GSY Review PC Xbox 360

Pas spécialement connus des joueurs, les développeurs polonais de The Farm 51 ont annoncé il y a un peu plus d'un an l'arrivée de Deadfall Adventures, un FPS aux faux airs d'Indiana Drake. C'est cette semaine que débarque ce sympathique mais perfectible titre, et comme nous aimons beaucoup vous choyer sur Gamersyde, en voici une critique complète de la version PC, illustrée de nos habituelles vidéos en 1080p et 60 images par seconde et de quelques images maison.
MAJ : Retour de notre review en tête de gondole pour fêter sa traduction pour nos amis anglophones. Une chance de rattraper votre retard si vous aviez manqué cette bonne lecture que seul le pénitent pourra passer.

La Gestapo se cache pour mourir

Ne nous voilons pas la face, Deadfall Adventures est une reprise sans réelle subtilité de tous les poncifs d'un genre consacré au cinéma par la série Indiana Jones. Nazis, temples anciens bourrés de pièges, créatures mythiques, rien ne nous est épargné, jusqu'à l'inévitable séquence sur rails dans un wagon de mine. Même le visage du personnage principal n'est pas sans rappeler le fringuant Harrison Ford. On aurait certes apprécié une plus grande finesse dans les clins d’œil que personne ne pourra manquer, mais le savant mélange d'action et de réflexion qui est d'habitude plus le fond de commerce des jeux à la troisième personne (on pense évidemment à Tomb Raider et Uncharted) fait que l'on se laisse porter par le petit air de dépaysement qui se dégage de Deadfall Adventures. Il faut bien sûr passer outre le côté kitch de la mise en scène, avec son scénario de série B maladroitement soutenu par un casting vocal tout juste moyen. Un parti pris en partie assumé selon nous, pour respecter sans doute les bandes dessinées dont Indiana Jones s'était inspiré à l'époque. Même le sang d'un rouge vif à faire pâlir les vieux westerns en couleur est là pour rappeler que Deadfall Adventures ne cherche pas à coller à un semblant de réalité.

Le jeu édité par Nordic Games a donc pour originalité principale un retour aux sources d'une certaine forme de FPS, qui nous ramène au temps où les jeux d'action ne lésinaient pas toujours sur les phases d'exploration et les énigmes. Le jeu donne d'ailleurs le ton dès son lancement, puisqu'il est non seulement possible de choisir le niveau de difficulté du jeu en lui-même (des combats donc), mais aussi des nombreux puzzles et énigmes rencontrés. Entre les pièges mortels qui n'hésitent pas à vous envoyer ad patres en une seconde et les séquences où il faut manipuler des objets pour débloquer un passage fermé depuis des siècles, l’atmosphère se veut plutôt réussie et immersive. Comme dans Uncharted (et La Dernière Croisade), le calepin de votre arrière grand père (le fameux Alan Quatermain) vous donnera toujours quelques indices, mais il faudra malgré tout vous creuser un peu les méninges, ou tout simplement garder les yeux bien ouverts et rester attentif à ce qui vous entoure. Il est même parfois nécessaire de faire preuve d'un minimum de dextérité et d'adresse quand un piège demande à être désactivé en tirant sur plusieurs cibles dans un temps limité. Bien sûr, vos armes ne vous serviront pas uniquement à vous frayer un chemin parmi les vieilles pierres, et il faudra savoir faire parler la poudre face à des ennemis qui ne seront pas toujours de chair et d'os.

Pad chameau

Voici maintenant venu le moment d'aborder l'une des fragilités essentielles du titre de The Farm 51, sa jouabilité à la manette. Vous n'allez évidemment pas manquer de nous rappeler qu'un FPS sur PC s'apprécie avant tout à la souris et au clavier, et vous n'aurez sans doute pas tort. D'autant que, bien que classique, le gameplay avec les outils habituels du PCiste n'est à priori pas désagréable et ne souffre pas de reproches particuliers. Reste que pour ceux qui ont opté pour le canapé du salon en lieu et place de la chaise en cuir ultra confort du meuble PC, le pad peut difficilement être évité. La première chose qui dérange vient du fait que les déplacements analogiques sont trop brusques et ne permettent pas de véritablement doser sa vitesse convenablement. La visée souffre également d'un manque de précision, avec l'impression que le jeu a d'abord été pensé pour être joué à la souris. On peut bien sûr régler les paramètres de sensibilité, mais rien n'y fait, tout reste plus maladroit que jamais. Si contre des adversaires, on finit par s'en accommoder, il en est tout autre quand il s'agit d'aligner trois cibles de suite dans un temps limité pour désactiver un piège. Il nous est même arrivé d'avoir recours à la souris pour certains passages. Le jeu étant aussi disponible sur Xbox 360, on se demande si la version console est logée à la même enseigne. Pour vous donner une idée, on se rapproche un peu des sensations de jeu d'Half Life² joué au pad, en plus maladroit encore.

