Bayonetta est le deuxième jeu à avoir le droit à un test en bonne et due forme sur Gamersyde. Après les vidéos de DjMizuhara il y a quelques jours, c'est donc en import que nous avons eu l'occasion de jouer au premier jeu HD de Platinum Games. Nous attendions beaucoup d'Hideki Kamiya pour son grand retour dans le genre qu'il avait aidé à perfectionner avec Devil May Cry. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas déçu.
MAJ: Bayonetta sort aujourd'hui en Europe, en revoici donc le test pour ceux qui l'auraient raté !
Mais qui est donc cette Bayonetta ? Ne cherchez pas ici un personnage aux multiples facettes et tout en nuance. Bayonetta est avant tout un prétexte à des scènes cinématiques aussi incroyablement délirantes que sexy, et, de l'aveu même de Kamiya, l'histoire n'est vraiment pas ce qu'il y a de plus important dans le jeu. Attendez vous toutefois à quelques révélations et surprises. La belle sorcière est avant tout là pour assurer le spectacle, et dans ce rôle, Bayonetta est juste parfaite.
Si l'histoire en elle même n'est clairement pas le point fort du jeu, les très nombreuses cinématiques n'ont pas pour autant été négligées, loin de là même. Il en existe deux types : les habituelles scènes totalement animées, à la capture de mouvement des plus réussie, et des scènes typées roman-photo où seule la caméra est en léger mouvement. Ces dernières surprennent au départ, mais, en plus de donner une vraie identité visuelle au jeu, elles ont certainement permis aux développeurs de consacrer plus de ressources aux scènes animées. Mention spéciale aussi aux voix anglaises, suffisamment convaincantes pour ne pas dénaturer l'ambiance visuelle hors du commun du titre.
Mais le cœur de Bayonetta est bien entendu son gameplay, et sur ce point il n'y a pas grand chose à redire tant Kamiya et son équipe ont fait un travail aussi complet qu'exemplaire. Bayonetta place la barre très haut en termes de coups disponibles, mais aussi dans la manière dont ceux ci s'enchaînent avec grâce et facilité. En plus d'un arsenal de base déjà conséquent, Bayonetta peut utiliser de nombreuses armes, soit temporaires car laissées au sol par les ennemis, soit débloquées au fur et à mesure des niveaux. Chaque arme ouvre de nouvelles possibilités de coups et de combos, celles-ci étant décuplées par la possibilité d'avoir en permanence deux armes dans son arsenal et de pouvoir passer instantanément de l'une à l'autre via une simple pression de la gâchette de gauche.
Les armes et leurs coups, aussi nombreux soient ils, ne sont pourtant qu'une partie de l'arsenal de Bayonetta. Celle-ci a en effet à sa disposition ses pistolets favoris, qu'elle peut utiliser de façon classique avec ses mains, mais elle en possède aussi aux pieds. Cela lui permet donc de continuer à tirer sur ses cibles quelle que soit sa position, y compris quand elle se trouve dans les airs. Et bien sûr, la grande originalité de Bayonetta est sa capacité à utiliser ses cheveux comme d'une arme dévastatrice, la dénudant temporairement au passage. Tout y passe, du poing géant à la bottine tombant du ciel, en passant par les animaux à l'allure démoniaque qui servent à ponctuer les nombreux combats face aux innombrables boss du jeu. Et le plus incroyable est qu'utiliser les armes, les flingues et les cheveux de la belle se fait avec un naturel des plus déconcertant. Il est clair que l'équipe de Kamiya a longuement travaillé sur le gameplay, et cette montagne de travail est aussi invisible que présente du début à la fin du jeu.
Les ennemis et situations n'ont pas non plus été négligés par rapport au système de jeu. Les quelques dizaines de types d'ennemis vont du petit ange de base à l'énorme boss haut comme une bonne dizaine d'immeubles, en passant par toutes les variations de taille et de rapidité qu'il est possible d'imaginer. Chaque ennemi, quelle que soit sa taille, nécessite de repenser sa manière de jouer. Certains seront plus faciles à annihiler via les airs, alors que d'autres seront au contraire extrêmement dangereux quand Bayonetta se trouvera au dessus d'eux. La difficulté étant bien sur de gérer ces forces et faiblesses quand ces deux types d'ennemis se trouvent dans le même combat. Et c'est là que la gâchette de droite devient essentielle. Celle ci, de manière tout à fait classique, permet d'éviter les coups des ennemis en faisant faire une pirouette à la sorcière. De plus, avec le bon timing, ce mouvement permettra aussi de ralentir le temps pendant plus ou moins longtemps afin de pouvoir contre-attaquer furieusement. Au début du jeu, cette tactique n'est faisable qu'à terre, mais il est conseillé, voire même totalement indispensable, d'acheter un mouvement équivalent dans les airs dès que possible.
Car oui, on peut bien sûr s'acheter de nouveaux coups, armes ainsi que potions - qui prennent ici la forme de sucettes - dans le magasin du jeu. L'occasion de dépenser les anneaux laissés par les ennemis après leur mort. Ce magasin est accessible entre chaque niveau du jeu, mais aussi, dans le cas d'un niveau particulièrement long, directement entre deux combats via des passages spéciaux dans le niveau. Les joueurs les moins doués - dont je fais partie - apprécieront certainement de pouvoir refaire le plein de potions alors que leur vie est au plus bas.
