Beyond Good & Evil - 20th Anniversary Edition est désormais disponible, mais pour la troisième fois, Gamersyde est au rendez-vous pour vous donner un avis par écrit et vous permettre de découvrir le jeu au travers d'une vidéo maison haute qualité. Il est donc temps pour vous de laisser libre cours à la nostalgie pour partager vos souvenirs dans les commentaires.
Avant toute autre chose, il nous semble intéressant de faire deux petits détours dans le passé. Le premier, à l'époque reculée où BlimBlim ne prenait la plume qu'en de rares occasions pour donner son avis sur un jeu, mais était particulièrement présent sur le site. Second arrêt sur image, en 2011, quand, fraîchement débarqué dans l'équipe depuis à peine quatre ans, je tentais une mise en parallèle de deux opinions issues de deux générations de machines différentes. Treize ans plus tard, BlimBlim a hélas totalement disparu des écrans radar, tout comme Beyond Good & Evil 2 d'ailleurs, mais le premier épisode est toujours bien vivace et il s'apprête même à investir deux nouvelles générations de consoles : la précédente et l'actuelle.
BG&E est un jeu atypique, aussi bien dans son approche graphique que dans son gameplay très varié. Certains en ont fait l'ambassadeur de la "French Touch" et il n'ont peut être pas tout faux. Graphiquement, même si le jeu n'exploite en rien les spécificités de la Xbox, il n'en reste pas moins magnifique. Les couleurs aux tons pastels ajoutés aux character et level designs vraiment originaux donnent un résultat franchement convaincant. Tout parait très maîtrisé et il y a peu d'incohérences graphiques dans cet univers pourtant assez complexe. Au niveau sonore, même constat, même si c'est bien plus discret. Entre les musiques et les excellentes voix françaises, c'est un régal pour les oreilles. Rien de vraiment extraordinaires pour les effets sonores, mais cela reste parfaitement satisfaisant. Le gameplay en lui même se veut très accessible. Les combats sont simples, tout comme les énigmes. Il y a très peu de moments où l'on se sent perdu ou bloqué, les aides sont nombreuses. Les phases de gameplay se veulent les plus variées possibles et sont toutes très bien réalisées. Que ce soit les combats, les phases d'hovercraft, de plateforme ou d'exploration, tout est donc très naturel et se contrôle instinctivement. Le seul vrai reproche que je peux faire à ce BG&E est bien sur sa durée de vie très limitée puisque le jeu se fini en une dizaine d'heures. C'est en effet bien peu pour un jeu de ce type, mais à 30 euros il serait dommage de s'en priver. 10 heures de bonheur ! Pour conclure : Achetez le ! A ce prix c'est une affaire et il faut encourager la création à la française si vous ne voulez pas que dans quelques années tous les jeux soient tous coulés dans le même moule !
Amusant de relire ces quelques lignes rédigées de la main de BlimBlim après toutes ces années. On se prend à sourire en lisant que la durée de vie de 10 heures est pointée comme un regret quand on sait que de nos jours, rares sont les jeux qui peuvent se targuer d'offrir plus. Difficile aussi de ne pas réagir au conseil donné en fin d'article, conseil qui n'aura malheureusement pas été suivi par suffisamment de monde pour permettre à Ancel de nous offrir une suite digne de ce nom à ce petit monument du jeu vidéo des années 2000. Mais que reste-il donc à BG&E après toutes ces années ? L'avis de BlimBlim reste t-il toujours d'actualité, ou bien est-il à mettre en perspective après 7 ans d'évolutions en game design ? Eh bien figurez vous que, finalement, peu de choses ont changé depuis 2003/2004. Offrant aujourd'hui une définition en 1080p et un framerate sans faille à 60 images par seconde, BG&E reste un magnifique travail doté d'un design et d'une touche artistique indéniable. Bien sûr, les modèles de personnages manquent un peu de polygones à notre époque, de même que les environnements les plus ouverts. Mais très honnêtement, difficile