Exclusivité mal aimée du lancement de la PS4 en 2013, Knack revient dans un nouvel épisode sobrement intitulé Knack 2. Un retour qui peut sembler surprenant tant on se souvient de l'accueil frigorifique d'une partie de la presse à l'égard du premier volet. Si, de notre côté, nous avions été beaucoup plus cléments que nos confrères vis à vis du jeu, nous voyions tout de même d'un œil circonspect l'arrivée de cette suite, qui ne donnait pas l'impression de se remettre en question énormément. 13 heures plus tard, nous sommes enfin en mesure de vous dire si nos craintes étaient fondées ou non.
Note : Toutes les vidéos proviennent de la version PS4 Pro.
Parmi les nombreuses critiques essuyées par le premier volet à sa sortie figurait la réalisation d'ensemble du titre, indigne du support “next gen”. En dehors d'une gestion assez poussée des particules composant Knack, il est vrai que l'exclusivité concoctée par SCE Japan Studio ne brillait pas par ses graphismes. Angles de caméra prédéfinis un peu anachroniques, éclairages et couleurs bien ternes, direction artistique discutable, Knack cumulait les défauts de présentation comme un demandeur d'embauche qui aurait opté pour le short et les tongs lors de son premier entretien. Pour cette suite, sans aller jusqu'à parler de révolution visuelle, les efforts consentis pour redorer le blason de la franchise sont appréciables. Le jeu dirigé par Mark Cerny ne remportera certes aucun prix pour sa plastique, mais le rendu global est nettement plus soigné, avec un affichage particulièrement propre sur PS4 Pro (d'autant plus si vous optez pour le mode résolution) et des textures plus travaillées dans l'ensemble. De fait, les cinématiques sont autrement plus agréables à regarder, celles-ci profitant des diverses améliorations au point de leur permettre de se rapprocher d'un film d'animation (toutes proportions gardées). L'implémentation du HDR, bienvenue sur le papier, déçoit cependant, la faute au voile gris qu'il ajoute à l'image. Pousser la luminosité au maximum dans les options du jeu s'avère assez efficace pour contourner en partie le désagrément, mais on regrette que l'apport d'une telle technologie ne soit pas un peu plus percutant. Ce qui ressort de nos observations, c'est que le HDR adoucit l'image de bien belle manière, mais se voit quelque peu bridé par la direction artistique au niveau de l'étendue de la gamme de couleurs possibles. En effet, bien que plus coloré que son prédécesseur en activant l'option, Knack 2 conserve le plus souvent une approche un peu terne de la colorimétrie. Ainsi, le vert des arbres ne ressort pas suffisamment à notre goût, tout comme la couleur rouge pour donner un autre exemple. Dans certains environnements cependant, on note des efforts de ce côté, confirmant si cela était vraiment nécessaire qu'il s'agit bel et bien d'un choix artistique.
Pour revenir plus en détail sur la direction artistique, il ne faudra pas vous attendre au moindre remaniement. Le contraire eut évidemment été étonnant, les studios reniant rarement le travail effectué sur un jeu antérieur, mais si c'est cet aspect du jeu qui vous avait rebuté dans le premier volet, inutile de vous dire que vous ne trouverez assurément pas votre compte dans cette suite. En ce qui nous concerne, nous avons fini par nous y habituer, et même à développer un certain attachement pour le personnage de Knack (mais toujours aussi peu pour celui de Lucas). Autre élément qui ne bouge pas d'un iota par rapport au précédent volet, l'utilisation d'angles de caméra fixe, qui changent régulièrement quand on évolue au sein d'une même zone. Le studio a néanmoins plus soigné les points de vue choisis, qui sont parfois un peu audacieux et participent à la mise en scène plus efficacement que dans le premier jeu. Reste que ce choix s'accompagne toujours de quelques problèmes de lisibilité, quand un adversaire se retrouve au premier plan, nous obstruant la vue sur Knack, mais également lors de certaines séquences de plateforme, où la perspective choisie peut légèrement gêner. Fort heureusement, ces petits désagréments ponctuels ne deviennent jamais véritablement problématiques, d'autant que les points de contrôle très fréquents évitent de se sentir trop frustré quand cela arrive. Pour terminer sur la réalisation du titre, il nous faut mentionner la présence de deux modes d'affichage sur PS4 Pro, en très haute résolution ou en 1080p. En choisissant de ne pas favoriser la résolution, vous pourrez jouir d'un framerate plus élevé à 60 images par seconde, même si nous ne trouvons pas son apport spécialement déterminant dans un jeu comme Knack 2. En 4K, il est également possible d'opter pour un framerate débloqué, avec des fluctuations qui ne se ressentent pas trop violemment, le jeu semblant plutôt osciller autour des 30 fps dès que la caméra est plus éloignée (ce qui est le plus souvent le cas). Il est tout de même possible de bloquer le nombre d'images par seconde à 30 pour éviter les variations, même légères. Dans cette configuration, nous n'avons quasiment pas noté de ralentissements en 13 heures de jeu, y compris lorsque les particules de Knack entrent en action. On rappelle que le premier volet ne pouvait pas en dire autant.
