On le sait, malgré quelques exceptions assez remarquables, les jeux tirés de licences prestigieuses sont rarement au niveau du matériau d'origine. En 17 ans de présence sur les télévisions du monde entier, la série South Park a d'ailleurs souvent fait les frais de cette règle quasi immuable, au point de disparaître totalement du paysage vidéo-ludique il y a bien des années maintenant. Puis, il y a environ deux ans, lueur d'espoir à l'annonce du développement de South Park: The Stick of Truth par le talentueux studio Obsidian, en collaboration étroite avec les auteurs du dessin animé. Un projet prometteur qui aura pourtant failli ne jamais voir le jour à cause de la faillite de THQ. C'était sans compter sur les bonnes grâces d'Ubisoft qui s'est empressé de sauver le développement du jeu pour le plus grand bonheur des fans.
Puisque le bâton de vérité est au centre de cet épisode interactif de South Park, autant jouer cartes sur table avec vous et éviter de le tendre pour me faire battre. Malgré la responsabilité qui m'incombe de vous parler de South Park le jeu, il me faut vous avouer que je ne connais absolument rien de la série originale. Avant de me lancer dans l'aventure, ma maigre connaissance sur le sujet se limitait à ceci : des enfants insupportables qui passent leur temps à jurer et à tuer un certain Kenny, enfant encapuchonné au verbiage étrangement limité. Pour ceux qui suivent assidument le dessin animé, voilà bientôt 11 ans que le jeune McCormick n'est pas passé de vie à trépas, c'est vous dire à quel point mes lacunes étaient grandes au moment de lancer la version PC la semaine dernière. À la fois juge et pilote dans un univers qui m'était étranger, je n'avais pourtant pas le choix, notre seul spécialiste, Miguel pour ne pas le citer, ne se sentant pas d'assumer la rédaction d'un test de plus d'une ligne et demi (son record personnel après consommation de substances illicites à base d'inspiration). Comme toutes les premières fois, inutile de vous préciser que cette expérience au pays de Cartman et de ses amis aura clairement laissé quelques traces.
Wizard vous avez dit wizard
South Park adapté en jeu vidéo, l'idée est déjà pour le moins osée, alors quand on parle en plus d'un jeu de rôle au tour par tour à l'ambiance médiévale, même le non fan se doit d'être un minimum intrigué. Tout commence par la création de son personnage (que l'on pourra de toute façon modifier en cours de partie en découvrant tenues, coiffures et visages dans les coffres cachés un peu partout), un passage obligé du RPG que l'on retrouve donc sans surprise, et un premier clin d’œil d'une longue série à l'univers du jeu vidéo. Puis, après la rencontre avec vos parents et les mystères qui entourent votre arrivée dans la joyeuse bourgade de South Park, un premier contact avec Butters qui finit par vous amener jusqu'au chef de la bande, l'inénarrable Cartman, devenu pour l'occasion grand roi sorcier protecteur du bâton de vérité. S'en suit l'inévitable choix de votre classe, avec une première particularité puisque votre dernière option est tout simplement d'opter pour celle du juif. Bien sûr, si tel est votre désir, il faudra vous préparer à subir les insatiables vannes de l'ami Cartman, antisémite de religion. Rien d'inhabituel pour le fan de la série, mais pour le néophyte habitué au politiquement correct du jeu vidéo, voilà déjà un premier choc. Et ce n'est pas fini !
L'exploration et les rencontres ayant une importance capitale dans la progression dans le jeu (l'un des buts étant de se faire un maximum d'amis sur Facebook), on se laisse vite entraîner dans une visite en règle de la ville. Car en effet, pour la première fois dans un jeu South Park, la bourgade est entièrement accessible, comme dans tout bon jeu open world qui se respecte. On se laisse donc aller à la curiosité en entrant dans les maisons ouvertes pour y faire les tiroirs - et soulager ses intestins -, et en découvrant les commerces et autres lieux importants du coin. Attention aux âmes sensibles cependant car croyez bien que l'on ne sait jamais vraiment ce sur quoi on va tomber en ouvrant une porte d'entrée : une femme nue, un homme qui se masturbe sur son canapé, un autre qui vit une vie sexuelle débridé avec son cheval, bienvenue à South Park ! C'est lors de ces longues promenades sans but particulier que l'on croisera la route de certains personnages dans le besoin, ceci ouvrant la porte à un nombre conséquent de missions annexes toutes plus farfelues les unes que les autres, et qui ont vite fait de nous détourner de la quête principale. Le principe même du RPG qui se marie totalement avec l'univers déjanté de la série télévisée.
