GSY Review : Silent Hill HD Collection

• Driftwood
• Samedi 24 mars 2012 | 21:25
• 40 Commentaires

GSY Review Xbox 360 PS3

Après Metal Gear Solid, c'est à une autre série phare de Konami d'avoir droit à une réédition en haute définition. La Silent Hill HD Collection est cependant une compilation plus tronquée encore que celle du serpent solide puisque, des quatre épisodes sortis sur les deux Playstation, seuls les deuxième et troisième volets ont eu droit au lifting de rigueur. Deux très bons titres à n'en point douter, mais cela suffit-il à rendre l'achat de ce bundle indispensable ? Gamersyde vous livre son avis, juste après le clic.

Gore dans la brume

Depuis la découverte de Silent Hill 2 et 3 il y a environ 10 ans, les superlatifs n'ont cessé de pleuvoir sur le travail phénoménal accompli par la Silent Team. Techniquement d'abord, les deux jeux affichaient à leur sortie des qualités indéniables, avec des effets de lumière impressionnants, un brouillard volumétrique d'un réalisme troublant, et bien sûr, une modélisation des personnages de haute volée (tout particulièrement dans le troisième opus). À cela s'ajoutait bien sûr la bande son marquante et traumatisante de Akira Yamaoka, tantôt emplie d'une mélancolie communicative, tantôt malmenée par les accords insatiables de l'angoisse. Une expérience à nulle autre pareille, un face à face avec la peur et la mort qui aura marqué tous ceux qui s'y seront risqués à l'époque, nous y compris. Voilà ce qui explique aujourd'hui encore le culte voué à cette série débutée en 1999 sur PS One, avec des moyens techniques pourtant limités.

Une décennie plus tard, que reste t-il de ces deux œuvres ? Toute la puissance narrative des scénarios de Hiroyuki Owaku, la force de ses personnages torturés, perdus dans les méandres d'une réalité qui semble les éloigner un peu plus du salut à chaque seconde. L'inclusion de nouveaux doublages faisait craindre le pire aux fervents défenseurs des versions originales, mais le rendu est, comme vous pourrez le constater dans notre vidéo dédiée, tout à fait à la hauteur. D'une certaine manière, le jeu des acteurs y gagne en crédibilité, même s'il faut avouer que le ton parfois maladroit du doublage d’origine participait finalement beaucoup à l'étrangeté des situations. Silent Hill 2 propose de toute façon le choix entre les deux versions, et si sa suite impose, elle, les nouvelles voix, elle respecte totalement le travail qui avait été fait à l'époque. On imagine que certains puristes y trouveront encore à redire, mais que voulez-vous...

La transposition d'un jeu culte en haute définition peut parfois provoquer d'amères désillusions quand ce dernier n'a subi que trop le poids des années graphiquement parlant. Il faut dire que, souvent, le joueur attaché à un titre a aussi nette tendance à embellir ses souvenirs, habillés comme ils sont du voile de la nostalgie. Heureusement, Silent Hill 2 et 3 confirment tout le talent dont les développeurs avaient fait preuve à leur sortie respective. Le passage en HD permet même de mettre encore plus en valeur les excellentes modélisations des décors (très fournis en intérieur), les inquiétants effets d'ombre et de lumière, et enfin, les différents personnages (qu'ils soient humains ou monstres). Certes, Silent Hill 2 accuse un peu plus son âge, notamment au niveau du rendu des visages, trop figés, mais dans l'ensemble, les deux titres n'ont pas vraiment à rougir par rapport à la production actuelle. Il faut dire que la direction artistique reste, aujourd'hui encore, au-dessus de tout reproche.

Silence radio

Tout n'est cependant pas rose au pays de la ville silencieuse, et on n'échappe malheureusement pas à quelques fausses notes. Sur la version Xbox 360 testée, quelques freezes d'image intempestifs sont venus perturber nos sessions de jeu, aussi bien sur Silent Hill 2 que sur sa suite. On ne peut s'empêcher de se demander comment il est possible de proposer une réédition HD de titres vieux de 10 ans affublée de désagréables ralentissements. Autre regret, la quasi disparition des filtres qui habillaient l'image des opus originaux, les développeurs de Hijinx Studios ayant sans doute eu à cœur de tirer profit du gain en résolution pour que le travail de la Silent Team soit montré sous son meilleur jour. Une intention louable, mais qui enlève aussi un peu de son atmosphère aux deux jeux. Rien de grave en soi, mais I Am Alive a encore prouvé il y a peu combien le grain sale de l'image peut apporter en termes d'ambiance, même si son utilisation était, comme pour les deux Silent Hill de l'époque, une manière de camoufler certains éléments moins détaillés. Déjà plus ennuyeux, le rendu du brouillard est non seulement moins convainquant qu'il y a dix ans (un comble), mais il est aussi moins dense, ce qui laisse apparaitre certains morceaux de décor que l'on se serait bien passé de voir...

Toujours au titre des regrets, l'absence des autres épisodes de la série. On pense bien évidemment au premier opus, pourtant totalement lié à Silent Hill 3, et ses passages terrifiants dans le monde altéré, au son des sirènes infernales de la ville. C'est d'ailleurs d'autant plus dommage qu'on se serait largement satisfait de la relecture réussie du jeu (Silent Hill : Shattered Memories sorti sur Wii et PS2), une version qui aurait certainement moins souffert de son passage à la HD que la version originale sortie sur PS One. Comment expliquer également que Silent Hill 4, aussi décrié soit-il, n'ait pas été inclus à cette compilation ? Il s'agissait pourtant du dernier jeu de la série chapeauté par la Silent Team, le genre de détail qui compte pour l'amateur de la série. Enfin, puisque le passage de Peace Walker de la PSP aux consoles de salon s'est fait en douceur, pourquoi ne pas inclure Silent Hill : Origins et proposer la compilation ultime pour le fan ?

Dernier point qu'il convient d'aborder afin de mettre en garde les plus jeunes d'entre vous, la maniabilité. Si la série a toujours été connue pour la lourdeur de ses contrôles, il faut tout de même comprendre que ce dont on s’accommodait aisément à une certaine époque pourra maintenant rebuter nombre de joueurs. James et Heather se dirigent donc à l'ancienne, comme dans le tout premier Resident Evil, à savoir que la direction Haut de la manette fera avancer le personnage, quel que soit l'angle de caméra imposé. L'utilisation du stick analogique devient donc un peu inconfortable, et beaucoup lui préféreront la croix directionnelle. L'absence d'une caméra libre, bien que très utile pour accentuer la dramatisation, pourra également en agacer certains, les monstres n'apparaissant souvent qu'à la dernière seconde. Des monstres qu'il ne sera pas toujours simple d'abattre tant le système de combat est devenu rigide, obligeant presque le joueur à se faire toucher au moindre corps à corps.

Verdict

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SH2 : 15 premières minutes

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SH2 : Nouveau doublage vs ancien

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