Alors que la sortie du très attendu Assassin's Creed 2 se profile doucement à l'horizon, nous avons été gentiment conviés dans les locaux parisiens d'Ubisoft pour un tête à tête privilégié de quatre heures avec la version preview du jeu. Bien conscients du manque de variété dans le gameplay du premier opus, les développeurs d'Ubisoft Montréal avaient la lourde tâche d'offrir un jeu dont le contenu serait cette fois à la hauteur de son plumage. Début de réponse à l'intérieur.
Depuis quelques semaines, l'inquiétude quant aux qualités techniques d'Assassin's Creed 2 se lit un peu partout sur les forums du monde entier. Les dernières vidéos diffusées ne sont d'ailleurs pas étrangères à cet état de fait, leur qualité d'encodage n'aidant pas beaucoup il est vrai. Après avoir vu tourner une démo datant de l'E3 pendant la GamesCom de Cologne en août dernier, il me tardait donc de découvrir une version plus avancée du jeu. Aussi, c'est très fébrilement que je me suis confortablement installé face à un écran plasma de 58 pouces fraichement déballé, la manette PS3 à la main.
L'aventure reprend exactement où nous l'avions laissée à la fin du premier Assassin's Creed. C'est donc une nouvelle fois dans la peau de Desmond Miles que le joueur fait ses premiers pas dans le jeu. Dès les premières secondes, Desmond tente de fuir le complexe d'Abstergo dans lequel il est retenu prisonnier. Une introduction jouable qui se limite globalement à faire avancer le personnage dans un dédale de couloirs. De quoi se remettre rapidement dans le bain, d'autant plus que cette séquence est finalement beaucoup moins passive que celles qui mettaient en scène le malheureux captif dans le premier épisode. À noter d'ailleurs que le découpage du jeu est assez différent puisqu'au cours des quatre heures qu'aura duré la session, cela aura été la seule séquence se déroulant dans le présent. Rappelons qu'auparavant, on y retournait très - trop diront certains - fréquemment.
Le jeu commence réellement avec l'introduction d'Ezio Auditore Da Firenze, jeune noble un peu irresponsable à tendance tête à claques. Si Assassin's Creed nous faisait entrer dans l'histoire in medias res, ici les choses sont plus progressives puisqu'on découvre le personnage principal par le biais de différentes séquences - jouables ou non - que je vous laisse le soin de découvrir par vous-mêmes. Ubisoft prend donc le temps d'installer à la fois le contexte historique et celui plus personnel du héros. Tout ceci permet donc au joueur de mieux comprendre les circonstances qui vont amener sa vie à basculer du jour au lendemain. Puisqu'il n'est pas question de dévoiler quoique ce soit de l'intrigue du jeu, je n'entrerai pas plus dans les détails mais une chose est certaine, Ubisoft a fait de réels efforts pour mettre en scène son histoire et lui donner plus de rythme et d'intérêt. Quelques maladresses demeurent, notamment dans la dramatisation du moment clef du début de l'intrigue, mais il est indéniablement plus facile de se sentir impliqué dans l'histoire cette fois-ci.
Soyez rassurés, Assassin's Creed est un très beau jeu. Les quelques craintes que je pouvais encore avoir à cet égard se sont vite envolées en découvrant Florence pour la première fois. Il y en aura toujours pour trouver que certaines concessions ont dû être faites sur les textures les plus lointaines ou certains personnages non joueur mais le travail sur l'architecture italienne et la modélisation des différents édifices reste particulièrement impressionnant. Terminées les façades en pierres grossières du temps des croisades, place à toute la délicatesse de l'ouvrage des artisans de la Renaissance. Qu'on se promène tranquillement au beau milieu de la foule ou bien qu'on bondisse joyeusement de toit en toit - lesquels sont d'ailleurs très bien modélisés -l'impression de se retrouver catapulté dans l'Italie du quinzième siècle est frappante. Et puis quel plaisir de découvrir au gré de ses balades, une belle église ou un palais célèbre. Assassin's Creed 2 reviendrait presque à la sortie culturelle dominicale ! C'est d'ailleurs d'autant plus vrai qu'à chaque coin de rue, le jeu nous donne la possibilité d'en apprendre plus sur ces lieux, via une base de données quasi pédagogique mise à jour au fur et à mesure de notre progression. De quoi motiver les plus flâneurs d'entre nous à explorer les moindres recoins des villes parcourues au cours de nos pérégrinations et à s'instruire un peu par la même occasion.