À ceci s'ajoutent certains choix assez critiquables, comme celui de proposer une seule et même touche pour le bouton de saut et l'activation des mécanismes (ou le ramassage d'objets), ou le fait que le jeu ne revienne pas en visée ironsight après le rechargement de l’arme, même si l'on a gardé la gâchette enfoncée – ce qui oblige alors à la relâcher avant de l'actionner de nouveau. Les quelques bugs de collision remarqués çà et là peuvent aussi être source de frustration, surtout quand la planche que l'on vient de déposer entre deux "plate-formes" devient infranchissable parce que le personnage bute dessus... D'une manière plus générale, on regrette également que les combats manquent de dynamisme, l'IA se contentant vraiment du strict minimum en se mettant parfois à l'abri (derrière un mur ou, pour certains adversaires moins humains, un bouclier). Les affrontements contre ce qui s'apparente à des momies d'anciens guerriers tentent bien d'apporter un peu de renouveau, avec l'obligation de braquer le faisceau de la lampe torche sur eux pour les affaiblir (comme dans le quatrième Alone in the Dark ou, plus récemment, Alan Wake), mais cela manque toujours un peu de punch. Notre bonne vieille lampe peut d'ailleurs aussi servir à aveugler les soldats, pratique. Malgré tout cela, le jeu parvient à garder notre attention grâce à l'exotisme de ses paysages qui donnent envie d'en voir plus, et comme nous le disions plus haut, à toute la partie exploration, les trésors découverts étant pour une fois très utiles, puisqu'ils permettent d'améliorer les capacités de Quatermain (vie, endurance, maniement des armes, etc.).

Eau de Pologne

Visuellement parlant, cette version PC devrait vous arracher quelques commentaires enthousiastes tant certains décors affichent un rendu excellent. L'Unreal Engine 3 est de nouveau à l’œuvre ici et fait du très bon travail dans l'ensemble, même si bizarrement l'élément liquide n'est pas toujours des plus réussis. Étonnant quand on sait que BioShock tournait lui aussi avec le moteur d'Epic. Tous les environnements traversés ne sont certes pas aussi marquants les uns que les autres, mais globalement, ils sont à la hauteur et méritent le coup d’œil. Cerise sur le gâteau, certains ne se contentent pas de n'être qu'une succession de bêtes couloirs, comme dans n'importe quel FPS lambda, et vont même jusqu'à offrir des espaces un peu plus ouverts propices à l'exploration. Attention aux pièges et aux faux pas lorsque vous partez sur ces chemins de traverse cependant, les points de sauvegarde pouvant parfois être un peu espacés. Plus décevantes en revanche, les scènes cinématiques accusent le coup avec des modélisations assez datées et des animations des personnages (corps ou visages) bien trop raides. Si l'on ajoute à cela un jeu d'acteur en anglais qui manque singulièrement de conviction (ou tombe trop facilement dans la caricature), on comprend vite que la présentation et la mise en scène ne sont pas les points forts de Deadfall Adventures. Cela est d'autant plus dommage que cela prive le titre de The Farm 51 de toute dimension épique. Un comble quand on se veut un hommage vibrant à Indiana Jones.

La bande originale n'est pourtant pas mauvaise dans son genre, même s'il nous faut avouer qu'elle ne prend guère de risques par rapport au genre aventure exotique. On ne la retient évidemment pas autant que le thème principal d'un Uncharted ou d'un Tomb Raider de la belle époque, mais elle est suffisamment soignée pour accompagner avec panache les différentes péripéties que le héros traverse au quatre coins de la planète. Revenons enfin quelque peu sur l'intelligence artificielle dont nous parlions précédemment, souvent trop attentiste et manquant d'initiative. Les soldats allemands peuvent bien sûr vous faire mordre la poussière, mais en mode normal, il est tout de même assez rare de perdre la vie à cause d'eux. Parfois placés astucieusement près des sempiternels barils explosifs, d'autres fois cachés le temps de se mettre à découvert pour accueillir en leur sein (ou tête) l'une de vos balles, on a déjà vu IA plus incisive. De leur côté, les adversaires non humains ne s’embarrassent pas d'une quelconque tactique, ceux-ci préférant aller droit au but en vous fonçant dessus (voire en se protégeant de leur bouclier, pour ceux qui en sont munis), mais après tout, on ne peut pas leur en vouloir, ils sont déjà morts. À noter que la jolie agent Goodwin sait se montrer efficace puisqu'il n'est pas rare qu'elle parvienne à abattre quelques cibles de son propre chef. Un soutien mineur certes, mais toujours plus efficace que dans certains titres aux budgets nettement plus confortables.