Dans un jeu tel que Bayonetta, les boss sont essentiels pour que l'expérience soit complète, et comme pour le reste, Platinum a mis les petits plats dans les grands. Ceux ci, tous plus laids les uns que les autres, disposent tous de tactiques différentes, et nécessitent à chaque fois un certain temps d'adaptation avant de trouver la bonne méthode. Les boss les plus avancés ont bien entendu plusieurs phases, qui s'enchaînent en général après une attaque spectaculaire et dévastatrice de Bayonetta. Ici encore, Platinum prouve leur maîtrise quasi parfaite du genre.
Les principaux concurrents de Bayonetta, Devil May Cry et surtout Ninja Gaiden 2, souffrent d'une progression dans la difficulté souvent frustrante, la faute à des checkpoints mal placés voire carrément absents, et surtout à des pics de difficulté parfois insurmontables. Là encore Platinum frappe fort, avec des checkpoints parfaitement bien placés, des continues infinis qui nous remettent en jeu avec une jauge de vie complète, et bien sûr une montée en puissance des ennemis qui suit bien celle de Bayonetta. Bien entendu, utiliser un continue, où même se faire simplement toucher, nuira au score final, mais si vous ne jouez comme moi que pour le plaisir du combat et pour voir la suite des délirantes scènes cinématiques, point de frustration en vue !
Tout n'est toutefois pas parfait dans ce jeu. Platinum semble avoir eu peur de voir les joueurs se lasser du gameplay de base et a ajouté quelques phases supplémentaires dont on aurait très bien pu se passer. Sans entrer dans les détails histoire de vous laisser la surprise, ces phases rendent hommage à d'anciens jeux de Sega et n'auraient pas été un vrai problème si elle n'avaient pas été extrêmement longues et, pour la première d'entre elles, particulièrement répétitive. Ces phases ont sans aucun doute demandé pas mal de travail aux développeurs qui ont donc certainement voulu les utiliser au maximum, mais finalement deviennent un des gros points noirs du jeu.
Autre point négatif, la présence de rares moments dans le jeu nécessitant de presser une touche au bon moment. Ces mini-QTE apparaissent parfois au moment où on s'y attend le moins, et sont immédiatement fatales en cas d'erreur. Frustrant pour ceux qui veulent avoir un bon score en fin de niveau, mais aussi frustrant pour les autres qui devront attendre un bon moment pendant le chargement du checkpoint qui se trouve pourtant systématiquement à quelques secondes seulement de la séquence en question.
Car même si le gameplay du jeu a été particulièrement soigné, la partie technique, même si elle n'est jamais gênante, n'est elle non plus pas parfaite. Les chargements, même s'il est possible de s'y entrainer avec Bayonetta, sont assez longs et nombreux. De plus, comme tout jeu du genre qui se respecte, Bayonetta tourne à 60 images par secondes, ou tout du moins essaye. Le tearing est très présent lors des combats les plus mouvementés, et certaines phases de jeu comme l'introduction avec le clocher qui tombe dans le vide font parfois peine à voir. Ces problèmes sont beaucoup plus présents dans la version PS3 du jeu, dont le portage a été fait par une équipe de Sega et pas en interne par Platinum. Le gameplay n'en souffre pas heureusement, mais l'impression visuelle est quand même bien gâchée.
Tous les commentaires (36)
Si j'ai créé un site de média c'était pour ne pas avoir à me taper des tests, maintenant vous savez pourquoi :p
Mais perso je pense que Gamersyde est cool comme site de média. Avez-vous vraiment besoin de faire des tests "sérieux"? Juste quelques impressions et explications de gameplay à chaud me suffiraient :)
Avec celui de Drift' et le tien maintenant, plus d'excuses, Gamersyde dois faire des reviews :p. Car franchement ça change de ceux qui spoil, ou qui sont réalisé par des personnes qui ont l'air de ne rien connaître aux jeux.
J'aurai pas cru qu'on pourrait acheter les coups, plutôt sympa.
Complètement d'accord sur la voix anglaise, l'accent british de l'actrice est juste sublime, on connaît son nom au fait?
Enfin, depuis la première vidéo de ce jeu, j'ai su que je l'achèterai. Je suis juste encore plus impatient maintenant.
A vérifier en situation quand même. :)
Cependant, Gamersyde pourrait ajouté un paragraphe exposant l’avis « subjectif » du testeur qui pourrait nous dire ce toi tu as ressentie. Est-ce que tu t’es éclaté à jouer ou malgré toutes les qualités intrasseques du jeu sur le papier, tu n’as pas accroché ?
Bonne continuation à vous.
Un grand bravo à Blim² qui se retrouve obligé de rédiger des articles complets à cause de moi. Je sais que ça lui coûte mais franchement, il est beaucoup plus doué qu'il ne veut l'admettre. :D
Merci! J'en veux d'autre! :p
Rien à dire, bravo !