Après un mois de mai des plus tumultueux, le rythme des sorties se calme petit à petit en cette veille d'été. Le soleil et les chaleurs estivales n'ayant pas cru bon venir compenser cette absence de bons titres, c'est à Lollipop Chainsaw que revient la lourde tâche de vous redonner quelques couleurs. Gamersyde a pu s'essayer au début des aventures de la jeune Juliet Starling et vous a donc concocté une belle tripotée de vidéos de la version Xbox 360 du jeu. Pour les dévorer avec l'appétit féroce d'un vacancier en manque de vitamine D, et lire nos impressions sur le nouveau bébé de Suda51, vous connaissez le chemin.
Note : Vidéos capturées à partir d'une version commerciale.
Avec un personnage comme Suda51 aux commandes de Lollipop Chainsaw, on pouvait difficilement s'attendre à autre chose qu'un déferlement de séquences What the Fuck toutes plus folles les unes que les autres. Dès le générique d'introduction, le ton est donné, le nouveau titre du géniteur de No More Heroes et Shadows of the Damned ne se prend absolument pas au sérieux. Personnages hauts en couleurs, bande son mêlant rock californien et pop music kitchissime, habillage BD particulièrement soigné (jusqu'au moindre écran de chargement), bienvenue dans le nouveau monde déjanté du créateur japonais. Les doublages sont évidemment à l'image du défilé improbable de personnages, allant du rockeur punk d'outre tombe à la voix nasillarde, à l'ado gothique amateur de Pez, en passant par le sensei génial qu'on imagine un brin obsédé par sa jeune disciple. Il n'est bien sûr point question d'avoir peur ici, les zombies servant plutôt de farce, dans tous les sens du terme. Un enrobage assez irrésistible donc, mais qu'en est-il du gameplay ?
Qu'on se le dise, ce Lollipop Chainsaw est construit dans un esprit très old school, avec un level design assez basique, et surtout très linéaire. Il ne faut donc pas s'attendre à pouvoir jouir d'une liberté débridée, on a ici affaire à un bon vieux beat them up à l'ancienne, avec une grande importance de l'aspect scoring. Juliet Starling est cependant pourvue d'un équipement assez singulier, puisqu'en plus de l'indispensable tronçonneuse nécessaire à tout bon dépeçage de morts vivants, elle n'oublie pas d'utiliser ses fidèles pompons de cheerleader. Les différentes combinaisons possibles s'étoffent avec le temps, mais elles restent toujours très accessibles pour le commun des mortels. Juliet dispose également d'une esquive, bien utile quand le flot de zombies se fait un peu trop collant. En récoltant suffisamment d'étoiles (obtenues en tuant ses ennemis), elle devient invincible et beaucoup plus puissante. Enfin, la possibilité de locker un adversaire pour le garder dans son champ de vision pourra s'avérer assez pratique tant la caméra libre ne rend pas toujours les choses bien lisibles.
Globalement, il s'agit donc toujours de nettoyer les zones traversées avant d'être autorisé à poursuivre sa route. Parfois, le temps joue contre Juliet, lorsqu'elle doit par exemple secourir ses camarades de lycée avant que ceux-ci ne soient dévorés vivants, mais aussi dans certaines épreuves plus spéciales - comme par exemple la protection du gâteau d'anniversaire de la jeune tueuse de zombies. Une fois de plus, toute la démesure de Suda51 s'exprime alors, quand un lycéen reconnaissant promet à Juliet de se masturber en pensant à elle la prochaine fois, ou bien encore quand elle se voit obligée de marquer des paniers à deux ou trois points avec des têtes de jeunes sportifs fraîchement zombifiés (on vous laisse d'ailleurs découvrir la fameuse partie de basket dans la vidéo postée ci-après). Les boss ne sont pas en reste comme vous pouvez vous en douter, mais on ne vous en dévoilera pas plus d'un pour vous laisser le plaisir de la surprise. Des boutiques sont disséminées tout au long des "niveaux", celles-ci regorgeant de bonus de soutien (combos, santé, sucettes de vie, etc.) et de costumes/musiques à débloquer.
