Avant l'arrivée du quatrième épisode, Capcom ressort Dead Rising, Dead Rising 2 et Dead Rising 2: Off the Record des cartons pour donner une chance aux joueurs Xbox One et PS4 de les découvrir en 1080p/60fps. Sur PC, seul le premier sera proposé à la vente, les deux autres étant déjà disponibles depuis belle lurette. On vous laisse en compagnie de nos extraits de la version PS4, mais pensez aussi à jeter un œil à notre avis sur la qualité des portages en passant.
Il y a 10 ans de cela débarquait une licence à la violence très décalée, qui allait marquer son époque pour différentes raisons. En permettant à toute une génération de joueurs de découvrir une version tragi-comique du Zombie de Romero, en associant les fondations d'un scénario catastrophe au zeste de folie qui allait devenir la signature de la série, les développeurs de Capcom sont parvenus à allier tension et grotesque. Dead Rising avait tout d'abord marqué les esprits en arrivant sous la forme d'une démo, à une période où le public console découvrait enfin la joie des versions d'essai non payantes. Durant cet été 2006, et après la surprise qu'avait été la mise à disposition de la démo de Lost Planet en plein E3, Capcom savait décidément parler aux joueurs. Plus besoin de dépenser des sommes folles dans les magazines officiels pour s'essayer aux jeux, une simple connexion internet ouvrait les portes d'un nouveau monde, en HD s'il vous plaît. Une révolution amorcée depuis quelques mois avec la Xbox 360, seule machine à avoir accueilli ce premier épisode jusqu'à aujourd'hui. Impressionnant techniquement avec ses foules de morts vivants affichées simultanément à l'écran, le jeu produit par Keiji Inafune (Megaman) était aussi très avant-gardiste dans sa structure.
En effet, là où déjà, à l'époque, les studios de développement essayaient de ne pas s'aliéner les joueurs en leur proposant une expérience abordable, Dead Rising reposait sur l'exigence de ses mécaniques. Construit autour de l'importance du passage du temps, le jeu forçait le joueur à faire des choix et à les assumer par la suite, quitte à l'empêcher d'accéder à la suite de l'aventure principale, ou à la meilleure fin, s'il venait à manquer un rendez-vous. Tout le scénario reposant sur un principe de course à la montre, il était donc possible de manquer un pan entier de l'histoire, ou certaines rencontres avec les mémorables boss. On commençait donc Dead Rising en sachant pertinemment qu'il nous faudrait plusieurs parties avant d'en voir le véritable dénouement, et d'en comprendre enfin tous les tenants et les aboutissants. La présence d'un seul emplacement de sauvegarde était bien sûr pensé dans ce sens, et c'est sans doute ce choix restrictif qui en aura découragé plus d'un. D'autant plus que l'enregistrement de sa partie n'était possible que dans certains endroits clefs, comme les toilettes, s'ajoutant à la contrainte de temps pour venir bousculer les joueurs. Pourtant, c'est bel et bien cette façon originale d'aborder le game design qui a donné tout son sel au titre de Capcom, qui aura d'ailleurs droit à plusieurs suites, l'une d'entre elles arrivant même en décembre prochain sur Xbox One et PC.
Autre élément important du succès du jeu, les multiples possibilités qu'il offrait pour faire face aux zombies, avec ses boutiques pleines à craquer d'objets en tous genres, de costumes plus ou moins ridicules, et de livres et autres boissons, chacun octroyant un bonus particulier au héros. N'oublions pas non plus l'appareil photo, qui transformait l'aventure en véritable safari photos de l'extrême, et où chaque cliché original rapportait de précieux points d'expérience. Car oui, Dead Rising incluait également un aspect RPG qui, avec le temps, donnait à Frank plus de chances de survivre aux 72 heures qu'il devait passer dans le centre commercial de Willamette. L'évolutivité du personnage se trouvait d'ailleurs au centre de la logique de rejouabilité du titre, l'expérience acquise lors d'une partie se conservant pour la suivante, incitant le joueur à le refaire encore et encore. Un jeu d'une richesse rare, qui était pourtant loin d'être parfait, la faute à une IA très limitée chez les survivants, qui finissaient bien trop souvent dans les bras des zombies les plus affamés. Autre problème, la rigidité relative du gameplay, avec un héros très lent au départ, et un système de visée poussif qui rendait impossible le moindre déplacement. Les suites du jeu amélioreront peu à peu la formule, en l'assouplissant légèrement malgré les réticences des fans, mais sans la renouveler suffisamment pour les faire entrer dans l'histoire. Malgré cela, le second volet nous avait plutôt convaincus à sa sortie.
