C'est en fin d'après-midi que nous nous sommes infiltrés dans les studios parisiens de Darkworks, histoire de vérifier que l'équipe n'ait pas passé ses deux dernières années à bouffer des chips et à surfer sur xboxyde. Quatre ans après le sympathique Alone In The Dark 4, le développeur revient donc en force avec Cold Fear, un jeu de flippe tout mouillé qui a d'ors et déjà fait couler pas mal d'ancres... Pur concentré d'action qui tâche, Cold Fear a cela de particulier qu'il se déroule intégralement sur les mers, et pas de celles qui donnent envie d'enfiler son maillot de bain. Plutôt le genre houleuse à gerber et qui grouille de bestioles pas très nettes. Prêt à embarquer ?
C'est en compagnie de Nicolas Casting, level designer principal, et Guillaume Gouraud, directeur de création et co-fondateur de Darkworks, que nous avons passé en revue quelques niveaux de Cold Fear. Si les premières minutes évoquent irrémédiablement Resident Evil 4 et ses caméras embarquées au dessus de l'épaule du joueur, il suffit d'avancer un peu pour se rendre compte que le jeu de Darkworks possède son identité propre – et puisque l’on parle des caméras, précisons que contrairement au titre de Capcom, le héros de Cold Fear n’est pas obligé de rester planté comme un piquet lorsqu’il vise et peut très bien se déplacer. Sorte d'action-horreur à la "The Thing" sauce "En Pleine Tempête" (mais si, avec George Clooney en ciré jaune), Cold Fear n'est pas de ceux qui vous mettront le ravioli en ébullition. Foin d'énigmes torturées à s'en péter le pad contre un mur, c'est de l'action pur jus et pas autre chose. Les tripes (humaines ou pas) se répandent sur le sol et les murs, et l’on passe le plus clair de son temps à dézinguer de la tentacule au mètre. Au moins, les choses sont claires.
De l'action certes, mais ça ne veut pas dire que Cold Fear est un jeu idiot. Bien au contraire. On aura ainsi le loisir d'évoluer au sein d'un environnement dynamique, ce qui signifie en gros que de nombreux éléments du décor pourront devenir de précieux alliés ou se transformer en pièges mortels. Et cela va du simple baril de kérosène à la poulie qui se balance sur le pont, sans parler des nombreux couloirs inondés d’eau électrique, du genre à vous improviser une coupe de cheveux « branchée » pour la semaine. Des éléments qui peuvent donc se révéler parfois très utiles... jusqu'au moment où ils se retournent contre vous. Il m’est à cet égard impossible de ne pas évoquer le bateau lui-même, perpétuellement victime d’une houle agitée. Le navire se secoue, tangue et fend les vagues avec fracas, manquant parfois de vous jeter à la flotte lorsqu’une trombe d’eau vient s’abattre sur le pont. Il faudra donc faire gaffe et être aux aguets, surtout si vous envisagez d’ôter la vie de vos ennemis avec panache sans passer par-dessus bord.
Et les occasions de mourir seront assurément nombreuses. D’autant que les occupants du navire vous en veulent à mort d'avoir troublé leur tranquillité et n'hésiteront pas à vous coller du plomb dans le gilet de sauvetage. Ledit équipage étant principalement composé de mercenaires surentraînés, autant dire qu'il y'a de quoi se ronger les ongles. Ces derniers ne sont de plus pas les seuls à nous en vouloir puisque l'on aura la chance de croiser toute une colonie de monstres visqueux. On ne sait ni qui ils sont ni d'où ils viennent, mais on aimerait bien qu'ils y retournent. Généralement peu amicales, ces entités qu'on imagine bien vivre dans les toilettes de John Carpenter vous poursuivront sans relâche, et il vous faudra bien du courage pour en venir à bout. Allant du petit exocell aux allures de facehugger à la grosse bestiole verdâtre façon Cthulhu, le bestiaire est varié et carrément dégueulasse.
On conclura sur les graphismes, qui valent leur pesant de friture. Depuis Alone 4, on ne présente plus le talent des designers de chez Darkworks. Ce n’est pas Cold Fear qui ternira leur réputation. Les textures sont fines et travaillées, plongeant sans peine la carcasse métallique du bateau dans la rouille et les traces d’eau croupie, le tout éclairée avec bonheur par une lumière verdâtre et brumeuse. On peut dire qu'il y'a de l'ambiance, surtout que le jeu n’hésite pas à nous plonger dans le noir aussi souvent que possible. Lampe torche de rigueur. Au diapason, les animations sont étonnantes de précision, d'autant qu'il y'en a une foultitude (et puis, imaginez un peu le boulot que c'est de concevoir des animations pour un jeu qui tangue tout le temps). On lèvera également les pouces en l’air pour saluer les différents effets aquatiques à base de vertex shaders (nuées, gouttes sur la caméra, océan déchaîné), ainsi que les pincées de normal mapping qui donnent du relief au visage angélique de notre héros blond. Vous l'aurez compris, Cold Fear est un jeu qui a du cachet, une vraie belle gueule comme on les aime; et ce n’est pas courant dans le monde du multiplateforme. Y’a pas de mystère. Quand les développeurs se cassent un peu le cul à exploiter leurs hardwares, la différence se fait toujours sentir…
Efficace, frais et bien réalisé, Cold Fear s’annonce sans aucun doute sous les meilleures auspices. Non content de livrer un jeu d’action frénétique, Darkworks travaille ses ambiances et nous plonge au cœur d’une tempête horrifique des plus tentantes. C’est pas que nous sommes chauvins, mais ça donne quand même sacrément envie d'être du voyage.
Tous les commentaires (25)
des infos quant a une eventuelle demo?
Et ça sort quand ?
Je dis ça, mais le pack GC + RE4 me tente bien quand-même...
Par contre j'aimerais bien savoir si le jeu se joue integralement dans un seul bateau, c'est ca qui me fait peur en fait...
ouais enfin, en version hardcore quoi :)
Arf.....
Pour la jakette heu ...bah... pas grave.
ou bien un peu à carrier sur dreamcast(pas terrible celui-là)
edit: un peu de mal "sur" un sous marin lol, en fait c'était une base sous-marine peut-etre
je vais faire des recherches, m'enerve de plus savoir(la prochaine je chercherais avant de poster lol)
C'était dans une base sous-marine en effet. Excellente alternative à Resident Evil, en fait bien meilleur que Resident Evil je dirais même. Dommage que la série n'ait pas continué...
Euh sinon, pour revenir à Cold Fear, moi j'adore la jaquette :) (non non je suis sérieux).
A moins qu'ils s'occupent que de celles dont ils editent le jeux, ché pas j'avais lu ca quelques part...