Après un été déjà bien rempli, Gamersyde se prépare pour une rentrée fracassante avec pas moins de deux reviews attendues cette semaine, sans oublier les nombreuses grosses sorties qui arrivent en ce mois de septembre, comme la future bombe GTA V évidemment. Pour l'heure, place à la Playstation Vita qui, après une Gamescom résolument placée sous le signe des jeux indépendants et des expériences , s'apprête à accueillir un gros blockbuster qui tâche, Killzone: Mercenary. Après la preview très détaillée de juillet dernier, on vous laisse découvrir notre verdict sur l'un des titres les plus attendus de la machine.
Quand on possède une console portable comme la PS Vita, on a logiquement envie de voir arriver des jeux qui exploitent son potentiel technique. Des hits comme Uncharted Golden Abyss et Wipeout 2048 ont déjà prouvé de quoi la petite dernière de chez Sony est capable, mais pour de nombreux amateurs de la série de Guerilla, c'était véritablement Killzone qui était attendu comme le messie depuis la sortie de la machine. Après des mois et mois d'attente forcée, c'est donc en ce mois de septembre 2013 que le FPS de Sony se décide enfin à montrer le bout de son nez, après s'être cependant livré aux joueurs via la bêta de son mode multijoueur il y a peu. Techniquement parlant, vous l'aurez sans doute constaté vous-même, le contrat est largement rempli. Le jeu affiche un rendu impressionnant pour une console nomade, avec des effets de lumières splendides, des décors complexes avec une attention aux détails digne des plus grands titres sur consoles de salon, et des textures pour la plupart très soignées. On remarque bien quelques aplats assez disgracieux lorsque l'on se colle sur certains murs pour se mettre à couvert, mais au regard de tout le reste, c'est un bien maigre prix à payer pour pouvoir profiter du plus beau jeu de la machine à ce jour.
Comme nous l'avions dit il y a un peu plus d'un mois, le niveau dévoilé dans la preview du jeu ne faisait guère dans l'originalité, et sur l'ensemble de la campagne principale, force est de constater que les différents environnements ne surprendront guère le joueur qui connaît un minimum la série. Ceci étant dit, en dépit de nombreux passages aux élans très militaires (la faute aux structures métalliques des bases ou vaisseaux traversés), le jeu parvient à proposer une certaine variété. Quelques niveaux sortent bien sûr du lot, comme celui intitulé Le Colis par exemple, mais même sans faire preuve de véritable originalité, les autres environnements sont toujours très chiadés et confèrent au jeu une sympathique dimension triple A. La pluie et l'orage s'invitent parfois à la fête, l'occasion d'effets de gouttes d'eau réussis ou d'éclairs aveuglants soutenus par des bruitages de circonstance, ce qui créé une véritable ambiance de fin du monde dans cet univers où la guerre a mis les villes à feu et à sang. Il subsiste cependant les quelques ralentissements et les brefs gels d'écran dont nous parlions déjà dans notre article précédent, lorsque le jeu sauvegarde la progression ou que la zone se charge (ce qui est finalement compréhensible), mais aussi parfois lorsque l'action fait rage. Fort heureusement, jamais cela n'a d'impact sur l'excellente jouabilité du jeu et on finit rapidement par ne plus y prêter la moindre attention.
Au doigt et à l’œil
Mercenary jouit donc d'une maniabilité quasi exempte de tout reproche, avec des contrôles à la fois intuitifs et précis, et ce même sans utiliser la fonction gyroscopique pour la visée. Les deux sticks font un travail remarquable pour rendre le jeu aussi agréable que n'importe quel FPS joué à la manette, ce qui n'est pas rien quand on connaît le passif du genre action/shooter sur les consoles portables. Le sprint se déclenche de deux manières différentes : en tapotant le pavé tactile arrière (la moins pratique des options à notre avis), ou encore en appuyant rapidement deux fois de suite sur la touche rond. Une touche rond également assignée à la position accroupie ou la glissade (lorsque l'on court). Cela peut évidemment entraîner quelques mauvaises manipulations, mais cette option de contrôle fonctionne bien dans l'ensemble. On sera un peu moins catégoriques en ce qui concerne le jet de grenade, lui aussi assigné à deux combinaisons au choix. Il est par exemple possible de s'équiper en passant par l'écran tactile, puis de lancer le projectile avec la gâchette de tir droite. Un peu lent, pas toujours très réactif, cela peut s'avérer un peu handicapant en plein combat dans les scènes les plus animées. La deuxième option n'est cependant guère plus pratique à nos yeux, puisque le lancer de grenade peut aussi se faire via la touche bas du pavé directionnel. Avec un peu d'entraînement, on s'en sort, mais finalement le système tactile (avec ralentissement de l'action) de Resistance : Burning Skies nous avait plus convaincu.
