Après un premier épisode immersif mais aux mécaniques de gameplay lassantes la faute à un manque flagrant de variété, puis une suite qui nous avait emballés à juste titre, ce n'est pas sans une certaine appréhension que nous nous sommes rendus dans les locaux d'Ubisoft pour nous essayer à Assassin's Creed Brotherhood, le troisième volet de la célèbre franchise. Craignant en effet que le temps de développement plus limité ne soit synonyme de suite facile (le fameux effet 2.5), nous étions donc sur nos gardes en arrivant à Rome, théâtre de cette toute nouvelle aventure d'Ezio Auditore. Premier bilan de l'aspect solo du jeu à l'intérieur.
MAJ : Ajout du quatrième Dev Diary.
À l'annonce de ce nouvel épisode, qui arrive donc un an tout juste après Assassin's Creed 2, nombreux sont ceux qui ont commencé à voir d'un très mauvais œil cette apparente exploitation de la licence. On ne va pas vous mentir, l'équipe de Gamersyde émettait les mêmes réserves, des réserves d'autant plus fortes que nous avions réellement adoré le deuxième volet. Sachant qu'en plus le scénario du jeu allait de nouveau s'intéresser à Ezio Auditore, il y avait sans doute de quoi craindre le pire. En effet, alors que la série nous avait jusque là habitués à visiter différentes époques (et donc jouer différents protagonistes), voilà que la Renaissance italienne revenait sur le devant de la scène, avec un héros dont on pensait pourtant avoir fait le tour. Autre point qui avait, lui aussi, fait grincer des dents, le choix de centrer cette nouvelle histoire sur la ville de Rome, quand dans les opus précédents la variété des environnements étaient pourtant de mise. Et même si l'on a depuis appris que d'autres lieux seront également de la partie (comme l'Espagne par exemple), il faudra plus les voir comme des séquences "bonus", à l'instar du passage au Vatican d'Assassin's Creed 2.
Mais à ceux qui craindraient de tourner en rond dans cette unique ville, il est tout de même bon de préciser que la superficie de la capitale italienne devrait être suffisamment conséquente pour éviter toute lassitude. Annoncée comme étant trois fois plus étendue que Florence, Rome est de plus construite comme un agencement de quartiers aussi divers que variés. Dans la pratique, cela veut donc dire que chacun d'entre eux possède ses spécificités, son architecture, et donc, son ambiance propre. Alors bien sûr, l'histoire se passant une nouvelle fois chez nos voisins italiens au seizième siècle, on retrouvera immanquablement un style architectural similaire à celui des villes du précédent volet. Mais pour qui s'est déjà aventuré à Rome, la ville réserve suffisamment de particularités et de monuments célèbres (le Colisée est une véritable réussite par exemple) que le plaisir de la balade reste sauf, ouf ! Vous aurez même la possibilité de gambader dans la campagne environnante, certains quartiers n'ayant pas encore subi les affres de l'urbanisation.
L'aventure d'Assassin's Creed Brotherhood débute exactement là où celle du deuxième épisode se terminait, à savoir (attention, très légers spoilers à venir) au sein même du Vatican, alors qu'Ezio doit faire face à une étrange apparition, porteuse d'un message provenant d'un passé lointain, et qui le met en garde sur un futur on ne peut plus incertain. Rodrigo Borgia ayant profité de votre clémence, il peut donc continuer de respirer le bon air romain pendant qu'Ezio retrouve son oncle Mario lors d'une séquence qui amène le joueur à traverser le Vatican et les rues de Rome avant d'arriver enfin à Monteriggioni, le fief familial. Tout le début de Brotherhood n'a pour seul et unique but que celui de placer le décor tout en rappelant au passage les bases du gameplay du jeu : escalade, déplacements à pied ou à cheval, aide aux habitants, utilisation des canons de la ville fortifiée, etc. Puis vient enfin l'assaut de la villa par la famille Borgia, séquence que nous avions pu découvrir pour la première fois à l'E3 de juin dernier et que vous pouvez revoir ci-dessous.
Une fois de retour à Rome pour préparer sa vengeance et libérer le peuple du joug des Borgia, on remarque tout de suite que les blessures subies par Ezio lors de la bataille précédente ont servi de prétexte pour diminuer la barre de vie qu'il arborait à la fin d'Assassin's Creed 2. De toute façon, compte tenu de l'ennemi qu'il doit affronter cette fois et de son extrême puissance, le maître assassin qu'il est devenu ne pourra clairement pas s'en sortir sans l'aide précieuse d'hommes et de femmes ralliés à sa cause. Aussi, pour organiser la résistance et redonner ses couleurs à la capitale, Ezio va se voir obligé de recruter une confrérie entière d'assassins pour l'épauler dans sa tâche.
Et voilà la nouveauté essentielle de ce nouveau volet, le recrutement d'une véritable équipe composée d'habitants secourus dans la rue, la gestion de leur apprentissage et de leur expérience (en les envoyant en mission à travers l'Europe) et le soutien qu'ils peuvent donc vous apporter au cours de vos missions. Un aspect du jeu dont on a hélas juste découvert les prémices, mais qui semble plutôt sympathique et apporte une certaine profondeur au gameplay. L'interface est suffisamment simple et claire pour ne pas rebuter, les possibilités de personnalisation appréciables et on apprendra vite à tirer partie de ses équipiers.