de ne pas (re) tomber sous le charme dès les premières secondes de jeu. Les musiques, superbement orchestrées, donnent toute son identité au jeu grâce à un style varié et original. Le doublage n'est pas en reste, parfait en français, grâce notamment à Emma de Caunes, mais aussi à l'excellent Martial Le Minoux (Pey'j) et son légendaire "De dioux". Et même si certains bruitages ont pris un petit coup de vieux (on pense par exemple aux bruits de pas), cela n'entache en rien le plaisir de jeu et l'immersion. Dommage par contre de voir que des chargements (certes courts mais qui auraient pu l'être encore plus) séparent encore les différentes zones traversées, même au sein d'un seul et même endroit. Il est vrai qu'avec l'avènement des jeux ouverts, on avait quelque peu perdu l'habitude de ce genre de désagréments, surtout que ces zones sont souvent très petites. Autre habitude qu'il va falloir reprendre, la sauvegarde manuelle grâce aux ordinateurs disséminés un peu partout. Cela peut sembler idiot, mais à une époque où les sauvegardes automatiques sont reines, cela surprendrait presque de devoir y penser. Attention donc à ne pas éteindre la console n'importe quand, sous peine de devoir recommencer une séquence plus ou moins longue la fois suivante. La caméra, déjà capricieuse à l'époque dans certaines situations (notamment lorsque le décor est plus étriqué, ou pendant certains combats ou phases d'infiltration), n'a pas non plus été rendue plus malléable. Ceci étant dit, reconnaissons tout de même qu'il serait bien dommage de s'arrêter à de si légers détails puisque le jeu reste très jouable, même en le comparant aux standards actuels.
Alors que l'on n'avait pas revu BGE depuis l'ère Xbox 360/PS3, le voilà qui repointe le bout de son nez sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S, Nintendo Switch et PC. De quoi ravir les fans autant que les agacer, la disparition du remake HD de 2011 des stores en ligne ne laissant à celles et ceux qui ne le connaissaient pas encore qu'une seule option pour découvrir ce grand classique. Business is business comme on dit, et pour justifier cette ressortie à l'occasion des vingt de la série (on en reparlera quand on aura pu jouer à la suite) Jade et Pey'j, Ubisoft nous propose un boost en résolution jusqu'en 4K, sans perdre évidemment le gain du 60 fps obtenu sur 360/PS3. N'ayant eu le temps de tester le jeu que sur PlayStation 5, nous ne pouvons vous donner le détail des différentes résolutions, mais comme le communiqué de presse indiquait "jusqu'à 4K et 60 fps", on peut raisonnablement penser que le mode Performance assure une fluidité sans faille au détriment de la qualité d'affichage, là où le mode Résolution favorise cette dernière. Dans les faits, les différences visuelles ne semblent pas sauter aux yeux quand on passe de l'un à l'autre, ce qui donne l'impression que les deux modes ne sont finalement pas si différents graphiquement parlant. En termes de framerate, nous avons noté de légères saccades dans le mode Résolution mais elles ne sont survenues que très brièvement, lors d'une cinématique ou en passant en vue subjective pour viser un boss. À vous de voir donc, le mode qui vous satisfait le mieux. Les développeurs d'Ubisoft auraient peut-être pu pousser le framerate jusqu'à 120 fps en mode Performance, mais ce n'est à priori pas le cas à en croire le review guide. Pas que le jeu en ait spécialement besoin ceci dit, la fluidité du 60 fps suffisant largement à rendre la prise en main agréable. Au rang des améliorations techniques de cette édition anniversaire, citons aussi les textures plus détaillées sur les gros plans et les améliorations apportées aux éclairages, aux ombres et aux reflets. On a certes toujours affaire à un titre sorti en 2003, mais sa direction artistique lui permet de s'en sortir avec les honneurs sur les écrans 4K actuels, et au final, le plaisir de replonger dans le monde d'Hillys est bel et bien au rendez-vous.
