Pas la peine d'allumer un cierge, comme promis, nous revenons ce soir avec A Plague Tale: Innocence et deux des personnes qui ont travaillé sur cette superbe aventure. Les habitués du site ne seront pas surpris d'apprendre que nous recevrons le fidèle Olivier Derivière pour son travail sur la bande originale du jeu, mais il sera accompagné par Aurélien Piters, directeur audio chez Asobo. Un menu royal pour un jeu qui ne l'est pas moins dans nos cœurs, dès ce soir 21h30. Pour l'heure, en bonus, quelques petites images maison.
MAJ : Les deux replays sont disponibles et on vous conseille vivement de ne pas rater cet excellent moment si vous n'étiez pas des nôtres hier.
Tous les commentaires (7)
Bon ca sera pas en direct pour moi, mais impatient de regarder le replay
C'est le regretté Jean Piat qui doublait Scar. :(
Sinon un immense merci pour ce direct plein d'infos bien sympathiques. Que dire sinon qu'à mon sens, Plague Tale est l'un des premiers jeux français à aller dans le bon sens depuis la fin de l'âge d'or de Cryo dans les années 90. Votre titre opte pour un parti pris radicalement opposé à celui d'un Cage qui au contraire de vous cherche à imiter sans la moindre finesse ce que font les américains sans y parvenir jamais.
Au pays d'Audiard et de la BD franco-belge, ça faisait quand même mal de se taper du Cage depuis 20 ans et de n'avoir que ça à proposer au reste du monde.
Alors, face à la question épineuse du doublage anglais qui semble être un bon cran en dessous de l'excellent doublage français, je pense que l'éditeur aurait carrément pu se donner l'audace de présenter le jeu à l'étranger en français sous-titré. A l'heure du localisme et au moment ou nous rentrons dans un cycle de déglobalisation autant en terme de production que de contenu proprement dit, je pense que le public est prêt pour des produits d'avantage typés et identifiables.
Cette remarque inclut le public anglo-saxon qui resta longtemps le plus récalcitrant à tout ce qui n'est pas produit directement chez lui ou qui n'est pas totalement adapté à ses propres codes. Je donne cet exemple, pendant 20 ans les producteurs et éditeurs japonais ont rechigné de façon bornée et irrationnelle à proposer le doublage original dans les options et présenter leurs jeux en VO à l'étranger et c'est la pression ininterrompue des joueurs sur internet et en premier lieu du net anglo-saxon qui a permis de faire bouger les choses. Mais bien au delà d'une question de droits, tout cela s'est fait aux forceps parce que les éditeurs japonais ne comprenaient rien à l'évolution du marché.
Évidemment, il reste toujours indispensable sinon utile de proposer un doublage anglais en sus mais c'est une erreur du studio anglais d'avoir demandé à certains doubleurs d'emprunter un pseudo accent français tiré des fagots. La même erreur fut commise dans le dernier Metro ou les doubleurs anglais couvrent leurs voix d'un accent slave de mauvais aloi. Ça me fait penser à Orson Welles qui cherchait désespérément à emprunter un accent écossais dans son Macbeth en roulant les r à outrance, ou encore aux douleurs français qui chaussaient régulièrement l'accent italien dans les coproductions franco-italiennes des années 60. Ces tentatives risibles furent à postériori largement dénoncées, puisque loin d'apporter la moindre authenticité au récit, elle donne au contraire un effet comique souvent non voulu et hors de propos. Par conséquent soit on opte pour la version originale, soit pour une version doublée sans le moindre accent sauf éventuellement dans le cas de personnages secondaires, ou le choix de l'exotisme peut se poser.
Ensuite le titre du jeu. Pourquoi faut-il attendre de studios japonais, qu'ils prennent l'initiative de donner des titres français à leurs jeux comme récemment From Software avec "Déraciné". Les français l'ignorent mais les exemples sont fort nombreux au Japon alors pourquoi pas nous ? J'en oublie peut-être, mais il me semble que ces 20 dernières années PAS UN SEUL jeu français n'a proposé de titre français à l'export ou même simplement de sous-titre français. Les français sous-estiment considérablement l'aura et l'attractivité de leur langue à l’étranger, c'est vraiment dramatique.
C'est pourtant le premier truc qu'on apprend en école de marketing : se distinguer radicalement des produits concurrents tout en restant en adéquation avec le marché. Et même quand le public est déjà prêt, il faut parfois aussi l'aider un peu...
La production ayant une peur bleue de marginaliser le produit et de se couper du marché anglo-saxon, il n'était pas impossible de couper la poire en deux. On pouvait par exemple opter pour un titre anglais accompagné d'un sous-titre français comme : "A Plague Tale : L'innocence". Ce n'est peut-être qu'un "L" apostrophe mais en terme d'identification du produit ça fait toute la différence et attise la curiosité du public. On pouvait aussi opter pour un titre français sobre et facilement compréhensible à l'étranger accompagné d'un sous-titre anglais comme "Peste Noire, A Plague Tale" ou encore "Le Fléau et L'Innocence, A Plague Tale" pour rester d'avantage dans l'esprit équivoque du titre original qui cherche le clair-obscur. Tenez, "Clair-obscur" expression picturale qui avec Mona Lisa a fait le tour du monde aurait pu faire un excellent de titre ! Enfin, une solution souvent employé par les japonais à l'export est de donner au titre un nom propre accompagné d'un sous-titre anglais (ou inversement), ce qui aurait pu donner "Alicia et Hugo, A Plague Tale".
Bref, j'arrête là pour les petites critiques mais comme on dit qui bene amat... Sinon bravo à vous et je suis certain que si le jeu fonctionne bien, il fera des émules dans les rangs des studios et éditeurs français qui pigeront béatement qu'il y a un créneau. Si depuis des années, les slaves et les japonais parviennent à produire des jeux caractéristiques, typés et identifiables qui de surcroit marchent fort, il n'y a pas de raison qu'on n'en soit pas capable aussi... ;)
Je viens de finir le jeu en premier run, quelle expérience formidable!