Le marathon des sorties de cette première grosse semaine de septembre touche à sa fin, et quoi de plus normal que de terminer en apothéose avec Astro Bot. Comme on ne lésine jamais sur les efforts sur Gamersyde, on vous laisse un programme de choix avec notre review écrite, la version vidéo qui a droit à son texte propre, et bien sûr nos extraits de gameplay non commentés.
Depuis Rescue Mission sur le PlayStation VR1, Astro est un peu devenu la discrète mascotte de la marque, d’où sa présence dans Astro’s Playroom sur toutes les PS5 vendues sur le marché. Pensée pour mettre en avant toutes les fonctionnalités de la DualSense, cette expérience ludique d’environ trois à six heures avait permis au petit robot des développeurs de la Team Asobi de prendre un peu de galon en s’ouvrant à un plus large public. Si les amateurs de réalité virtuelle s’attendaient plutôt à le voir faire son retour sur le PS VR2, il n’en est rien, et c'est donc sous la forme d’un bon vieux jeu de plateforme “plat” qu’il se prépare à investir nos consoles dès demain. Pour la plupart, c’est certainement une bonne nouvelle, mais on peut aussi voir dans ce choix le constat d’échec de Sony concernant la VR. Un match quasiment perdu d’avance quand on repense la manière dont avait été géré le premier casque, et la stratégie autour du second. On ne va toutefois pas se plaindre de voir Astro Bot débarquer sous cette forme plus classique. À vrai dire, même si l'on aurait adoré avoir droit à une adaptation PS VR2 de Rescue Mission, nos habitudes de jeu ont tellement la dent dure que l’on ne regrette pas de ne pas avoir à nous encombrer le visage pour y jouer. Là où Astro’s Playroom nous racontait l’histoire de PlayStation à travers différents niveaux qui permettaient de bâtir un véritable musée autour de la marque, Astro Bot scénarise un peu plus son aventure. Ne vous attendez pas à une intrigue complexe ponctuée de scènes cinématiques et bardée de dialogues, tout reste ici très simple à ce niveau. Alors que le craquant Astro et ses amis arpentent l’espace infini à bord de leur vaisseau spatial (une PlayStation 5, parce que, pourquoi pas...), un vilain alien plus vert qu'un supporter de foot français pendant les J.O les attaque et vole plusieurs composants importants de la machine, qui finit par s'écraser sur une planète aussi inconnue que désertique. Bien décidé à ne pas en rester là, Astro va désormais devoir arpenter la galaxie PlayStation pour récupérer toutes les pièces manquantes et réparer leur vaisseau.
Chaque système comprend quatre planètes principales à explorer, qui permettront de sauver les camarades bots d’Astro pour en récupérer suffisamment afin de se débloquer le chemin vers le boss du coin. Une fois ce dernier battu, une nouvelle planète sera alors révélée, avec pour thème celui du personnage PlayStation iconique rencontré à l’issue de cet affrontement dantesque. Bien sûr, le voyage ne sera pas uniquement esthétique ou mélodique (on a toujours droit au thème principal du jeu concerné, le tout revisité à la sauce Astro) puisque ces niveaux spéciaux s'appuieront aussi sur une mécanique de gameplay propre à ces personnages cultes, tous issus de l’univers PlayStation donc. Pour éviter de vous gâcher la surprise, on ne vous en dira pas plus, mais sachez que la découverte de ces séquences fait indéniablement partie de l’un des nombreux plaisirs du jeu. Sur les planètes plus “classiques”, on libérera également régulièrement des bots déguisés en personnages célèbres, ces derniers ne se limitant toutefois plus aux seules exclusivités Sony. Ainsi, sans en dire trop, on croisera des héros de chez Capcom, Konami, Activision, etc. En plus de cela, chaque planète comportera plusieurs morceaux de puzzle, qui serviront à débloquer différents modules dans la base d’Astro et de ses amis : Labo Gatcha, personnalisation de la DualSense ou du héros lui-même, on récupère régulièrement du contenu et cela fait clairement office de carotte pour le joueur. En investissant les pièces récoltées en cours de jeu dans le labo Gatcha, on peut acheter des personnages/figurines pour habiller la planète qui nous sert de QG, chaque série de jeu ayant droit à son petit espace dédié autour de la PlayStation 5 qui sert de vaisseau à tous les petits robots. Chose amusante, si vous frappez l’un d’entre eux, une animation spéciale très rigolote se déclenche systématiquement, comme un clin d'œil appuyé au joueur qui connaît par cœur tous ces personnages.
