Vous le savez sûrement déjà, la série des Assassin's Creed fait partie de mes préférées sur cette génération de consoles, et c'est donc avec beaucoup d'impatience - et un peu d'inquiétude tout de même - que j'attendais ce deuxième épisode de transition dont les quelques démos montrées lors de divers salons ne m'avaient pas forcément convaincu. Assassin's Creed Revelations parvient-il à se hisser au niveau des précédents opus ? La réponse est oui, mais...
Ce test s'adresse aux joueurs qui ont déjà eu l'occasion de jouer (et d'apprécier) les précédents volets de la série. Il y a clairement peu d'intérêt à se lancer dans Révélations sans avoir au moins terminé les deux épisodes précédents. De même, le retour d'Altaïr rend la connaissance des événements du premier jeu souhaitable. Plus que jamais, ce nouvel épisode met un point d'honneur à terminer l'arc narratif ouvert il y a maintenant 4 ans.
ACR se veut en effet être l'ultime volet des aventures d'Ezio, mais aussi et surtout, l'épisode qui va également donner à Altaïr une sortie digne du personnage. Tout cela, on l'imagine, a pour but de préparer le joueur avant de passer à tout autre chose dans Assassin's Creed 3 l'année prochaine. Du moins, si les bruits que l'on entend un peu partout sur la toile ces derniers jours sont exacts. Le titre même du jeu, révélations, annonce d'ailleurs clairement la couleur, même s'il ne faut pas s'attendre à beaucoup de développement du côté du personnage de Desmond, qui avait il est vrai eu droit à de nombreuses péripéties dans Brotherhood.
L'action commence sous la neige, avec un Ezio à la barbe grisonnante - ce qui lui donne au passage une dignité parfaitement respectable - mais toujours aussi en forme physiquement. Quelques secondes suffisent à l’œil affûté du fan pour se rendre compte que nous sommes de retour à Masyaf, l'ancien siège de la secte des Assassins dont Altaïr était l'un des membres les plus reconnus. Après de nombreux événements, dont quelques déboires que nous vous laissons découvrir, voici que notre héros arrive enfin à Constantinople, la nouvelle ville du jeu, théâtre d'une aventure tout aussi palpitante qu'à l'accoutumée.
Sans surprise, le déroulement du jeu se veut généralement assez proche de celui de Brotherhood, ce qui n'est clairement pas une mauvaise chose en soi. De manière générale, j'aurais même tendance à penser que tant que le jeu ne tente pas de sortir du moule de gameplay de l'épisode précédent, tout fonctionne parfaitement et reste complètement adéquat. Là où les choses se gâtent quelque peu, c'est lorsque les quelques nouveautés de Revelations font leur apparition, celles-ci étant au final assez superflues.
La première - et certainement la plus visible - de ces nouveautés est la possibilité pour Ezio de créer et utiliser toutes sortes de grenades/bombes. Pour ce faire, il faut d'abord trouver un certain nombre d'ingrédients dans la ville, ou les acheter, et les utiliser dans les établis prévus à cet effet. Après plus de 25 heures de jeu, il m'a fallu me rendre à l'évidence : je n'ai utilisé ces bombes que lorsque le jeu ne m'en a pas laissé le choix. Il est donc totalement possible de terminer l'aventure et l'immense majorité des missions sans jamais recourir à cette nouveauté, et je trouve donc totalement déraisonnable que l'on trouve des coffres (visuellement identiques aux habituels trésors de la série, et accompagnés du même tintillement sonore) contenant ces éléments littéralement tous les 50 mètres. D'autres y trouveront peut être leur bonheur et crieront donc haut et fort leur désaccord, mais j'aurais personnellement préféré ne pas voir la ville et la carte envahie à ce point par cet ajout de gameplay totalement facultatif.
