Difficile de trouver plus endurant comme mythe que les légendes arthuriennes, et ce n'est pas le studio Neocore Games qui dira le contraire. Après deux jeux de stratégie dédiés aux chevaliers de la table ronde, le studio leur consacre un titre de tactique au tour par tour qui est entré en Early Access sur Steam il y a moins d'un mois : King Arthur: Knight's Tale.
Malgré son nom, King Arthur : Knight's Tale (KAKT pour les intimes) ne se focalise pas sur le propriétaire d'Excalibur mais sur son fils, Mordred. C'est bien le "traitre" que l'on incarne, ramené d'entre les morts par la Dame du Lac en personne pour tuer Arthur. Un petit parricide, ça ne se refuse pas ! Mais l'Avalon qui nous accueille est une terre sinistre, ravagée par des forces obscures où les chevaliers semblent tous à la dérive. Le contexte a le mérite d'être intriguant, d'autant qu'il impacte certaines mécaniques de jeu.
Dans la lignée de Xcom et consorts, le titre se divise en deux phases, l'une axée sur les affrontements au tour par tour, l'autre sur la gestion de Camelot que l'on revendique à l'issue du tutorial. Chaque mission se déroule dans une zone que l'on arpente librement en temps réel pour collecter quelques récompenses, jusqu'à tomber sur des adversaires provoquant une bascule vers le tour par tour pour un échange de mandales en bonne et due forme. Et à ce niveau, KAKT se montre aussi classique que le mythe dont il s'inspire. Le damier au sol, les points d'action utilisés pour les déplacements et les attaques, le mode Overwatch… rien de nouveau sous la pleine lune. Les chevaliers, masculins et féminins, qui rejoignent nos rangs occupent des rôles prédéfinis familiers (le bouclier qui encaisse, la grosse hache qui brise les armures, l'archère pyromane…). Ils disposent tous d'attaques très convenues manquant singulièrement de punch. Probable que l'on débloque plus tard des aptitudes et améliorations un peu plus excitantes permettant des synergies intéressantes, mais en l'état, cela s'avère très basique. Idem pour les ennemis, tantôt humains, tantôt surnaturels, qui n'apportent rien de bien original aux affrontements. Tout est parfaitement fonctionnel mais face à des titres intégrant la dimension physique (Divinty 2, Solasta) ou temporelle (Iron Danger, Phantom Brigade), il y a inévitablement un côté daté.
La gestion de l'inventaire s'inscrit elle aussi dans cette veine minimaliste, avec de simples runes, récoltées durant les missions, que l'on applique sur les pièces d'équipement pour en accroître légèrement les statistiques, sans d'ailleurs que cela n'ait d'impact visuel. Et c'est dommage car le titre, malgré des environnements génériques, possède des modèles 3D assez soignés. Paradoxalement, c'est durant ses brefs intermèdes "gestion" que KAKT se distingue. Outre l'inévitable reconstruction de Camelot (taverne, hospice, temple, etc.) qui vous ouvrira de nouvelles options, comme les soins ou le commerce, il faut aussi prendre des décisions politiques. Celles-ci vont positionner votre royaume selon deux axes : la moralité (favorisez-vous le pardon ou les punitions) et la religion (chrétienne ou païenne). Cette évolution vous ouvrira progressivement de nouvelles aptitudes et régira la loyauté des chevaliers qui vous rejoindront. Un élément à ne pas prendre à la légère puisque le studio opte pour une approche "rogue-lite" avec un système de sauvegarde automatique rendant vos choix irréversibles, en politique comme en combat.
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ps: En bon fan de K, c'est un article qui me parle :p