La Switch de Nintendo va être à l'honneur aujourd'hui et le sera tout autant dans les jours à venir, puisque de nombreux titres (récents ou non) vont faire l'objet d'une couverture Gamersyde. On commence avec le vénérable Flashback dans sa version 25ème anniversaire, père du jeu vidéo actuel avec d'autres titres cultes comme Another World (qui arrivera aussi bientôt sur la console de Nintendo après un petit retard). On vous laisse (re) découvrir le premier niveau dans sa globalité et le tout début du second, puis on vous retrouve dans les commentaires pour une discussion enflammée pleine d'une bienveillante nostalgie.
Un an après la sortie d'Another World, Paul Cuisset nous offre un autre univers de science-fiction dont le pitch n'est pas sans rappeler le Total Recall de 1990 avec Arnold Schwarzenegger - lui-même adapté du roman de Philip K. Dick. Le jeu reprend la technique du rotoscoping pour les animations, mais soigne sa mise en scène au point d'ajouter de brèves séquences cinématiques pour chaque interaction du personnage avec le monde qui l'entoure. Pensé au départ pour la Megadrive de SEGA, Flashback sort tout d'abord sur l'Amiga de Comodore, et c'est par l'intermédiaire d'un copain du frangin qui avait ramené sa machine chez nous que j'ai pu faire la connaissance de Conrad B. Hart (aucun rapport avec Jonathan et Jennifer). C'est précisément à ce moment que j'ai commencé à regretter d'avoir opté pour le pourtant excellent Atari 520 STE (désolé Boso), une bien belle machine malheureusement privée de nombreuses exclusivités Amiga (les jeux de la Team 17 notamment, mais aussi The Secret of Monkey Island 2, qui n'était disponible que sur les gros PC de l'époque - écran VGA 256 couleurs, résolution incroyable de 300x200, carte son Sound Blaster, Roland MT-32, Adlib ou Sound Master II. Pour avoir fait le mauvais choix, il m'aura fallu attendre de décrocher mon bac deux ans plus tard pour investir mes économies dans ma première console, la Super Nintendo, et acheter le jeu (édité par Sony) sur ce support.
Mais l'attente en valait la peine. L'aventure n'avait pas pris une ride en deux ans, et toute sa dimension cinématographique restait encore très avant-gardiste en 1994, alors même que la Saturn de SEGA et la Playstation de Sony n'allaient pas tarder à pointer le bout de leur CD-Rom. La question était toutefois de savoir ce qu'il resterait de cette maestria 26 ans plus tard sur une console comme la Switch. Après un remake raté sur la génération précédente (qui incluait d'ailleurs l'épisode original), Flashback est de retour et il demeure tout à fait fréquentable. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, sa jouabilité n'a pas spécialement souffert du poids des années, et si sa construction labyrinthique implique des allers-retours qui pourront être pénibles pour certains en 2018, force est de reconnaître qu'il s'agit encore d'un reproche que l'on peut adresser à bon nombre de productions contemporaines. Dans les années 90, on a tous crié au génie face à ce second chapitre pendant lequel Conrad devait enchaîner les petits boulots afin de gagner assez d'argent pour participer au jeu du Running Man de la Death Tower. Un sentiment que l'on avait retrouvé quelques années plus tard quand il avait fallu faire travailler Ryo aux docks tous les jours dans Shenmue. Aujourd'hui, tout cela peut sembler quelque peu désuet, mais dans le même temps, est-ce qu'il ne s'agit pas là d'un artifice habituel des mondes ouverts pour allonger leur durée de vie et leur insuffler un bref élan narratif supplémentaire ? Visionnaire on vous le disait.
Au bout du compte, ce sont sans doute surtout les vieux nostalgiques qui se laisseront plus facilement tenter par cette réédition de Flashback, qui permet heureusement d'y jouer sans les affreux filtres graphiques ajoutés pour lisser le rendu de l'image - et l'affubler d'un flou disgracieux au passage. Il est même possible de troquer la bande son remastérisée (très réussie au demeurant de mon point de vue) pour les bruitages et les musiques de la version originale. Que l'on pratique le jeu de Paul Cuisset en mode portable ou en docké, le confort est optimal, mais le contraire eut été étonnant pour un titre en 2D. Le plus gros reproche que l'on peut formuler à l'égard ce Flashback est sans doute son prix, excessif pour une pépite de 26 ans d'âge, même si la version collector que nous avons reçue de l'éditeur est assez réussie dans son genre. Elle contient en effet une doc à l'ancienne (en anglais uniquement par contre, un comble...), un boîtier supplémentaire qui prend la forme d'une vieille cartouche (dont l'emplacement pour la carte du jeu ne la bloque pas aussi bien que dans une boîte standard), la BO du jeu en version numérique téléchargeable et une mini plaque collector en métal. Rien d'extraordinaire en soi, mais l'ensemble est suffisamment soigné pour que l'on apprécie le geste. L'ami davton, grand fan du jeu devant l'éternel, n'a d'ailleurs pas résisté et se l'est acheté de son côté pour replonger en enfance et satisfaire ses envies boulimiques de nostalgie.
Tous les commentaires (11)
20 balles c'est cadeau pour pourvoir retrouver l'ami Conrad du fond de ma baignoire ou ailleurs... : )
Mais être amoureux du jeu de base ne doit rien enlever à votre objectivité de juger un prix. A 16€, sur la Switch, en pote de chambrée sur l'Estore, y'a Hollow Knight, un jeu de 2017.
20€ un jeu qui date de la Snes, ils sont sérieux?!
Ensuite il y a le rapport entretenu avec le jeu, c'est pour moi une madeleine de Proust. Lancer flashback c'est me rappeler un morceau de ma jeunesse et d'excellents souvenirs qui y sont liés.
Enfin lorsque l'on parle de flashback on parle aussi de sa place dans l'histoire, il a marqué le jeu vidéo comme jamais hollow knight, aussi chouette soit il, ne pourra le faire.
Ce sont ces raisons qui me font dire que 20€ (120 frs quand je pense au prix où j'ai acheté la cartouche à l'époque... heureusement je l'ai toujours) ce n'est vraiment pas une somme folle et surtout pas de l'arnaque ! Bien entendu je comprends parfaitement tout le monde ne partagera pas, heureusement Driftwood est avec moi !
Entre mettre 20 € pour un jeu indé créé de toute pièce et un jeu qui a été rentabilisé sans doute plusieurs fois et qui n'a dû avoir qu'un simple travail de portage, donc un temps sans rapport commun avec celui pour créer un jeu, pour moi il n'y a pas photo. Ce genre de portage, ça devrait coûter 7-8 € pas plus. Et même comme ça ils doivent sans doute se faire un sacré bénéfice. Parce que bon, ça doit pas coûter si cher que ça de faire un portage.
Après on peut toujours discuter du type qui met des millions sur une vente aux enchères, mais dans ce cas on est très loin du marché économique du commun des mortels...
Entre mettre 20 € pour un jeu indé créé de toute pièce et un jeu qui a été rentabilisé sans doute plusieurs fois et qui n'a dû avoir qu'un simple travail de portage, donc un temps sans rapport commun avec celui pour créer un jeu, pour moi il n'y a pas photo. Ce genre de portage, ça devrait coûter 7-8 € pas plus. Et même comme ça ils doivent sans doute se faire un sacré bénéfice. Parce que bon, ça doit pas coûter si cher que ça de faire un portage.
Après on peut toujours discuter du type qui met des millions sur une vente aux enchères, mais dans ce cas on est très loin du marché économique du commun des mortels...
Le seul truc objectif c'est que son appréciation d'un prix est totalement subjective.