L'autre ajout majeur est la possibilité pour nos ennemis de toujours - les templiers - de repartir à l'assaut des différentes tours capturées en tuant leur capitaine. Ces assauts se déclenchent semble t'il uniquement lorsque la notoriété d'Ezio atteint les 100% et le reste pendant plusieurs minutes. Notons au passage qu'il n'est plus possible de faire baisser cette notoriété en arrachant des affiches, et qu'il faut donc, soit donner de l'argent à un Héraut (-25%), soit tuer un officiel des templiers (-50%). Une fois les 100% atteints, il faut obligatoirement redescendre à 0% pour que l'état d'alerte soit enfin levé. Tuez un de leurs messagers ou capitaines et vous atteindrez immédiatement une notoriété maximale. Mais sachant que le simple fait d'acheter un bâtiment ou magasin suffit à faire monter le compteur de 20%, vous allez passer beaucoup de temps à donner de l'argent aux Hérauts ; du moins si, comme moi, vous êtes du genre prudent. Conséquence directe de mon tempérament précautionneux, je n'ai jamais eu l'occasion de participer à une défense de tour (si l'on excepte le tutoriel dédié). Il m'est donc impossible de donner mon avis sur ce nouveau mode de jeu. Ceci étant dit, je peux néanmoins vous affirmer que la gestion de sa notoriété demande beaucoup plus de temps que dans les précédents épisodes.
Il reste encore un bon nombre de nouvelles choses dans Revelations, comme la « hook blade », qui remplace l'habituelle lame rétractable d'Ezio et lui permet de glisser sur des câbles pour atteindre certains endroits très rapidement. C'est au final relativement peu utile dans la durée du jeu, même s'il faut cependant avouer que le gadget reste assez amusant à utiliser. La gestion des assassins est maintenant un peu plus poussée, avec une véritable guerre qu'il vous faut mener face aux templiers autour de la méditerranée, mais surtout, la possibilité pour eux d'atteindre le niveau maximum d'expérience - le niveau 15. Cela leur permet alors de devenir les capitaines de nos tours, et, au niveau le plus élevé, de les rendre totalement imprenables. Cette montée en expérience s'accompagne aussi cette fois de deux demi-missions (niveau 10, puis enfin niveau 15), où Ezio accompagne son disciple pour assassiner un gredin local.
Mais tout aficionado de la série vous le dira, ce qui compte avant tout dans un Assassin's Creed c'est la qualité des environnements à explorer. Et force est de constater qu'à ce niveau, c'est le quasi sans faute : Constantinople est une ville absolument superbe et intéressante, car nettement plus variée et colorée que Rome par exemple. Les différents quartiers ont chacun leur identité propre et leurs habitants, et j'ai pris un grand plaisir à parcourir la ville en courant, au point que j'ai finalement assez rarement utilisé les passages souterrains qui font office de raccourcis. Notons au passage que ces tunnels sont tous débloqués dès le début, et qu'il faut être très prudent en les utilisant car ils n'est pas rare qu'ils aboutissent en territoire ennemi.
De même, les tombeaux, maintenant totalement intégrés dans la trame principale, sont tous très intéressants visuellement. Seule exception, le premier d'entre eux qui donne du coup une très mauvaise (et fausse) impression de ce qui vous attend par la suite. De manière générale d'ailleurs, le jeu commence plutôt lentement, ce qui tend à la fois à décevoir mais également à inquiéter. Après quelques heures heureusement, l'aventure reprend du poil de la bête pour monter crescendo petit à petit jusqu'à son très attendu final. Quasi première dans la série pour moi également, la fin du titre d'Ubisoft se déroule pour une fois sans véritable frustration. Je ne vais bien entendu pas vous la révéler, mais pour une fois, celle-ci se veut assez claire, et ne laisse plus grande part aux spéculations.
Ubisoft avait annoncé que Desmond passerait le jeu dans un semi coma, coincé dans un recoin de l'Animus, et c'est bel et bien le cas. Il ne reste toutefois pas totalement inerte, et a droit à différents niveaux très oniriques qui se débloquent en retrouvant des fragments de mémoire de l'Animus dans la ville. Ceux-ci sont facilement visibles, et les 30 nécessaires (sur les 100 éparpillés un peu partout) pour être en mesure de découvrir tous les niveaux mettant en scène Desmond se trouvent sans aucun soucis sur la durée totale de l'histoire. Ces séquences offrent un changement total et brutal de gameplay, puisqu'elles se déroulent dans un monde semi virtuel où Desmond n'a pas de corps et peut donc faire apparaître différents types de blocs pour traverser les pièces et résoudre divers puzzles. Ce faisant, le héros se remémore peu à peu des bribes de sa vie passée et retrouve son identité. J'avoue que ces séquences m'ont laissé pour le moins perplexe, puisqu'elles s'avèrent plus frustrantes que difficiles. Elles n'apportent surtout au final pas grand chose au personnage de Desmond que l'on connaît déjà plutôt bien.
