénavant un effet de zoom ralenti se déclenche automatiquement lors d’un éventuel trade (double touche) décisif, rendant ainsi certaines fins de round épiques. Versus Fighting oblige, le jeu est bien locké à 60 fps, en revanche, les versions One et PS4 classique souffrent d’une résolution amoindrie - respectivement 720p et 864p - peu justifiable face à la concurrence. Précisons que l’input lag semble un tantinet élevé mais qu’il s’avère être tout de même moins gênant que sur un Street Fighter V par exemple. Côté sonore, on retrouve des morceaux toujours aussi éclectiques, et chaque protagoniste parle une fois de plus dans sa langue maternelle, amenant au passage des situations plutôt cocasses lors des cinématiques. Enfin, un mode Jukebox exclusif à la machine de Sony permet de changer et de personnaliser les thèmes musicaux de chaque mode et de chaque arène avec n’importe quelle musique de n’importe quel épisode. Indispensable pour les fans qui pourront passer des heures à se créer des playlists pleines de souvenirs. Une feature indéniablement éminente dont on espère que l'exclusivité s’avèrera temporaire...
Tous les commentaires (11)
Dans l'ensemble j'ai quand même été bien déçu par ce Tekken, qui fait vraiment tout a minima. Notamment au niveau de la personnalisation peu créative (à quoi ça sert de débloquer cinquante drapeaux différents qu'on ne mettra jamais ? Et à côté les fringues sont d'une banalité...), en deçà de Virtua Fighter qui était plus original ou Soulcalibur qui permettait une infinité de possibilités. J'ai trouvé agaçant les micro-chargements omniprésents également (sur One, sais pas s'il y en a autant sur PS4)
Heureusement que le gameplay compense en partie, la gestion des collisions et les ralentis sont vraiment excellents.
@Alx:Je suis un gros fan des jeux de Baston 3D (Dead or Alive forever)mais j'ai regardé le contenu à la sortie et rien que le mode arcade limité au possible m'a fait peur de par son faible contenu.
Je vais sagement attendre le jeu à 10 euros dans 6 mois.
Mais de base Tekken termine en fin de liste des jeux 3D que j'aime et pas envie d'investir à plein tarif:
-Dead Or Alive
-SoulCalibur
-Virtua Fighter
-Tekken
Le jeu est un peu décevant graphiquement même si en 4K sur pc c'est propre forcément...
Et pour finir le systeme online est completement pourri...
Apres le gameplay tekken est juste génial, seul jeu je trouve où tu peux quand tu es bon, prévoir absoluement tous les coups et pas te faire bousiller par de pauvres balayette à la Street fighter.
Le jeu est incroyablement easy à prendre en main et pourtant très très technique. (tellement mais tellement plus qu'un dead or alive... et soul calibur a beaucoup beaucoup perdu au fil des épisodes, le premier sur DC est clairement le plus réussi niveau gameplay. Virtua fighter par contre jamais pris le temps de m'y lancer pleinement mais cela me fait envie)