Que reste-t-il de tout cela aujourd'hui ? Eh bien, des heures de jeu dans un cadre un brin rigide, légèrement remis au goût du jour grâce à un bond en résolution et en nombre d'images par seconde. Le premier volet est assurément celui qui souffre le plus du poids des années, avec son démarrage assez poussif où les cinématiques s'enchaînent, entrecoupées de temps de chargement (heureusement très courts). La modélisation des différents personnages est très anguleuse aujourd'hui, la mise en scène manque de panache, mais l’atmosphère si particulière reste globalement intacte. Le 1080p apporte un confort indéniable, mais souligne également le manque de détails des textures, qui n'ont pas forcément été remplacées par des versions en haute résolution. Tout comme les autres épisodes de cette compilation (qui peuvent tous être achetés en ligne indépendamment les uns des autres), on remarque ponctuellement quelques problèmes de pop-up avec les éléments du décor, voire de certains zombies. Dead Rising premier du nom a toutefois le mérite de maintenir un framerate stable à 60 images par seconde, la plupart du temps du moins, puisque nous avons tout de même noté quelques ralentissements. Là où le titre de Capcom peine sans doute le plus à convaincre aujourd'hui, c'est dans sa maniabilité, tout aussi rigide qu'en 2006 malgré le taux de rafraîchissement plus élevé. Si l'on pouvait s'en accommoder à l'époque, ce sera sans doute plus ardu désormais, comme en témoigne le combat contre Carlito ci-dessous.
Les deux autres volets (même si Off The Record est plutôt une relecture de Dead Rising 2 qu'un nouvel épisode à part entière) reposent bien sûr toujours sur les mêmes bases de gameplay, mais ils s'avèrent légèrement plus souples, avec l'ajout d'une esquive (un brin pataude) par exemple. Chuck Greene et Frank West auraient sans doute gagné à pouvoir sprinter un peu, les allers-retours prenant un temps conséquent dans l'aventure, mais il faudra s'y faire. Ajoutée dès le deuxième opus, la possibilité de se déplacer tout en visant un adversaire donne évidemment plus de flexibilité au gameplay, mais c'était déjà le cas dans les jeux originaux. Il ne faudra par contre pas vous attendre à la nervosité d'un Vanquish. Visuellement, Fortune City profite d'environnements plus détaillés que ceux de Willamette, mais compte tenu de l'âge de ces deux versions de Dead Rising 2, il faudra composer avec des éclairages assez datés. Malgré les promesses, le framerate ne parvient pas toujours à maintenir les sacro-saintes 60 images par seconde, mais il serait faux de dire que l'amélioration n'est pas notable par rapport aux versions Xbox 360 et PS3 de 2010. Il est néanmoins dommage que, 6 ans plus tard, une machine comme la PS4 ne puisse proposer une expérience parfaitement fluide. L'amélioration la plus visible vient surtout des chargements, bien trop longs à l'époque (jusqu'à 30 secondes), et qui, aujourd'hui, ne dépassent pas les 10 secondes.
Tous les commentaires (15)
Pourquoi ?
:3
Mais à part cela, le jeu semble bon quand même ;)
D'ailleurs j'ai le 2 toujours emballé sur 360, faudrait je le fasse un jour ;)
DR4 devrait ressembler à ça mais faire des sauvegardes dans un urinoir c'est priceless ! ^^
Je prends mon pieds sur le 1er en ce moment.