Mécaniquement parlant, Knack 2 reste plus ou moins fidèle à la proposition originale de son aîné, à savoir un mélange entre phases de plateforme et combat au corps à corps, mais avec une présence nettement accrue des premières. Celles-ci se veulent toutefois assez permissives, dans le sens où il est souvent possible d'user du tournoiement du personnage principal pour planer et éviter la chute. Comme dans le premier épisode, le jeu prend un malin plaisir à alterner les passages où Knack doit revenir à sa plus petite taille pour progresser le long de rebords étroits ou grimper de pierre en pierre, avec ceux où il peut conserver sa carrure maximale du moment (dépendant du nombre de reliques amassées en brisant les coffres adéquats). D'une manière générale, cette suite s'amuse avec les changements d'échelle, ce que le jeu des caméras souligne d'autant plus. Les séquences d'adresse où il faut éviter les pièges et bondir d'une plateforme mobile à l'autre sont légion, mais elles ne sont jamais difficiles ou bloquantes, facilitant ainsi une progression fluide dans les différents chapitres. On n'aurait certes pas dit non à quelques vraies énigmes, les rares puzzles ne demandant pas grand chose de plus que d'activer des interrupteurs ou de déplacer des caisses. L'exploration des niveaux au calme donne l'occasion de découvrir des morceaux de gadgets, que l'on peut ensuite activer une fois complétés (ceux-ci permettant par exemple d'étourdir les ennemis lorsque Knack brise un cristal ou d'afficher leur barre de vie), mais également des boîtes remplies de points d'expérience. Car en effet, Knack 2 se dote d'un système de progression qui prend la forme de quatre arbres de compétences, que l'on débloque une fois que l'on a acquis presque toutes les sphères dans l'un d'entre eux (la dernière, plus chère, n'étant pas nécessaire). On y débloque de nouvelles possibilités d'attaque, qui s'ajoutent aux techniques que l'on nous enseigne naturellement dans l'aventure au gré de l'avancement de l'intrigue, mais aussi une rapidité accrue pour la grande majorité des coups disponibles. Malheureusement, comme pour les gadgets, il peut être assez frustrant de n'avoir pu qu'effleurer le dernier arbre avant la fin du jeu, obligeant donc à opter pour le New Game + pour transformer Knack en véritable machine de guerre. Pour l'éviter, fouillez bien !
Le système de combat a beau être resté très proche de celui du premier volet, certaines choses ont changé depuis 2013, à commencer par les trois jauges liées aux cristaux jaunes, qui octroyaient à Knack des attaques spéciales. Il faut désormais se contenter d'une seule d'entre elles, qui n'a plus aucune vertu offensive, puisqu'elle fait maintenant office d'armure de protection. En la remplissant, Knack profite d'un système proche de celui de Master Chief, qui lui permet d'absorber des dégâts sans que cela n'affecte sa barre de vie. Une fois la jauge vidée, il ne faudra pas manquer ses esquives (toujours avec le stick droit), ni oublier de bloquer les attaques adverses en utilisant les reliques - pour former un petit bouclier circulaire. Celui-ci permet même de renvoyer les projectiles ennemis en le brandissant juste avant l'impact, une bonne façon de compenser l'absence d'armes à distance lorsque l'armée adverse en possède dans ses rangs. Pour le reste, Knack 2 a opté pour une approche assez simple du combat, avec des attaques légères (simple pression sur la touche carré ou rond) ou lourdes (pression prolongée), la possibilité d'utiliser une sorte de grappin pour attirer les ennemis vers soi, ou un boomerang pour les emprisonner quelques secondes (ou désactiver leur protection électrique). À mesure que l'on avance dans l'aventure, les possibilités offensives se diversifient, de même que les types d'adversaires rencontrés. Si certains d'entre eux vous obligeront toujours à les aborder avec des approches bien spécifiques (pour détruire leur bouclier ou leur bulle protectrice par exemple), nous avons trouvé que l'utilisation systématique de certaines attaques (l'appui long sur la touche rond pour ne pas la citer) permettait de se sortir de bien des affrontements, sans qu'il soit nécessaire d'user de toutes les possibilités d'attaque du personnage. De même l'esquive nous a semblé moins vitale pour survivre aux combats, dont la difficulté en mode normal est d'ailleurs beaucoup plus équilibrée. Si la mort peut toujours frapper très rapidement, il suffit souvent de se tenir à l'écart quelques secondes le temps de récupérer les reliques tombées sous les coups, comme on attend sagement que sa barre de vie remonte dans un FPS ou un TPS.
