Comme prévu, le second épisode de Resident Evil: Revelations 2 arrive cette semaine et avec lui la critique Gamersyde de cette deuxième partie de l'aventure. N'ayant pas besoin de vous expliquer les bases du gameplay, nous avons décidé de faire court en abordant tout de suite l'intérêt de son contenu par rapport aux prémices assez sages dont l'ami guts_o vous a parlé ce weekend.
Après une introduction toute en sueur pendant laquelle des employés de Terra Save essaient de se frayer un chemin dans une forêt inhospitalière, Claire et Moira retrouvent leurs collègues dans un petit village côtier déserté bien sinistre. Le temps de s'approprier les lieux en furetant à droite à gauche à la recherche de matériel pour réparer un hélicoptère, et voilà qu'une attaque massive de monstres vient faire monter la pression d'un cran. Les survivants se voient alors obligés de tenir le siège, ce qui n'aura rien d'aisé avec ces satanés bracelets qui mesurent leur niveau de stress. En effet, on apprend rapidement que tous ceux qui ont été kidnappés lors de la réception au siège de Terra Save ont tous été infectés par un tout nouveau virus qui se déclenche véritablement une fois le sujet complètement paniqué. Une épée de Damoclès qui menace donc tous les malheureux que l'on croisera dans cette première moitié de l'épisode, Claire et Moira y compris. Reste à savoir si le choix de les rendre toutes deux jouables ne risque pas d'enlever une bonne part du suspens pour la suite.
Sans en dévoiler plus sur le déroulement de l'intrigue, sachez que la tension monte encore un peu plus dans cette première partie toujours aussi nocturne, la décrépitude des lieux anciennement habités ne faisant qu'ajouter à cette impression de solitude écrasante. Tout juste peut-on regretter le manque de surprises dans la construction narrative aussi bien que dans l'apparition des ennemis et leur type (malgré l'arrivée de quelques petits nouveaux). Cette première partie fait donc dans le classique, en n'hésitant pas à reprendre des séquences qui ont fait le succès de la série, mais dans une version petit budget, tant dans la mise en scène que dans les moyens employés pour faire peur au joueur. Autre défaut, l'impression persistante que Moira n'apporte pas grand chose à sa partenaire, son utilisation se limitant essentiellement à repérer les objets cachés qu'il faut ramasser et à ouvrir les coffres verrouillés. On peut certes utiliser sa lampe torche pour aveugler les ennemis, mais au final le passage de l'une à l'autre des héroïnes en plein combat est plus contraignant qu'autre chose.
Avec un vieux briscard comme Barry pour protéger la jeune Natalia, on aurait pu penser que le duo serait tout aussi déséquilibré que celui qui ouvre chaque épisode, mais il en est tout autrement. Si l'ami Burton est indéniablement un poids lourd de l'infiltration et de la charge animale sur l'ennemi, il pourrait difficilement s'en sortir sans l'aide précieuse de sa jeune partenaire. On connaissait déjà sa capacité à voir à travers les murs pour lui indiquer la présence de créatures belliqueuses, voilà maintenant que la petite fille est douée d'un don de double vue qui lui permet de discerner les ennemis invisibles. On passera sur le fait qu'il ne s'agit en fait que de gros insectes particulièrement lents pour n'en garder que l'atmosphère réussie qu'ils véhiculent. Après s'être annoncées en brouillant la vision du joueur (et l'écran donc), ces mouches mutantes ne pourront être abattues que grâce aux indications de Natalia. "Plus à droite, plus haut, non plus bas !" l'IA fait très bien son travail, même s'il est vrai que la vitesse de déplacement de ces adversaires très timides permet d'éviter les couacs éventuels. Reste que nous avons apprécié leur présence, inquiétante à défaut d'être réellement dangereuse.
C'est d'ailleurs l'un des points faibles de cette deuxième moitié d'épisode, bien plus facile à appréhender grâce aux nombreuses armes et plantes vertes que Barry trouvera sur son chemin. Les passages qui peuvent se faire de manière plus furtive ne posent pas de problèmes particuliers, le nombre d'ennemis restant généralement trop limité pour que les éliminer en douceur soit vraiment compliqué. Les joueurs les moins discrets ne seront de toute façon jamais sanctionnés, puisque contrairement à The Order 1886, la riposte est bien évidemment possible lorsque l'on se fait repérer. Or, contrairement aux passages avec Claire et Moira, point de surnombre pour venir faire monter le tensiomètre. Cette partie de l'épisode fonctionne néanmoins parfaitement, grâce à une ambiance assez pesante soutenue par la surveillance malveillante d'une créature que l'on devine très peu recommandable. Le fait de devoir repasser par les mêmes zones que Claire et Moira déçoit un peu, même si tout cela est logique du point de vue narratif, mais en même temps, cela crée un sentiment d'inquiétude qui naît de l'idée que l'on pourrait découvrir sur ce qu'il est advenu de Claire et Moira. L'improbable duo devra d'ailleurs lui aussi faire face à un boss très remonté que le côté très exigu des lieux ne rendra pas toujours évident à affronter.
Terminons enfin cette critique de ce deuxième épisode par un point sur la technique. Guts_o avait déjà mentionné les soucis liés au framerate qui touchaient essentiellement la version PS4 du jeu, eh bien malheureusement, le constat n'est guère plus glorieux cette fois sur PC. Comme vous le constaterez sur nos captures vidéo, le compteur d'images par seconde de Mirilis Action ne laisse aucun doute sur les problèmes d'optimisation du titre. En dépit d'un PC assez musclé (i5 4670K @ 4.0 GHz, 8 Go RAM, Windows 8.1, Nvidia Geforce GTX 970 Gigabyte OC) et d'une technique somme toute très modeste, ce second épisode se paie le luxe de souffrir de ralentissements fréquents dans les zones les plus boisées ou les plus brumeuses. Des effets qui sont pourtant loin de pousser notre carte graphique dans ses derniers retranchements. À ceci s'ajoutent également des problèmes assez incompréhensibles de pop-up - léger - du décor dans ces mêmes passages, ce qui commence tout de même à faire beaucoup. On pourra se consoler en se disant que cela n'a heureusement jamais d'impact sur la jouabilité du jeu, mais le manque de finition est évident et difficilement excusable malgré le prix raisonnable demandé pour la saison entière. On espère donc que Capcom réagira rapidement pour proposer une ou plusieurs mises à jour, sur consoles comme sur PC.
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ps: petit souci dans les plus et les moins.
J'avoue que tout ce qui est dit sur la partie technique me fait assez peur pour l'avenir de Capcom. Ça sent le recentrage sur jeux mobiles dans pas longtemps... :/