Pour parler aux Gothiques de l'école qui se revendiquent totalement anticonformistes, il faudra par exemple se plier à leurs exigences en faisant tout pour leur ressembler. Paradoxe ? Le célèbre Al Gore vous enverra également sur les traces d'une bien étrange créature, tandis que l'on vous demandera également de retrouver Jésus par deux fois ! À un autre moment, il s'agira par exemple d'aider un restaurateur asiatique à se débarrasser de l'envahisseur mongol, ou de nettoyer la ville de ces saletés de sans abris crasseux. Reconnaissants, vos nouveaux amis iront parfois jusqu'à vous proposer leur aide lors des combats, dans des invocations pour le moins radicales. À ce titre, je me remets difficilement de l'homosexuel sado-maso qui pourfend ses adversaires - des enfants déguisés en elfes - en se les enfournant dans l'arrière-train... Quand je vous disais que South Park s'aventurait dans des zones hétérogènes où le jeu vidéo n'avait que très rarement (jamais ?) osé poser les pieds - ou le derrière pour le coup. Une aventure dans l'aventure donc, où les milliers de clins d’œil (le contenu des placards des enfants, Tom Cruise y compris) ne pourront que ravir les fans de la série, sans pour autant totalement s'aliéner les nouveaux venus qui, dans le pire des cas, ne feront que regretter leur inculture. Quoi qu'il en soit, vous irez de surprise en surprise, et fait assez rare dans les jeux, vous allez rire à gorge déployée !
Mario Cartman
Mais au delà de ses références, ses blagues, ses séquences WTF à la puissance 1000 et sa fidélité à la série, South Park : The Stick of Truth est avant tout un jeu vidéo de très bonne facture. Loot, dialogues, PNJ, missions annexes, gestion de l'équipement, des compétences, de la magie, toutes les mécaniques de jeu ont été pensées avec minutie pour que les heures défilent sans que l'on s'en rende compte. Le système de combat, expliqué au fur et à mesure de la progression, se montre également particulièrement efficace et n'a rien à envier à bon nombre de RPG autrement plus sérieux dans leur forme. Avec sa gestion au tour par tour qui mélange des actions en temps réel (un bon timing étant nécessaire pour parer les attaques ennemies ou pour porter des coups efficaces), il est à la fois tactique et prenant. Selon la pose défensive des adversaires, il faudra par exemple alterner entre les attaques à distance et les attaques au corps à corps. À chaque fois que vous avez la main, il vous sera possible de lancer deux actions, la prise d'une potion (vie/réanimation/force/etc.) et l'attaque elle-même. L'absence d'une quelconque jauge d'ATB à la manière de la série Final Fantasy oblige à rester concentré tout le long du combat car on a vite fait de se faire surprendre par une attaque ennemie et de se retrouver les quatre fers en l'air.
S'il est possible d'alterner entre ses partenaires pour profiter de leurs dons particuliers, il vous faudra toujours affronter les hordes adverses à deux, une règle que ne suivent évidemment pas ceux qui se mettent en travers de votre chemin. Comme je le mentionnais plus haut, il vous sera aussi parfois possible d'invoquer l'un des personnages que vous avez aidé au préalable pour lancer une attaque dévastatrice (et mémorable), mais le système s'étoffera aussi en cours de partie en ajoutant la possibilité de faire fonctionner votre sphincter au sein même des combats (moyennant magie évidemment). À noter d'ailleurs qu'il est possible de mettre à profit vos excès de gaz en utilisant le décor pour mettre KO certains ennemis avant que le combat ne soit engagé. Un projectile savamment lancé sur un objet du décor pourra également servir à égaliser les chances en assommant un ou plusieurs des vilains garnements qui vous barrent le passage. Ce qui m'amène à vous préciser que les combats peuvent généralement être évités dans les espaces non clos, puisqu'ils ne sont pas aléatoires et qu'il suffit de courir pour distancer vos poursuivants. Pour ceux qui ne souhaiteraient pas retraverser la ville à tout bout de champ, il reste même l'option bien pratique du fast travel, à condition d'avoir débloqué l'arrêt de bus correspondant.
A walk in the South Park
Tout le monde en conviendra, le parti pris esthétique de la série South Park n'a pu que faciliter le travail des développeurs. Néanmoins, même si la performance technique n'a rien de véritablement surprenant, impossible de ne pas souligner l'excellent travail des développeurs d'Obsidian qui sont parvenus à respecter la charte graphique de l’œuvre originale au pixel près. Le résultat est d'ailleurs tellement réussi que l'illusion de se trouver face au dessin animé lui-même est parfaite. Qu'il s'agisse des scènes cinématiques ou des phases de gameplay, rien ne permet de distinguer le jeu de son modèle télévisuel. Même l'animation hachée des personnages respecte à la lettre les déplacements des héros originaux, ce qui explique d'ailleurs sans doute pourquoi la version PC se cantonne à un "modeste" 30 images par seconde. Un taux de rafraîchissement qui aurait fait bondir en temps normal, mais qui prend tout son sens quand on voit The Stick of Truth en mouvement. Jeu vidéo oblige, il fallait cependant ajouter à tout ceci l'indispensable interface des menus qui allait servir à gérer l'inventaire du héros, sa liste d'amis, de Chinpokomon, la carte, etc. Une fois de plus, rien à redire, tout y est parfaitement ergonomique, agréable à regarder et, pour ne rien gâcher, drôle !
