Apparue pour la première fois en 2018, la saga Octopath Traveler a fait son trou dans le cercle des RPG avec plus de cinq millions d'exemplaires vendus aujourd'hui. Après un premier épisode plutôt réussi et un deuxième qui est venu améliorer la formule sur plusieurs aspects, c'est donc avec grande impatience que nous attendions cet Octopath Traveler 0, même si ses origines provenant d'un jeu mobile emportaient dans leur sillon quelques interrogations légitimes. Le jeu est disponible sur Nintendo Switch 1 & 2, PlayStation 4 & 5, Xbox Series X|S et PC, et voici notre review basée sur la version PC.
L'histoire d'Octopath Traveler 0 est basée sur Octopath Traveler: Champions of the Continent, un jeu mobile free to play misant sur des mécaniques de gacha pour sa monétisation. Pas de craintes à avoir pour les plus réfractaires à ce genre cependant : Octopath Traveler 0 est un jeu complet dès son achat, qui ne nécessite aucunement de mettre la main à la poche pour débloquer un nouveau personnage via des microtransactions ou quoi que ce soit d'autre. Octopath Traveler oblige, certaines choses comme le système de Break et Boost durant les combats seront de retour, mais quelques différences de taille vont rapidement se faire sentir. Ainsi, et pour la première fois dans l'histoire de la franchise, vous pourrez créer vous-même votre propre héros. Vous n'incarnerez ainsi pas directement l'un des personnages que vous allez recruter durant l'aventure puisque vous serez le protagoniste principal, et vous pourrez personnaliser son apparence, sa voix ou encore ses mouvements. Une nouvelle facette très importante de cet épisode se matérialise dans la reconstruction des ruines de votre ville natale, apportant un gameplay très différent plus basé sur la gestion. Cette phase de jeu assez addictive apporte beaucoup à l'ensemble, et nous avons passé un bon bout de temps à façonner le village à notre guise.
Une autre grosse différence par rapport aux autres épisodes se trouve dans les combats, puisque vous pourrez maintenant vous battre avec huit personnages. Avec plus de trente personnages à recruter dans le jeu, vous formerez ainsi les lignes arrière et avant de votre petit bataillon, de quoi élaborer des stratégies bien différentes. Toujours au niveau des combats, nous avons globalement ressenti un petit peu moins de difficulté dans les affrontements par rapport aux deux premiers opus, sans toutefois avoir l'impression que cela faisait basculer le jeu dans la facilité à outrance. Ceci étant dit, cette petite réduction de la difficulté n'a semble-t-il pas vraiment d'incidence sur la durée de vie du jeu, puisqu'il nous aura fallu plus de quatre-vingt heures pour en voir le bout, sachant qu'il nous restait tout de même une bonne dose de contenu annexe à terminer. On imagine donc une durée de vie approchant la centaine d'heures si vous voulez tout découvrir, ce qui est tout de même assez colossal. Bien entendu, vous pourrez vous concentrer sur la quête principale pour diminuer l'addition, sachant que le contenu annexe est assez difficile à évaluer : certaines quêtes sont en effet particulièrement agréables, alors que d'autres font clairement office de remplissage.
Nous vous parlions un peu plus haut des personnages à recruter pendant votre progression dans le jeu, vous devrez parfois chercher un peu pour les débloquer. Il ne faudra pas hésiter à explorer un peu plus que d'habitude dans certains environnements, d'autant plus que le rendu HD-2D est une nouvelle fois superbe, même si nous avons parfois eu l'impression d'un petit downgrade visuel par rapport au deuxième épisode. Rien de scandaleux évidemment, mais les origines mobiles du jeu sont certainement à mettre en cause sur ce plan. Si cela n'empêche pas de se remettre dans le bain rapidement, il existe en revanche un gros point noir pour les anglophobes, le jeu ne bénéficiant pas d'une traduction en français. Un choix tout de même très surprenant quand on sait que les deux premiers épisodes bénéficient de sous-titres en français. Compte tenu de la longueur du jeu, mais aussi la présence importante de dialogues divers et variés, on ne peut que regretter cette absence qui va certainement freiner les envies d'achat de certains joueurs. Le système de classes fait également son retour, avec la particularité de pouvoir équiper deux armes et de jongler entre elles à notre guise pendant un combat, mais aussi de partage des compétences : à l'exception de certaines capacités spécifiques, vous pouvez effectivement utiliser les compétences employées par d'autres personnages avec votre propre avatar. Comme dans les deux premiers épisodes, ces classes sont importantes puisque vous devrez exploiter au maximum les faiblesses de vos adversaires en combat en utilisant les armes adéquates.
Revenons maintenant rapidement sur le système de Break et Boost durant les combats au tour par tour : chaque ennemi possède au moins un point faible qui correspond à une arme ou à un pouvoir élémentaire spécifique. Toucher l'un de ces points faibles inflige des dégâts supplémentaires à cet ennemi, et cette vulnérabilité est alors enregistrée de manière permanente pour le reste du combat. En effet, frapper un point faible réduit aussi les points de bouclier de l'ennemi, une valeur que vous pourrez facilement voir via l'icône de bouclier à côté de son nom. Une fois que vous avez réduit les boucliers à zéro, vous brisez cet ennemi (Break) et obtenez un avantage considérable sur lui pendant un tour, de quoi lui occasionner des gros dégâts ou stopper la charge d'une grosse compétence par exemple. Pour l'autre mécanique principale, tous les personnages reçoivent un point de boost (BP) à la fin de chaque tour. Vous pouvez dépenser jusqu'à trois BP pour booster une attaque ou une capacité, de quoi occasionner plus de dégâts ou d'améliorer un sort de guérison par exemple. Vous pourrez utiliser un maximum de trois BP lors d'un Boost, et il peut vite devenir intéressant d'utiliser cette mécanique après avoir Break un de vos adversaires pour maximiser vos chances.