Parfois il nous arrive de recevoir un jeu sans même connaître l’existence de celui-ci, ce fut le cas pour Tormentum. Ce point & click entièrement financé par la plate-forme de crowdfunding Indiegogo et passé sous notre radar et nous remercions le studio Ohnooo d’avoir comblé cette lacune. Ce titre au gameplay classique en 2D qui rappelle l’âge d’or du genre et à la direction artistique peu commune laisse tout d’abord une première impression mitigée. Cependant, il ne faut jamais se fier aux apparences, comme nous allons vous le démontrer dans cette review illustrée de nos habituelles vidéos.
N’étant personnellement plus trop attaché au point & click en général (après en avoir dévoré des dizaines de milliers à une époque), la peur de voir poindre l’ennui dans ce retour vers le passé était belle et bien présente au premier lancement du jeu. Deuxième obstacle et non des moindres, la question de la difficulté des énigmes dans un genre capable de bloquer le joueur des jours/semaines autrefois. La patience est-elle encore une vertu suffisamment ancrée dans nos habitudes aujourd'hui ? Pour ajouter à ce sentiment de perdition, la direction artistique pour le moins étrange, avec ses formes bizarres et ses couleurs mélancoliques, s'avère aussi intriguante que perturbante au départ. Néanmoins, l’ambiance dégagée et les questions que l’on se pose rapidement après les premières minutes de jeu commencent à éveiller l’intérêt. Le scénario est donc aussi mystérieux que le décor dans lequel nous sommes plongés, et tout cela s’embrume encore un peu plus au fur et à mesure de la progression.
Les mécaniques on ne peut plus classiques permettent de trouver ses repères en deux cliques, surtout qu’ici il n’y a que l’interaction avec le décor et les objets qui sont à la base du gameplay. Malgré tout, nous sommes parvenus à tourner en rond et butter sur certains puzzles parfois assez tordus. Comme vous pouvez le constater dans les vidéos, des flèches sur lesquelles il faut cliquer pour progresser indiquent les différentes zones accessibles. Malheureusement, la couleur blanchâtre de celles-ci se confond parfois avec le reste du décor, et l'on peut ainsi facilement passer à côté d’une salle ou d’un endroit capital pour avancer dans l’aventure. Des indices sont également disséminés un peu partout afin de vous prêter assistance sur les énigmes, mais là encore, certains indices ont plus tendance à brouiller les pistes qu'à vous apporter une aide réelle. Malgré ces quelques défauts, le plaisir de faire travailler sa matière grise pour en apprendre plus sur cette histoire hors du commun prédomine tout le long du jeu.
À première vue, le jeu apparaît comme un point & click des plus banals, mais un autre genre bien en vogue ces derniers temps vient ajouter une pointe d’originalité à la formule, le click & play. N’imaginez pas pour autant devoir faire la cuisine ou exécuter des tâches du quotidien, ici c’est le système de choix qui reprend un peu les codes du genre. Des décisions devront êtes prises, avec des conséquences déterminantes sur le dénouement de l’aventure. Malheureusement, certaines sont parfois mal expliquées , ce qui amène le joueur à prendre un chemin qu'il ne souhaite pas forcément à la base. Sans compter que le jeu sauvegarde automatiquement, ce qui fait qu'il est totalement impossible de faire machine arrière. Une façon comme une autre d'obliger le joueur à assumer ses choix. Heureusement, il est aussi rapide que plaisant de refaire l’aventure pour découvrir les conséquences des autres décisions proposées. Il existe ainsi deux fins majeures ponctuées d’une multitude d’images en fonction de vos décisions. Nul doute qu'à la manière des jeux Quantic Dreams (pour ne citer qu'eux), vous trouverez là une bonne excuse de remettre le couvert au moins une seconde fois. Le dénouement est d’ailleurs saisissant, imprévisible et éclaire d’un seul coup d’un seul toutes les zones d’ombres de l'histoire.
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