Les différents systèmes réservent cependant encore d’autres surprises, car en les explorant un peu, il est possible de débloquer de nouveaux niveaux, généralement assez courts, qui ajoutent encore des bots à récolter et des défis à relever. Certaines de ces séquences, liées aux boutons de façade de la manette (Triangle, Rond, Carré et Croix), proposent un challenge nettement plus relevé, mais ne sont en rien obligatoires quand on ne vise pas le 100% (difficile de refuser d'essayer de jouer les complétistes du dimanche cependant). En l’absence de checkpoint, ces planètes bonus sont bien plus petites en taille, mais on apprécie le défi que certaines représentent. Notez également qu’une fois que l'on a terminé une planète principale, une icône en forme de tourbillon peut parfois apparaître sur le "récapitulatif statistique" (nombre de bots et de morceaux de puzzle récupérés) qui nous est montré quand on la survole. Cela indique qu’il reste une chose importante à découvrir, particulièrement bien cachée, mais que la récompense sera forcément à la hauteur des efforts entrepris, avec de nouveaux niveaux à débloquer (dans des univers et des ambiances bien distincts). Pour revenir aux niveaux qu’il faut obligatoirement terminer pour progresser dans l'aventure, au-delà du renouvellement constant des environnements traversés, Astro Bot réussit à surprendre sans arrêt grâce aux gadgets mis à la disposition du joueur. Uniques à chaque planète (pour la très grande majorité du moins), ils s’adaptent au level design et aux idées nouvelles qui sont insufflées régulièrement dans le gameplay pour le renouveler et éviter que la moindre routine s’installe. Alors oui, on sauve des bots et on récupère des pièces de puzzle sur chaque planète, tout en combattant des ennemis (qui ne s’appréhendent toutefois pas tous de la même manière), mais le jeu parvient brillamment à ajouter ce petit truc en plus qui donne à la fois le sourire et l'envie de rester sur sa console.
Techniquement, Astro Bot s’en sort évidemment très bien, mais celles et ceux qui en attendaient un niveau équivalent aux très grosses productions Sony seront forcément un peu déçus. Par certaines textures un peu plus grossières, par les petites traces d’aliasing visibles çà et là, ou les (très rares et courts) ralentissements qui peuvent parfois survenir. Le rendu de la lumière est aussi parfois un peu plat à notre goût, et les décors pas toujours aussi clinquants qu’on aurait pu le croire. À côté de cela, les personnages sont parfaitement modélisés et texturés, et cerise sur le gâteau, les animateurs ont réellement fait des merveilles pour faire bouger tout ce petit monde. Certaines surfaces (métalliques notamment, mais pas que) sont particulièrement bien rendues, et surtout, les nombreux effets physiques qui parsèment le jeu sont un vrai régal pour les yeux. Feuilles d’arbre tombées par terre, glands, pierres précieuses, pommes, boulons, brins d’herbe, neige et liquides réagissent aux moindre mouvements d’Astro et l’effet wow est bien au rendez-vous. Le moteur physique est même parfois sollicité pour servir le gameplay et c’est un vrai plaisir d’en tirer parti quand cela arrive. Les réacteurs de notre personnage brisent certaines surfaces, l’eau éteint le feu (oui c'est logique mais quand même), ou fait apparaître des plateformes invisibles quand elle est colorée, etc. Si le visuel est clairement moins tape-à-l'œil que dans d’autres productions maison, il est parfaitement raccord avec l’univers d’Astro, et surtout, la DA est vraiment à croquer. De même, la bande originale est vraiment excellente, avec des styles variés généralement tournés vers la bonne humeur et le dynamisme, même s’il y a bien quelques exceptions. Le genre de mélodies qui donnent le sourire et qui parviennent même à transcender l'expérience un peu plus.
Et puis bien sûr, il y a l’implémentation exemplaire de la DualSense, dont les fonctionnalités prennent vraiment tout leur sens ici. Cela n’a évidemment rien de très surprenant quand on connaît Astro’s Playroom, mais le périphérique de Sony est tellement sous-exploité que l’on se réjouit de le voir littéralement ajouter une nouvelle dimension, voire même un nouveau sens, au gameplay. Le toucher permet en effet de ressentir la présence de certains mécanismes pour trouver la dalle qu’il faut repousser pour le débloquer par exemple. Les sensations ressenties lors des contacts entre Astro et les différentes surfaces ne sont jamais véritablement les mêmes, avec un éventail de nuances assez impressionnant quand on y pense. On ne doute pas que tout le monde n’y sera pas aussi sensible, mais on voit vraiment que les jeux de plateformes fantaisistes sont le moyen parfait d’expression pour mettre en place une telle palette de vibrations, qui sont autant de saveurs à déguster pour les mains du joueur si vous nous permettez de pousser un peu loin la métaphore. Le gyroscope est aussi mis à contribution, dans des séquences parfois courtes, mais ô combien satisfaisantes. Une chasse aux fantômes dans un château, un jet de liquide coloré pour faire apparaître des plateformes, le pilotage à dos de DualSense, on s’en souvient forcément une fois la console éteinte. Comme sur une certaine portable de Nintendo, on nous demande même de souffler sur le haut-parleur de la manette pour activer des mobiles. Ce dernier est également à l’œuvre pour diffuser une partie des bruitages du jeu en complément du son sortant des enceintes du téléviseur (ou de l’ampli). Classique aujourd'hui, mais néanmoins efficace, surtout quand c'est bien fait.
Tous les commentaires (10)
J’ai tellement adoré l’opus offert avec la ps5, et que dire des sensations avec la dualsense…monstrueux !
Je me demandais quel jeu j'allais me prendre en cette fin d'année entre BMW et Star wars mais ce sera probablement Astro Bot !
https://www.gamekyo.com/group_article58136.html
Que ce soit Rescue Mission ou Playroom, Astro est un bonbon dans le monde du jeu vidéo.
ps: Bravo pour la couverture des sorties et le boulot abattu.
Merci pour le test (les jeux de mots sont incroyables!).