Ah, Washington, sa Maison Blanche, son Capitole, son Lincoln Memorial, son obélisque et ses millions de victimes d'un virus mortel... Après avoir remis un peu d'ordre à New York, il est temps d'aider les survivants de la capitale américaine à renouer avec la civilisation via une méthode qui a fait ses preuves : tuer encore plus de gens dans Tom Clancy's The Division 2.
Note : En complément de nos précédents extraits, nous vous avons concocté une vidéo dévoilant quelques environnements du jeu en 4K et toutes options graphiques poussées au maximum (PC). De quoi ravir les amateurs de belles images qui auront le courage (et la bande passante) pour la télécharger !
Dans la petite famille des "looter-shooter" en ligne, The Division se distingue par son contexte contemporain et réaliste, celui d'une Amérique dévastée par une attaque épidémiologique. Cette suite nous projette sans cérémonie dans Washington, six mois après les événements du premier opus. Un choix qui fera grogner certains joueurs mais se révèle finalement salvateur. Alors oui, le titre troque son identité visuelle unique pour un rendu générique. Oui, les panoramas dégagés et les larges avenues de la ville impliquent quelques sacrifices sur le rendu des extérieurs. Néanmoins, on profite en contrepartie d'une plus grande variété d'environnements et d'ambiances, d'une zone de jeu nettement plus étendue, avec beaucoup d'intérieurs très soignés. Des changements d'autant plus appréciables que pour le reste, on navigue réellement en terrain connu, à commencer par celui de la structure clairement estampillée Ubisoft.
Ainsi, dans chaque quartier, on va rejoindre une planque qui activera une série de missions, de QG ennemis à reconquérir, de technologies à collecter et quelques événements aléatoires qui se renouvellent régulièrement. De quoi gagner de précieux points d'expérience, améliorer son arsenal (armes et compétences/gadgets) et ses équipements avant de passer au quartier suivant, qui nécessite toujours un niveau supérieur. Et ainsi de suite. Une boucle de gameplay répétitive mais une répétitivité intrinsèquement liée aux jeux du genre, et qui doit donc être acceptée comme telle. Ce qui amène d'ailleurs à évoquer l'éléphant dans la pièce : Anthem, l'autre looter-shooter qui, étant disponible depuis peu, amène forcément quelques comparaisons entre ce nouveau challenger et la franchise déjà bien établie des studios Ubisoft.
D'un coté, The Division 2 réussit tout ce qu'Anthem a indubitablement raté. Le jeu d'Ubisoft se révèle d'une stabilité et d'une finition exemplaires et cela fait du bien. Le rythme de jeu s'avère d'une fluidité totale : il n'y a quasiment aucun écran de chargement (à moins d'un voyage rapide ou d'une mort), aucune transition entre extérieurs et intérieurs. On ouvre son inventaire à tout moment pour changer son équipement à la volée ou découvrir les statistiques du dernier fusil d'assaut ultra rare que l'on vient de ramasser. Le loot est d'ailleurs généreux avec une solide diversité visuelle. Il suffit de se rendre au point de départ d'une mission affichée sur la carte pour qu'elle se déclenche, de lancer un matchmaking pour trouver des alliés. Cet enchaînement naturel des activités permet de véritablement s'immerger dans le monde. Un monde d'ailleurs relativement vivant, avec différents types d'animaux que l'on peut surprendre et des patrouilles ennemies qui se baladent et entrent en conflit avec nos alliés. Car plus on aide les civils, plus on libère de camps et apporte de ressources, plus leur présence sur le terrain se fait ressentir, offrant une aide parfois salvatrice, surtout si l'on joue en solo (car oui, c'est vraiment possible, sans même devoir payer le moindre abonnement).
Les développeurs ont aussi mis la dose sur la quantité d'activités. Même si cela reste ultra convenu (tuer machin, récupérer un truc, activer un bidule, tenir une position), il y a, pour toutes les missions principales et secondaires, un réel effort pour offrir un contexte et des éléments distinctifs appréciables. Les différents systèmes du jeu s'imbriquent aussi de façon harmonieuse, ce qui s'avère particulièrement plaisant. Tout ce que vous faites, ramassez et redistribuez contribue à débloquer de nouveaux éléments : artisanat et schémas de fabrications, mods d'armes, accès à des activités… Et le loot, en tout cas durant la longue phase de montée en puissance, tombe avec une régularité satisfaisante, parfois à l'issue de combat, parfois simplement en fouillant la ville, ce qui pousse évidemment à l’exploration. On sent là le résultat de toute l'expérience accumulée sur le précédent titre, qui avait su profiter de ses nombreuses mises à jour pour s'adapter aux exigences des joueurs.