Si le cel shading de Lollipop Chainsaw n'a rien de bien impressionnant, la faute sans doute à des décors souvent étriqués et assez vides, le soin apporté à la modélisation des personnages (particulièrement lors des cinématiques) le rend plutôt attachant. L'habillage très "comics" des menus et écrans de chargement se retrouve également dans le filtre appliqué à l'image, pour un rendu visuel au final assez réussi dans son genre. Attention cependant, ce parti pris graphique ne sera pas forcément du goût de tout le monde. Le framerate, en dépit de très légères (et rares) baisses, ne joue pas de mauvais tours, mais les problèmes liés à la caméra dont nous parlions plus haut peuvent rendre certains passages assez confus. La gestion de l'esquive peut donc s'avérer un peu problématique parfois, tout particulièrement lorsque Juliet se retrouve encerclée par un nombre assez conséquent de zombies. Heureusement, ces quelques désagréments ne nuisent finalement pas suffisamment à la jouabilité pour vous tenir éloigné de Lollipop Chainsaw, si son univers ne vous rebute pas cela va sans dire.
Tous les commentaires (20)
Pour l'avoir fini, c'est tout à fait ça ! Pour ma part je ne regrette absolument pas de l'avoir pris, même si c'est pas très long, j'ai vraiment passé un très bon moment, et la carotte des costumes suffira à me faire revenir dessus :pervers: :D
Suda 51 et Grasshopper Manufactures : deux noms bien connus des amateurs de jeux vidéos barrés et différents, dont la dernière dinguerie en date, Shadows of the Damned, avait légèrement laissé les joueurs sur leurs faims, la faute à une durée de vie trop légère et une replay value quasi inexistante. Lollipop Chainsaw, nouvel effort du studio à la sauterelle, aura t-il appris des erreurs de son prédecesseur pour nous proposer une expérience plus aboutie ?
Juliet, je t'aime !
Juliet est une jeune fille qui a tout pour être heureuse : une famille qu'elle adore, un chouette lycée, un petit ami beau gosse, le privilège d'être une pom pom girl et une superbe tronçonneuse. Oui, car Juliet est de plus - mais c'est un secret - une chasseuse de zombies, ainsi que toute sa famille, de la petite soeur folle du volant au père biker, en passant par la grande soeur sniper. Mais en ce jour fatidique de son dix-huitième anniversaire, son existence va être bouleversée par une invasion de zombies qui la forcera à tomber le masque et qui fera littéralement perdre la tête à Nick, son cher soupirant décapité à l'insu de son plein gré.
Scénario déjanté, personnages siphonnés, dialogues décalés : les fans de Grasshopper ne seront pas dépaysés devant l'ambiance de Lollipop Chainsaw, dont l'histoire aux rebondissements scientifiquement éculés et aux punchlines bien senties rythment un beat them all au premier abord assez classique. Coup de tronçonneuse haut, coup de tronçonneurse bas, esquive, et combos aux pompons pour étourdir l'ennemi ; Juliet se laisse facilement prendre en main (mmmh...) et ne demandera qu'un léger temps d'adaptation pour gérer un timing parfois assez particulier dans des enchaînements au feeling très No More Heroes. Une jauge de "furie" se remplissant progressivement pour chaque zombie tué permettra également à la blondinette de trancher du mort-vivant avec encore plus d'efficacité (classique), ainsi qu'une "roulette - Nick" aux coups surpuissants, disponible une fois trouvés les tickets adéquats pour la déclencher (oui, c'est déjà moins classique). Un autre point surprenant étant la vitesse et la réactivité des zombies, bien loin des sacs de sable d'OneChanbara, qui peuvent vite déborder le joueur en début d'aventure. Néanmoins, le niveau de difficulté générale étant assez peu élevé, - il est conseillé aux joueurs avides de challenge d'opter directement pour le niveau difficile - découper du zombie tout en jouant avec eux à saute-mouton devrait vite devenir une seconde nature et un amusement de tous les instants.