Parmi les autres modifications apportées, on peut évidemment parler du système de combat, beaucoup plus nerveux qu'auparavant. Si par le passé, l'importance donnée aux contres avait tendance à inciter le joueur à rester en position d'attente, nous sommes cette fois encouragés à maintenir un rythme soutenu pendant les affrontements. Certains y verront d'ailleurs une inspiration évidente du système instauré dans Batman : Arkham Asylum, et ils n'auront sans doute pas tort. Reste que les premières heures de jeu ne permettaient pas vraiment de se rendre compte de l'éventuelle profondeur du gameplay sur ce plan. En effet, face à des ennemis relativement cléments au début, un simple martellement du bouton d'action semblait suffire à se tirer d'affaire sans trop d'encombre. Cela étant dit, on ne peut que constater le gain de dynamisme qui ressort de ces combats, qui deviennent donc plus spectaculaires et d'autant plus jouissifs par la même occasion.
Pour le reste, on nage/court/escalade en terrain connu, mais les mécaniques ayant déjà fait leurs preuves dans les épisodes précédents, on ne s'en plaindra pas. On retrouvera donc avec plaisir les visites de certains bâtiments ou autres catacombes, des séquences qui seront autant d'occasions de parfaire ses techniques d'acrobate. De ce que nous avons pu en voir, le level design est toujours aussi bien pensé lors de ces phases, phases qui offrent par ailleurs un peu de variété dans la structure même du jeu.
Le joueur devra également travailler à la destruction de toutes les tours Borgia de Rome, de façon à s'assurer un soutien toujours plus grand des habitants (ainsi que quelques ristournes dans les magasins environnants) et le système d'amélioration de la ville présent uniquement à Monteriggioni dans Assassin's Creed 2 est ici étendu à toute la capitale italienne. L'ami Da Vinci vous demandera également de partir à la recherche d'armes qu'il a été forcé de fabriquer pour la famille Borgia, et de les détruire pour leur retirer tout avantage décisif dans la bataille qui les opposent à vous. Difficile de citer toutes les activités et missions disponibles, mais vous l'aurez compris, le menu est pour le moins conséquent, à défaut d'être très original.
Techniquement, la build PS3 que nous avons eu l'occasion de tester pendant trois bonnes heures était déjà vieille de quelques mois, aussi fallait-il faire avec divers bugs d'affichage et autres petits problèmes de stabilité. À première vue, peu de différences notables avec Assassin's Creed 2 en termes de rendu visuel, mais on nous a assuré que la version la plus récente du jeu proposait déjà des textures plus détaillées et un aliasing encore plus discret. Si l'on attendra de pouvoir le vérifier par nous-mêmes, il faut tout de même avouer que l'aspect graphique du jeu reste une jolie réussite, grâce notamment à une très bonne direction artistique.
Bien sûr, en mettant de côté le fait que Rome offre un terrain de jeu beaucoup plus vaste que toutes les autres villes de la série, les plus grincheux pourraient arguer que les évolutions depuis l'an dernier sont un peu trop discrètes, ou encore que le niveau de référence imposé par les chevaux de Red Dead Redemption fait un peu de tort à ceux de Brotherhood. Reste que, malgré cela, le travail réalisé sur la restitution de toute une époque ainsi que sur l'atmosphère très particulière qui y est liée est tout à fait admirable. Rues grouillantes de passants, animations diverses tendant à rendre l'univers on ne peut plus crédible, Rome vit et respire et le joueur plonge instantanément dans l'Italie du seizième siècle.
S'ajoute à cela une mise en scène qui se veut plus soignée encore, avec un effort indéniable pour renforcer l'attachement que l'on peut ressentir envers les différents personnages. Alors certes, on a vu visages plus détaillés dans d'autres productions concurrentes, mais les expressions faciales ont été affinées et permettent de faire passer suffisamment d'émotions pour donner plus d'impact aux séquences cinématiques. Les évènements s'enchaînent à un rythme plus soutenu, avec des retours dans le présent qui permettent enfin de voir Desmond à l'œuvre, et qui sont aussi l'occasion de découvrir certains des environnements bien connus de l'aventure quelques siècles plus tard. La VF, elle, ne souffre pas de reproches majeurs, et pour peu que vous ne soyez pas lassés d'entendre encore et toujours les mêmes acteurs de doublage, elle devrait vous satisfaire amplement. Une fois de plus, la musique a fait l'objet d'une attention toute particulière et est pour beaucoup dans l'ambiance réussie du titre.
Impressions
Tous les commentaires (29)
j'attendrais quand même de le prendre en occaz dans quelques mois... Trop de boulot en ce moment.
Pouvez vous expliquez un peu plus le système de combat? En quoi il a été vraiment amélioré? Quelles sont les possibilités? Dans l'opus précédent lorsqu'on attaquait, nous étions toujours bloqué voir contré... Aussi valait il mieux attendre la frappe et nous même contrer...
Et il possible maintenant de réellement attaquer cette fois ci?
(et bravo pour la preview)
Bon après, il m'aurait fallu plus de temps (et de combats) pour vraiment pouvoir te donner un avis plus complet et plus précis. Tu devras donc attendre la review pour en savoir plus. Merci pour le compliment sinon. :)
A confirmer avec le test mais de toutes les manières, je ne vois pas très bien comment je pourrais passer à côté de tout ce nouveau travail titanesque de reconstitution.
Ensuite on passera à une autre époque avec je l'espère le retour de Desilet à la baguette. Mon rêve : AC à l'époque des 3 Mousquetaires
J'espère vraiment qu'il y a la relève, AC BrotherHood nous donnera une début de réponse!