Premier constat, le moteur du jeu semble avoir atteint ses limites dans certains endroits de la ville, en particulier le Bazaar couvert où framerate asthmatique et tearing nous rappellent parfois certains moments du premier Assassin's Creed. Tout reste cependant toujours très jouable et le jeu fait toujours partie des plus beaux cette génération de consoles de mon point de vue (avec, et c'est à noter, une séquence de fin jouable particulièrement remarquable visuellement et très fluide). Ceci étant dit, il est clair que les designers d'Ubisoft essayent de pousser leur moteur dans ses derniers retranchements.
Autre point un peu désagréable, j'ai rencontré nettement plus de bugs (en particulier visuels) dans Revelations que dans les deux précédents volets. Les missions d'Altair (que je ne détaille volontairement pas dans ce test pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte) semblent en particulier les plus représentatives de ce problème. Un problème que l'on peut assurément incomber au cycle de développement incroyablement court du jeu. Notons toutefois qu'aucun de ces bugs n'était bloquant et qu'à aucun moment je n'ai été tué ou obligé de reprendre une mission à cause d'un tel problème. Reste que ce manque de finition est assez décevant au final.
Bien sûr, sur d'autres plans, le jeu ne déçoit absolument pas. Mention spéciale aux musiques, à mon goût parmi les plus réussies de la série, et aux doublages (anglais) dans leur majorité absolument impeccables. Les cinématiques semblent aussi avoir encore un peu gagné en réalisme et en qualité d'animation par rapport à Brotherhood (mais c'est peut être une fausse impression). La modélisation des personnages est dans l'ensemble toujours aussi bonne, même si le visage de Desmond est assez étrange lorsqu'on le découvre en gros plan.
Pour finir, il faut noter que le mode multijoueur, déjà très réussi dans Brotherhood, fait maintenant partie intégrante du jeu puisque certaines actions du mode solo débloquent des éléments pour la partie multijoueur, et inversement. Certains points de l'histoire du jeu sont même résolus dans le mode en ligne, une première pour la série ! Heureusement pour les plus hermétiques aux joutes à plusieurs (dont Driftwood et moi faisons partie), rien d'essentiel.
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Je n'attends pas forcément la même claque qu'avec le 1 et le 2, mais ça fera toujours plaisir de retrouver le gameplay d'AC dans un nouveau contexte.
A ce sujet c'est assez amusant que les derniers épisodes du jeu suivent mes découvertes de certaines villes dans la vie réelle : j'ai joué à AC2 peu après mon premier voyage en Italie, où j'ai découvert Florence, Venise et Rome, et mes dernières vacances m'ont fait passer par Istanbul. Sans que ce soit voulu de ma part, ça me fait plaisir de retrouver des éléments familiers dans ce jeu.
Allez cette année je passe mes vacances à Montcuq, comme ça le prochain AC3 pourra s'y dérouler. :P
Je suis salaud... :p
L'essentiel, c'est que le jeu t'ait plu... surtout le multi ! :D
et ton verdict me rassure, si j'en avais encore besoin.
Merci !
PS: à oui autre chose, je sais pas si Ezio a la vue qui baisse, mais il faut souvent être très près des ennemis pour les "locker"
C'est même sur TDU que j'ai connu Onirik d'ailleurs, on se suit il faut croire...
Bref, merci beaucoup pour cette Review Blim-Blim, ainsi qu'aux autres têtes de Gamersyde, car finalement cette review suit la logique posée depuis quelques articles maintenant. Un vrai plaisir à consulter :)