Suite à l'annonce du reboot de sa franchise phare Saints Row, Volition avait reçu de nombreux retours négatifs à propos de l'orientation de ce nouvel opus. Exit l'ancien casting composé des célèbres Johnny Gat, Shaundi, Pierce et autre Kinzie, qui font donc place nette pour Eli, Neenah et Kevin. Après un bon paquet d'heures de jeu, on peut enfin vous donner notre avis sur ce nouvel épisode maintenant que nous l'avons terminé dans sa version PC.
Comme pour le casting totalement renouvelé, votre aventure ne se déroulera pas dans Stilwater ou Steelport mais dans la ville de Santo Ileso, une cité fictive du Sud-Ouest américain. Dans un environnement où le crime est roi, votre personnage et sa bande d’amis vont tenter de se faire une place au soleil en construisant leur propre activité (criminelle bien évidemment). Vous vous en doutez, cette activité mènera à la création des Saints, et vous entrerez rapidement en conflit avec d’autres bandes organisées : Los Panteros et leurs montagnes de muscles, les Idols qui recherchent par-dessus tout la célébrité, ou encore Marshall qui se complaît dans la richesse et ses équipements à la pointe de la technologie. En tant que petite start-up qui monte, vous tenterez donc de vous faire une place dans la ville en pratiquant toutes sortes d’activités pas franchement légales, et ferez usage de la force dans la quasi-totalité des cas. Car oui, même si nous sommes ici en présence d’un reboot de la série : Saints Row reste Saints Row. Il y aura donc de la casse, des explosions, et des séquences over-the-top dignes des meilleures séries B.
Comme souvent dans les GTA Like, Santo Ileso prend une part prépondérante dans l’expérience de jeu, puisqu’elle vous accompagnera tout au long de votre progression. Sans être gigantesque, la ville est tout de même plutôt bien construite avec des zones et des ambiances bien différentes les unes des autres. Par exemple, la région d’El Dorado est très inspirée de Las Vegas, avec ses complexes hôteliers et ses casinos, le Désert de Rojas porte plutôt bien son nom, avec ses étendues de sable et de roches, Smelterville représente le cœur industriel de Santo Ileso et Monte Vista le quartier favorisé avec ses maisons de luxe. Toutes ces différentes parties de la ville apportent un peu de variété à la map, et chacune d’entre elles est d’ailleurs dirigée par l’un de vos opposants au début de l’aventure. En vous implantant dans chaque quartiers via des sociétés pas vraiment légales, vous aurez l’opportunité non seulement de vous faire de l’argent, mais aussi de prendre le contrôle de zones plus ou moins grandes. Parmi ces activités, vous trouverez entre autre Chalupacabra et ses food trucks, qui ne sont ni plus ni moins que des points de ventes de drogues diverses, ou la Shady Oaks Medical Clinic, un établissement médical qui sert de façade au traitement des demandes d'assurance frauduleuses.
Santo Ileso est donc assez agréable à découvrir, même si la carte bourrée de points d’intérêt rappelle vraiment les open-world les plus basiques. Vous pourrez évidemment vous balader à votre guise, mais le sentiment de découverte sera très souvent interrompu par une petite icône sur votre mini-map. Il en va de même pour les mécaniques de jeu, là aussi très old school et très peu innovantes dans le fond, même si la plupart des activités restent suffisamment amusantes pour vous divertir. Pour un reboot, nous sommes donc assez surpris de découvrir cette construction du monde que l’on qualifiera d’archaïque en 2022, et même si nous avons globalement apprécié notre voyage dans cette ville, on aurait tout de même apprécié une prise de risque un peu plus tranchante des développeurs pour leur nouveau bébé. En l’état, on imagine difficilement un joueur qui ne connaît pas la licence s’éprendre tout à coup pour ce Saints Row, surtout s’il est à la recherche de quelque chose de vraiment novateur.
En revanche, si vous êtes fan de la première heure et que cette construction à l’ancienne ne vous dérange pas plus que cela, il est fort probable que vous accrochiez à la proposition de Volition. En effet, il y a beaucoup à faire dans Santo Ileso, et le gameplay est largement assez fun pour vous donner envie d’y retourner. Les possibilités de customisation mises en avant durant la promotion du jeu sont bien présentes et sont effectivement conséquentes, alors que la bande originale fait bien son travail et nous a rappelé notre jeunesse de rebelle, quand on écoutait KRS-One, DMX, The Pharcyde, A Tribe Called Quest ou autre Busta Rhymes. Mention spéciale à certaines missions qui se permettent de placer quelques-unes de ces chansons de la meilleure façon possible, avec par exemple l’arrivée de Sound of da Police durant la toute première course-poursuite avec les forces de l’ordre, ou encore Slam, que l'on entend au cours d'une évasion particulièrement musclée.
Graphiquement, le jeu souffle le chaud et le froid : le rendu dépendra vraiment du lieu ou vous vous trouvez, mais aussi de l’heure à laquelle vous les traverserez. En effet, certains éclairages sont vraiment très réussis et donnent beaucoup de cachet aux panoramas, ainsi qu’à certaines rues éclairées par des néons en tout genre. Le cycle jour-nuit fait d’ailleurs bien son travail, et apporte différentes atmosphères aux nombreux quartiers de la ville. Sur le plan technique, les choses se compliquent un peu : la version PC donne accès à de nombreux paramètres comme le RTAO ou Ray-Traced Ambient Occlusion, la qualité de l’eau ou des reflets. Cette profusion d’options graphiques est donc appréciable, et le rendu est en général assez satisfaisant. Par contre, le jeu était, durant notre phase de test, bourré de bugs en tout genre, certains bien plus gênants que d’autres.
En effet, voir une voiture se projeter à 100 mètres du sol après une explosion peut faire sourire, mais un blocage dans un menu vous fera certainement grincer des dents. Heureusement, nous n’avons rencontré aucun bug complètement bloquant, et un simple rechargement de sauvegarde nous aura suffi dans quelques situations, mais cela reste toutefois inacceptable en l’état. On imagine d’ailleurs difficilement à quoi ressemblait le jeu avant son report… C’est donc un drôle de constat que nous devons faire pour cette review : malgré tous ces soucis, nous avons vraiment apprécié la balade dans Santo Ileso, aussi étrange que cela puisse paraître. Nous n’irons pas jusqu'à dire que nous souffrons du syndrome de Stockholm, car nous avons indéniablement passé de bons moments sur le jeu, mais il est impossible de ne pas se sentir lésé par tous ces petits soucis. Des soucis qui seront très certainement éliminatoires pour bon nombre d’entre vous s'ils ne sont pas rapidement corrigés.
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Je partage néanmoins le fait qu'on s'amuse sur cette licence malgré tous ses défauts. Je le ferai dans plusieurs mois à petit prix parce que vu le peu de prise de risque et les bugs, ça ne vaut pas un achat plein pot en ce qui me concerne.