Ce ne sont pas moins de 3 gros jeux qu'Ubisoft nous aura offert en cette fin 2020, et après Watch Dogs: Legion et Assassin's Creed Valhalla, c'est au tour d'Immortals Fenyx Rising, une toute nouvelle licence surfant sur le succès d'Assassin's Creed Odyssey, de débarquer sur toutes les machines du marché, y compris la Switch ! Après notre couverture vidéo exhaustive et notre live de vendredi, quoi de mieux pour commencer la semaine qu'une review complète du jeu accompagnée de quelques screenshots maison de la version Playstation 5 ?
Note : About d'une nouvelle vidéo de présentation sur Series X. Elle aurait dû être prête hier mais YouTube et sa lenteur habituelle en ont décidé autrement.
Cabotin comme personne, Zeus est dans une situation délicate. Voyez-vous, aussi divin soit-il, il a bien besoin de Prométhée pour vaincre Typhon, fils d’Héra, qui a non seulement réussi à s’échapper de sa prison, mais s’est également débarrassé des autres Dieux, et des pouvoirs de Zeus par la même occasion. Problème, le célèbre dieu du ciel et de la foudre a enchaîné le Titan à un rocher du mont Caucase pour le punir d’avoir fait don du feu aux humains. Prométhée lui explique alors que son salut viendra d’une mortelle, et que s’il ne se trompe pas, cela impliquerait que son châtiment soit pour le moins injuste. Il lui propose donc de lui conter l’aventure de Fenyx, une jeune combattante (qui pourra d’ailleurs tout aussi bien être un jeune combattant), celle par qui il espère gagner sa rédemption. Zeus accepte d’écouter son histoire en lui promettant le pardon, mais s’il se trompe, il devra l’aider à battre Typhon lui-même quoi qu’il lui en coûte. Une introduction qui pourrait sembler bien sinistre, mais c’était sans compter sur le ton très décalé de la narration, portée par la voix divine de Lionnel Astier (père d’Alexandre consacré par le rôle de Léodagan dans Kaamelott). Les deux personnages vont donc régulièrement intervenir pour réagir aux événements et intégrer un bon nombre d’anecdotes sur la mythologie grecque, qui va servir de cadre culturel pour illustrer les pérégrinations de Fenyx.
Sur le papier, l’idée est excellente, dans les faits, toutes les répliques ne sont pas toujours totalement convaincantes, avec un manque de naturel qui vient quelque peu saboter certaines tentatives d’humour. Le travail de Lionnel Astier dans Kaamelott ne souffrant d’aucun reproche, on imagine que la direction d’acteur est sans doute à mettre en cause ici, mais gardez à l’esprit que le public jeune sera certainement plus sensible au texte et à la prestation des acteurs et actrices qu’un adulte. Le doublage de certains personnages comme Fenyx ou Aphrodite se veut d’ailleurs totalement dans l’esprit des dessins animés que nos chers bambins regardent à longueur de journée, Mon Petit Poney en tête. On ne veut pas dire par là que la VF est ratée, car ce n’est clairement pas le cas, mais elle ne plaira pas forcément à ceux qui exècrent les programmes pour enfants des chaînes dédiées à la TV. Les prestations de Zeus et Prométhée (très bonne pour ce dernier d’ailleurs) font déjà un peu moins dans ce registre, sans doute pour faire un appel du pied aux grands enfants que nous sommes. Si la sauce ne prend pas toujours comme il le faudrait, nous devons cependant reconnaître qu’elle ne manque parfois pas de piquant. Reste que la narration contée en voix-off fonctionnait tout de même mieux dans les Sables du Temps (du même éditeur), mais dans un autre genre il est vrai. En anglais, le résultat est plus ou moins équivalent, avec un accent grec à couper au couteau en bonus, mais si cette version vous convient mieux, sachez qu’il est possible de jouer ainsi avec les sous-titres en français.
Dans sa quête, Fenyx va devoir commencer par sauver 4 Dieux à qui Typhon a donné une nouvelle forme. Pour ne pas risquer d’en dire trop, on évoquera seulement Aphrodite, transformée en pommier et privée de toute son essence, et Athéna, devenue une enfant aussi désagréable que vindicative. En amenant chacune de leur quête à leur terme, vous obtiendrez de leur part plusieurs bénédictions (au nombre de trois), qui octroieront des bonus non négligeables à votre héroïne/héros, comme la possibilité de revenir à la vie en cas de mort prématurée (cela ne fonctionne qu’une fois par tranche de 20 minutes en revanche) par exemple. Au terme des missions visant à rendre toute leur personnalité aux différents Dieux, une crypte divine devra être complétée, celle-ci demandant un minimum d’investissement de temps. Il est d’ailleurs possible d’en sortir et d’y revenir, la progression se sauvegardant régulièrement en leur sein. Comme dans les autres cryptes disséminées sur la carte de l’Ile d’Or, il faudra y résoudre des énigmes et affronter quelques ennemis, le final se terminant par un affrontement contre un boss unique. Ah, on ne l’a pas encore précisé, mais ces fameuses cryptes correspondent en fait aux sanctuaires de The Legend of Zelda: Breath of the Wild. On reviendra évidemment sur les similitudes entre les 2 titres au cours de cet article, mais laissons cela au prochain paragraphe, les cryptes divines proposant finalement une expérience un brin différente, de par leur visuel légèrement différent des autres, mais aussi de par leur taille.
