Arrivé au début du mois de septembre, Castle of Illusion n'avait pas eu droit à sa part de lumière sur Gamersyde, par manque de temps d'abord, mais aussi suite à quelques contraintes techniques de la version PC du jeu que nous avions reçue. Comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, nous vous offrons - enfin - la review complète du jeu et les vidéos 1080p/60fps qui vont bien.
Juste une illusion
Pour ceux qui ont découvert le jeu vidéo sur les toutes premières machines (consoles comme micro-ordinateurs), l'arrivée de la Megadrive à la rentrée 1990 avait ouvert de nouveaux horizons jusque là insoupçonnés. Si l'on était encore bien loin de la puissance des machines d'arcade de l'époque, difficile d'oublier les claques à répétition qu'ont pu être Sonic, Streets of Rage, Quackshot, Ecco The Dolphin, et bien sûr, Castle of Illusion. Deux ans avant l'arrivée de la Super Nintendo en Europe, Sega et Disney frappaient en effet très fort avec ce jeu de plateforme magnifique qui mettait en scène l’indéboulonnable Mickey mouse. 23 ans plus tard, l'engouement pour le retro-gaming étant ce qu'il est, voilà la célèbre souris de retour dans un remake entièrement remanié mélangeant le classique gameplay 2D de l'original à des phases en trois dimensions.
Malgré toutes les réticences qui peuvent parfois accompagner l'annonce de ces projets visant à titiller la fibre nostalgique des joueurs, force est de constater que cette adaptation a fait l'objet de nombreux efforts. Visuellement d'abord, le jeu rend un bien bel hommage à son ancêtre en proposant des environnements fidèles, mais évidemment encore plus beaux et bardés de détails. Pour remplacer avantageusement les scrollings parallaxes d'antan, les développeurs ont joué avec la 2.5D et les effets de profondeurs qu'elle peut apporter. On peut donc par exemple apercevoir certains ennemis placés en arrière plan, ceux-ci n'hésitant pas à lancer des projectiles sur le héros, ou bien encore la suite du niveau lui-même. Conséquence directe : l'illusion d'un véritable monde en trois dimensions. Certains passages cèdent cependant à l'appel de la vrai 3D, s'éloignant alors un peu de l'esprit old-school du jeu, mais cela ne dure jamais très longtemps.
La musique revisitée par Grant Kirkhope a également su conserver tout le charme de la bande son originale, mais les puristes seront ravis d'apprendre que la partition 16 bits est elle aussi incluse dans le jeu, et peut donc remplacer la nouvelle à tout moment. On ne s'étendra par contre pas plus que nécessaire sur les nouvelles cinématiques - étrangement proposées en images fixes - et à l'inclusion de doublages en anglais, le scénario du jeu restant après tout pour le moins basique (sauver Minnie des griffes de la vilaine sorcière). Petite déception en revanche sur la version PC du jeu qui est bizarrement lockée à 30 images par seconde, et va même jusqu'à forcer le 24 Hertz sur certains téléviseurs (rendant alors le jeu particulièrement désagréable). Heureusement pour les allergiques au 30 fps, un petit malin a déjà proposé un exécutable modifié pour faire voler en éclats cette surprenante limitation. On l'en remercie d'ailleurs, car sans lui, nous n'aurions jamais pu vous préparer ces vidéos en 1080p/60fps.
Durée de vie en Mouse
Loin de toutes les légendes que les jeunes d'aujourd'hui ont pourtant maintes fois entendu sur l'impitoyable difficulté des jeux d'autrefois, cette réédition de Castle of Illusion ne peut s’enorgueillir de proposer un challenge suffisamment conséquent. C'est d'ailleurs essentiellement sur ce point que le jeu développé par Sega Australie est le plus critiquable au final. Qu'il s'agisse des niveaux en eux-mêmes ou des affrontements contre les nombreux boss rencontrés, les nerfs du joueur ne seront pas vraiment mis à rude épreuve dans cette relecture du jeu original. Alors certes, certains y verront au moins là la promesse d'un jeu dénué de toute frustration, mais les 7 joyaux nécessaires pour sauver Minnie se récupèrent bien rapidement, ce qui pourra aussi très clairement calmer les envies dépensières des fans et des curieux. Il faudra en effet compter sur une durée de vie ne dépassant guère les 2 ou 3 heures de jeu, ce qui serait sans doute plus digeste si Castle of Illusion bénéficiait d'un tarif un peu plus doux. Bien sûr, certains argueront que le titre original était finalement encore plus court, mais les temps changent et l'exigence des joueurs sur la durée de vie n'est plus du tout ce qu'elle était par le passé.
Reste que grâce à la simplicité de son gameplay à l'ancienne (on saute sur les têtes de ses adversaires pour s'en débarrasser ou on leur lance des projectiles) et à la magie qui se dégage des différents environnements, le charme parvient à opérer sans mal. Même les passages ajoutés en vraie 3D, pourtant très critiqués par nos confrères, ne nous sont jamais apparus comme problématiques ou mal adaptés à la jouabilité. Il y a bien quelques petites imprécisions parfois, comme quand on essaie de viser le crâne d'un ennemi par exemple, mais dans l'ensemble, à l'exception de certains passages plus exigeants, la progression est fluide et plaisante. On n'atteint certes pas la perfection d'un Rayman Legends, mais la copie rendue par Sega Australie n'en demeure pas moins de qualité, leur mérite étant d'autant plus grand qu'ils ne disposaient clairement pas du même budget que le jeu d'Ubi Montpellier. Pour compenser légèrement la maigre durée de vie, les développeurs ont pensé à inclure un mode Time Attack, ce qui, avec les quelques items cachés dans les niveaux, pourra éventuellement occuper un peu les inconditionnels du 100%.
Verdict
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Ah ça fait plaisir :D