Au registre des petites nouveautés qui apportent beaucoup à l'atmosphère du jeu, le cycle jour/nuit et les changements de lumière qui en découlent. Mine de rien, cela rend l'univers encore plus crédible, tout en ajoutant en plus un peu de variété aux ambiances rencontrées. Seul bémol, l'incohérence de certains passages du jour à la nuit - ou inversement - que j'ai trouvés pour le moins abruptes : il arrive par exemple de terminer une mission nocturne et de se retrouver en plein jour dans la seconde qui suit alors même que le personnage n'a pas bougé d'un iota. Reste à savoir si ce point sera corrigé dans la version finale car, même si ce n'est pas un problème en soi - le temps s'écoule bien de façon cohérente par ailleurs - l'attention au détail est telle à tous les autres niveaux que cela surprend un peu. À moins que tout cela ne soit à mettre sur le compte de l'Animus après tout.
S'il est un domaine où les progrès sont flagrants, c'est sur le rendu des émotions grâce à des personnages aux regards beaucoup plus humains que dans le premier opus. Certes, la modélisation des visages à proprement parler n'égale pas celles des ténors du genre et certains lui reprocheront sans doute un côté un peu trop simpliste mais, sans forcément avoir recourt à des effets lourdingues à grand renfort de bump mapping, le rendu est, je trouve, moins grossier et maladroit. Les cinématiques sont par conséquent plus vivantes et, par là même, d'autant plus agréables à regarder. D'une certaine manière, cela m'a un peu rappelé l'excellent travail de Valve sur Half Life², dont les personnages sont, pour moi, parmi les plus expressifs de l'histoire du jeu vidéo. Comme quoi tout n'est pas forcément une histoire de nombre de polygones.
Côté framerate et animations, encore une fois, pas de quoi faire la fine bouche. Le jeu se paie même le luxe d'être extrêmement fluide lorsque l'on se balade tranquillement dans les rues de Florence. Bien sûr, quand les choses s'animent un peu et que les gardes se lancent à nos trousses, la fluidité s'en ressent un peu mais, de ce que j'ai pu en juger, le jeu ne tourne heureusement jamais moins bien que son grand frère. Dans la petite ville de Monteriggioni - moins animée il est vrai - le framerate est même exempt de tout reproche, même lancé en pleine course. De toute façon, il faudra attendre la version review pour être définitivement fixé sur ce point puisqu'on m'a assuré que le jeu avait encore été optimisé depuis. En ce qui concerne les animations d'Ezio, elles sont bien sûr dans la lignée de celles d'Altaïr mais elles ont cependant gagné en souplesse et en rapidité d'exécution, ce qui permet entre autre de gagner en rythme.
Quelques mots sur la localisation et la version française qui est, comme c'est souvent le cas avec Ubisoft, très soignée, avec des acteurs dans le ton et des voix qui vous seront certainement familières - si votre oreille est aussi affutée que la mienne, vous aurez même l'occasion d'entendre l'agent Mulder, c'est dire ! Autre bonne nouvelle, sur mon temps de jeu, je n'ai pas eu l'impression d'entendre un trop plein de ces répliques répétées en boucle qu'on nous servait dans Assassin's Creed - je dois avouer que les "tu n'es qu'un sale voleur" du premier épisode avaient eu raison de ma patience et de mon calme à l'époque. Cela ne veut pas dire que cela n'arrive plus du tout, mais je me prends à espérer une plus grande variété à ce niveau également. Après tout, ce genre de détail peut aussi aider grandement à l'immersion.
Si dans Assassin's Creed, on avait plus ou moins fait le tour du propriétaire en quelques heures, l'impression première qui se dégage de sa suite est, qu'après quatre heures, on a finalement à peine entraperçu ce que va être l'épopée d'Ezio. Bien sûr, tout ce qui touche à l'aspect free running et à l'escalade est globalement identique à ce que proposait le premier chapitre. Le personnage s'agrippe toujours à la moindre aspérité du décor et, à condition d'emprunter le bon "chemin", l'ascension d'une tour se fait de façon très fluide et naturelle.