Ceci étant dit, inutile de se voiler la face, Immortals Fenyx Rising emprunte allègrement au modèle instauré par Nintendo. Monde ouvert, cryptes optionnelles permettant d’obtenir des éclairs de Zeus (indispensables pour augmenter sa barre d’endurance), gestion de l’endurance justement, puzzles à base de sphères à faire rouler ou de caisses à placer, visualisation du monde très proche de l’esprit de Breath of the Wild (on voit très distinctement toute la carte dès que l’on prend de la hauteur et il y a des éléments très distinctifs que l’on voit de loin pour se repérer sans même passer par le menu). On pourrait d’ailleurs continuer la liste un peu plus longtemps, en incluant le dressage des chevaux, cerfs et autres licornes, plus simple ici (il suffit d’avancer accroupi et de s’arrêter quelques secondes quand un point d’exclamation apparaît au dessus de la tête de l’animal) ou celle du vol (les ailes de Fenyx remplacent la voile de Link). Si certains crieront au plagiat ou à la pâle copie, nous ne serons pas de ceux-là. D’une part, l’Histoire du jeu vidéo n’est finalement qu’une suite d’influences qui aura toujours servi à améliorer des concepts ou au moins proposer des expériences similaires dans des contextes différents, pour le plus grand plaisirs des amateurs d’un genre. Ensuite, il ne faut pas non plus oublier que les développeurs d’Ubisoft ont également grandement contribué à faire avancer les jeux en monde ouvert, à commencer par le dernier Zelda justement. On laissera donc à chacun le loisir de juger si, oui ou non, il était judicieux de suivre les traces de Breath of the Wild d’aussi près.
Parce que, mine de rien, Immortals Fenyx Rising se démarque aussi assez radicalement de son modèle par certains côtés. Tenez, rien que le système de combat par exemple, libéré de la contrainte d’un équipement fragile et cassable. Bien plus toniques et arcade que ceux du jeu de Nintendo, les affrontements du titre d’Ubisoft optent pour des sensations un brin plus énervées. Le panel d’attaques est certes un peu limité au début de l’aventure, mais une fois les aptitudes divines débloquées ainsi que certains enchaînements, on peut déjà bien plus laisser parler le fer et la magie. L’esquive ressemble à s’y méprendre à celle des derniers Assassin’s Creed, mais dans un contexte moins réaliste, elle passe aussi bien mieux, déclenchant des ralentis quand elle est placée au bon moment, et permettant des contre-attaques efficaces quand on a investi des pièces de Charon (qui faisait traverser le Styx aux défunts contre une obole) dans l’arbre de compétences. Il est aussi possible de contrer les ennemis, à moins que le coup porté soit rouge, d’enchaîner les combos aériens et de faire monter la barre d’étourdissement de ses adversaires pour les mettre KO quelques précieuses secondes. Fenyx dispose de deux armes principales, une épée, pour les attaques rapides, et une hache, capable d’assommer les ennemis au bout d’un certain nombre de coups. Les monstres et démons que l’on rencontre obligent à s’adapter, certains se protégeant avec des boucliers par exemple. Fenyx dispose également de pouvoirs divins, dont la plupart sont offensifs (celui qui lui permet de porter des objets plus ou moins lourds sert aussi dans les énigmes), mais leur utilisation est liée à l’endurance de l’héroïne, qui ne sert donc pas qu’à l’escalade, au sprint ou aux phases de vol. Même s’ils sont parfois un peu brouillons, que la montée en puissance de Fenyx leur enlève un peu de leur finesse parfois, les combats fonctionnent du tonnerre (de Zeus). On aurait toutefois aimé que le changement de cible soit plus réactif car il contraste avec la rapidité et le dynamisme des affrontements. Autre reproche, les adversaires volants ne sont pas très agréables à combattre (comme souvent), l’arc ne faisant pas suffisamment de dégâts pour le rendre intéressant à utiliser (le feeling laissant lui aussi à désirer d’ailleurs). Heureusement, Phosphore l’oiseau de feu s’avère particulièrement efficace pour les attaques à distance. Revers de la médaille, il fonctionne peu ou prou comme une invocation, l’implication du joueur reste donc limitée.