D'un autre coté, The Division 2 peine sur certains points comparé à Anthem. Même si le titre d'Ubi soigne son ambiance avec de nombreux enregistrements, "reconstructions" ou diverses cinématiques, on peine à s'investir dans la narration. L'histoire est transparente, les personnages récurrents ne sont guère attachants, les cinématiques sont maladroites et le monde trop familier pour construire une mythologie que l'on voudrait creuser. D'un autre côté, cette dimension n'est pas forcément cruciale pour tous les amateurs de looter-shooter, ce qui l'est plus, c'est le gameplay des affrontements. The Division 2 reprend sans surprise les mécaniques du précédent opus, basées sur la mise à couvert. C'est efficace, précis, avec un feeling correct sur les armes et des ennemis dont la résistance n'est cette fois pas aussi abusive que par le passé (hormis les boss). Mais c'est aussi très convenu (Watch_Dogs, Ghost Recon ou Splinter Cell rien que chez Ubi) et surtout très statique. Même si l'on se déplace régulièrement pendant les affrontements, que l'on prend à revers lorsque l'on joue en groupe, il n'est pas très avisé d'aller vraiment "chercher" les ennemis qui sont nombreux, infligent de sérieux dégâts et reçoivent des renforts d'endroits inattendus. Résultat : on attend plutôt qu'ils viennent à nous où qu'ils sortent leur tête pour les aligner à distance. Et comme on affronte des humains, ainsi que des humains ou encore des humains, voire parfois des humains (équipés de drones), cela confère une grosse uniformité aux affrontements, en dépit d'une IA assez mobile par rapport à certains autres titres.
Il faut dire que là où d'autres jeux apportent une réelle diversité d'action à travers différentes classes, spécialisations ou builds, The Division 2 se montre moins convaincant. La progression permet de débloquer des bonus passifs (espaces de stockage, petits gains d'XP, mods…) et des compétences actives familières (tourelle, drone volant, grenade roulante, bouclier, radar...) déclinées en plusieurs variantes, mais rien de bien excitant. Au point que l'on ne va pas forcément les débloquer dès que possible. Comme précédemment, vous ne pourrez équiper que deux compétences simultanément et si elles s'avèrent utiles en combat, elles n'altèrent pas pour autant le gameplay. Souvent, cela se résume à activer l'engin et le laisser faire son travail pendant que vous continuez à canarder depuis votre position. À terme, vous débloquerez 3 spécialisations permettant d'utiliser ponctuellement une arme spéciale (super sniper, arbalète ou lance grenade) mais là encore, la distinction est légère. En fait, la profondeur de The Division 2 se trouve dans l'optimisation statistique pure qui va permettre, en altérant votre équipement, vos mods, en sélectionnant des sets, de démultiplier certains types de dégâts et certaines résistances. Et s'il y a une indiscutable jubilation à voir le montant des dégâts infligés s'envoler de façon stratosphérique, cela ne compensera pas forcément la monotonie inévitable des affrontements.
Cela étant, ceux qui adhèrent à cette approche auront clairement de quoi tenir sur la durée. Outre la longue reconquête de Washington (comptez bien 40 heures, voire plus, pour atteindre la fin du jeu), le "end game" comprend des missions de haut niveau à 4, des raids à 8 et de l'ajout de contenu PvE régulier (gratuit la première année qui plus est). Les Dark Zones où les joueurs peuvent coopérer et se trahir sont évidemment de retour, mais des arènes de PvP pures font également leur apparition. Et si nous n'émettrons aucun avis sur ces éléments, faute d'avoir pu nous y essayer convenablement, leur simple présence confortera les joueurs à la recherche d'un titre capable de les occuper pendant des mois, voire des années. La promesse d'un genre censé garantir à ceux qui y investiront (temps et argent) un contenu à la mesure de ses ambitions.
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Et elle est effectivement très sympa (je m'amuse bien avec le mode photo dans ce jeu, très chouette).
J'ai pas encore lu la review cela dit. :P
Petit exemple des photos que j'ai prise :