Durant notre semaine à la GDC, 2K Games nous a donné le privilège de voir le très attendu Mafia 2. Nous faisons partie des premiers chanceux à découvrir cette version preview pad en main, huit ans après le formidable premier volet. En effet, Illusion Softwork, rebaptisé depuis 2K Czech, nous avait offert un chef d’œuvre unique en son genre, avec comme thème la Mafia italienne des années 30 aux États-Unis, le tout sur fond de musique mêlant orchestre symphonique et jazz d’époque. Mafia a été le premier jeu open world à faire de l’ombre à GTA, tout en laissant une trace indélébile dans l’histoire des jeux vidéo. Mafia 2 a donc fort à faire pour parvenir à être à la hauteur de son grand-frère. Alors, qu’en est-il de ce deuxième opus particulièrement attendu ? Suivez le guide.
Nul doute possible, Mafia 2 suit bien les traces de son aîné, car heureusement, l’ambiance qui nous a tous émerveillé à l'époque est belle et bien conservée. Cette fois, nous quittons les années Al Capone pour nous projeter dans celles de l’après guerre, de 1945 à 1955, mais la Mafia italienne reste bien évidemment au cœur de l’intrigue. Fidèle à ses origines, le jeu nous embarque dans une histoire très immersive, qui nous permet de vivre l’ascension d’un futur gangster, vétéran de la seconde guerre mondiale. Son nom est Vito Scaletta, un blessé de guerre de retour dans sa ville natale d’Empire bay, en février 1945. A son retour, il est accueilli par son vieil ami Joe Barbaro et retrouve sa mère et sa sœur, toutes deux comblées de joie de retrouver le seul homme de la famille. En effet, le père de Vito est décédé quelques années auparavant et a laissé derrière lui quelques ardoises qui pourraient mettre la famille en péril. Joe Barbaro étant déjà lié à la mafia, il n’en faudra pas moins pour que notre héros commence à trafiquer avec la plus grande organisation criminelle du monde. Comme toujours, les cinématiques et les dialogues du jeu sont particulièrement soignés, un vrai film interactif qui contribue bien à l’immersion dans l’aventure.
Certes, les cinématiques vont être primordiales pour établir une atmosphère forte et mettre en scène l'histoire, mais le gameplay va lui aussi mettre sa pierre à l’édifice. Vous pourrez par exemple interagir avec les nombreux éléments présents dans vos différentes planques : prendre une bière dans le frigo et la boire, allumer le ventilateur si vous avez trop chaud, ou encore éteindre la lumière pour faire des économies d’énergie. La ville vous permettra également quelques interactions du même type, comme se faire cirer les chaussures par des citoyens en quête de quelques "cents". Certains diront que c’est totalement inutile, mais il faut avouer que cela aide bien à se mettre dans la peau du personnage. L’une de ces interactions est de pouvoir choisir son style vestimentaire, puisque, après tout, vous n’allez quand même pas terroriser vos ennemis en pyjama. Pour ça, nombre de tenues seront à votre disposition, histoire de personnaliser un peu votre héros. Il vous faudra en partie les acheter dans les différents magasins d’Empire Bay. Cette méthode vous permettra même d’échapper à la vigilance de la police si vous avez eu le malheur d’être vu pendant l'un de vos méfaits. Une fois que vous avez trouvé la tenue idéale, il est temps de quitter votre planque pour aller jeter un œil à votre garage privé.