Passons enfin aux quelques défauts remarqués de ci de là au cours de ces (seulement) 4 premières heures de jeu. Premier problème, les loadings trop fréquents à chaque fois que l'on pénètre dans un lieu fermé (la sortie se faisant par contre instantanément). Même sur PC, il faudra attendre pas moins de 3.5 secondes avant de pouvoir poursuivre. Cela n'a l'air de rien dit comme ça, mais croyez bien que lorsque l'on déambule en ville et que l'on pénètre dans un bâtiment toutes les deux minutes, cela commence à compter. D'autant qu'en les enchaînant de la sorte, ces écrans de chargement ont tendance à venir casser le rythme de l'aventure. D'après un talentueux confrère, la version consoles semble également souffrir de ralentissements notables, probablement dus aux sauvegardes fréquentes (des sauvegardes particulièrement bien gérées par ailleurs puisque tout est gardé en mémoire, y compris les objets que vous avez laissé dans les coffres). Précisons enfin que ces baisses de framerate ont tendance à apparaître lorsque le personnage court. Sur PC, rien de ce genre à signaler heureusement. Enfin, au rang des regrets qui risque de coûter cher au jeu dans nos contrées, l'absence d'un doublage français va se faire cruellement sentir auprès des fans qui ont grandit avec les voix de Christophe Lemoine, Thierry Wermuth, Marie-Laure Beneston et William Coryn. La version originale a beau être excellente, on ne doute pas que cela aura un impact sur les ventes du jeu.
Impressions
Tous les commentaires (30)
Je ne pourrai malheureusement pas y jouer avant un certain moment (et les choses sont encore moins faciles avec cette histoire absurde de censure en Europe pour les versions consoles), mais j'ai quand même vraiment hâte :D
Depuis deux semaines environ, je me rafraichis la mémoire en regardant les épisodes sur le site officiel (qui est malheureusement bloqué par Gameone en France il me semble), et à la lecture de ces impressions, je vois qu'on ne se moque pas de nous, on retrouve tous les éléments de la série, des clins d'œil à foison… c'est moche, dégueulasse, ridicule, subversif, et bien fait… j'ai vraiment hâte :D
Puis ça me changera de ma cartouche Nintendo 64, parce que c'était vraiment de la daube :P
Je comptais le prendre sur PC, mais finalement je le prendrai bien sur 360, histoire d'avoir un jeu solo à faire quand les serveurs de TitanFall seront en rade :o
Si tu veux la version non censurée, il faut choisir le PC j'en ai peur.
[zut] doublé par Driftwood :P
Etant un joueur consoles, je vais soit devoir attendre une version GOTY non censurée, soit je finirai par me rabattre sur un import US. Marre d'être constamment traité comme des vaches à lait en Europe, on nous ampute les jeux, par contre les prix eux...
Ça a l'air complètement dément en tout cas, moi aussi je connais pas trop la sérié mais ça me donne quand même super envie, dommage que la durée de vie soit pas super. :/
Comme Guts sans la vf c'est déjà difficile de craquer,dommage.
J'aimerai juste que le jeu fasse un bon gros flop en Europe, histoire qu'ils comprennent.
Cela n'empêche pas le reste du jeu d'être hyper trash. Vous allez devoir esquiver les couilles de votre père en train de forniquer avec votre mère pendant que vous affrontez des gnomes, buter des embryons d'avortement infectés par le virus des zombies nazis ou encore explorer le rectum de Monsieur Esclave .
L'ayant fini, je le recommande chaudement à tous les amateurs de la série ou à ceux qui ne connaissent pas mais pensent apprécier l'humour. C'est un peu court, mais vraiment bon.
@Cryoakira: minime ou pas, c'est une question de principe. Qu'est-ce qu'il y a de pire que la censure ? L'auto-censure.
M'est avis qu'Ubi n'a rien demandé, c'était soit virer les scènes, soit ne pas sortir le jeu. C'est con, débile, injuste, mais c'est le fait des états et c'est auprès d'eux qu'il faut se plaindre.
Personnellement, je ne vois aucune raison de punir les auteurs et les devs qui ont fait un excellent titre, sans compromis à la base, et encore moins de se punir soi-même parce qu'en ne prenant pas le jeu, on ne fait pas plier la législation, on incite juste l'éditeur à ne pas renouveler l'expérience faute de débouchés.
Je ne regrette pas un instant tous les comics et les mangas censurés que j'ai acheté dans les années 80-90 parce que cela a permis au marché français d'exister et aux versions censurés de débarquer lorsque les lois ont évoluée.
