Après une sortie en grande pompe avec un line-up aussi éclectique que solide, la Vita connaît depuis quelques semaines une accalmie pour le moins décevante. Le calme avant la tempête de l'imminent E3 2012 ? Peut-être, mais en attendant d'en savoir plus sur le futur de la machine à moyen et long terme, le mois de juin permettra au moins de lui redonner quelques couleurs avec deux titres édités par Sony. Premier à ouvrir le bal, Resistance: Burning Skies nous a permis de vérifier si la portable aux deux sticks est véritablement adaptée au genre FPS. Pour tout savoir sur notre sentiment à l'égard de ce nouveau volet de la série inventée par Insomniac, il suffit de nous suivre à l'intérieur.
Après l'excellente surprise qu'avait été pour nous Resistance 3, nous attendions ce premier épisode Vita avec une certaine impatience, mêlée, il faut bien l'avouer, d'une appréhension assez facile à comprendre. La série avait-elle encore d'autres histoires à raconter ? La Vita pourrait-elle retranscrire correctement l'état de panique et de chaos d'une société américaine en proie à l'invasion des Chimères ? Enfin, allait-on vraiment pouvoir retrouver le confort de jeu des FPS sur consoles de salon ? Autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre sans plus attendre.
Les gens bons en danger
L'histoire de Burning Skies nous ramène quelques années en arrière, alors que les Chimères débarquent sur les terres de l'Oncle Sam. Après avoir pris le contrôle de toute l'Europe, voilà donc la terrible menace aux portes de la paisible ville de Bayonne (New Jersey) et de New York. Contée par le biais de vidéos horriblement mal compressées, l'évolution des événements ne laisse que peu de doutes quant aux chances de survie de l'être humain. La bataille sera rude, l'espoir infime, mais la résistance ne lâchera rien, et tout cela va commencer avec vous. C'est dans le rôle de Riley, pompier de son état, que vous serez cette fois confronté à l'ennemi extraterrestre, le temps d'une aventure qui s'étalera sur six niveaux. D'abord motivé par son simple instinct de bon samaritain, Riley fera tout pour retrouver sa femme et sa fille, qu'il pense en sécurité dans l'un des camps protégés par l’armée. On s'en doute assez vite, l'histoire prendra une tournure bien plus personnelle, mais il faudra pour cela attendre le dernier tiers du jeu. Dans l'ensemble, on regrette le manque d'ampleur de cette campagne qui, malgré quelques tentatives pour toucher le joueur (on pense à deux scènes en particulier), peine à passionner. Il faut dire que le classicisme du scénario et le manque d'originalité des situations sont pour beaucoup dans ce sentiment mitigé. Burning Skies est à l'image de ces films à succès que l'on tente d'adapter à la télévision, plein de bonnes intentions, mais limité par les moyens.
Armes de joie
La force de ce Resistance Burning Skies tient en deux mots : arsenal et jouabilité. Un peu moins nombreuses que dans Resistance 3, les armes de ce Burning Skies (au nombre de 8) sont assez similaires à celles que l'on connaît déjà. On retrouve bien sûr les fameux Bullseye et autres Auger, mais les petits nouveaux sont très fidèles à leurs aînés. Le nouveau fusil sniper (le Sixeye) permet par exemple de coller une bombe à déclenchement manuel sur le dos d'un ennemi. Le lance-roquettes demande de verrouiller ses cibles en les touchant au préalable via l'écran tactile. Le Hunter est, lui, équipé d'un drone très pratique lorsqu'on le lâche en pleine bataille. On vous laisse découvrir le reste comme des grands ! Au corps à corps, Riley n'hésite pas à user de sa hache (en appuyant sur l'icône correspondante à droite de l'écran), un outil de travail bien pratique quand il s'agit de repousser les assauts massifs de chimères sauvages. On peut également compter sur les grenades (humaines) et les mines (chimériennes), qu'il suffit de glisser délicatement vers l'endroit désiré pour lancer (le jeu passant alors au ralenti pour plus de précision). Un système de couverture est également disponible et fonctionne assez bien, qu'il s'agisse de jaillir de sa cachette pour arroser l'ennemi ou déposer une grenade à ses pieds. Sans être forcément très original, l'arsenal propose donc une assez bonne variété, mais il est néanmoins rageant de ne pas toujours pouvoir trouver assez de munitions pour certaines armes.