Le jeu vous permettra de collectionner autant de voitures que vous le souhaitez, avec une interface qui n’est pas sans rappeler Saint’s Row. Une fois au volant de votre bolide, vous voila prêt à voyager à travers la ville, soit en faisant hurler vos pneus, soit en conduisant paisiblement comme tout bon citoyen d’Empire Bay (le fidèle limitateur de vitesse déjà présent dans le premier opus d'ailleurs fait son grand retour). On notera de bonnes sensations de conduite, un comportement de la voiture relativement réaliste, même si la sensibilité de certains véhicules pourront en surprendre certains. Comme tout bon jeu open world, vous aurez accès à une multitude de véhicules, de la camionnette de fermier au bolide de sport, en passant par les bus municipaux et autres camions bien costauds. La gestion des dégâts est toujours aussi réaliste, et, si vous êtes coutumier des chocs frontaux, il ne faudra pas vous étonner si votre vitesse de pointe ne dépasse pas celle d'un piéton faisant du lèche vitrine. Une petite nouveauté vous permettra cependant d’utiliser les talents de mécano de Vito pour refaire repartir le moulin de votre engin, le temps de trouver une solution moins provisoire. N’imaginez pas pouvoir renverser tout ce qui vit sur les trottoirs, les habitants d’Empire Bay ont des réflexes d’hardcore gamer et éviteront le moindre pare-chocs les approchants d’un peu trop près. Si vous voulez persévérer à conduire comme un désaxé, la police ne tardera de toute façon pas à faire hurler leurs sirènes pour vous mettre sur le carreau. Celle-ci agira en fonction de la gravité de vos délits, allant jusqu’à tirer à vue si vous commettez l’irréparable.
Des poursuites effrénées à travers la ville s’engagent alors et il vous faudra tenter de les semer pour calmer leurs ardeurs dans les nombreuses rues de la métropole, ou encore changer de look pour se faire oublier plus facilement. Si vous êtes arrêté, vous avez le choix entre payer une amende salée pour vos crimes, ou fuir et augmenter l’hostilité des forces de l’ordre à votre encontre, à la manière d’un GTA. Empire Bay est directement inspirée des villes de New-York et de San Francisco, mais on retrouvera également beaucoup de points communs avec la ville du premier Mafia, Lost Heaven. Il semble que la partie open world du jeu n’offre pour le moment pas grand-chose à faire, si ce n’est se rendre dans les différents lieux marqués un peu partout sur la carte. Les restaurants permettront à Vito de se refaire une santé, les boutiques de fringues d’étoffer sa garde robe, et les garages de remettre en état ses voitures préférées. Vous pourrez provoquer qui vous voulez en combat au corps à corps, un mode spécial se déclenchera alors, la caméra se plaçant sur le côté, les personnages de profil, pour ne rien rater du spectacle. Ce mode vous permettra notamment quelques combos spéciaux une fois dans le dos de votre adversaire, de quoi lui faire amèrement regretter son geste. Pas de missions secondaires présentes sur cette version preview, un bémol qu’on espère voir corrigé d’ici là, mais attendons d’avoir une version review avant de nous prononcer définitivement. En ce qui concerne les missions principales, elles seront au nombre de 15 et seront réparties en trois actes, avec une durée de vie qui devrait s’étaler de 15 à 20H. Comme vous devez le savoir, la marque Playboy sera également de la partie, avec 50 pages cachées que l'on pourra trouver un peu partout dans la ville en se baladant, ou au cours des missions principales. Les amateurs du genre seront heureux de savoir que le contenu de ces pages représentera les pin-up de l’époque, dans leur tenue d’Eve, bien évidemment. Vous pourrez également jouer les chasseurs de prime grâce à des affiches planquées un peu partout dans la ville, et ainsi contempler le faciès des développeurs, qui se sont amusés à intégrer leurs visages au sein même du jeu.
Vous l’aurez compris, 2K a tout fait pour respecter l’ambiance et l’univers des années d'après guerre. La musique n’est pas en reste et joue un grand rôle dans l'atmosphère du jeu avec des sonorités qui restent toujours dans le ton. Le premier volet nous avait déjà gratifié de grands morceaux de jazz, le deuxième proposera, lui, les plus grands tubes des années 40 et 50. Cette fois-ci c’est le rock’n roll qui envahit les ondes radio d’Empire Bay, et on reconnaîtra notamment les mythiques Little Richard, John Lee Hooker ou encore Screamin’ Jay Hawkins. De quoi swinguer aux sons des sirènes de flics tout en respectant l'héritage musical du premier opus. Si vous n’aimez pas le bon vieux rock, les nombreuses radios disponible dans les véhicules vous proposeront d’autres styles, le jazz sera toujours de la partie, vous trouverez également des plages de blues ainsi que de boogie. Tous les courants naissant de l’époque semblent être là et vous suivront partout, y compris dans les lieux publics, notamment les célèbres « Diners » américains, ou vous pourrez faire un break entre deux fusillades.
