En cette fin d’année 2022, Nintendo continue d’alimenter sa console en exclusivités et en ce mois d’octobre, c’est Bayonetta 3 qui va recevoir tous les honneurs. Après deux épisodes qui lui ont permis de trouver son public, la sorcière de PlatinumGames est donc de retour mais elle n’est pas seule cette fois-ci. Est-ce que le déhanché de Bayonetta saura vous envoûter ? Réponse dans notre test.
Annoncé durant les Game Awards 2017, Bayonetta 3 aura su se faire attendre avant de débarquer dans nos consoles, et si nous ne saurons sans doute jamais en détail si le développement s’est bien déroulé, il aura certainement été plus long que prévu. Nous avions beau être franchement impatients de pouvoir découvrir ce nouvel épisode, la méfiance était également de mise par rapport aux derniers titres développés par PlatinumGames. En effet, depuis 2017 et la sortie de NieR:Automata, le studio japonais aura clairement soufflé le chaud et le froid : hormis l’exclusivité Switch Astral Chain que nous avons nous-même beaucoup apprécié, nous avons pu découvrir un remaster sans folie de The Wonderful 101, le correct mais limité World of Demons sur iOS et Mac OS, le sympathique Sol Cresta, qui reste néanmoins assez méconnu par rapport à son style de niche qu’est le shooter vertical, mais surtout plus récemment, le gros ratage que fut Babylon's Fall, qui n’atteindra malheureusement pas l’année complète de service, puisque les développeurs et Square Enix vont débrancher le respirateur artificiel en février 2023.
Bien entendu, nous n’oublions pas le passé car avec d'excellents titres comme Bayonetta 1 et 2, Metal Gear Rising: Revengeance, Vanquish ou notre chouchou NieR:Automata, PlatinumGames a maintes fois montrer sa capacité à confectionner des jeux de qualité. Et heureusement, Bayonetta 3 fait partie de cette catégorie. On commence par quelques mots sur le scénario qui se veut comme souvent bien foufou, avec une Bayonetta qui devra faire face à des créatures appelées homonculus, qui viennent soudainement d’apparaître à New York pour tout détruire sur leur passage. Rapidement, nous croiserons la route de Jeanne, mais également de la petite nouvelle Viola, qui nous donnera plus d’informations sur les différentes dimensions qui nous entourent, le multivers ainsi que le grand méchant du récit : Singularity. Rien de bien original vous en conviendrez, mais vous verrez rapidement que cela autorise un véritable élan de fantaisie dans les lieux et les différentes situations que vous rencontrerez.
Sur le plan du gameplay, nous attendions quelque chose de très nerveux comme pour les anciens épisodes, et nous sommes servis. Vous pourrez déclencher de nombreux combos en variant les attaques, mais aussi vous reposer sur différentes capacités, comme par exemple l’envoûtement : en appuyant sur ZR juste avant qu’une attaque ne vous touche, vous esquiverez le coup et augmenterez alors drastiquement la vitesse de Bayonetta, vous donnant ainsi l’impression de vous déplacer dans un monde au ralenti. Une autre capacité très utile sera l’invocation des démons de l’enfer : en appuyant sur ZL, vous ferez apparaitre l'un des démons que vous possédez, sachant que vous pourrez assigner jusqu'à trois d'entre eux dans les emplacements prévus à cet effet, ces derniers vous donnant la possibilité de switcher à la volée pendant un combat. Pour cette invocation, Bayonetta se lancera dans une danse de la soumission, seule technique à même de vous donner le contrôle de ces créatures. Attention, ce type d'attaque n’a cependant pas que des avantages : son utilisation est limitée dans le temps et Bayonetta sera immobile durant toute la durée de l’invocation, ce qui la laisse sans défense face aux ennemis.
Une fois le démon à vos côtés pour une danse endiablée, vous pourrez déclencher quelques coups dévastateurs selon l'entité à laquelle vous aurez fait appel, de quoi varier les possibilités offensives au sein même d'un combat. Cependant, vous ne pourrez pas les invoquer en toutes circonstances, car certaines zones s'avèrent trop exiguës pour les faire apparaître. On apprécie d’ailleurs fortement l'implémentation du 60 fps sur ce troisième épisode, puisqu’il apporte vraiment beaucoup au gameplay et à la fluidité de l’ensemble. Le revers de la médaille est toutefois quasi inévitable, que cela soit en mode docké ou bien en mode portable, avec une Nintendo Switch qui ne sera pas capable de nous afficher des décors très détaillés. Il faudra donc se contenter de ce rendu correct mais pas forcément mémorable pour bénéficier de cette fluidité accrue. Nous avons également pu remarquer quelques baisses de framerate en certaines occasions, mais cela arrivait heureusement assez rarement durant les scènes de combats.
En plus des scènes de combat que nous qualifierons de classiques, vous aurez parfois affaire à des séquences un peu différentes, ce qui apportera un petit zest de diversité à l’aventure. Nous ne vous donnerons pas de détails sur ces scènes pour que vous puissiez les découvrir, mais attendez-vous à des styles bien différents. Il existe également de nombreux challenges à réaliser, ceux-ci étant disséminés un peu partout, avec un classement accessible via les fonctionnalités réseaux du jeu. Si vous êtes du genre complétionniste, vous aurez donc accès à de nombreuses activités annexes qui offriront une excellente replay value et qui devraient vous garantir une bonne durée de vie. Pour finir, n’oublions pas de mentionner l’excellente qualité sonore du jeu, que cela soit pour le choix des musiques ou pour la qualité des doublages, qui sont d’ailleurs disponibles en Anglais ou en Japonais. Il est aussi important de signaler que si vous étiez inquiet du changement de voix anglaise pour l’héroine du jeu, vous pouvez respirer un bon coup : Jennifer Hale aura indéniablement fait un excellent travail en remplacement d’Hellena Taylor et toutes les réactions excessives de la communauté n'avaient véritablement pas lieu d'être comme souvent.
Tous les commentaires (7)
Bien content qu'il soit réussi.
Je pense que dès le départ il y a une erreur de conception avec cette console. Elle fait tourner des jeux type UE4 mais elle n'a pas la puissance brute pour les faire tourner convenablement. La Switch est vraiment la grenouille qui a voulu se faire plus grosse que le beauf.
Compte tenu de sa puissance brute, il aurait été beaucoup plus sage de réaliser des jeux pourvus de graphismes type Wii U avec une résolution solide et du 60fps. Je ne pense pas que le public de la Switch aurait boudé la console pour autant.
"Jennifer Hale aura indéniablement fait un excellent travail en remplacement d’Hellena Taylor et toutes les polémiques récentes n'avaient véritablement pas lieu d'être comme souvent."
La véhémence des chevaliers auto-proclamés d'internet est regrettable. Par contre, je trouve que le témoignage, bien maladroit, d'Hellena Taylor permet de poser un débat public sur la rétribution des voix en général dans le marché. Et ça c'est plutôt une excellente chose. Jennifer Hale semble très bien campé son rôle, cela n'empêche qu'Hellena a façonné cette Bayonetta. C'est bien dommage ce couac entre elle et les dev.