Loin de moi l'idée de venir empiéter sur les plates-bandes de l'ami Guts, qui s'était brillamment chargé de la review complète de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain, mais voilà, il fallait tout de même que j'y aille de mon petit topo après avoir commencé l'aventure. Après nos vidéos de la version PC, nous ne pouvions pas vous vous priver de quelques extraits supplémentaires tirés cette fois de la mouture PS4 du dernier jeu de Kojima pour Konami. En plus de ces séquences issues des toutes premières missions en Afghanistan et de la première visite de la Mother Base, vous aurez droit en bonus à quelques mots sur la dernière acquisition du fan - mesuré - que je suis : le guide collector concocté par Piggyback à l'occasion de la sortie du jeu.
Pedal to the Metal
Ce que l'on retiendra avant tout de Phantom Pain, c'est qu'il est rigoureusement différent des épisodes précédents en termes de structure. Open world en apparence (j'y reviendrai), ce nouveau volet délaisse en effet les longues séquences narratives qui ont fait la gloire de la franchise pour se concentrer sur l'essence même du jeu vidéo : le gameplay. Après une séquence d'introduction très dirigiste (et un peu décevante à mon sens) dans laquelle on joue finalement très peu et où même l'habitué ne comprend pas grand chose à ce qui se passe, nous voilà lâchés dans une vaste zone avec pour objectif de retrouver Kazuhira Miller. Assez rapidement cependant, on réalise qu'en lieu et place de monde ouvert sans frontières, on se trouve plutôt dans un espace balisé dans lequel on se déplacera comme bon nous semble. Ainsi, chaque mission principale vous maintiendra dans un périmètre limité (mais vaste donc) dont vous ne pourrez pas sortir, sous peine d'échec de la mission. Alors bien sûr, la liberté de mouvements reste grande, immense même par rapport aux épisodes précédents, avec de nombreuses possibilités d'approche et de contournement, mais la logique est différente de celle des autres titres open world. On se retrouve cependant face au jeu d'infiltration qui offre plus de liberté que n'importe quel autre jeu du genre, et on prend un réel plaisir à planifier son approche et à se glisser au nez et à la barbe de ses adversaires, même dès le début de l'aventure.
Autrefois plus bavard qu'un mauvais élève en position de couverture derrière le radiateur du fond, Metal Gear éparpille ses séquences cinématiques pour les réserver aux moments les plus importants de l'histoire, mais cela ne veut pas pour autant dire que la narration y est absente. Si les interminables discussions via le codec sont (heureusement) de l'histoire ancienne, les nombreuses cassettes que l'on peut écouter à loisir dans le menu - ou en jouant à la manière des enregistrements d'un BioShock - regorgent d'anecdotes et de détails sur le background excessivement riche de la série. Une bonne façon de mettre les néophytes à la page, tout en faisant plaisir aux fans en mal d'informations. Difficile de ne pas regretter par contre le tout nouveau mutisme du Big Boss, qui se contente trop souvent d'écouter Miller ou Ocelot dans leurs longues diatribes. Une forme de narration qui demandera donc un minimum d'effort au joueur, ce dont les fans ne sont clairement pas coutumiers. Reste que même si les mauvaises langues diront qu'on en oublierait parfois presque qu'il s'agit d'un Metal Gear, les séquences comme la fuite avec Miller (ou même le prologue en lui-même) sont là pour nous rappeler que tout l'ADN de la série n'a pas été sacrifié. Un jeu qui privilégie sans doute plus le fond que la forme, sans pour autant totalement renier ses origines, mais je crains tout de même que l'utilisation de l'open world ne souffre du manque d'expérience du studio dans ce domaine. Certaines missions semblent en effet tomber dans la facilité, avec des objectifs (voire des lieux) identiques (et donc redondants) ; ceci étant dit, c'est bien le seul bémol que je peux me permettre de soulever à ce stade de ma partie.
