Après un très sympathique Transformers: La Guerre pour Cybertron il y a maintenant deux ans, High Moon Studios s'affranchit une fois de plus de l'étiquette réductrice de jeu officiel du film avec Transformers: La Chute de Cybertron. Si les adaptations accompagnant les sorties des blockbusters américains sont à fuir comme la peste, reste à savoir si ce nouveau titre original fera le poids face à une concurrence aoûtienne des plus féroces. Nos vidéos et la critique qui les accompagne, juste après le clic.
La situation n'a rien de très réjouissant pour les Autobots, bien décidés à fuir Cybertron à bord de l'Arche, en espérant pouvoir trouver refuge par delà le portail qu'ils sont parvenus à ouvrir dans l'espace. Quand le joueur découvre les quelques rescapés de la bande d'Optimus, la guerre contre les Decepticons est déjà perdue, mais ces derniers n'entendent pas laisser filer leurs adversaires aussi facilement. Une première mise en bouche très scriptée qui vous accueille en douceur, le temps de vous apprendre les bases d'un gameplay déjà bien rodé dans l'épisode précédent. Une suite qui va cependant plus loin en termes de variété comme nous le verrons un peu plus loin. Comme le titre du jeu l'indique, après une rapide introduction, le scénario va très rapidement se focaliser sur les événements qui ont amené les Autobots à quitter une planète détruite et ravagée par la guerre civile, une planète dont le noyau a cessé de fonctionner, privant ses habitants de l'unique source d'énergie dont ils ont besoin pour survivre. Six jours pendant lesquels la bataille entre les deux clans va faire rage, une aventure qui s'étendra sur 13 niveaux (prologue inclus) où héros comme ennemis auront leur moment de gloire entre vos mains.
Car en effet, comme dans l'épisode précédent, La Chute Cybertron ne vous permet pas uniquement d'incarner les gentils Autobots. Une différence cependant, là où La Guerre pour Cybertron donnait accès à deux campagnes totalement distinctes, ainsi qu'au choix de personnage avant chaque mission, ce nouveau volet impose toujours l'Autobot ou le Decepticon dont vous aurez le contrôle. En dépit de cela, la durée de vie du titre de High Moon Studios oscille facilement entre 8 et 10 heures en mode normal, ce qui reste amplement suffisant pour un jeu de ce genre. D'autant que le développeur américain ne lésine pas sur les changements de personnages pour apporter un maximum de variété aux situations rencontrées. Bien sûr, l'essentiel du jeu repose sur un principe de jeu et des mécaniques assez bourrins, avec une maniabilité très proche des Third Person Shooters actuels (le système de couverture en moins). Ceci étant dit, l'utilisation des caractéristiques spéciales de chaque robot pour apporter un gameplay spécifique à chaque section est une excellente idée. Ainsi, Optimus, leader des Autobots, embrasse son rôle de chef en désignant les cibles à abattre par l'artillerie lourde, Cliffjumper adopte une approche plus furtive grâce à son camouflage optique, Jazz s'adonne aux joies du grapin dans des niveaux qui jouent plus sur la verticalité, etc.
Des robots à ménager
L'approche assez variée du gameplay, bien que responsable d'une construction du jeu plus linéaire, offre donc de bonnes sensations dans l'ensemble, les contrôles étant suffisamment réactifs pour faire face aux hordes ennemies. Une bonne chose tant certains passages n'hésitent pas à monter le niveau de difficulté d'un cran. Sans être insurmontable, le mode normal peut parfois devenir assez exigeant et il n'est pas rare de se sentir quelque peu submergé par l'adversité. Fort heureusement, les points de sauvegarde automatiques sont réguliers et on ne reste jamais bien bloqué bien longtemps. Chacun des robots dispose d'un jauge de vie qui nécessite des cubes d'énergie pour se recharger, mais ils peuvent également compter sur un bouclier qui n'est pas sans rappeler celui de Master Chief. Conséquence directe, il faut savoir rester mobile, utiliser au maximum les éléments du décor pour se protéger, et ne pas hésiter à changer votre arme de main pour avoir de meilleures chances de toucher vos cibles sans pour autant vous exposer trop à leurs tirs. L'arsenal a beau être sans surprise (on retrouve les pendants extra-terrestres de nos mitrailleuses, fusils à pompe, lance-missiles ou autres fusils de précision), il se montre tout à fait à la hauteur et peut cette fois compter sur un nombre de munitions plus conséquent (dans l'épisode précédent, on passait son temps à fouiller le décor pour se réapprovisionner, ce qui était assez pénible).