Si la musique adoucit les moeurs, n'oublions pas pour autant les gunfights. On pourra donc s’équiper de quatre flingues dans son inventaire, chaque direction du BMD étant attribuée à un type d’arme. Les armes sont là encore des modèles de l’époque, aussi retrouvera t-on la célèbre mitraillette Thompson ainsi que le fameux fusil M1 Garand, sans oublier l’incontournable Magnum. Techniquement les effets de balistique sont saisissants, de quoi encore appuyer le réalisme du titre de 2K Czech, les impacts et effets de particules résultant de vos tirs ratés (ou réussis) sont particulièrement bien rendus. Certains diront que le mode de combat a un air de déjà vu, avec l’indémodable système de cover à la Gears of War, d'une simple pression sur le bouton A. Même la glissade pour plonger plus rapidement à l'abri n'a pas été oubliée. La récupération de la santé a elle aussi son côté "casual game", avec le système "je me planque un peu pour retrouver la forme", qui déplaira pour sûr à pas mal de gamer. Heureusement le tout est rehaussé par une difficulté bien ajustée, ainsi il ne faudra pas vous amuser à jouer les héros et rester à découvert pour épater vos amis, car un tir adverse bien placé pourrait vous mettre au sol sans crier gare. On notera également le soin particulier qui a été donné à la localisation des tirs dans le corps de vos malheureux adversaires. Une balle dans la jambe d'un ennemi tentant de traverser une zone à découvert lui fera vite faire demi tour pour rejoindre son cover initial clopin clopant. L’IA a tout de même montré quelques signes de faiblesse, comme lorsque certains adversaires restent planqués dans un coin ad vitam Aeternam, mais ce sont le genre de défauts qui devraient logiquement être corrigés dans la version finale du jeu.
Tous les commentaires (19)
Et dans la vidéo, le fait de pouvoir détruire par les balles un batiment est énorme même si je me doute que ce ne sera que pour certains batiments spécifiques et non tous!
Le seul truc dommage comme tu l'as relevé c'est l'absence de barre de vie, mais le système de couverture à déjà fait ses preuves donc c'est du bon...
Vivement!
Mais n’y a-t-il vraiment aucun moyen de reverser un ou deux passants ??! C’est dommage car je trouve que ça enlève un peu de réalisme et de fun également faut l’admettre !!
Je me demande si on aura le droit à Elvis et Chuck Berry, c'est plutôt début des années 50, mais peut être est ce possible si comme dans le 1 ça se déroule sur plusieurs années? Ou c'est sur une même durée comme pour GTA?
(et c'est même ça qui m'embête, le fait que je vais passer à côté d'un probable hit)
Faut pas prendre ça comme une agression envers ce jeu, ainsi que ceux qui aiment ou quoi, je dis bien que je ne remettais pas en question son statut de hit; simplement MOI je déteste cette époque, par exemple les vieux tacots qu'on conduisait, le jazz, tout ça; ça a un caractère trop has-been pour moi si tu veux, la période où mes grands parents se sont rencontrés...
J'ai un ami qui est pourtant plus jeune que moi même et qui est grand fan de musique jazz... bon j'arrive pas à piger quand il me parle avec passion de Django Reinhart ou bien de Duke Ellington, mais bon sinon en dehors de ça ça reste quand même un bon ami à moi ^^.
Et c'est pareil pour les films pour répondre à ta question. Très généralement ce genre d'époque, j'évite. Je suis très sélectif quand à ce que je regarde, le monde entier peut bien aimer, si ça correspond pas à mes critères, ben tant pis je zappe.
Mais là ça me fais un peu plus chier car il s'agit de jeu video...
Par exemple, je déteste la période traitée dans San Andreas ainsi que tout ce qui se rapporte au hip-hop, et pourtant j'ai adoré le jeu et je me suis même surpris à ne plus zapper les radios "wesh-wesh" au bout d'un moment :D
Du coup, tu n'as pas aimé Le Parrain ou les Incorruptibles comme films ?