Pour être en mesure de terrasser les démons de Typhon et les animaux infectés par le mal, Fenyx peut évidemment s’appuyer sur un système d’évolution de ses capacités. Au contraire des 3 derniers Assassin’s Creed, qui s’appuient désormais sur des bases RPG très fortes, avec une montée en niveau, Immortals se contente de laisser le joueur acquérir des aptitudes comme bon lui semble, à condition d’obtenir des pièces de Charon, que l’on gagne en s’acquittant des différents challenges mythiques répartis sur la carte du jeu. Ces défis proposent diverses épreuves qui sont soit basées sur la rapidité, sur l’adresse ou sur des énigmes environnementales. Toutes sont vraiment bien pensées, ajoutant un peu de variété à la recette globale. Les défis de constellation par exemple, demandent de dénicher plusieurs sphères bleues dans une zone donnée (parfois assez vaste), chaque sphère nécessitant de découvrir comment l’atteindre. Une fois que vous les avez toutes obtenues, il suffit alors de les placer au sol sur un damier en reproduisant le schéma indiqué devant vous. Les défis d’Ulysse mettront quant à eux votre talent d’archer à l’épreuve, puisqu’il vous faudra diriger une flèche (ce qui consomme de l’endurance) à travers une série d’anneaux jusqu’à pouvoir allumer un feu qui débloquera l’accès à la récompense. Il existe aussi des épreuves de vitesse, où il faut atteindre la ligne d’arrivée dans un temps donné, des jeux de taquins, mais aussi des challenges plus musicaux à base de lyres.
À cela il faut ajouter les coffres (gardés ou non) qui, en plus de renfermer des joyaux de différentes couleurs (jaunes, bleus, rouges et violets), peuvent contenir de nouvelles armes, de nouvelles armures ou de nouveaux coloris pour ces dernières. Non content de permettre à Fenyx de changer de look, ces tenues supplémentaires lui confèrent des bonus passifs aussi divers que variés, à consulter dans le menu du jeu avant de s’en équiper. Casques et armures n’ont donc pas qu’un intérêt cosmétique, et il en va évidemment de même pour les épées, haches et arcs que vous pourrez trouver. Dommage en revanche de retrouver, dans un jeu destiné à un public plus large, des micro-transactions donnant accès à des équipements spéciaux. On aurait déjà trouvé leur présence dans le menu intrusive, mais il est encore plus agaçant d’entendre Hermès vous proposer d’investir quand vous vous rendez au Hall des Dieux, votre quartier général dans le sud de la carte. Un QG vers lequel vous allez revenir régulièrement puisque c’est uniquement là que vous pourrez acquérir vos nouvelles compétences, améliorer votre jauge d’endurance, confectionner vos potions à l'aide des plantes ou fruits ramassés (vie, énergie/endurance, force et défense), les améliorer (moyennant les fameux joyaux que nous évoquions plus haut) et même faire monter votre barre de vie (une fois que vous aurez récolté suffisamment d’Ambroisie dans le monde). On peut également y consulter divers défis (quotidiens ou non), qui donnent eux aussi droit à des récompenses de plusieurs types (joyaux, ambroisie, pièces de Charon), et même changer de look (ou de sexe) à sa convenance. Les chargements étant très rapides sur PS5 et Xbox Series X, le retour au Hall des Dieux ne devient jamais contraignant, même si le choix d’imposer ces voyages peut surprendre aujourd’hui (mais après tout, les Souls le font bien).
On pouvait craindre que le choix de rester dans l'univers de la mythologie grecque allait renforcer l'impression de déjà-vu après une bonne centaine d'heures passées dans le monde d'Assassin's Creed Odyssey, mais il n'en est finalement rien. On n'ira certes pas jusqu'à dire que tous les assets utilisés sont tous flambant neufs, mais honnêtement, au delà de la thématique, difficile de voir une réelle analogie entre les deux titres. On y retrouve bien le même système de partage de photos sur la carte du jeu, un menu d'options suffisamment riche pour personnaliser son expérience (jusqu'à l'ajout d'aides pour les différents types de défis disponibles pour les plus jeunes), mais en dehors de cela Immortals Fenyx Rising affiche un visuel et une ambiance bien distincts par rapport à son aîné. Si le design des personnages n'est pas toujours le plus réussi qui soit, les décors sont en revanche sublimes et plutôt variés. L'Ile d'Or jouit sans doute d'une topographie plus jeu vidéo que le monde de Breath of the Wild, avec des biomes bien découpés et aux transitions moins subtiles, mais les environnements traversés n'en sont pas moins superbes. Les couleurs brillent de mille feux, le rendu des matières et des textures est convaincant et l'animation en 60 fps dans le mode Performance est un indéniable plus. À ce sujet, la version Xbox Series n'ayant à priori toujours pas reçu la dernière mise à jour, elle ne souffre pas du problème de stuttering que nous avons constaté sur PS5. Comme nous l'avons découvert pendant notre live, c'est très probablement l'activation de la Vsync dans le jeu qui est venu perturber ses performances sur la console de Sony, la version actuelle tournant sur Xbox étant sujette à un tearing bien visible. Si nous ne nous en étions pas rendu compte plus tôt, c'est tout bêtement parce que nous profitions de la magie du VRR de notre téléviseur CX, qui supprime totalement tous ces effets disgracieux et rend l'expérience de jeu encore plus fluide et plaisante. Le mode Qualité affiche de son côté un 30 fps stable et tout aussi agréable, pour un style de jeu qui ne pâtit pas spécialement d'un framerate un peu plus bas. Chacun jouera donc à sa convenance, et on espère que les futurs jeux next gen continueront de proposer de telles options. Croisons également les doigts pour que Sony rende sa console compatible VRR dans un avenir proche...
