GSY Preview : Le Vaillant Petit Page

• Driftwood
• Mardi 20 août 2024 | 09:00
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GSY Preview PS5 Xbox Series X PC Switch

S’il vous reste un peu de place pour un brin de lecture en cette fin du mois d’août, on vous invite à parcourir notre preview du jeu The Plucky Squire. Au passage, on remercie chaudement Devolver Digital de nous avoir fait parvenir un code à quelques semaines de la sortie officielle du titre.

Météo des pages

Malgré des vacances passées loin de notre matériel habituel de jeu, nous avons toujours maintenu un minimum d'activité sur le site, avec quelques articles qui nous ont permis de vous donner notre avis sur quelques-unes des sorties estivales, ou même sur certains jeux à venir. À cœur vaillant, rien d’impossible comme on dit, et cela tombe bien car une version preview de The Plucky Squire (localisé Le Vaillant Petit Page chez nous) nous est parvenue il y a deux petits jours. Incluant les quatre premiers chapitres de l’aventure, ce premier aperçu donne une bonne idée de ce que nous pouvons attendre de la version finale, prévue pour le 17 septembre prochain. Après avoir terminé cette preview sur notre Steam Deck, c’est confortablement installés sur le sable fin d’une plage de Carnac, à l'abri du parasol pour éviter les derniers coups de soleil de la saison, que nous rédigeons ces quelques lignes. Commençons par un peu de contexte : Laïus est un petit page, héros d’un livre pour enfant habitué à vaincre inlassablement le méchant Ragecuite. Vous noterez au passage que l’effort de localisation sur le jeu ne se limite pas à son seul titre, et on peut vous confirmer tout le soin qui a été apporté à la traduction française, jusqu'aux jeux de mots qui auraient tout à fait leur place dans nos intertitres. On a même droit à une voix-off dans notre langue en guise de narrateur, et sans y mettre notre main au feu, on a même cru reconnaître l’excellent Pierre Tessier (voix française de Ryan Reynolds, mais aussi de Billy Boyd, dans Le Seigneur des Anneaux - entre autres). Une VF de qualité à saluer donc, d’autant que ce n’est pas nécessairement l'apanage des jeux indépendants, même quand ils sont édités par Devolver. Pour revenir à notre conte, Laïus et ses deux acolytes (Violette et Crash) se retrouvent une fois de plus obligés d’affronter leur ennemi juré, et c’est avec l’aide de l'enchanteur Barbelune (et de sa version miniature Barbelunette - si si) qu'ils vont tout d'abord devoir atteindre la Tour du Tome.

Si vous avez suivi un minimum la communication autour du jeu, vous savez déjà que toute la direction artistique tourne autour de cette idée de livre pour enfant, mais que Le Vaillant Petit Page entend bien affirmer toute sa personnalité grâce à un petit twist narratif. Lassé de ses innombrables défaites face à Laïus, Ragecuite a récemment appris que tous ne sont en fait que les personnages d’un simple conte pour enfant, et qu’il ne pourra donc jamais espérer remporter la victoire en suivant le script préétabli par l’auteur. Aussi décide-t-il de prendre enfin les choses en main pour se donner, si ce n'est le beau rôle, celui du vainqueur. Laïus se voit alors littéralement éjecté du livre dont il est le héros et se retrouve esseulé sur le bureau de l’auteur en devenir, encore enfant à ce stade. Dans les faits, cela se traduit par un véritable changement de paradigme, puisque le personnage principal perd ses atours 2D pour prendre du volume et se fondre avec ce nouveau paysage, plus réaliste. Tout de 3D vêtu, Laïus va rapidement comprendre qu'il devra régulièrement faire des allers-retours entre ces deux mondes, le nôtre et le sien donc, afin d'empêcher Ragecuite de mettre son plan à exécution. Voilà pour les bases de l’histoire, qui n’est finalement qu'un prétexte à justifier les mécaniques du jeu, qui s'inspirent de tout une époque de l’industrie vidéo-ludique, tout en y faisant allègrement référence. Intrinsèquement parlant, Le Vaillant Petit Page n’invente certes rien de ce que nous avons pu voir, mais l’emballage dans lequel il le fait est si charmant et bien fichu qu’il est difficile d’y résister, ce malgré quelques petites maladresses rencontrées cà et là.