Killzone : Mercenary fait cependant également bon usage des fonctions tactiles, avec le désormais classique zoom de sniper via le pavé arrière. Les armes et gadget Vanguard utilisent également l'écran de la Vita, pour les enclencher d'abord, mais également parfois pour les utiliser. On pense par exemple aux missiles Porcupine qui ciblent automatiquement les ennemis mais qui demandent de les toucher du doigt au préalable pour se lancer. Le gameplay de Killzone permettant l'approche frontale aussi bien que discrète, l'écran tactile sert également à gérer toutes les attaques au corps à corps. Une fonction que l'on persiste à trouver bien trop efficace tant il est possible d'enchaîner les exécutions facilement. Seul le boss final demande un timing tel qu'il rend ces attaques quasi impossibles. Ce choix de rendre le corps à corps aussi létal nous semble assez dommageable dans la mesure où il simplifie beaucoup la plupart des phases de jeu, même en mode normal. Bien sûr, si d'autres ennemis vous entourent lorsque vous décidez de poignarder un garde, vos chances de survie sont moindres, mais il reste malgré tout possible d'utiliser le corps à corps pour temporiser et reprendre un peu son souffle – tout en économisant des munitions. Un déséquilibre qui nous pousse d'ailleurs à vous conseiller le mode difficile, car s'il semble assez impitoyable au premier abord, il reste parfaitement gérable une fois l'armure lourde achetée pour les passages d'action.
La bourse ou la vie
L'intelligence artificielle, sans être infaillible, fait son travail dans l'ensemble, ce qui rend d'ailleurs l'approche furtive très aléatoire – et donc particulièrement intéressante au final, car rien n'est jamais acquis. Si vous choisissez d'abattre un ennemi au mauvais endroit, les rondes de ses comparses peuvent trahir votre présence. De même, en dépit de quelques lacunes, l'IA est tout à fait capable de vous repérer à l’œil ou au bruit que vous pourriez faire, d'où l'intérêt d'investir dans la combinaison furtive et le gadget Vanguard d'invisibilité temporaire. Chaque zone passée en vrai fantôme vous octroie un bonus de points supplémentaires, ceux-ci étant d'autant plus importants qu'ils font office d'espèces trébuchantes. En bon mercenaire que vous êtes, l'argent est logiquement au centre de toutes vos préoccupations. Chacune de vos actions est donc bonifiée pour faire grossir votre pactole et vous donner les fonds nécessaires pour débloquer armes et armures chez le marchand. On le retrouve très régulièrement grâce aux coffres disposés partout dans les niveaux, ce qui évite de nombreux aller-retour. Attention cependant car tout service se monnaye durement avec ce mystérieux personnage, jusqu'au changement d'arme - même si vous la possédez déjà. Si remplacer son fusil à pompe par un lance-roquettes ne vous coûtera jamais très cher (à condition de les avoir déjà achetés), le changement d'arme Vanguard est déjà nettement plus coûteux. Il en va de même pour l'armement et l'équipement, que vous ne pourrez d'ailleurs pas débloquer en un seul run.
Killzone : Mercenary encourage en effet le joueur à ne pas limiter son expérience solo à un seul playthrough, ce qui explique sans doute en partie la durée assez chiche de sa campagne principale (6h35 en mode normal pour parvenir à bout des 9 missions disponibles). Entre les documents cachés à découvrir (soit en piratant des terminaux, soit en interrogeant certains officiers) et les trois types défis proposés une fois le jeu terminé (pour refaire les niveaux de différentes manières : précision, couverture et démolition), le joueur avide du 100% aura largement de quoi s'occuper. Il faudra tout de même ne pas rechigner à refaire maintes et maintes fois les mêmes missions. Les objectifs ont beau varier (ennemis à abattre avec certaines armes, temps maximal pour finir le niveau, manières de tuer spécifiques, etc.), la structure même des niveaux et le placement des adversaires ne changera point. Reste que pour parvenir à débloquer tout l'arsenal, il faudra gagner un maximum d'argent, ce qui implique automatiquement de rejouer les missions plusieurs fois. C'est d'ailleurs ce que nous avions fait pour la preview du jeu, ce qui nous avait permis de découvrir que la plupart des zones proposaient des chemins alternatifs. Bonne nouvelle, chacun des 9 niveaux a été conçu de cette manière, avec ce petit soupçon d'exploration qui manquait aux épisodes sur PS2 et PS3.