Histoire de satisfaire aussi les joueurs frustrés de se sentir un peu trop assistés dans certaines actions, il est désormais impossible de se mêler à un groupe de gens par la simple pression d'un bouton. Il faut maintenant se fondre réellement dans un groupe de passants et avancer avec eux, sachant que ces derniers ne se déplacent pas de façon scriptée et ne se rendent donc pas automatiquement où on en a besoin. Comme en plus, les gardes réagissent sans attendre à la vue d'Ezio et qu'ils sont très nombreux dans les rues, il faudra vraiment être prudent pour ne pas se faire repérer. Il est cependant possible de faire baisser son indice de notoriété en éliminant certaines cibles optionnelles ou bien tout simplement en arrachant les avis de recherche placardés sur les murs de la ville visitée.
Heureusement, il est également possible, moyennant finance, de détourner l'attention des gardes en demandant à de jeunes filles de joie sympathiques et serviables de les occuper un moment, ou bien encore en jetant quelques pièces dans la rue sous leur nez. D'où l'intérêt de faire monter son pécule en retrouvant par exemple l'un des nombreux coffres disséminés dans toute la ville. Des coffres qui remplacent donc sans regrets les drapeaux dont la recherche n'avait comme seul intérêt de gagner un maigre trophée/succès. Mais ce n'est pas tout, car sont aussi cachés un peu partout, vingt symboles mystérieux donnant chacun accès à un très court extrait vidéo censé en dévoiler un peu plus sur l'intrigue. Leur découverte déclenche un enregistrement audio ainsi qu'une petite énigme - la première demande par exemple de trouver le point commun entre plusieurs tableaux - dont la résolution donne accès à la vidéo. Dans la même veine, une fois dans la ville de Monteriggioni, on pourra partir à la recherche de statuettes qui, une fois placées correctement sur le socle adéquat, débloqueront une récompense intéressante - du moins c'est ce qu'on m'a dit. Rien de tout cela n'est évidemment obligatoire mais l'intérêt de tout fouiller n'est plus seulement touristique, ce qui change vraiment la donne. Après tout, peu sont ceux qui peuvent se vanter d'avoir découvert tous les drapeaux d'Assassin's Creed.
L'apparition du système monétaire est donc l'une des grandes nouveauté de cet Assassin's Creed 2. Outre la possibilité d'acheter de nouvelles armes, des vêtements ou même un village tout entier (!), il est possible d'aller voir le médecin pour lui demander des soins ou bien de lui acheter des potions qui pourraient s'avérer utiles au cours d'une mission. Cela m'amène à préciser que la barre de vie d'Ezio ne se régénère plus avec le temps et qu'il faut maintenant intégrer ce facteur dans l'approche qu'on a des différentes situations du jeu. Terminé également la structure figée des missions du premier Assassin, oubliées les phases d'enquêtes sans intérêt et d'une redondance accablante. Les missions devraient maintenant être beaucoup plus rythmées et imprévisibles avec plus de façons de les aborder qui plus est. Ajoutez à cela des situations qui se veulent aussi variées que possible et on se dit que cet Assassin's Creed 2 promet non seulement de satisfaire les fans du premier opus, mais aussi de convaincre ceux qui en étaient ressortis déçus. Il reste encore tellement de choses à dire sur les nouvelles possibilités offertes par le jeu, comme par exemple ces phases de plateforme à la Prince of Persia, les plans des armes à retrouver pour que Léonard De Vinci puisse nous les assembler, les nouveaux mouvements à apprendre au cours de l'aventure pour accéder à certaines zones etc. Autant de points sur lesquels nous espérons pouvoir revenir dans une éventuelle review si le jeu nous parvient dans les temps.
Tous les commentaires (65)
Mon avatar apprécie ! :)
Très bonne preview qui retranscrit assez bien ce que j'éprouve en jouant. J'ai évidemment un peu plus de réponses aux questions soulevées mais je me garderai bien d'apporter des précisions inutiles et qui trouveront réponses lorsque vous jouerez au jeu.
Bravo Drift. On avait dit "pas plus de 150 000 mots pour la preview", contrat rempli : + 1500 florins !
