Moins de quatre ans après Absolution, la série Hitman verra débarquer un nouvel épisode pour le moins original - dans la forme tout du moins, puisque IO Interactive nous l’annonce comme étant le tout premier jeu AAA épisodique. Nos 3 heures passées en compagnie de l’agent 47 nous ont permis de découvrir en partie le contenu qui sera proposé au lancement et dont un premier aperçu vous attend dans les lignes qui suivent.
MAJ 2 : Version corrigée en ligne, les niveaux de noir sont normaux désormais.
Une fois n’est pas coutume, c’est lors d’un Press Tour organisé par Square Enix à Londres que nous avons pu nous essayer pour la première fois pad en main à ce nouvel Hitman. Comble de l’ironie, le principal niveau proposé se déroulait en plein cœur de Paris, nous y reviendrons plus loin. Un tutoriel particulièrement complet a été mis en place afin d’accompagner les nouveaux venus. Plusieurs objectifs et quelques variations sont proposés, en commençant sur un luxueux yacht factice dans un décor en carton-pâte de série TV avec une mission guidée pas à pas qu’il faut suivre à la lettre, puis qui se décline en une version totalement libre. S’enchaîne un vrai-faux contrat dans un hangar militaire – le tout offrant des objectifs à la difficulté croissante afin de bien se familiariser avec les mécaniques et subtilités du jeu - ce qui n’est pas négligeable même pour les habitués. Ces missions (que nous vous laissons découvrir par vous-mêmes) terminées, nous étions fin prêts à nous lancer dans le vif du sujet : le double contrat du manoir parisien. Après une cinématique et un court debrief sur nos deux cibles, nous voilà fraîchement débarqués dans la cour extérieure du magnifique édifice, vêtu d’un chic costume et d’un sobre nœud papillon, avec le minimum syndical en termes d’armes et d’accessoires - pour cette première fois du moins, puisque vous pourrez débloquer de nouveaux points départs et équipements afin de tenter une toute autre approche les fois suivantes.
Concrètement, le jeu nous incite fortement à utiliser l’environnement et les objets du quotidien, plutôt que de nous lâcher suréquipés au beau milieu de la foule. Pour être honnête, notre première demi-heure a principalement consisté à faire le tour du propriétaire, déambuler sur le parking, de la cave labyrinthique aménagée en cuisine, au grenier rempli de vieux bibelots, statues et tableaux poussiéreux, en passant par la salle du défilé de mode et ses coulisses, sans oublier la partie habitation moins peuplée ou les balcons offrant un splendide panorama sur Paris. Bref, disons-le clairement, le niveau est vaste, réparti sur plusieurs étages, et il grouille d’objets, de pièges et de types de PNJ qui promettent - vous l’aurez compris - une pléthore de possibilités et d’approches comme jamais vu auparavant dans la série. En effet, le doute n’est plus permis concernant l’aspect résolument bac à sable du titre, ce qui en contre partie, semble apporter une certaine aisance dans l’exécution de la tâche. Du moins si l’on se contente juste de supprimer les cibles sans trop se soucier du style. Pour remédier à cela, chaque mission regorge de challenges divisés en 3 trois catégories. Les challenges d'"Assassinat" liés aux différentes façons d’exécuter une cible (faire croire à un accident en lui faisant tomber le chandelier dessus), ceux de "Découverte" qui regroupent divers objectifs comme faire une diversion ou s'assurer qu’aucun corps ne sera découvert, et enfin les "Exploits" (Feats en anglais), qui peuvent par exemple combiner un déguisement précis et type de meurtre - comme s’arranger pour empoisonner la cible en étant habillé en chef cuistot. Ces défis donneront un peu de fil à retordre aux plus expérimentés, en plus d’ajouter de la replay value tout en découvrant de nouvelles approches.
Le gameplay conserve la majorité des commandes entrevues dans les précédents épisodes, se suspendre à un rebord, cacher des corps dans les placards, étrangler rapidement avec la fameuse corde à piano... Tout ce que vous pouvez attendre d’un bon jeu d’infiltration est présent, y compris de nouvelles zones interactives permettant de passer totalement inaperçu à condition d’arborer le bon accoutrement et de rester immobile (en nettoyant le comptoir d’un bar), ce qui permet d’observer les allées et venues en toute tranquillité. Le système d’instinct a été conservé, ce qui n’est pas vraiment un luxe pour pouvoir localiser une cible sans cesse en mouvement dans un grand périmètre bondé de monde. Parmi les nouvelles fonctionnalités proposées, notons d’abord le système "d’opportunités". À considérer comme une aide, il signale au joueur une possibilité autrement inaccessible et se déclenche après avoir discrètement écouté l’une des conversations entre PNJ marquées d’une icône en forme d’ampoule. Ceci fait, l’opportunité s'active vous dévoilant une nouvelle approche singulière, comme lors de ce défilé de mode où vous surprenez des invités surexcités en train de parler d’un top model présent sur place, LA star incontournable qui s’avère être... un grand chauve complètement maquillé à la mâchoire carrée. Nous vous laissons imaginer la suite, lui voler la vedette vous permettra d’accéder aux coulisses et d’avoir un meilleur accès à votre cible.
