Comme notre très cher Captain nous le rappelait dans son aperçu du line-up XBLA/PSN d'Ubisoft, le développement du très en retard I Am Alive aura été un véritable parcours du combattant, le jeu ayant dû vaillamment lutter pour sa propre survie. Coïncidence troublante, c'est justement la thématique développée par les équipes d'Ubisoft Shanghai dans ce titre téléchargeable hautement ambitieux. Une histoire de fin du monde mettant en scène des gens ordinaires perdus dans les décombres d'une civilisation sur la voie de l'extinction. Brillante idée ou sombre échec ? Pour le savoir, il vous faudra au préalable parcourir les quelques lignes de notre review.
MAJ : I Am Alive arrive demain sur PS3, l'occasion de vous rafraichir la mémoire sur cet excellent titre avec notre review détaillée.
Voilà presque un an que le monde tel que nous le connaissions n'est plus. Nul ne sait vraiment comment tout cela est arrivé, mais la catastrophe n'a épargné personne. L'évacuation des villes a bien sûr été rapidement lancée, privilégiant les femmes et les enfants, quitte à laisser derrière les plus âgés, les moins aptes à survivre aux tremblements de terre récurrents et à tout le reste. La panique, la faim, le désespoir, tous ceux qui n'ont pas péri les vivent au quotidien, terrés sur les hauteurs quand la poussière vient empester les rues, regroupés en bandes prêtes à tout pour survivre, même à tuer. Libérés des garde-fous d'une société qui a volé en éclat, l'homme est en effet devenu tout aussi dangereux que l'environnement dans lequel il survit. Au milieu de tout cela, un homme, seul, de retour chez lui dans l'espoir d'y retrouver sa femme et sa fille. Une quête de longue haleine qui vous fera endurer bien des épreuves. Car oui, il est ici question de survie, de la mise en pratique de la théorie si chère à Darwin, dans un monde hostile où le moindre geste vous coûtera un peu plus chaque minute.
La gestion de l'endurance du héros sera donc une préoccupation tout aussi importante que celle de sa santé. Aussi, on ne s'étonnera pas de la présence de deux jauges distinctes, jauges sur lesquelles il faudra garder un œil au moindre affrontement, ou à chaque fois qu'il vous viendra l'idée de vous lancer dans une séance d'escalade. Des séquences qui demandent d'ailleurs souvent un bon sens de l'observation (pour trouver le bon chemin et perdre le moins de temps possible), mais aussi une bonne gestion de ses ressources (piton d'escalade pour se reposer, nourriture pour se redonner quelques forces). Il ne faudra donc pas hésiter à fouiller son environnement de fond en comble, à la recherche de denrées précieuses, quitte à oser sortir des sentiers battus. Pas que le jeu propose un monde véritablement ouvert, mais il recèle malgré tout bon nombre de zones plus ou moins bien cachées (et plus ou moins faciles d'accès).
Born to be alive
Pendant ses pérégrinations, le héros sera évidemment amené à croiser le chemin d'autres survivants. La plupart du temps, il s'agira malheureusement de mauvaises rencontres, la fin des temps ayant hélas fait ressortir tout ce qu'il y a de plus mauvais en l'homme. Regroupés en petites bandes, ces bandits du nouveau monde n'hésiteront pas à s'en prendre à vous au moindre geste suspect. Si le schéma tactique de ces affrontements reste assez similaire (attaquer par surprise celui qui possède une arme à feu, tenir en joue les autres, leur demander de reculer, les abattre ou les assommer – si vous les avez suffisamment impressionnés en tuant leur leader), leur intelligence artificielle réserve tout de même de bonnes surprises. Là où d'autres jeux auraient par exemple permis au joueur de tuer à l'arme blanche un assaillant sans que les autres ne lui sautent dessus, I Am Alive ne fait pas de cadeau.
Tournez le dos à un adversaire pour tenir en joue l'un de ses amis et il essaiera de se rapprocher pour vous poignarder par derrière. Attendez trop longtemps avant de faire feu, ils en concluront que vous êtes en train de bluffer et que votre arme n'est pas chargée. Ne ramassez pas le pistolet d'une de vos victimes rapidement et vous risquez de le voir récupéré par un ennemi opportuniste. Plus que jamais, il faut réfléchir vite, et surtout, ne pas gâcher ses munitions, d'autant plus que certains adversaires munis de gilets pare-balles vous obligent à viser la tête. Des mécaniques de gameplay plutôt bien pensées donc, mais on regrette cependant que les attaques à la machette ne puissent jamais se solder par un échec quand vous vous retrouvez face à un seul ennemi. Il suffit en effet de tapoter bêtement sur la gâchette droite et d'attendre l'inévitable victoire sans panache.
