Les 10 premières minutes : Darksiders

• Driftwood
• Lundi 4 janvier 2010 | 19:00
• 57 Commentaires

10 Premières minutes Xbox 360 PS3

Après une courte trêve, la farandole des sorties peut enfin reprendre en ce début janvier et c'est THQ qui ouvre le bal avec Darksiders. Pour l'occasion nous vous proposons un article qui se veut un peu plus complet que l'habituel article accompagnant les 10 premières minutes. Voici donc un aperçu détaillé des quatre premières heures de jeu, avec, à la manière d'un test, des extraits vidéos illustrant les différents paragraphes. Un grand merci à Bertha, sans qui nous n'aurions pas été en mesure de vous proposer tout ceci à temps pour la sortie du jeu. Si le temps nous a manqué pour vous fournir un véritable test, vous devriez malgré tout pouvoir vous faire une bonne idée du contenu du jeu avec ce qui suit. Au passage, nous en profitons pour vous souhaiter à toutes et à tous une excellente année 2010.

Un peu à la manière de Dead Space en son temps, Darksiders n'hésite pas à s'inspirer d'un beau panel de titres triés sur le volet pour proposer un jeu qui n'en garde pas moins une identité propre. Une pincée de God of War, un zeste de Zelda et de Soul Reaver, le tout saupoudré d'un peu de Prince of Persia et de Dark Sector, voilà la sauce à laquelle vous allez être mangés dans le dernier jeu de THQ. Une formule qui pourrait sembler indigeste au premier abord, mais heureusement, la mayonnaise prend vite. Explications.

L'univers de Darksiders met en scène trois grands Royaumes : le Royaume des Enfers, celui des Cieux et enfin, le Royaume des Hommes, plus jeune. Le Conseil Ardent dont le rôle est de maintenir l'ordre entre les deux Royaumes les plus puissants impose une trêve entre les Cieux et les Enfers, le temps que les Hommes soient prêts pour le combat ultime qui décidera du sort des trois Royaumes. Le joueur joue le rôle de Guerre, l'un des 4 cavaliers de l'Apocalypse au service du Conseil. Après avoir été convoqué pour la Bataille Finale pour purger la Terre et faire entrer les deux autres Royaumes dans une nouvelle ère, Guerre est victime d'une trahison qui cause la fin de la race humaine et plonge le monde dans la déperdition la plus totale.

Comme vous le savez sans doute déjà si vous avez suivi un tant soit peu l'actualité du jeu, Joe Madureira (dessinateur américain connu pour son travail sur Uncanny X-Men et Battle Chasers) est responsable de toute la patte artistique de Darksiders. Si l'on peut ne pas être sensible à cette touche très comics, impossible de nier l'excellent travail accompli ici. Qu'il s'agisse des différents protagonistes ou des environnements traversés, la cohérence et la crédibilité de l'ensemble forcent le respect. L'ambiance post-apocalyptique est admirablement bien retranscrite, grâce notamment aux décors qui savent à la fois se montrer variés et diablement immersifs.

Là où, par contre, Darksiders fait un peu grise mine, c'est dans son bilan technique pur, qui reste en dessous des autres ténors du genre. Il faudra donc faire avec un tearing fréquent, de légères baisses de framerate, des textures parfois bien simplistes, quelques bugs divers et un aliasing plus ou moins prononcé selon les lieux. Et pourtant, on oublie bien vite ces quelques désagréments pour apprécier à sa juste valeur l'ensemble du rendu, qui réserve aussi de belles surprises. Je vous laisse seuls juges avec cette vidéo dévoilant quelques uns des environnements du début de l'aventure.

Quand on est paré d'une lame aussi longue qu'impressionnante, il faut savoir la manier habilement si l'on veut être efficace tout en se faisant plaisir au passage. Heureusement, il est possible de se faire la main très rapidement sur le bestiaire auquel Guerre va devoir faire face. Les combats empruntent donc allègrement à God of War et autres Devil May Cry, avec des combos que l'on peut se procurer moyennant finance, ici, des âmes récoltées au fur et à mesure de nos massacres. Il est bien sûr possible de parer les coups de ses adversaires (du moins en partie) ou de les éviter par une habile manœuvre d'esquive. De façon très classique désormais, un bouton de la manette apparait sur l'ennemi pour vous indiquer que ce dernier est prêt à recevoir sa nouvelle (et dernière) coupe, l'occasion de mises à mort violentes comme on les aime. Et bien sûr, qui dit beat 'em up dit immanquablement boss de fin de "niveau" nécessitant une technique particulière et un peu plus d'endurance que les autres adversaires.