Chaque type d'arme profite aussi d'un système d'upgrade assez simple d'usage. Puisque vous passerez régulièrement d'un personnage à un autre, ces améliorations ne sont pas liées aux robots eux-mêmes, mais bien à leur arsenal (commun), ce qui évite de devoir tout recommencer à chaque nouvel Autobot/Decepticon. Transformers oblige, difficile de passer sous silence leur capacité première, le passage de l'état humanoïde à celui de véhicule terrestre ou aérien. L'histoire se déroulant sur Cybertron, ne vous attendez pas à retrouver les transformations que les différents films et séries animées nous avaient habitués à voir. Si ce n'est Grimlock et sa forme Tyrannosaure quelque peu étonnante compte tenu du contexte, chaque transformation arbore un design purement futuriste en accord avec les origines extraterrestres des robots. Dans La Guerre pour Cybertron, de vives critiques avaient fait état de l'aspect trop étriqué des niveaux, ceux-ci n'incitant pas à se déplacer sur quatre roues. Si le level design de cette suite reste très dirigiste, les espaces s'ouvrent tout de même beaucoup plus pendant une bonne partie des affrontements ; comme si cela ne suffisait pas, les développeurs de High Moon Studios ont aussi intégré des séquences où le mode véhicule est le plus approprié. La maniabilité n'est pas forcément aisée au départ, les sensations de vitesse moyennes (ce qui s'avère tout de même suffisant dans les airs), mais la mise en scène donne un rythme certain à ces passages. Détail important, les Transformers sont plus résistants sous cette forme et profitent de munitions illimitées.
Autobeaux
Techniquement, c'est une fois de plus l'Unreal Engine 3 qui est à l’œuvre pour un résultat tout à fait respectueux du matériau d'origine. Bien sûr, tout le monde ne sera pas forcément sensible aux panoramas très métalliques offerts par Cybertron et son architecture industrielle, mais le soin apporté aux arrière-plans et aux divers effets de lumière donnent au titre de High Moon Studios une ambiance de fin du monde réussie. Peut-être un peu moins tristounet que le volet précédent, il ne faut cependant pas compter sur une explosion de couleurs primaires comme dans la première série télévisée. Ceci étant dit, en dépit d'une planète qui ne se prête pas à une grande variété de paysages, La Chute de Cybertron ne donne jamais l'impression de traverser encore et toujours les mêmes décors, ni d'ailleurs de forcément proposer les mêmes ambiances. On sent donc bien que High Moon Studios a pris la mesure des faiblesses de La Guerre de Cybertron pour surprendre le joueur dans cette suite. Le passage avec Jazz se veut par exemple nettement plus propice au sentiment de claustrophobie que les autres. Le jeu vire même presque au survival horror quand les nuées d'Insecticons débarquent dans les grottes sombres qu'il traverse. Tout n'est pas forcément d'une originalité à toute épreuve, mais voilà qui participe tout de même à un effort de variété louable.
L'ambiance sonore, elle aussi, est particulèrement fidèle à ce que l'on peut attendre d'un jeu Transformers, avec une bande originale dans l'esprit des films dont le jeu ne s'inspire (heureusement) pas. Côté doublage, certains regretteront sans doute l'absence de version française, notamment auprès des plus jeunes, moins accrocs à la lecture. En contrepartie, tout le monde pourra donc profiter de la voix légendaire d'Optimus Prime, interprété depuis 1984 par le Canadien Peter Cullen (c'est aussi à lui que l'on doit l'inquiétante voix de K.A.R.R. dans la série K2000). Heureusement, les sous-titres et les menus sont entièrement localisés en français, ce qui est évidemment la moindre des choses pour un titre qui vise un large public. Pour le reste, rien de bien particulier à noter, le framerate parvenant à garder la tête haute même dans les moments les plus animés, sur 360 du moins. On est bien sûr loin d'atteindre les 60 images par seconde, mais cela reste tout à fait acceptable. Précisons tout de même que certains tests de la version PS3 font mention de problèmes techniques assez nombreux la concernant (résolution plus basse, ralentissements plus nombreux, plantages, pixellisation marquée, etc.). Bonne nouvelle, nous n'avons pas remarqué de traces de tearing et, pour finir, l'aliasing se fait assez discret pour que l'on n'y prête pas trop d'attention. Dans l'ensemble donc, High Moon Studios nous livre une copie soignée, ce qui n'a rien d'une surprise puisque c'était déjà le cas du premier épisode.
Verdict
Tous les commentaires (6)
Après c'est sûr qu'il faut pas être complètement réfractaire au métal, aux robots et aux transformations, m'enfin moi je me régale à découvrir tout ce p'tit univers.