D'une manière générale d'ailleurs, nous trouvons que Beyond Good & Evil ne souffre pas trop des rhumatismes habituels des jeux 3D de son époque. Il conserve bien sûr les défauts qu'on lui connaît déjà depuis vingt-et-un ans, sa caméra parfois mal placée notamment, mais on s'en accommode finalement très rapidement. Le découpage en zones séparées par de courts écrans de chargement n'est évidemment plus trop d'actualité aujourd'hui, mais Ubisoft a eu la bonne idée d'inclure des sauvegardes automatiques régulières pour éviter de trop frustrer les joueurs de 2024. Il est cependant toujours possible d'enregistrer sa progression manuellement sur les terminaux prévus à cet effet. Côté son, le jeu propose le choix entre la version française intégrale et la version anglaise sous-titrée dans notre langue, mais si vous préférez y jouer en allemand, espagnol, espagnol ou même néerlandais, c'est possible. Quinze morceaux de la bande originale ont été réenregistrés par un orchestre live sous la supervision de Christophe Héral (le compositeur original) et le résultat est à la hauteur. En revanche, l'excellente qualité audio de la B.O dénote un peu quand on la compare à certains bruitages d'origine, un détail mais à souligner. Une galerie d'artworks avec des notes racontant la genèse du projet et le développement du jeu a également été ajoutée dans le menu principal, ainsi que quelques vidéos. Avec le mode Speedrun, la nouvelle chasse au trésor incluse dans l'aventure (qui donne accès à cinq cinématiques inédites censées faire le lien avec BGE2) et les nouveaux succès/trophées (plus de vingt), ce sont là les seules vraies nouveautés en termes de contenu pur. Certains trouveront cela un peu chiche, mais il y a tout de même eu un effort de ce côté par rapport à d'autres projets similaires. On n'aurait toutefois pas été contre quelques interviews (d'époque et plus récentes) des différents acteurs du projet pour satisfaire notre insatiable curiosité. Pour résumer, bien qu'il ne s'agisse pas du remake que mériterait ce petit monument qu'est Beyond Good & Evil, nous devons avouer avoir pris un immense plaisir à retrouver le jeu chapeauté par Michel Ancel et Ubisoft Montpellier. En attendant de savoir si nous pourrons un jour enfin découvrir sa suite, il s'agit ici de la version la plus complète et la plus "aboutie" techniquement du jeu de 2004. Une maigre consolation mais qui suffira sans doute à convaincre au moins une partie des fans.
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Tous les commentaires (6)
Commentaire du 25/06/2024 à 21:09:49
Commentaire du 26/06/2024 à 00:54:51Bon jeu et en espérant que si les ventes suivent, il y à une réelle promesse que ça aide le développement d'une suite.
Commentaire du 26/06/2024 à 13:03:13
Commentaire du 26/06/2024 à 15:36:33A l'époque, c'était mon plus grand coup de coeur sur gamecube, qui à mon grand regret, n'avait pas cartonné en terme de vente.
Le remettre au goût du jour, et si cela peut permettre de nouveaux joueurs de découvrir cette pépite, j'en serais vraiment content. Juste dommage qu'ils n'ont pas vraiment amélioré le visuel et la technique.
Vraiment hâte qu'il sorte en version physique, d'ailleurs les précommandes commenceront le 12 juillet 2024, sur le site Limited Run Games (pour qui cela intéresse)...Me le faut, un ''must have'' !
Maintenant concernant l'avenir de BGE 2, reste plus qu'à croiser les doigts pour qu'il sorte un jour, et qu'il soit dans la lignée du premier, c'est à dire un joyau à l'état brut !
C'est une de mes plus grosse attente, malheureusement développement parsemé de véritables embûches. Première apparition en teaser en 2008 et la suite nous la connaissons. Sniff que le temps passe si vite...
Commentaire du 27/06/2024 à 11:26:47Je doute qu'un remaster efface le poids des années, néanmoins je pense que c'est le genre de jeu qui vieilli plutôt correctement. Bref, ça semble être une bonne occaz pour ceux qui n'ont jamais fait le jeu. Surtout qu'il y a de l'ajout de contenu en lien avec BGE2.
Est-ce que Ubi prend la température ? Vu les galères de dev pour la suite depuis tant d'années, j'imagine que l'option euthanasie est sur la table. Surtout après Skull & Bones qui s'est méchamment vautré après tant d'années de dev lui aussi.
Commentaire du 27/06/2024 à 21:30:24 En réponse à GTBSi quelque chose vient impacter les ventes des deux gros jeux d'Ubisoft, l'éditeur ne pourra pas reprendre une capacité de prendre des risques et de bloquer de l'argent/une équipe sur un projet aux succès si hasardeux.