Perso, les jeux Ubi se sera en occas après les avoir testés.
Ce n'est plus un éditeur en qui je peux accorder ma confiance pour un achat le jour de la sortie. Maintenant à eux de me prouver le contraire. :)
Je te trouve très injuste avec Ubisoft, ils sortent des jeux de qualité même s'ils ne plaisent pas à tout le monde. En ce qui me concerne, à part Far Cry 2, je ne me suis jamais ennuyé sur un de leur jeu depuis l'arrivée des consoles actuelles. Quand je vois des éditeurs comme Activision qui sortent pas mal de titres très moyens et qui n'hésitent pas à nous refourguer un COD par an en alternant les équipes de développement, ça me gêne nettement plus.
Je trouve que de nombreux éditeurs seraient contents d'avoir un catalogue de jeu aussi solide.
ah d'ailleurs, le jeu etait en francais, y'avait-il des phrases en italien? Comment était l'accent? c'est ma seule grosse crainte après avoir vu la présence de phrases italiennes de qualité dans la VO.
Sinon pour Ubi, je ne suis pas fan de tout ce qui sort de chez eux. Parfois c'est trop grand public parfois ça manque un peu d'âme mais ils savent écouter, rectifier le tir, réorienter une série et proposer une technique toujours top etc...C'est pas le cas de tout le monde. Et avec Assassin's je trouve qu'ils font un travail remarquable artistiquement et techniquement.
Ici l'époque / univers me plaît tout autant que celui du premier, et ta preview me rassure un peu sur la "vie" plus présente et peut être aussi sur le gameplay plus varié. :)
Comme dans le premier, pour avoir des personnages qui parlent avec un accent, il faudra donc se tourner vers la version anglaise.
rien a voir mais les doubles kills a la double lames secretes petent bien la classe !
Je reste assez traumatisé par le doublage sur red steel 1, et ses accents japonais ridicules. Si les accents dans AC2 ne vont ont pas choqué c'est deja bon signe.
Et puis la diversité des missions est appréciable...
Sinon le système de combat te parait il amélioré?
J'ai pu m'essayer à la démo de TGS, qui se passe à Venise un peu plus tard dans le jeu et j'ai vite compris ma douleur cependant. Je pensais à tort que les combats seraient une balade de santé mais je n'ai pas fait long feu. Encore une fois, il faudrait mieux qu'Onirik te réponde, il doit en savoir plus que moi maintenant.
@ Hache2eau : comme d'habitude avec les jeux doublés, soit tu joues en français et les sous-titres disponibles sont alors en français, soit tu passes ta console en anglais et les sous-titres sont dans la même langue. Aussi stupide que cela puisse paraitre à notre époque, le vrai choix des langues et des sous-titres à partir du menu du jeu est rarissime.
Quant à PoP y'a pas de soucis (:p), ce jeu va rester controversé un petit bout de temps apparemment. ^^
Il faut aussi préciser qu'il existe de nombreuses armes (petites et grandes) et qu'elles n'ont pas toutes les mêmes caractéristiques. Il est possible que je ne sache pas bien m'adapter au combat. J'évite en général les masses mais j'ai souvenir de videos avec des combats bien violents a la masse... faudrait que je réessaie.
Par contre, on peut choisir la langue dans laquelle on veut jouer (et oui...). On peut aussi choisir si on veut les sous-titres ou pas. Par contre, je ne pense pas qu'on puisse choisir la langue des sous-titres indépendamment de la langue parlée.
Tu viens d'augmenter mon impaticence, vilain ^^
Plus sérieusement merci pour cette preview,toujours aussi agréable de te lire ^^,même si j'avais pas besoin d'être convaincu des qualités de ce jeu,je suis encore plus impatient !
Un peu plus de difficultés ce n'est pas plus mal (quoique j'avais trouvé la fin du 1 assez hard :o )
Mais drift, tu dis que t'as eu plus l'impression de jouer à une grosse intro, c'est parce que tu n'as eu le temps de rien débloquer ou parce que l'histoire se met en route trés doucement comme par exemple " lost odyssée " ou il est vrai que si l'on joue 4 a 5 heures, on a l'impression d'avoir juste fait l'intro.
Et la durée de vie a été annoncé à combien d'heures environ ??