Nouvelle review sur Gamersyde avec un titre que nous attendions de pied ferme depuis son annonce puisqu'il s'agit de Jusant, le tout dernier DONTNOD. Si vous avez déjà pu essayer la version d'essai du jeu, vous avez déjà une bonne idée de ce à quoi vous attendre, mais pour les autres, on vous offre un petit peu de lecture pour commencer la semaine.
Comme souvent dans ce genre de jeu, le monde de Jusant nous est totalement inconnu. On le découvre donc petit à petit grâce aux lettres et notes laissées par les habitants partis depuis bien longtemps. Ce que l’on comprend assez rapidement, c’est que l’eau sous toutes ses formes a totalement disparu, ce qui explique très probablement l’absence de vie, en dehors des quelques animaux qui continuent de peupler les lieux envers et contre tout. Autrefois, alors que des villages avaient été nichés à même les falaises, l’océan et la pluie permettaient aux autochtones de s’adonner à diverses cultures et à la pêche. Aujourd’hui cependant, ce passé semble révolu depuis bien longtemps… Quand on découvre le personnage principal, il traverse les grandes étendues désertiques qui sont apparues une fois la mer retirée. Son objectif ? L’ascension de l’imposante masse rocheuse qui se dresse devant lui comme une tour pointée vers le ciel. On ne connaît pas son but, mais on va évidemment le découvrir au moment du dénouement très poétique du jeu. Sur sa route, il suivra les itinéraires contrariés de nombreux habitants au travers de leurs écrits. Un journal local, des échanges de courrier, un carnet de bord, on plonge instantanément dans ces petites tranches de vie très bien écrites qui ne demandent jamais plus de quelques minutes d’attention. Les différents extraits du carnet de bord racontent par exemple l’expédition d’un petit groupe au travers des yeux d’une jeune fille du nom de Bianca. L’enthousiasme du départ, les doutes, on découvre avec plaisir la suite de leurs aventures à chaque page découverte, au point qu’en arrivant au bout de l’aventure sans avoir tout dénicher, on se prend à regretter les trous restants dans cette seule histoire. Heureusement, pour les complétistes, il est possible de relancer chaque chapitre pour se lancer sur les traces des documents manqués, sachant que le menu indique précisément tout ce que vous avez pu trouver jusque-là.
Jusant ne s’appuyant jamais sur la moindre parole verbale, ce sont ces écrits qui nous renseignent sur son monde ainsi bien sûr que tout le travail de DONTNOD sur la narration environnementale. Les lieux d’habitation désertés racontent en effet l’histoire de ce peuple des falaises, anciennement marins mais forcés par le changement climatique à changer de mode de vie, jusqu’à devoir se résigner à partir en quête de cet élément liquide qui leur fait tant défaut. L’ascension vers le sommet donne l’occasion de traverser plusieurs campements assez différents de par les conditions météorologiques changeantes. Plus on avance, plus l’avancée est hostile, avec par exemple le soleil brûlant qui rebondit furieusement sur la roche rougie par ses rayons. On passe également par un village plus troglodyte dans l’âme, pour une ambiance radicalement différente de ce que l’on a vécu les heures précédentes. Bien sûr, l’aventure n’étant pas très longue (entre quatre et cinq heures, sans forcément avoir ramassé tous les collectibles), l’épopée ne garde que l’essentiel et ne s’égare de fait jamais sur les sentiers hasardeux des artifices destinés à rallonger artificiellement la durée de vie. Il n’est pas dit que tout le monde adhèrera à la proposition de DONTNOD, que tout le monde sera sensible à ces petites notes qui sont parvenues à nous toucher chacune à leur manière, en évoquant par exemple à plusieurs reprises une créature que l’on finira par découvrir par nous-même sans qu’on ait besoin de nous le verbaliser à l’instant où elle apparaîtra. C’est un voyage très contemplatif qui ne conviendra pas à tous les types de joueurs, même les plus sensibles au travail du studio. L’ami davton par exemple n’y trouve pour le moment pas vraiment son compte, là où j’ai personnellement été totalement séduit par Jusant.
