Clic. Clic. Clic, clic. Clicclicclicclicclicclicclicclicclicclicclicclicclicclicclicclic. Clic, clic, clicclicclicclicclicclicclicclicclicclicclic. Clic, clicclicclicclic. Clicclicclic. Clicclicclicclicclicclicclicclicclic. Clic. Ah, le chant de la souris frénétique le soir au fond des catacombes. Il raisonnait en janvier 1997, chez quelques centaines de milliers de joueurs lâchés dans les sombres entrailles du monastère de Tristram, à la recherche du désormais mythique Diablo. Et si vous étiez du nombre, peut-être répondrez-vous à l'appel de cette réédition surprise, 22 ans plus tard.
Étonnamment, ce n'est pas chez Blizzard que cela se passe, mais chez les spécialistes de la madeleine proustienne, GOG. En d'autres termes, il s'agit bien du jeu d'origine et non d'un remake moderne. On a d'ailleurs la possibilité de jouer au titre de base dans sa résolution initiale en pleine écran (attention, ça pique la rétine) ou d'opter pour une version DX. Celle-ci autorise des résolutions plus fines mais réduit la zone affichée à une petite portion de l'écran. Quel que soit votre choix, faites le rapidement car les sauvegardes des deux versions ne sont pas compatibles.
Non, on va d'abord l'écouter en fait car c'est bien sur le front auditif que la nostalgie porte ses premiers assauts. Il suffit d'entendre les notes lancinantes du thème de Tristram pour replonger dans le passé. Les musiques du jeu, tantôt angoissantes, tantôt épiques n'ont pas pris une ride. Il en va de même pour les dialogues convaincants délivrés (en anglais) par les quelques habitants et commerçants du village ou les bruitages terriblement familiers émaillant les massacres de monstres à la chaîne. Et c'est heureux, car même en regardant avec l’œil bienveillant du fan, les graphismes comme les animations ont méchamment vieilli. La 3D isométrique des niveaux générés aléatoirement pose aussi de sérieux problèmes de lisibilité avec des objets placés derrière des murs et des items difficiles à distinguer du sol. Reste la fameuse ambiance gothique, bien plus sombre et oppressante que dans le dernier opus, qui conserve une certaine efficacité. Le temps d'arriver à la chambre du Boucher et d'entendre raisonner son sinistre "Ah, Fresh meat !", les fans auront rajeunit de 20 piges. Pour les autres...
Comme beaucoup de jeux ayant formalisé un genre, Diablo dispose d'un gameplay simple, dépouillé. Si les 3 classes disponibles (guerrier, magicien et archère) se jouent légèrement différemment, l'action se résume généralement au clic gauche pour attaquer et au clic droit pour utiliser une aptitude ou un sort. Les quêtes sont basiques. Le gain d'expérience se traduit par une vulgaire amélioration statistique. Les combats restent amusants car ils nécessitent de gérer des ennemis très différents et parfois très nombreux en exploitant au mieux l'environnement, mais cela ne va pas vraiment plus loin. Diablo II et des hordes de clones nous ont depuis habitués à beaucoup plus de richesse, de diversité dans les classes, d'arborescence de skills à débloquer, de "builds" spécifiques au sein d'une même classe, de dynamisme dans les affrontements, de variété dans les environnements et les ennemis… Bref, la régression est violente, d'autant que l'on constate quelques déséquilibres (la pauvre Ranger peinant à trouver du matériel intéressant).
Néanmoins, une mécanique s'avère toujours aussi addictive : le loot. Les coffres que l'on ouvre et les ennemis que l'on trucide lâchent régulièrement de l'or, des sorts et surtout de l'équipement. Souvent des choses inutiles, à peine bonnes pour la revente, mais parfois des objets enchantés que l'on doit identifier. Dans le lot, des épées de feu, des arcs électriques, des armures qui boostent vos statistiques et font de vous une machine à tuer, du moins pendant quelques étages. Même si une fois encore, on demeure très loin de la profondeur des productions actuelles, difficile de ne pas succomber à l'excitation du prochain loot, à cette course continue à la puissance. Et cela suffira au moins à pousser les nostalgiques jusqu'au seizième sous-sol où réside Diablo. Quand à savoir si, comme à la grande époque, ils enchaîneront les "runs" permettant d’accroître encore et encore sa puissance, cela reste à voir.
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Bon par contre j'aurais préféré le 2. :3