Multi touch
Un épisode de Killzone ne serait évidemment pas complet sans sa partie multijoueur, à laquelle l'ami skiwi a pu se frotter pour nous le temps de quelques parties. Je lui laisse donc la parole le temps de ce petit tour d'horizon de l'aspect compétitif du titre. Une partie qui devrait donner à Mercenary un intérêt d'autant plus marqué sur le plus long terme.
Commençons cette partie consacrée au multijoueur par une mauvaise nouvelle : nous n'avons malheureusement pu tester que la beta disponible en téléchargement depuis quelques jours et non la version finale. Ce n'est donc que sur l'unique mode Zone de Guerre que nous avons pu mettre à l'épreuve nos talents de soldat à louer, les modes Guerrilla et Mercenaire n'étant pas disponibles lors de notre test. Variation bienvenue de la traditionnelle bataille par équipe, la Zone de Guerre vous proposera cinq objectifs chronométrés différents à exécuter les uns à la suite des autres afin d'engranger un maximum de cash, et donc, de points. Piratage de capsules via un mini jeu simple à exécuter sur l'écran tactile, récupération des cartes des joueurs adverses (nous y reviendrons plus loin), interrogatoire des ennemis, et enfin massacre en règle du camp d'en face : rien de bien révolutionnaire, mais on apprécie de pouvoir se focaliser sur d'autres tâches que la capture de drapeau ou le frag frénétique dans un mode multi.
Comme mentionné plus haut, chaque adversaire abattu lâchera une carte, qu'il sera possible de récupérer afin de les accumuler en fin de match. Selon les valeurs des cartes en stock, des mains pourront être constituées (full, brelan, carré...) en vue d'un échange contre des récompenses non déterminées. La médiocrité de votre serviteur ne lui a hélas pas permis d'obtenir plus de trois malheureuses cartes différentes au cours de ses parties. Autre moyen plus classique d'enrichir son armement, la récolte d'espèces sonnantes et trébuchantes augmentera votre niveau et votre grade, afin de débloquer à l'achat des arsenaux plus puissants chez notre vieil ami le marchand. On navigue donc en terrain connu pour les amateurs de multi en ligne, même si la collection de cartes ajoute une agréable petite touche d'originalité.
Quant à l'aspect graphique, si nous n'avons hélas pu profiter que d'un seul décor, celui-ci était à l'image du mode solo, c'est à dire techniquement superbe. De plus, la carte proposée était d'une taille tout à fait respectable et parsemée d'escaliers, rampes et autres ventilateurs géants propices aux embuscades et surprises diverses ; on espère d'autres environnements tout aussi soignés dans la version finale ! Parfaitement fluide et bénéficiant de la jouabilité efficace de son mode solo (malgré un certain avantage chez les joueurs adeptes des armes bourrines...), le multijoueur de ce Killzone Vita est donc tout aussi fréquentable que celui de ses compagnons PS3. Les amateurs de frags désireux de retrouver sur portable les sensations de fiévreuses sessions multi réservées jusqu'ici aux consoles de salon seront donc totalement comblés !
Tous les commentaires (25)
(je ne regarde pas les vidéos d'environnements même si je suis très tenté...)
Merci pour la preview, ca donne vachement envie
Bon vais voir les vidéos pour me persuader de ne pas prendre de Vita
Je me dis qu'ils ont vraiment foiré leur coup avec COD après ça :(
Vous avez des infos sur le nombre de cartes multi disponibles ? Si il y allait avoir des pack de cartes en dlc plus tard ?
Bon je vous embêtes pas plus, mais ce qui est sûr c'est que ma Vita va chauffer :p
Top !!
Le son de la console en elle même rend comment ?
Même si il est carrément préférable d'y coller un casque de bonne facture.
Je vous prie de croire en l'expression de mes excuses les plus jane birkin*
*ce sont mes excuses les plus plates !
Du coup, en lisant cette phrase.. :)
En tout cas ce jeu sera à moi dès que possible !