Laïus et coutumes

Comme nous l'évoquions plus haut, le jeu du studio All Possible Futures fait se côtoyer deux grandes époques du jeu vidéo. 2D et 3D travaillent donc main dans la main pour donner vie à ce conte plein d’humour et au visuel particulièrement réussi. Lors des phases en deux dimensions, on déambule généralement au sein même des pages du livre, bien qu’il arrive aussi que l’on soit obligé de plonger dans un dessin accroché au décor en trois dimensions du bureau. De la même façon, il sera parfois demandé de sortir du livre (le passage d’un plan à l'autre se fait toujours via une petite spirale verte) pour résoudre un puzzle qui permettra de passer à la page suivante de l’histoire. Un objet en 3D pourra donc servir dans l’environnement 2D et vice versa. D’autre part, pour progresser dans un tableau, il faudra souvent modifier la narration rédigée sur les pages que l’on traverse en frappant sur certains mots en particulier, de manière à les décrocher de leur ligne. Ainsi, on pourra les déplacer, les échanger, tout cela pour modifier l’apparence des lieux et obtenir l’accès à une zone spécifique. Une pile de livres vous empêche d'avancer ? Remplacer le mot “empilé” par “éparpillé” et le tour est joué. Si certaines combinaisons sont refusées par le jeu, et que l’application de cette mécanique reste totalement scriptée, les développeurs ont tout de même pensé à en inclure certaines alors qu’elles ne participent pourtant pas à la progression. Il n’est donc pas impossible de rendre une grenouille énorme, ou toute flasque, pour le simple plaisir de voir ce que cela donne à l’écran. Sachez aussi qu'il arrive qu'il soit nécessaire de sortir du livre afin d'en tourner les pages pour revenir chercher un mot croisé ultérieurement dans un tableau précédent. Amusant !

Laïus étant équipé d’une épée, il va évidemment aussi devoir l'utiliser contre divers adversaires, avec la possibilité d'acquérir de nouvelles attaques auprès d’un marchand. Durant ces quatre premiers chapitres, on ne pouvait récupérer que l'attaque tournoyante et le jet d’épée, mais chacune disposait d’une amélioration possible une fois débloquée. Pour obtenir tout cela, rien de plus simple, il suffit de récolter les petites ampoules jaunes que l’on fait apparaître en élaguant les buissons (comme Link), en frappant les arbres, ou en tuant des adversaires évidemment. Laïus peut également effectuer une roulade pour esquiver certaines attaques, mais pour l’instant, nous avons trouvé la plupart des affrontements assez peu stratégiques. Il est en effet souvent possible de foncer sur un ennemi et d'enchaîner les coups pour l'empêcher de réagir. Certaines créatures bondissantes demandent certes de se précipiter un peu moins, d’autres sont capables de lancer des projectiles qu’il est aussi préférable d'éviter avant de se lancer à l’assaut, mais dans l’ensemble, l’aspect combat semble très abordable (il n'existe que deux modes de difficulté, dont le mode Histoire). À la manière d’un certain Evoland (et sa suite), les références à d'autres titres pullulent. Par exemple, les combats de boss sont toujours l’occasion de rendre hommage aux grands classiques du jeu vidéo, comme par exemple Punch-out!! pour n'en citer qu’un. On croise même un clin d’œil appuyé au jeu de carte Magic. Sympathiques, ces mini-jeux (qui peuvent être passés s’ils vous enquiquinent) fonctionnent bien dans l’ensemble, mais le dernier que nous avons rencontré s’est avéré un peu hasardeux, la faute à des hitboxes approximatives et à un curseur bien trop lent pour son propre bien.

Page comme une image

On aurait évidemment été ravis de vous proposer une preview vidéo commentée, avec nos images maison du jeu pour illustrer nos propos, mais nos vacances prolongées en ont décidé autrement. Pour autant, vous pouvez nous croire sur parole quand on vous dit que Le Vaillant Petit Page est un titre absolument sublime. Qu’il s’agisse des passages en 2D, véritablement dignes d’un livre pour enfant, ou de ceux en 3D, à l’allure plutôt réaliste grâce à des éclairages et des shaders parfaitement maîtrisés, on ne sait plus où donner de la tête. Les passages sur le bureau sont peut-être un peu moins surprenants ou variés, en termes d’approche visuelle pure, mais si vous avez connu la série des jeux Micromachines (ou joué au plus récent Tinykin), il vous sera impossible de résister au plaisir de voir une règle d’enfant faire office de pont entre deux piles d’objets, ou de faire tomber des sortes de dominos à l’aide d’un simple jet de dé. Quand on évolue dans le livre, on rencontre des décors et situations assez différents, avec une volonté de varier l'approche visuelle : déplacements à l'horizontal façon Mario ou Zelda selon le moment, scrolling vertical pour descendre une falaise, séquences en ombres chinoises, chaque page peut réserver une surprise, un nouvel émerveillement. Comme un vrai livre illustré en somme ! La bande originale n'est pas en reste, et comme le jeu nous fait cadeau d'une narration doublée en français, on ne voit vraiment pas quel défaut nous pourrions relever du côté de la réalisation. Même sur le Steam Deck, la version actuelle du jeu, pourtant non définitive, s'en sort admirablement bien. Généralement fluide à 60 fps, nous avons juste noté quelques accroches au moment des transitions entre les pages, ou quelques rares séquences pendant lesquelles le framerate a pu fluctuer légèrement. En configurant la machine de Valve en 40 hertz, l'expérience devient quasiment parfaite, ce qui laisse augurer du meilleur pour la version finale. Dans le cas où les niveaux suivants s'avéraient plus gourmands, il devrait de toute façon y avoir une bonne marge de manœuvre en modifiant les options graphiques. Nous avons bien essayé de le faire dans cette version preview, mais nos modifications n'étaient jamais sauvegardées, ce qui laisse penser que la build était volontairement bridée sur ce plan.

Verdict provisoire