En tant que dernier jeu de la saga chapeauté par Kojima et ses équipes, The Phantom Pain fait véritablement figure de chant du cygne. Parce que je suis amateur de beaux objets, tout particulièrement quand il s'agit de livres, je n'ai pas été insensible au guide collector Piggyback qui accompagne la sortie du jeu. Alors que celui consacré à Assassin's Creed Unity (bien que très bien illustré) m'avait semblé superflu pour le joueur ne désirant pas absolument atteindre les 100% de synchronisation, il y avait dans celui dédié à MGS V comme un parfum d'ouvrage de collection qui ne me laissait pas indifférent. Avec sa couverture rigide du plus bel effet, on pourrait même le prendre pour un artbook dans l'esprit du splendide livre dédié à BioShock Infinite - sur lequel j'avais craqué à l'époque. La dernière partie du guide consacre d'ailleurs une bonne place aux artworks, sans oublier de proposer un résumé détaillé de tous les évènements relatifs à la série et de tous les personnages. Le passage consacré à l'histoire de MGS V sera bien évidemment à conserver pour plus tard, à moins de vouloir vous gâcher la surprise avant de terminer le jeu. En tout, 92 pages sont consacrées à ces suppléments, ce à quoi s'ajoutent une petite lithographie en papier cartonné de Yoji Shinkawa (à encadrer) et une affiche recto-verso grand format des trois cartes du jeu (Afghanistan, Afrique et Mother Base) indiquant tous les emplacements des items à ramasser.
Pour le reste, comme d'habitude avec l'éditeur, le guide est parfaitement maitrisé et d'une grande richesse. Après une préface rédigée par Kojima lui-même (en japonais et français), l'ouvrage commence par revenir sur les principes du jeu avant de s'attaquer à toute la progression de la campagne principale et le déroulement des missions secondaires. Ici, il n'est cependant pas question de vous donner le cheminement exact à suivre, puisque les approches peuvent changer radicalement en fonction de l'heure ou des conditions météorologiques. Chaque mission fait l'objet d'un rapide briefing détaillant tous les objectifs (y compris les secondaires, qui ne se dévoilent qu'en cours de mission lorsqu'on les découvre soi-même), ce à quoi s'ajoutent diverses notes qui visent à vous conseiller au mieux (en vous indiquant les meilleures positions ou itinéraires par exemple). Des cartes des zones traversées et des captures d'écran illustrent également ces pages pour vous apporter un soutien supplémentaire. Vient ensuite un chapitre entier de 40 pages sur la Mother Base bardé de tableaux divers (développement de la base, personnalisation des armes, fonctions des équipes, spécialités et talents, etc.). Inutile de dire que cette partie s'annonce indispensable pour celui qui voudra faire évoluer sa base au maximum. Enfin, une section s'attache à détailler toutes les mécaniques du jeu, des règles de détection aux véhicules, en passant par les boss et le système de score, pour ne citer que quelques exemples. Vous y trouverez aussi de nombreux tableaux ou listes, dont celle des fameuses cassettes (information ou musique).
Un extrait du guide juste ici.
Tous les commentaires (21)
En tous cas je joue a fond sur PC et je trouve le jeu sur PS4 assez moche , surtout au loin , mais bon ça reste assez propre et c'est le principal !
Quel plaisir ce jeu en tous cas , une vraie claque , surtout quand on est fan...
[langues] j'imagine.
Le plaisir de jeu est exactement le même vu que c'est le même jeu et c'est ce qui compte comme tu l'a dit.
@ Soda
Collector aussi pour moi demain !!!
Je vais le faire sur PS4 je n'arrive pas à faire un MGS sur Xbox, rendons à Cesar ce qui appartiens à Cesar. :P
Il est sorti sur MSX2 et NES avant la PS1 mais je n'ai que 28 ans pour moi c'est sur la PS1 que je l'ai connu. Et c'est toujours Playstation qui a su garder cette licence et la rendre populaire,donc j'ai pensé aux épisodes PS1 PS2 et PS3 (que j'ai pourtant adoré malgré les avis partagés)
Je le trouve plutôt beau dans l'ensemble, même si parfois certains plans au loin sont assez dégueux (je pense au passage ou il faut libérer notre premier otage).
Uniquement pour le second run of course.