Verdict


Vous l'aurez compris, il y a un certain nombre de raisons qui font que Deadfall Adventures ne parvient jamais vraiment à se débarrasser de l'impression old school qu'il dégage, la faute à certaines lourdeurs ou approximations de gameplay - à la manette du moins. Kitch, ne parvenant jamais vraiment à n'être autre chose qu'un pastiche des films dont il s'inspire, le jeu de the Farm 51 n'en est pourtant pas désagréable pour autant, et propose même de bonnes idées, comme ce retour à l'exploration et aux énigmes dans un genre plutôt tourné vers l'action de nos jours. On y passe donc un agréable moment qui, s'il ne sera jamais suffisamment mémorable pour que l'on en parle encore d'ici quelques mois, peut au moins se vanter de durer plus longtemps que nombre de FPS guerriers sortis récemment. Deadfall Adventures propose d'ailleurs également un mode multijoueur et un mode survie en ligne, que nous n'avons pas eu le loisir d'essayer à temps pour la publication du test, mais on peut raisonnablement penser qu'ils auront tous deux bien du mal à faire face aux mastodontes du genre. Au final, on retiendra donc de Deadfall Adventures qu'il est un jeu suffisamment attachant pour que l'on se laisse tenter à petit prix, et tant pis si les moyens du studio - que l'on imagine limités - n'ont pas permis de nous livrer une aventure aussi épique que l'on aurait pu souhaiter.

Images maison (PC)

  • GSY Review : Deadfall Adventures - Images maison (PC)
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elbourreau
elbourreau
Commentaire du 13/11/2013 à 09:58:43
En tout cas je trouve les environnements très réussis et plutôt soignés!...
J'ai parcouru le test en diagonale, faut compter combien d'heure de jeu pour le boucler?
En réponse à
Driftwood - Dictateur en chef
Driftwood
Commentaire du 13/11/2013 à 10:22:30
Une petite dizaine (en prenant large, entre 8 et 12 - simple estimation). Tout dépend si tu fouilles bien, le niveau de difficulté des énigmes et ta capacité à les résoudre.
En réponse à
elbourreau
elbourreau
Commentaire du 13/11/2013 à 11:54:25 En réponse à Driftwood
Ok merci. C'est plutôt honnête du coup niveau durée de vie solo... Comme tu le dis, en promo steam je me laisserai surement tenter, là, plein tarif ça fait quand même réfléchir...
En réponse à
GTB - Acapello
GTB
Commentaire du 13/11/2013 à 14:00:35
J'ai peur de lire la review. Le titre m'intrigue déjà un peu de base, et connaissant Drift, s'il a aimé il va me faire acheter le jeu...ce qui ne serait pas raisonnable ^^'.
En réponse à
guts_o - Chauffeur de salle
guts_o
Commentaire du 13/11/2013 à 14:17:26
Beh moi ça me fait bien envie tout ça, ça change du FPS bourrin où tu passes ton temps à tuer.
En réponse à
cooly08
cooly08
Commentaire du 13/11/2013 à 22:29:53
Ça n'a pas l'air mauvais ! Hum lors d'une promo je saute dessus.
En réponse à
bosozoku - Viré pour faute grave
bosozoku
Commentaire du 17/11/2013 à 19:03:21
" Eau de Pologne", Oh, j'aime bien ! :p
En réponse à
Driftwood - Dictateur en chef
Driftwood
Commentaire du 17/11/2013 à 22:29:05
Tiens, du coup, deux images de plus que je n'avais pas ajoutées à notre galerie :



En réponse à
A propos du jeu
Plateformes
PC X360 PS3
Edité par
THQ Nordic
Developpé par
The Farm 51
Patreon

135 $ de 400 $ par mois

Quoi de neuf ?
  • reneyvane

    reneyvane @Driftwood: Donc "Bokeh Game Studio" + "support@bokehgamest udio.co.jp." & un article délirant ou ils auraient demandé à IGN d'augmenter la note ! [url] (il y a 9 Heures)

  • Driftwood

    Driftwood @reneyvane: on aurait bien voulu mais on a jamais eu de réponse à notre demande de code malgré le formulaire rempli. Même pas un "non désolé", ce qui est toujours très pro comme façon de faire. (il y a 11 Heures)

  • reneyvane

    reneyvane At0miumVOD à fait une vidéo du jeu "Slither-Head", par les créateurs de Silent-Hill, dispo depuis le 5/11 [url] (il y a 12 Heures)

  • reneyvane

    reneyvane @CraCra: Il y en avait aussi dimanche ou lundi, je doute de la rentabilité de la chose sur notre forum, on est si nombreux avec notre grande et belle section d'achats. LoL (il y a 21 Heures)

  • CraCra

    CraCra @reneyvane: Nop a des posts qu'un gentil modo vient de virer (il y a 23 Heures)

  • reneyvane

    reneyvane @CraCra: Tu fais référence à ma Playliste de musique et les chanteuses thaï & Coréenne ? Si oui, merci. [url] (il y a 1 Jour)

  • CraCra

    CraCra Ah on a une ouverture à l'Asie sur le forum jeux ^^ (il y a 1 Jour)

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    Driftwood Nouveau live sur Returnal à 14h30 aujourd'hui. (il y a > 3 Mois)

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    Driftwood Le stream via Twitch, ici : [url] (il y a > 3 Mois)

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    Driftwood Le stream maison ce sera ici : [url] (il y a > 3 Mois)

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    Driftwood Rendez-vous à 17h00 pour un direct de 40 minutes sur Returnal (il y a > 3 Mois)

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