Tous les commentaires (26)
Clairement la DA n'est pas terrible et de plutôt mauvais goût façon Trials.
Le jeu à l'air réglo, à essayer pour 20/30 euros je pense.
Il me donne surtout envie d'un Kid Icarus New Gen...
Après pour le character design, ça je ne dis pas. Même si... faut sortir un peu, c'est le type de DA à laquelle nos enfants sont élevés dans la plupart des dessins animés de TV actuels. Et ce sont eux les cibles principales... :x
Au moins, par rapport à Zelda, il y a une histoire et tous les dialogues doublés (et pas juste à peine la moitié :p).
Quand à l'histoire doublée hmmm... vu les reviews on s'en passe largement...
Bref un Zelda du pauvre version Fortnite qui essaye de repomper sur un peu tout ce qui existe sans rien inventer.
Et à sa décharge, ce n'est pas le seul hein, c'est juste 99,99% de la production et cela n'empêche pas d'avoir des trucs que l'on aime.
Moi je trouve que botw sans aucun scénario fait plus fortnite que ce Immortals.
Ne pas impliquer les gamins dans une oeuvre avec une histoire, ils doivent être trop stupide pour comprendre. Non le mieux, c'est d'allumer sa console, faire un petit sanctuaire comme on fait rapidement une partie sur fortnite et voilà.
Juste pour rire voilà les points négatifs d'un test pris complètement au pif (jeuxactu) :
- Une mise en scène désuète
- On aurait aimé plus de profondeur dans les combats
- Un manque de narration pour les quêtes annexes
- Le chara-design, pas toujours convainquant
- Attention à la surdose d'énigmes
- Une direction artistique qui a tendance à se répéter
- Toujours la même structure typique d'Ubisoft
A part le chara design du héro où je suis, il fait soit pareil que botw soit il a cherché à améliorer la formule (combat/scénarisation).
Il se tape un 15, botw se tape un 19. va comprendre (enfin j'ai compris c'est marqué zelda sur la boite).
Ca fait cher pour une DA ratée du héro
Je ne suis pas adepte du style Nintendo en général mais là, pour ce jeu, je ne vois pas le style Nintendo.
Alors je suis consciente que je connais très mal Nintendo hein ! Et je juge ce jeu simplement sur ce que je connais.
Cela étant, je vous rejoins quant au fait qu'emprunter des systèmes de jeux vus à droite ou à gauche est quelque chose de récurrent dans le jeu vidéo, pourvu que ce soit bien fait.
Il faut aussi savoir reconnaître ses influences, et j'ai pu voir une interview d'un des développeurs qui a du mal à admettre le côté BOTW... C'est moyen quand même...
Cela étant dit, il me fait de l'oeil quand même ce jeu, aimant beaucoup la mythologie grecque, mais pas au prix fort.
Quant à l'humour, j'aurai préféré qu'ils fassent appel à l'équipe de Gamersyde pour l'écriture
Donc ça sera plus tard, moins cher.
#OOTforev3r
Au fait drift, alors cette fichue 3ème dent? ^^
Enfin pour terminer sur une note positive je kiffe vraiment le dernier AC (malgré ses combats brouillons).
Simple depuis Witcher 3 je n'ai pas autant apprécié un open World (Xenoblade 2 ne compte pas).
Après pour le character design, ça je ne dis pas. Même si... faut sortir un peu, c'est le type de DA à laquelle nos enfants sont élevés dans la plupart des dessins animés de TV actuels. Et ce sont eux les cibles principales... :x
Au moins, par rapport à Zelda, il y a une histoire et tous les dialogues doublés (et pas juste à peine la moitié :p).
Après je parle pas de la narration qui est peut être très sympa. Mais ce copié collé avec une DA moins bonne (pour être poli) me gêne tellement. Bon vais arrêter je crois que tout le monde à compris.