Issu du mariage de deux séries à succès qui ont débuté leurs carrières sur Nintendo DS, Professeur Layton Vs. Phoenix Wright : Ace Attorney tente de regrouper deux types de gameplay assez éloignés dans une même aventure. Si la résolution d’énigmes ne vous fait pas peur et si vous n'y voyez pas d'objection, nous vous invitons à venir découvrir cette review un peu tardive.
En guise d’introduction, une cinématique au rendu proche d’un animé nous présente un homme et une femme visiblement poursuivis par quelque chose d’assez étrange. La conclusion de cette poursuite débouche sur un accident inévitable. La jeune fille (Aria Novella) parvient à s’échapper et se dirige alors vers Londres - en tenant fermement entre ses mains un énorme livre qui aura son importance dans le scénario - afin d’entrer en contact avec le professeur Hershel Layton et son assistant Luke Triton. En racontant son histoire, le professeur découvre qu’Aria vient d’une cité médiévale appelée Labyrinthia et que différents événements l’ont amenée à fuir. Pendant ce temps, l’avocat Phoenix Wright, accompagné de son amie et assistante Maya Fey arrive par avion afin d’assister à un colloque d'avocats. S’ensuivent de nombreux événements qui vont amener le professeur et l’homme de loi dans des aventures diverses et variées et permettant d’exploiter les deux types de gameplay bien distincts associés aux deux héros. Le scénario étant l'un des points forts du titre, nous ne vous en dirons pas plus !
Les habitués des deux franchises seront en terrain connu. Du coté du professeur, nous sommes confrontés à de classiques scènes fixes que nous explorons à l’aide du stylet en touchant les objets/personnages à l’écran, ce qui déclenchera des dialogues, débloquera des pièces SOS (nous y reviendrons plus tard) ou encore nous confrontera aux fameuses énigmes si chères à la série. Des énigmes toujours aussi variées et intéressantes d’ailleurs, et qui ne souffrent pas spécialement d’un sentiment de déjà-vu. Pour l’avocat, le schéma est différent et se base sur des interrogatoires/contre-interrogatoires durant lesquels vous devrez tenter de découvrir la vérité en tentant de déceler des failles dans les dépositions des témoins. Ces scènes au tribunal sont toujours un plaisir car assez rythmées et bien scénarisées, sans oublier que les situations et les dialogues savent parfois se montrer cocasses.
Sans déployer des tonnes d’effets graphiques et d’artifices visuels, la réalisation est très satisfaisante et devrait faire mouche auprès du plus grand nombre. Les dessins sont fins et colorés, les personnages très réussis et dotés de mimiques parfois très sympathiques et l’ambiance sonore ajoute une belle note à la réalisation globale du jeu. On découvre également de très jolies cinématiques (malheureusement assez peu nombreuses) avec des dialogues doublés par des acteurs qui, à défaut d’être toujours très convaincants, donnent un peu de vie à l’univers. On pourrait d’ailleurs regretter que tous les textes ne soient pas doublés, même si l'on imagine qu’il est bien plus facile de gérer seulement les dialogues à l’écran.
Le déroulement du jeu est assez classique et alterne entre le « gameplay Layton » et le « gameplay Ace Attorney ». Les pièces SOS dont nous parlions plus tôt permettent d’obtenir des indices ou de l’aide lorsque la difficulté devient trop importante, ce qui peut arriver lors d'un interrogatoire pendant lequel nous ne parvenons pas à déceler la contradiction par exemple. Une difficulté qui semble d’ailleurs avoir été revue à la baisse par rapport aux précédents épisodes des 2 licences. Cela n’est finalement pas trop préjudiciable tant l’envie de continuer et d’en apprendre plus sur l’histoire et l'univers se fait sentir, mais cela pourrait peut être surprendre les spécialistes. L'un des principaux regrets est finalement le découpage sur les phases de jeu, les principes de jeu de Layton et de Phoenix étant quasiment toujours séparés. On aurait aimé découvrir un peu plus de synergie entre eux et pouvoir lancer plus souvent un fameux "Objection!" ou "Un Instant" en plein milieu d'une résolution d'enquête.
Fort de ses 10 chapitres et de sa progression alterné, le jeu propose une aventure longue et devrait vous tenir en haleine pendant quelques dizaines d’heures, voire plus si vous décidez de partir à la conquête des différents bonus à débloquer. Ajoutez à cela une politique appréciable de donner accès à plusieurs DLC gratuitement et vous en aurez clairement pour votre argent. Tout juste peut-on regretter quelques longueurs, notamment lors de certains procès ayant tendance à s’éterniser légèrement, mais rien de bien méchant fort heureusement.
Point de problème également au niveau de l’accessibilité du titre, le jeu étant intégralement traduit en français. Cependant, pour l'apprécier à sa juste valeur, il faudra obligatoirement aimer lire, beaucoup lire. La narration et l’humour efficace gomment parfois ce problème mais cela sera certainement un frein pour une partie des joueurs tant certains dialogues trainent en longueur. Un mot pour finir de la fonction 3D de la 3DS, qui un peu à la manière d'un Yoshi's New Island vient sublimer les coups de crayons. La stéréoscopie donne en effet plus de profondeur aux différentes scènes tout en ajoutant également un rendu assez sympathique lors de l'utilisation de la loupe du professeur Layton par exemple.
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