Prends ta pelle et ta chainsaw
Si les phases de beat them all sont donc fort réussies, elles ne représentent pourtant qu'une partie des aventures de Juliet, tant Grasshopper s'est ingénié à varier au maximum les phases de jeu durant les niveaux, évitant ainsi une lassitude propre au genre. Mini jeux en pagaille, QTE débiles, sauvetage d'étudiants, combats de boss originaux et tous différents à appréhender, le rythme d'enfer ne retombe jamais du début à la fin, propulsant Lollipop Chainsaw au rang des beat them all les plus variés et cintrés du genre. Dévoiler ne serait-ce qu'un mini-jeu serait criminel, la surprise étant pour beaucoup dans la rigolade provoquée par la découverte des délires des développeurs !
L'emballage du jeu, à l'avenant, participe évidemment beaucoup à l'ambiance de folie douce voire furieuse dégagée par le soft ; si visuellement Lollipop est techniquement dans la moyenne, il en va tout autrement pour sa direction artistique épatante, colorée comme un vieux comics des années cinquante, aux designs improbables et aux menus et cinématiques illustrés de manière délicieusement rétro. Le subtil filtre appliqué à l'image ainsi que les effets "coeur-rose bonbon" des attaques de Juliet finiront de convaincre les rétines des plus rétifs aux fifties ! Citons enfin l'ambiance sonore génialissime, composée de reprises de vieux rocks mélangés à des morceaux plus énervés, et un doublage également très réussi avec une Tara Strong déchaînée dans le rôle de Juliet. Du très beau travail ! Alors, Lollipop, déchaînement ultime ?
No more niveaux
Malheureusement non, un défaut majeur venant ternir ce superbe bilan : Lollipop Chainsaw se boucle en effet en bien moins de dix heures. Sept heures sans se presser, c'est clairement très, très court, et même si on ne s'ennuie pas un seul instant, on ne peut s'empêcher de se sentir frustré quand le générique de fin se met à défiler. Heureusement, la boutique du jeu permettant de dépenser les précieux deniers accumulés à trucider du zombie est fort bien remplie, bourrée de costumes, power-up, combos, illustrations et musiques à débloquer. Un mode défi avec scores à battre et classement online à la clé prolongera également le plaisir de s'amuser avec Juliet, mais un ou deux niveaux supplémentaires n'auraient vraiment pas été de refus tant l'envie de continuer à jouer dans le sympathique petit monde de Lollipop est forte, même après la fin des crédits trop vite arrivés.
Verdict :
Défoulant, drôle, rafraîchissant mais hélas bien trop court : le dernier né de Grasshopper est à la fois un beat them all à la variété bienvenue et à l'ambiance imparable mais aussi un jeu dont la brièveté pourra laisser un goût amer aux joueurs n'ayant pas l'habitude d'essorer leurs titres de fond en comble. Malgré tout, le sentiment de ne s'être jamais ennuyé et la direction artistique peaufinée peuvent faire passer la pilule d'une durée de vie très peu élevée, tant le jeu de Suda 51 se met en quatre pour se montrer varié et hilarant, tout en offrant un plaisir de jeu plus que satisfaisant. La belle Juliet vous fera passer un très agréable moment, mais comme souvent dans ces cas-là, celui-ci n'en paraîtra que trop court aux plus gourmands ! Sucré, goûteux, se dévorant sans s'arrêter, mais trop vite terminé : Lollipop Chainsaw, c'est un peu la sucrerie ultime du beat them all vidéoludique...
Aure> T'as vu qu'ils nous préparent un jeu XBA aussi? Black Knight Sword. Le trio gagnant: Suda51, Grasshopper et Yamaoka au son.
les attaques ont l'air super laborieuses, genre dans la vidéo Gameplay #1 quand elle doit sauver le type, c'est fou comment on brasse de l'air :/
après c'est clair que c'est pas commun comme jeu
Le manque de précision des combats est justement un point négatif qui revient dans certains tests il me semble. Comme quoi. :p
rien à faire, je doit manquer d'humour :D
on dira un jeux d'y a 10 ans !!
on dira un jeux d'y a 10 ans !!
@Barlos: bah tu sais la diversité toussa toussa hein :p ne m'enlève pas les quelques perles qui sortent^^" parce que si on doit condamner les jeux que l'on aime pas, je crois que je ferais des millions de malheureux ;)
PS: la référence de Onêchanbara me parle bien ;)