Sinon Obsidian a fait du très bon boulot comme le dit Drift, ça s'apprécie même si on est pas féru de la série.
Après tu peux avoir la réaction du joueur non-européen, "South Park, tellement trash qu'il est censuré en Europe, trop fort !", celle du joueur européen "oh zut il paraît qu'il est censuré, il reste quoi ? Ha ben ça va finalement...", ou enfin plus machiavélique la mère de famille inquiète "Dis moi ce Sousse Parque là, il paraît que c'est plein de gros mots... - T'inquiète pas Maman, la version européenne est censurée. - Ha ben ça va alors." :D
Les croix gammés purgées de la version allemande sont présentes dans la version française donc je ne suis pas certains que ce soit juste une question de pressage, d'autant que sur PC, il n'y a pas la censure.
D'ailleurs, si vous voulez savoir de quoi il retourne : http://www.eurogamer.net/articles/2014-03-04-south...
Personnellement, je trouve que cela fait beaucoup de bruit pour 2 minutes de gameplay sur 15 heures de jeu.
On se retrouve à parler de ça au lieu des qualités du jeu.
On ne peut pas vendre d'un côté 55 millions de copies d'un jeu d'assassinat sans la moindre censure, laisser passer des propos antisémites, homophobes, et toutes sortes d'horreurs (je n'ai pas d'exemple car je n'ai pas encore acheté le jeu, mais je suis certain qu'il en regorge ^^), et décider d'un seul coup de censurer une scène où on enfonce un faux bout de métal dans le faux postérieur d'un faux personnage en papier crépon. À quelle logique cela correspond-il ? Si PEGI a donné son feu vert, c'est pas François Hollande ni l'Union Européenne qui a décidé de censurer quoi que ce soit, ou alors on nous cache vraiment des choses ! Le silence d'Ubisoft a ce sujet est assez gênant d'ailleurs.
Qui est responsable ?
Pas le PEGI, ça on en est sûr.
Pas l'Allemagne, vu que tu nous dit qu'ils ont leur propre version.
Alors qui ? Qui trouve l'antisémitisme acceptable mais pas l'avortement ?
En choisissant de censurer du contenu, on décide de créer des niveaux d'acceptabilité, alors le concept même de la série, et ce qui lui permet d'être aussi dégueulasse sans pour autant démarrer constamment des polémiques gigantesques, c'est parce qu'il n'y a aucune limite.
Oui, ce n'est peut-être que 2 minutes de gameplay, mais c'est une question de principe (et ça représente déjà le tiers de la campagne d'un CoD) ! Si ce n'est justement que 2 minutes de gameplay, pourquoi avoir pris le soin de censurer ? De supprimer le travail effectué pour le remplacer par des images fixes ? Et uniquement pour ceux qui n'ont pas un PC pour le jeu ? C'est ça le problème ! Et je trouve ça très bien qu'on en parle, et que ça continue, et même que ça prenne des proportions totalement ridicules à la manière d'un épisode de South Park. Car ils l'ont cherché.
Et si c'est une démarche marketing, c'est non seulement malhonnête, mais irrespectueux vis-à-vis des joueurs.
Je ne les blâme pas du tout pour le doublage, ils ont récupéré le développement sur la fin, tout était déjà établi et budgeté, et puis le doublage original est de toute façon excellent (doit-on rappeler qu'il est en écrasante majorité effectué par les auteurs de la série, difficile de séparer les personnages de leurs voix et de leurs textes), par contre la censure, non. Pas avec tous les jeux de massacre sérieux qui caracolent au top des ventes sans jamais avoir connu la censure. Hors de France, le deux poids, deux mesures.
Je n'ai pas envie de rentrer dans le raisonnement du "ma culture c'est la meilleur et les autres qui censurent sont stupides" ni de "la liberté d'expression est absolue" parce que je n'y crois pas. C'est juste un constat.
Cela provient parfois des gouvernements, parfois des éditeurs, des artistes ou des fabricants eux même.
Je ne sais pas si cela à changé mais Sony et Nintendo refusaient d'éditer aux US les titres AO et cela a forcé plusieurs éditeurs à revoir leurs copies (par exemple Rockstar sur Manhunt 2). Et je peux comprendre que bien que respectueux des artistes, ils n'aient pas envie de se retrouver sous le feux des projecteurs pour défendre une scène dans laquelle un gamin de 8 ans se prend un énorme god dans le cul (et le fait que ce soit un DA n'y change rien) contre son gré. (l'avortement n'est absolument pas censuré au passage)
C'est aux artistes et aux citoyens de se battre s'ils veulent faire évoluer les mœurs mais il ne faut pas se faire d'illusion, aucun pays, aucune société, n'autorise une liberté d'expression totale.