Bien entendu, notez que tout cela est parfaitement facultatif et même s’il vous arrivait d’épier l’une de ces conversations (pourtant indiquées sur la carte) à votre insu, il suffirait de décliner l’offre pour désactiver l’opportunité qui va avec. Soyons clairs, ce système se réserve aux joueurs plus novices ou à ceux rejouant une énième fois un contrat, car s’il facilite grandement la tâche, il donne malgré tout accès à des mises en scène uniques et amusantes à découvrir. L’autre grosse nouveauté est un mode nommé "elusive target", cette fois-ci a priori plutôt destiné aux gamers aguerris. Une cible apparaît pour les joueurs du monde entier durant 48 heures (en temps réel), à vous de la localiser et d’essayer d’obtenir le meilleur score possible avec son élimination. Une notification est prévue pour prévenir de leur disponibilité, et elles devraient être ainsi régulièrement renouvelées. N’ayant pas pu concrètement nous essayer à ce mode, nous pourrons difficilement vous en dire plus, mais sur le papier, cela ne semble pas inintéressant, d'autant qu’il s’agit d’une manière comme une autre de garder les joueurs actifs sur le titre pendant plusieurs semaines.
De nombreux ajustements ont été apportés au titre afin d’enrailler les problèmes les plus décriés des anciens opus, à commencer par le dispositif de déguisement. En effet, afin d’éviter les aberrations rencontrées sur Absolution où, lorsque vous vous enfiliez un uniforme des forces de l'ordre, tous les policiers de la terre pouvaient vous démasquer, un ajustement bienvenu à été mis en place. Cette fois, seuls les chefs d’une catégorie peuvent vous soupçonner, mais, pour ne pas trop faciliter les choses, une personnalité plus importante (souvent la cible) sera également en mesure de vous percer à jour avec différents costumes, - comme l’organisateur d’une fête qui est censé connaître chacun de ses employés. Dans l’ensemble, cela nous a paru assez bien équilibré sachant que chaque secteur comporte son lot de tenues valables tout en gardant une certaine logique. Autre ajustement bien pensé, les ennemis en alerte le sont par petits groupes. Si vous vous faites repérer dans un sous-sol, il faudra soit se débarrasser des PNJ alertés dans cette zone, soit simplement changer de lieu ou de costume en se faisant discret, le temps que l’alerte soit levée. Bref, si cela ne signifie pas pour autant que vous pourrez vous en sortir indemne à tous les coups, il est quand même loin le temps où à la moindre alerte on s’empressait de relancer la mission du début, et ce n’est franchement pas plus mal. Les fusillades en cas de dérapage peuvent parfois tourner en votre faveur – l'approche brutale n’étant pas exclue -, même si tout bon assassin qui se respecte ne s’abaissera pas au carnage facile et optera pour la discrétion la plus totale. Et si jamais la foule vous dérange, le déclenchement discret d’une alarme à incendie vous dégagera les lieux en un rien de temps. Enfin, notez qu’il est dorénavant possible de sauvegarder manuellement quand bon vous semble, en sus des sauvegardes automatiques régulières. Mine de rien, on se surprend à tenter bien plus de choses et prendre bien plus de risques lorsque l’on sait qu’en cas d’échec, il ne sera pas nécessaire de tout reprendre à zéro. Un détail franchement appréciable vu l’approche résolument bac à sable qui nous est proposée dans ce nouvel épisode.
Parlons technique et visuel pour terminer. Globalement, le titre est loin de la qualité visuelle que l’on peut attendre d’un jeu AAA en 2016, cependant quelques points positifs sont à souligner. Tout d’abord, les divers éclairages et effets lumineux sont toujours aussi réussis, aussi bien pour un coucher de soleil printanier que pour la teinte bleutée d’un néon. Ensuite, l’ambiance fonctionne particulièrement bien notamment grâce à la vie qui se dégage des lieux, et si certains éléments du décor et textures font encore un peu old gen sur cette mouture PS4 (la version PC étant techniquement un cran au dessus), force est de constater que la variété des PNJ est ici assez bluffante. En effet, sans nous attarder sur ce point, nous avons tout de même pu contempler une foule particulièrement diversifiée, dont les clones étaient suffisamment éloignés les uns des autres pour ne pas attirer l’attention. Un détail diront certains, bien qu’il faille reconnaître que cela joue inconsciemment sur l’immersion au final. En ce qui concerne l’IA, elle nous a parue plutôt convaincante hors alertes, par exemple lorsque l’on pénètre dans un secteur non autorisé où elle laisse le temps de faire demi-tour sans en faire une affaire d’état. En revanche, elle semble un peu moins convaincante avec les gardes alertés qui semblent nous chercher en suivant un rail et qui restent relativement faciles à berner. Précisons pour finir que notre version preview était loin de ressembler à un jeu fini, accablée de nombreux bugs, de crashes à répétition, de problèmes de scripts et autres soucis de collisions. Nous ne pouvons donc qu’espérer que tout cela sera corrigé d’ici la sortie prévue le 11 mars sur Xbox One, PS4 et PC.
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Bon bordel ça donne envie \o/