On a donc beau avoir des situations de conflit assez similaires dans leur configuration, le côté toujours imprévisible de leur dénouement les rend finalement assez éprouvantes et délicates à appréhender. Un stress que l'on ressent à chaque feu de camp visible dans le lointain, des lieux de vie qui auraient dû rassurer le joueur en temps normal, mais qui sont souvent synonymes d'ennuis dans I Am Alive. Et croyez bien que lorsque les munitions viennent à manquer, on se surprend à prier pour ne pas faire de mauvaises rencontres. Heureusement, toutes les personnes encore en vie ne vous veulent pas forcément du mal. Parfois, elles se contentent de vous menacer, effrayées que vous ne leur voliez leurs précieux biens. À vous de voir alors si vous valez mieux que les monstres que vous combattez, ou si la curiosité d'explorer la zone dont on vous barre l'accès vaut la peine de devenir un prédateur à votre tour. Sans parler de dilemmes cornéliens qui vous feront réfléchir au sens même de la survie, on apprécie tout de même l'effort.
En diverses occasions, vous rencontrerez aussi des survivants qui vous demanderont de l'aide (ils sont 20 en tout dans l'aventure), soit parce qu'ils auront besoin d'un objet bien précis (cigarettes, nourriture, etc), soit parce qu'ils seront en fâcheuse posture. Libre à vous de vous séparer ou non de votre butin (à condition d'être déjà en possession de ce qui les intéresse, ou de revenir à temps), de répondre à leur appel ou de les ignorer. Point de mise en scène grandiloquente pour ces rencontres, à peine quelques mots échangés le temps de quelques secondes, mais cet échange aussi bref qu'éphémère pèsera malgré tout sur vos épaules et il ne sera pas forcément facile de leur tourner le dos. D'autant que chacun de ces sauvetages vous vaudra un "continue" salvateur, permettant un retour au dernier check-point. Eh oui, I Am Alive prône une certaine exigence en imposant au joueur de gagner (ou de récolter) ces précieuses "tentatives" tout au long de l'aventure, sous peine de devoir recommencer le chapitre dès le début. Les vrais hommes qui opteront pour le mode de difficulté Survie n'y auront par contre pas droit. Vous êtes prévenus !
Techniquement plutôt réussi, en particulier pour un jeu Xbox Live Arcade, et ce en dépit de quelques animations un peu raides (lors de l'utilisation du grappin notamment), I Am Alive n'a finalement pas trop souffert de son développement chaotique. Il y aura automatiquement toujours ceux qui se plaindront du rendu quasi monochrome du jeu, de certaines textures très simplistes ou des divers artifices utilisés pour palier aux limitations techniques du support. Mais qu'il s'agisse du brouillard, des effets de flou, des couloirs sombres du métro, tout cela participe tellement à la création d'une atmosphère réussie qu'ils serait bien dommage de s'arrêter à ce genre de détails. Côté bande son, le doublage anglais est de bonne facture, Elias Toufexis (la voix originale d'Adam Jensen dans Deus Ex Revolution) campant même l'un des personnages secondaires du jeu - un gage de qualité. À noter cependant que le jeu n'est disponible qu'en vost en français. L'ambiance sonore est, pour sa part, assez discrète et ne restera sans doute pas dans les mémoires, mais elle parvient cependant à souligner les moments de tension (quand le héros arrive à bout de souffle ou qu'il pénètre dans une zone potentiellement dangereuse) ou ceux, plus mélancoliques, où le poids émotionnel se fait plus palpable, plus prégnant.
Tous les commentaires (64)
Ce tire au fil des trailers a su faire naitre une grosse envie de jouer et cette review aussi.
Je pensais tout connaitre mais le coup du "retry" qu'il faut gagner en aidant les gens m'a mit sur les fesses,cette équipe a vraiment le don de proposer de bonne idée et je tiens déjà à les féliciter en débloquant leur jeu.
Merci.
Par contre, j'aime vraiment la conclusion de l'article de Gamespot, avec lequel je suis complètement d'accord :
Merci pour cette review!
Du coup, je ne vais peut-être pas tenter le mode Survie au premier run. Ca serait pas un peu chaud? Ah et aussi quid de la durée de vie, grosso modo? ^^
J'ai trouze mille jeux à faire mais je vais sûrement craquer... j'avoue que le trip de se balader dans une ville en ruines, tout seul, en craignant au contraire les rencontres me plaît vraiment.
Ou on arrive à se perdre rapidement
Ou on arrive à se perdre rapidement
Bon demain je récupère mon Uncharted 3 et la manette PS3 type X360
Mais je pense me prendre ce I am Alive lundi, si ma femme ne me trouve pas trop de trucs à faire à la maison
Ca tombe bien, ME3 moi il me dit rien ^^
PS : C'est pas encore en format épisodique si ?