Mais je me rends compte que j’en oublierai presque de parler du contenu de cette proposition en termes de gameplay. Jusant, c’est un jeu qui mise tout sur l’escalade, et si vous n’avez jamais été séduit par cet aspect dans les Tomb Raider, Uncharted et autres Assassin’s Creed, il est probable que le titre de DONTNOD ne soit pas fait pour vous. À la différence des jeux précités cependant, Jusant ose complexifier légèrement son approche de la varappe pour la rendre plus interactive. Par là, loin de nous l’idée de vous faire croire qu’il s’agit d’un jeu porté sur le challenge, car tenez-le vous pour dit, on ne meurt jamais dans Jusant. Pour commencer, il est impossible de tomber d’une falaise quand on se déplace sur ses deux jambes, le jeu empêchant la chute du personnage par une sorte de barrière invisible. Ensuite, malgré la présence d’une jauge d’endurance (sur laquelle on reviendra d’ici peu), on reste toujours assuré par sa corde et on ne peut donc jamais périr au cours d’une ascension. Une décision qui pourra peut-être en chagriner certains, mais qui nous semble plutôt logique et saine en définitive. Jusant se décompose en deux types de séquences. D'un côté il y a l'escalade évidemment, et de l'autre l'exploration des zones d'habitation désertées. Pas besoin de s'attarder plus longuement sur ces dernières, qui permettent surtout de récolter les notes manuscrites laissées par les habitants, même si on devra ponctuellement chercher la voie à prendre pour poursuivre la progression vers les sommets. Quand on grimpe et que l'on est sur le chemin principal, des points d'accroche sont toujours disposés pour indiquer le départ de la voie. Il est cependant aussi possible d'en créer un à même la falaise pour descendre dans une zone cachée par exemple.
Pour monter, on utilise les prises naturelles fournies par la roche, mais aussi certaines plantes locales avec lesquelles on peut interagir. En effet, grâce à la mignonne créature qui nous accompagne, on peut déclencher une impulsion qui va leur permettre de pousser pour nous ouvrir le chemin. Certaines contraintes viendront contrarier l'ascension parfois, le soleil faisant par exemple disparaître certaines pousses après quelques secondes, obligeant à se hâter pour rejoindre une prise plus sûre ou une zone d'ombre. On croisera aussi d’autres types de créatures, comme les étincelles (des sortes de lucioles jaunes), qui viendront ajouter une nouvelle possibilité de déplacement. Chaque chapitre ajoutant sa petite pierre à l’édifice des mécaniques, on profite donc d’un certain renouvellement de l’expérience, même si dans le fond, on ne fait qu’escalader une montagne du début à la fin. Si la corde empêchera toujours la chute mortelle, une mauvaise gestion d’un passage peut obliger à le recommencer, d’où l'intérêt de placer des pitons régulièrement (jusqu’à trois) pour éviter de tout reprendre à zéro. Autre élément à prendre en compte, le personnage principal dispose d’une jauge d’endurance qui se vide plus ou moins vite en fonction des conditions. Par exemple, dans la zone où les températures sont très élevées, on se fatiguera plus rapidement. Pour reprendre des forces, deux options s’offrent à vous. Tout d’abord, on peut se reposer quelques instants en appuyant sur la touche L3, ce qui permet de récupérer l’endurance perdue. Attention toutefois, si vous ne le faites pas très régulièrement, votre maximum d’endurance diminuera et vous ne pourrez alors pas la recharger entièrement. Pour ce faire, il faudra trouver sur son chemin des blocs d'accrochage posés par des précédents grimpeurs pour recharger complètement la jauge d’endurance. Mine de rien, même sans être particulièrement difficile, l’escalade demande souvent de repérer le bon itinéraire et de s’y prendre à plusieurs reprises parfois, quand la voie est un peu plus longue par exemple. Comme le jeu a la bonne idée de ne pas s’étendre en longueur, l’expérience reste fraîche tout au long de l’aventure, et c’est finalement le plus important.
Tous les commentaires (17)
Où alors est ce juste que vous n'avez pas pu le tester sur Xbox ? Et merci pour votre chouette review.
Je me retrouve complètement dans ton appréciation du titre, gros coup de cœur pour moi.
Le jeu est magnifique, j'aime beaucoup la proposition, c'est agréable à jouer, même si on peste un peu par moment.
Et c'est sur le GP.
Le jeu est magnifique, j'aime beaucoup la proposition, c'est agréable à jouer, même si on peste un peu par moment.
Et c'est sur le GP.
Par contre par rapport à ce que je disais, même en 1080p au max, il y a des chutes de framerate, mais le jeu est assez fou visuellement je trouve.
De la varappe sans avoir la peur de se rater ça enlève un petit quelque chose de très important dans la pratique et puis c'est quand même triste de se retrouver devant un mur invisible.
Je rajouterai à ça que ça manque de challenge toute les manipulations sont trop faciles à mettre en oeuvre pour arriver au but.
Mise à part ça j'ai prit un pied énorme c'est beau,envoûtant,ludique bref un jeu vidéo comme j'aime et je rejoins complètement ton avis Drif.
J'ai pas cherché plus que ça, mais je pense qu'il y a un truc dans les paramètres max qui demande beaucoup.