Cette plus grande accessibilité du titre n'est pas une mauvaise nouvelle, tant le premier opus avait subi les foudres de la presse pour ses pics de difficulté abusifs, mais ceux qui en veulent réellement pour leur argent devront se tourner vers les deux modes de difficulté supérieurs. Le mode coopération (en local uniquement hélas) est également pensé pour accueillir les plus jeunes joueurs, puisque la touche R2 permet de rejoindre instantanément son partenaire et que le jeu se charge de téléporter le retardataire quand celui-ci sort de l'écran. Toujours dans le but de rendre l'expérience moins contraignante, la récolte de cristaux augmente la jauge des deux joueurs, et il en va de même pour les compétences de Knack. Les attaques chargées du héros dédoublé sont quant à elles légèrement modifiées à deux, leur déclenchement amenant des effets supplémentaires quand les deux joueurs se font face. Mais si Sony clame haut et fort que Mark Cerny et son équipe ont totalement pensé l'aventure pour la coopération, nous n'avons pas trouvé qu'elle transcendait l'expérience solo. Là où il faut actionner seul plusieurs interrupteurs dans le mode un joueur, on gagne certes un peu de temps une fois accompagné, mais au delà de cela, on parlera plus d'un sympathique ajout que d'un passage obligé. À noter que les cinématiques agrémentées de QTE (qui reviennent d'ailleurs un peu trop régulièrement) demandent aux deux joueurs d'appuyer sur les touches qui apparaissent à l'écran, sous peine d'échouer lamentablement. Compte tenu du timing très large demandé, cela ne pose heureusement aucun problème. Les plus tatillons remarqueront cependant que la présence d'un second Knack (d'un joli bleu) n'est pas justifiée dans le scénario, et qu'il n'apparaît pas durant les cutscenes. On peut néanmoins parfois observer le héros qui arbore des particules rouges et bleues lorsque ses deux "versions" se réunissent pour ne former qu'un seul Knack juste avant une cinématique. Pas forcément indispensable à nos yeux, le mode coopératif reste une option très appréciable pour jouer en famille, même si la durée de vie du jeu pourra en être affectée légèrement, les combats s'abordant tout de même plus sereinement à deux que seul.
Knack 2 ne se contente pourtant pas d'un mode coopération et d'un New Game + (où l'on peut cette fois changer le niveau de difficulté) pour plaire aux joueurs. La campagne principale s'évertue par exemple à proposer quelques passages un peu différents sur le plan du gameplay pour amener un peu de variété à l'ensemble. De même, Knack peut toujours profiter d'altérations passagères, qui lui permettent de gagner des pouvoirs temporaires : en glace, il peut geler ses adversaires ou des mécanismes pour accéder à certaines zones ; en fer, il peut remettre le courant sur une plaque au sol reliée à une porte en se servant de ses reliques comme conducteur ; en cristal, il devient invisible une fois petit et peut donc traverser les rayons de surveillance qui balaient le complexe qu'il essaie d'infiltrer. En complément de l'histoire principale, Knack 2 n'oublie pas d'essayer d'inciter le joueur à lui tenir compagnie un peu plus longtemps. Ceux que le New Game + n'intéressera pas pourront par exemple relancer chacun des sous-chapitres du jeu via la carte du monde. En plus de pouvoir partir à la recherche des items restants à collecter (gadgets, coffres d'expérience, etc.), des objectifs de mission sont aussi proposés pour pimenter le tout (à la manière des trophées). Dans la section extra du menu, des défis chronométrés et des défis de combat attendent également les plus motivés. Dans les premiers, il s'agit d'atteindre la fin de la zone en un temps record, en passant par des anneaux (verts pour arrêter le chronomètre une seconde, jaune pour obtenir un boost) et en battant des ennemis si vous le désirez (sachant qu'un adversaire battu gèle aussi le chrono plus ou moins longtemps). Dans les arènes de combat, il faudra enchaîner les vagues de combattants le plus rapidement possible, en faisant augmenter le score (en ne se faisant pas toucher), un super cristal apparaissant dans les dernières vingt secondes. L'ajout est une excellente idée, puisque l'on peut utiliser son personnage amélioré et tous les gadgets découverts, et même comparer son niveau avec les autres joueurs (ou ses amis). On se demande donc pourquoi leur nombre est si limité (5 défis chrono et 3 arènes de combat, c'est tout).