Comme dans tout bon Resistance qui se respecte, l'armement, en plus de s'étoffer avec le temps, est entièrement upgradable - à condition de mettre la main sur les petits cubes bleus prévus à cet effet. On perd donc le système mis en œuvre dans le troisième volet, un système qui rappelait celui de la série Ratchet & Clank, les améliorations obtenues dépendant entièrement de la fréquence d'utilisation de l'arme. Chacun des 8 joujoux disponibles ici a droit à pas moins de 6 upgrades, mais, car il y a un mais, impossible de les activer tous en même temps. Il est en effet obligatoire de se limiter à deux améliorations fonctionnelles, et donc de bien choisir celles qui seront les plus profitables selon la situation. Prenons l'exemple du Auger : cette arme très pratique (puisque permettant de voir et tirer à travers les murs) pourra donc bénéficier d'un triple tir cumulé à un stock de munitions plus important, ou pourquoi pas un bouclier amélioré. Mais si, plus tard, profiter d'une cadence de tir élevée vous semble plus avantageux, rien ne vous empêche de sacrifier votre tir multiple, le temps de quelques combats. En plus d'offrir un bon éventail de possibilités, et surtout un équipement à la mesure de l'adversité, ces améliorations donnent aussi l'occasion de profiter du design modifié de chaque arme, celui-ci variant en fonction de vos choix. Une petite touche cosmétique sympathique, l'ajout d'une lunette de visée devenant alors évident d'un simple coup d’œil.
Uncharted avait su prouver que l’apport d'un deuxième stick était un plus non négligeable, Resistance Burning Skies le confirme, en proposant le premier FPS véritablement jouable sur une console portable. Les contrôles sont donc à la fois naturels et efficaces pour n'importe quel habitué du genre, et l'absence d'aide à la visée (si l'on excepte peut-être la hitbox plus généreuse avec les armes qui tirent en rafales) ne se fait aucunement sentir. Tout juste peut-on regretter le fait que Nihilistic Software n'ait pas jugé bon d'utiliser la fonction gyroscopique de la console pour permettre au joueur de corriger sa visée plus précisément. Par contre, vous l'aurez compris, l'écran tactile est, lui, largement mis à contribution (tirs secondaires uniquement), pour un résultat pas toujours très ergonomique. On vous laisse imaginer la difficulté à utiliser la fonction lance grenades de la Carbine en se déplaçant pour éviter les tirs ennemis, tout en essayant de viser avec le stick droit. Non-mutants s'abstenir... Autre maladresse, le sprint demande de tapoter le pavé arrière deux fois, mais la touche bas du pavé directionnel offre heureusement une alternative plus efficace à cette fonction. Si ce n'est cette utilisation du tactile un brin abusive, les sensations sont donc très bonnes et la progression agréable. Le retour à un système de santé régénératrice évite à la fois crises de nerfs et baisses de rythme, mais n'incite plus autant à la prudence, du moins dans les deux premiers niveaux de difficulté (il en existe quatre).
