Deux ans en accès anticipé plus tard, RENNSPORT est prêt à sortir sur consoles et PC et nous allons partager avec vous quelques impressions sur ce qu'il propose dans sa version 1.0. C'est la mouture PlayStation 5 Pro que nous avons pu approcher pendant quelques heures, et si nous ne pouvons pas considérer les quelques lignes qui suivent comme une review en bonne et due forme, cela vous devrait tout de même vous permettre de savoir à quoi vous en tenir.
Pour un jeu vendu 59.99€, il est en effet difficile de lui pardonner un contenu aussi maigre, aussi bien en termes de nombre de voitures disponibles (dix-neuf seulement, réparties en plusieurs catégories) que de tracés (treize, ou quatorze si vous achetez l'édition Deluxe à 79.99€, qui inclut la Nordschleife en bonus - ainsi que deux futurs packs de DLC et 1100 crédits - crédits que l'on ne peut obtenir qu'avec de l"argent réel via la boutique). Inutile de dire que nous trouvons le choix de proposer l'un des tracés les plus cultes du genre dans la version la plus onéreuse du jeu uniquement très mesquin de la part de Nacon, mais quand on sait que chaque livrée vous en coûtera 5€ (le prix d'un pack de base de 500 crédits, sachant qu'une livrée n'en demande réellement que 400), on vous mentirait en vous disant que nous sommes très surpris. Clairement, la politique tarifaire autour du jeu conserve les stigmates de ce que le projet était censé être à l'origine, à savoir un free-to-play où chaque joueur pourrait investir à la carte en fonction de ses envies de pistes et de véhicules. Après deux ans d'accès anticipé, le format a certes changé, mais les ambitions demeurent assez similaires, avec un jeu Premium qui semble se refuser à l'être totalement. Si l'on pourra très facilement occulter l'espace de la boutique consacré aux livrées, savoir que de nouveaux modèles de voitures (et on l'imagine aussi des circuits) seront proposés plus tard moyennant un investissement supplémentaire est déjà plus difficile à accepter quand on a payé le jeu 59.99€. D'autant que, pour les joueurs solo, le contenu en termes de modes de jeu n'est pas non plus à la hauteur. Ainsi, vous aurez simplement le choix de lancer une session rapide, que vous pourrez paramétrer à votre convenance (nombre de manches, sélection du mode - qualifications, entraînement, course -, pilotes et voitures, conditions de piste, etc.), de tenter un contre-la-montre, ou de débuter un championnat (ils sont au nombre de trois, un seul étant débloqué au départ). C'est très peu... Comme si cela ne suffisait pas, il nous faut aussi évoquer les problèmes liés à l'intelligence artificielle, incapable de faire certaines courses sans partir à la faute et sans générer de grands carambolages (cela peut même arriver en ligne droite). D'un côté, certains diront que cela ajoute un certain dynamisme aux courses, ainsi qu'une dimension très spectaculaire, mais les accidents systématiques rendent surtout l'expérience peu crédible au final. Quand il devient plus facile d'attendre que ses adversaires aient un accident pour les doubler plutôt que d'essayer de le faire dans les règles de l'art, on a de quoi se poser des questions.
RENNSPORT est donc à priori plus pensé pour le multijoueur, et à en croire ceux qui ont eu l'occasion de participer à suffisamment de courses en ligne pour le juger, c'est en effet là que se trouve l'intérêt essentiel du titre. On nous donne le choix entre lancer une partie rapide (avec, en ce moment du moins, un choix limité à deux tracés, Hockenheimring et Spa, en attendant que Jeddah Corniche Circuit se débloque) ou de participer à des compétitions (officielles ou non, même si seules les premières sont accessibles à l'heure où nous écrivons ces quelques lignes). Des épreuves sont proposées tous les jours et y participer permet de faire évoluer son score RENNSPORT ainsi que son score de prudence. Il est possible d'affronter des joueurs sur sa propre plateforme ou d'activer le crossplay pour se mesurer aux autres joueurs, ce qui est plutôt sympathique. Du classique donc, et on doute encore une fois que le faible nombre de véhicules et de tracés inclus d'office suffise à tenir la communauté en haleine très longtemps. On regrette également que l'aspect sonore n'ait pas fait l'objet de plus de soin, avec un rendu des moteurs que l'on qualifiera juste de moyen. On apprécie certes que les sonorités changent en fonction de la vue choisie, mais ils conservent quelque chose de très artificiel par rapport à d'autres jeux du genre, ou même à des titres plus arcades, comme The Crew Motorfest que nous avons relancé récemment. Moins grave pour les férus d'expériences réalistes, la vue externe est gérée de bien étrange manière et donne l'impression que la voiture est montée sur un axe. Il s'agit sans doute d'une impression liée à la gestion de la caméra, mais le résultat s'avère assez perturbant, comme en attestent nos quelques extraits dans la vidéo ci-dessous. Pour ne rien arranger, le manque de sensations de vitesse est flagrant dans cette vue, sachant que le jeu pourrait également mieux faire sur ce point dans les autres. En résumé, RENNSPORT ne parvient pas à convaincre à cause d'un contenu trop léger par rapport au prix d'entrée demandé et à un manque de finition sur certains plans, comme l'IA en mode solo (qui devrait cependant être rapidement améliorée). La conduite n'étant pas aussi intéressante que celle d'un Assetto Corsa Competizione (vendu actuellement 39.99€ sur PS5 et Xbox - voire 9.99€ sur les consoles de Microsoft sans le pack 2024, - ou disponible sans surcoût dans le PlayStation Plus Extra), il va falloir quelques efforts supplémentaires à Teyon pour rendre leur titre plus attractif. Cela nous semble possible, à condition que Project Motor Racing ne place pas la barre trop haut en fin de mois, mais pour un jeu ayant passé deux ans en accès anticipé, avoir quelques bases solides ne nous semble pas suffisant pour prétendre obtenir la confiance des joueurs dès sa sortie.
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Commentaire du 12/11/2025 à 13:54:42
Commentaire du 12/11/2025 à 14:09:18 En réponse à Altanyx