● La vidéo solo montrant le début de l'aventure a été enregistrée en 1080p tandis que le jeu tournait dans le mode favorisant la résolution. Lors de ces captures, le jeu était locké à 30 images par seconde.
● Les deux vidéos très haute résolution montrent le personnage principal tel qu'il peut être en fin de jeu, avec des capacités qui ne sont normalement pas disponibles dans les chapitres présentés quand on les traverse la première fois. Nous en avons donc relancé certains une fois l'aventure terminée pour vous les proposer en vidéos. Le framerate avait également été bloqué à 30 fps pendant la capture.
● L'enregistrement de la vidéo "Défis" s'est fait dans le mode favorisant le framerate plutôt que la résolution. Comme pour les vidéos en mode résolution, le personnage principal profite de toutes les améliorations acquises pendant l'aventure.
● Les deux vidéos coop mettent en scène Davton et son fils de 9 ans. Pour avoir également fait tester le jeu dans cette configuration à un enfant de 6 ans et demi (en mode facile), il est tout à fait abordable pour des joueurs moins expérimentés, à condition de les accompagner.
Tous les commentaires (33)
Flou, terne, HDR fadasse, répétitif (ok ce n'est que le tuto et celui du 1er n'était déjà pas fou mais quand même), pnj digne de la 64, vide...j'ai du mal à m'emballer cette fois...
Maintenant il n'y a pas grand chose sur PS4 pour moi cette année et ton test montre que c'est une suite plutôt correcte donc bon...
Je pense honnêtement que le niveau de la démo est le plus mauvais du jeu (et le plus laid, même s'il ne faut pas vous attendre à un jeu incroyablement beau - il reste tout de même nettement plus réussi que son aîné). Knack 2 n'est pas un grand jeu, mais on n'a pas besoin de se forcer pour le terminer. Comme le premier donc en somme, mais en mieux. Pas le genre de titre pour lequel on s'emballe, avant d'y jouer ou même pendant ceci dit.
Bon si l'aventure est mieux que la 1ère c'est déjà ça alors.
On semble proche du navet apparemment
Après certains de vos confrères Knack 2 ils ont pas été tendre. Mais j'ai toujours pas le courage de lire le votre Mea Culpa.
Je parlais de ReCore sinon, les joies du téléphone portable.
Je parlais de ReCore sinon, les joies du téléphone portable.
Ori est clairement pas sur la meme planète!
Ori est clairement pas sur la meme planète!
tu parles de Ori? juste mon jeu préféré de cette gen je pense...
Ori est clairement pas sur la meme planète!
Pour Knack 2, je fais parti de ceux qui n'accrochent pas du tout à la DA. Mais en terme de gameplay ça peut être sympathique une fois dedans.
Dans certains cas, le jeu ressemble trop au premier (puzzle, plateformes) et n'apporte juste rien. C'est ultra générique.
Dans d'autres, (à savoir la baston), il part sur un trip différent du premier, en devenant un beat'em all axé sur une plus grande variété de coups, sauf que la variété des ennemis, elle, passe à la trappe.
Sans compter cette caméra fixe qui, plus encore que le premier, s'avère inadaptée à l'action (marre des sniper dont tu dois renvoyer les projectiles alors qu'ils sont en dehors de l'écran).
A la fin, j'étais juste heureux que cela s'arête tant je trouvais ça laborieux (l'écriture étant d'ailleurs assez mauvaise). J'avais platiné le premier avec plaisir, je n'en ferai pas autant pour celui-ci.
Sauf pour la Switch.
Et pour la One X.
Et pour Mario + The Lapins Crétins.
Et etc :p
D'ailleurs pour la petite histoire je suis à deux doigts d'annuler la préco de la X pour faire bonne mesure.