Mais réduire Darksiders à un "simple" beat 'em up serait une grave erreur. Si, en apparence, Guerre n'a pas la silhouette d'un prince, pour que se percent les mystères entourant son histoire, il devra faire preuve d'une surprenante agilité. On se retrouve alors dans un pur jeu de plateforme, découvrant au fur et à mesure de l'aventure de nouvelles possibilités qui permettront au héros de progresser et d'atteindre des zones jusqu'alors inaccessibles.

Comme tout bon jeu d'aventure mâtiné d'acrobaties spectaculaires qui se respecte, vous serez aussi amenés à résoudre un certain nombre d'énigmes assez classiques dans leur forme (déclenchement de divers mécanismes, utilisation de bombes collantes pour se frayer un chemin etc) mais qui vous permettront de faire une pause bienvenue entre deux ou trois affrontements bien virils. La lame boomerang vous sera par exemple d'un grand secours lors de ces séquences et vous rappellera certainement un peu vos aventures passées sur Hyrule (voire même dans l'univers gothique de Dark Sector).

Autre référence, et non des moindres pour les fans de Sega, Darksiders sait également prendre des airs de Panzer Dragon lors de séquences qui transforment le jeu en shoot 'em up "sur rail". Guerre chevauche alors une monture ailée et tente de survivre aux assauts ennemis en visant juste et en évitant les tirs adverses. Rien de forcément incroyable au soi mais, une fois encore, le changement de gameplay est plutôt agréable au final et permet de varier un peu les plaisirs.

Parlons enfin de la mise en scène, qui, elle aussi, sait tirer son épingle du jeu. Comme je le laissais sous-entendre plus haut, les personnages ne manquent pas de charisme, et, si le déroulement de l'histoire se veut à priori assez classique, les séquences cinématiques se laissent découvrir avec le même plaisir à chaque fois, rappelant même parfois les longs dialogues shakespeariens de la série Soul Reaver. Saluons d'ailleurs une fois de plus la très bonne performance de Mark-Luke-Hamill (dans le rôle du Guetteur), même si, côté casting, personne ne démérite dans la version originale de toute façon, loin de là. Un mot sur la version française qui oscille entre le bon et le moins bon, avec des personnages parfois bien campés, parfois dignes représentants du meilleur du pire des Chevaliers du Zodiaque des années Dorothée. À choisir, préférez donc la version originale, si les sous-titres en anglais ne vous rebutent pas, l'option sous-titres français étant impossible une fois la console configurée dans la langue de nos amis Grands Bretons.

Vous l'aurez compris, même si sur le plan technique, tout n'est pas complètement irréprochable, à peine quelques minutes de jeu suffisent à convaincre du potentiel ludique de Darksiders. Avec de nombreux coffres ou objets à découvrir pour qui souhaitera améliorer les capacités de Guerre, l'arrivée après quelques heures de Ruine, le fidèle destrier du héros et les nombreuses zones à explorer, le jeu semble promettre une bonne variété sans pour autant oublier de proposer une durée de vie plus qu'honnête. Difficile bien sûr d'être catégorique sur ce dernier point, mais après seulement quatre heures de jeu, on a vraiment l'impression de n'avoir découvert que les prémices d'une aventure qui ne demande qu'à être embrassée par les amoureux du genre.

Une bonne surprise donc, que ce Darksiders, qui, même s'il aura su se faire attendre (la première annonce du jeu datant tout de même de juillet 2007), n'aura pas à rougir face à des concurrents de taille cette année. Je vous laisse donc, pour finir, avec les indispensables 10 premières minutes de l'aventure. De quoi vous mettre encore un peu plus dans l'ambiance toute particulière de ce titre avant de vous décider une fois pour toute.

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