Malgré tout, en jouant à ce nouveau volet, on ne peut s'empêcher de remarquer le manque flagrant de variété dans les situations. Les séquences se suivent et se ressemblent en effet beaucoup trop, au point que la progression en devient de plus en plus lassante. Là où Resistance 3 nous servait des séquences fortes et nous amenait à rencontrer des personnages parfois imprévisibles, Burning Skies se contente de proposer une succession de combats contre les mêmes chimères du début à la fin. Nihilistic nous fait pourtant croire au meilleur quand le premier boss gigantesque fait son apparition à la fin du deuxième niveau, mais lorsque le tête-à-tête prend fin une minute plus tard (en mode normal), on se dit alors que la bataille n'avait finalement rien d'épique. Reste alors l'espoir de retrouver plus grande résistance face au boss suivant, mais il faudra pour cela attendre la fin du jeu. Le deuxième boss se fera donc largement attendre, et si, pour cet affrontement, il vous faudra un brin de patience, c'est surtout dû au fait qu'aucune mise à couvert (ou presque) n'est possible face à lui. Le genre de séquence que l'on risque donc de refaire bon nombre de fois, en pestant sur le système de checkpoints qui oblige à retraverser le long couloir précédent à chaque fois (et écouter encore le même dialogue). Et puisque l'on aborde le délicat problème des sauvegardes, il faut savoir que Burning Skies utilise des checkpoints "éphémères" qui ne sont actifs qu'à partir du moment où l'on ne quitte pas la partie. De véritables sauvegardes existent bien évidemment, mais attention à ne pas éteindre la Vita avant d'avoir vu le message vous en informant, sous peine de devoir recommencer certains passages délicats.
Resist-rance
La lassitude se ressent également dans les différents environnements, ces derniers manquant clairement d'inspiration. Entrepôts, bases diverses, ruelles, égouts, docks, laboratoires, on ne peut pas dire que tout cela respire l'originalité. Hélas, la partie graphique ne parvient pas à compenser cet aspect, puisque les décors affichent un rendu bien décevant pour un titre édité par Sony. On veut bien reconnaître que Wipeout et Uncharted avaient placé la barre haute, mais même en tenant compte de cela, difficile de ne pas s'étonner devant la pauvreté des textures et la modélisation quelque peu anguleuse des décors. La gestion des effets de lumière laisse également à désirer, avec des éclairages souvent trop saturés en extérieur, mais surtout, l'impression d'un rendu désespérément plat. La palette de couleurs n'est pas spécialement plus engageante, avec une surabondance de tons marrons qui n'a rien de particulièrement flatteuse. Seul le passage sur le pont George Washington parvient un peu à tirer son épingle du jeu, d'une, parce que les teintes y sont moins ternes, et de deux, parce qu'il propose un peu autre chose. Déjà présent dans Uncharted, l'aliasing ne se fait pas non plus oublier, sauf dans les passages plus sombres, et à ceci, il faut ajouter quelques légers problèmes de pop-up. Le jeu n'est pas non plus exempt de ralentissements, mais ils ont au moins la bonne idée de ne pas impacter la bonne jouabilité du titre. Enfin, on note une IA assez inégale, tantôt agressive ou prudente, tantôt complètement aveugle et passive.
Verdict
Tous les commentaires (24)
C'est pas avec celui-là que je vais nourrir ma Vita, par contre... :(
J'attendrai une baisse de prix, c'est dommage qu'ils ne l'aient pas plus soigné.
M'enfin, ce qui est fait est fait...
Je mise beaucoup sur Bioshock maintenant, en espérant avoir des news à l'E3 semaine prochaine...
M'enfin, ce qui est fait est fait...
J'espère qu'on aura de bonnes annonces à l'E3 et sinon, vivement Gravity Rush :)
Par contre, pas un mot sur le multi?
Dans tous les cas, leur prochain jeu sur lequel ils sont occupés actuellement, c'est Overstrike, titre multi édité par EA, qui devrait être présent à l'E3.
A prix doux je pourrais quand meme etre bien tente.
en plus, on sera hyper tranquille en multi comme personne n'a cette console^^
...et le boss de insomniac a dit faire des jeux multi plateforme avec ea partners comme des exclus édités par sony...
Dans tous les cas, leur prochain jeu sur lequel ils sont occupés actuellement, c'est Overstrike, titre multi édité par EA, qui devrait être présent à l'E3.
http://www.gamekult.com/actu/ratchet-and-clank-qfo...
M'enfin, ce qui est fait est fait...