Projet qui revient de loin, Dragon's Crown était originellement prévu sur la défunte Dreamcast de Sega. Un changement de studio et de longues années de développement plus tard, nous pouvons enfin goûter aux joies du massacre de monstres en 2D sur Playstation 3 et Vita grâce au studio Vanillaware, maîtres reconnus en la matière. Les aventuriers de Dragon's Crown tiennent-ils la dragée haute aux ninjas de Muramasa et aux âmes torturées d'Odin Sphere ? Gamersyde vous répond dans cette review pleine de fantasy et légèrement héroïque !
A l'instar de Paris et sa tour Eiffel, Hydeland possède une particularité apte à attirer les touristes de tous les horizons : il s'agit de ses ruines labyrinthiques gorgées de trésors et de monstres, et où se cacherait la légendaire couronne du dragon, précieux artefact recherché par les aventuriers de tous poils. Et c'est justement un de ses aventuriers que vous incarnez, prêt à braver les souterrains obscurs du sinistre labyrinthe, dans une intrigue plutôt classique mais riche en clins d'œil et références divers et inattendus, qu'il serait criminel de dévoiler pour ne pas en gâcher la surprise. Après le choix de votre personnage dans la sympathique auberge du Refuge du Dragon et un court tutorial enseignant les bases du combat, il est temps de passer aux choses sérieuses et d'explorer les mystérieuses ruines dont l'entrée est située à deux pas de la cité.
Grande spécialité de Vanillaware, Dragon's Crown est donc un beat them all en 2D qui rappellera de doux souvenirs Golden Axiens aux plus âgés d'entre vous. Mais le tout est saupoudré d'une touche de hack'n'slash du plus bel effet, apte à rendre le soft délicieusement addictif une fois la partie lancée. En effet, les niveaux visités s'avéreront riches en trésors et loot de toutes sortes, dans lesquels vous ferez le tri une fois la mission bouclée. Reventes en masse, possibilité - payante - "d'identifier" les équipements récupérés, gestion de son inventaire, un doux parfum de Diablo viendra chatouiller les narines des habitués du genre, le plaisir de la chasse au loot étant aussi intense que dans le hit de Blizzard. D'autant que le gameplay des combats est une réussite totale ; à la fois accessible et technique, la jouabilité varie grandement selon le personnage choisi, et ne cesse de s'étoffer au fur et à mesure de sa progression.
Du nain adepte des prises de catch à la sorcière nécromancienne en passant par l'elfe archère ou le guerrier armuré, chacune des six classes de Dragon's Crown se joue de manière unique, dont l'éventail de coups ira grandissant grâce à de multiples compétences à acquérir. En effet, si les statistiques de votre héros augmenteront grâce à un classique système de points d'expérience, des points de compétences vous seront également alloués à chaque montée de niveau. Ces points vous permettront d'acquérir de précieuses... compétences (quelle surprise !) divisées en deux sets, l'un commun à toutes les classes, l'autre spécifique à votre type de personnage. Et mieux vaudra bien réfléchir avant d'attribuer ses points ; le nombre de capacités est assez vaste, de types aussi bien passives qu'actives, et il faudra être sûr de son choix avant de dépenser ses précieux points durement gagnés.
Outre les classiques magasins d'armes et armures diverses, la ville centrale du jeu vous proposera également d'adhérer à une guilde. Vous pourrez y compléter des quêtes annexes certes peu originales (en général, revisiter le niveau précédent pour y affronter un certain monstre ou trouver un certain objet), mais indispensables pour débloquer de superbes artworks, et évidemment gonfler votre pécule et votre expérience. Quant à l'église, elle vous permettra de ressusciter les restes d'aventuriers découverts dans le labyrinthe contre menue monnaie, qui deviendront ainsi de précieux alliés pour les joueurs solitaires. Car le dernier-né de Vanillaware pourra se déguster en coopération jusqu'à quatre joueurs, en ligne comme en local, pour un joyeux chaos à l'écran et la nécessité d'employer de réelles tactiques coopératives pour se débarrasser d'un boss coriace. Heureusement, chaque allié pourra revenir sur le champ de bataille à tout moment après avoir épuisé toutes ses vies, même si il faudra mettre la main à la bourse pour cela. Par bonheur, la présence de nombreuses richesses dissimulées dans les niveaux - à récolter grâce au stick droit sur Playstation 3 ou à l'écran tactile, d'ailleurs plus pratique, sur Vita - ou les précieux coffres au trésor à faire déverrouiller au fidèle Rannie vous permettront de maintenir vos finances à flot. N'oublions pas bien sûr quelques séquences culinaires typiques de Vanillaware, et nous obtenons une jouabilité plus que complète et aboutie, aux éléments beat them all et RPG parfaitement dosés et maîtrisés.
Mais c'est évidemment du côté visuel que se situera une des plus grosses claques de Dragon's Crown. Sublimés par une 2D somptueuse, les designs si particuliers de George Kamitani n'ont jamais parus aussi détaillés et puissants, à condition bien sûr d'adhérer à la direction artistique du titre. Décors variés et splendides, monstres magnifiés, personnages léchés, Dragon's Crown est un véritable régal pour les yeux, de surcroît parfaitement animé et doté de bien jolis menus du meilleur goût. De plus, malgré un écran parfois surchargé d'effets et de créatures en tous genres (et de toutes tailles), la fluidité reste constante, tout du moins sur Playstation 3. En effet, des ralentissements pourront parfois se faire sentir sur la version Vita, mais rien de bien dramatique toutefois, d'autant que la qualité graphique du soft reste inchangée par rapport à celle de son homologue de salon. Plaisir pour les yeux mais également pour les oreilles, Dragon's Crown profite de mélodies épiques de qualité, et propose d'excellentes voix anglaises ou japonaises selon les préférences de chacun.
Ajoutez à toutes ses qualités une durée de vie plus que confortable, avec différents modes de difficulté à débloquer, les classes à maximiser et le jeu en coopération offline comme online, et vous comprendrez que le dernier né de Vanillaware nous offre un quasi sans fautes à tous points de vue. De plus, hormis les ralentissements observés sur la portable de Sony, l'expérience est tout aussi grisante quelle que soit la machine, et contentera les joueurs nomades comme de salon. On peut même sans souci recommander aux plus fortunés d'entre vous de faire l'emplette des deux versions pour satisfaire sa soif de Dragon's Crown en toutes circonstances, le transfert de sauvegardes permettant de poursuivre sa partie quelle que soit la machine.
Tous les commentaires (23)
Un des jeux qui me fait regretter de pas avoir de console. C'est d'ailleurs à cause de lui en partie que je me tâte a prendre la Vita (et P4G aussi).
Sur PS3, je comptais le prendre en version jap, mais on verra plutôt pour la version fr.
Je cru comprendre que les traduction étaient moins que sommaires (en lisant comme un voleur analphabète :o ) ?
Et est-ce que vous proposerez des vidéos ? Parce que vu les graphismes du jeu ça vaudrait le coup de les voir en qualité GSY.
Sinon, tu as fait ton Nicky Larson sur une version Vita ? Il parait que... :p
@cryoakira : oui, le truc des runes n'est effectivement pas super pratique.
Golden Axe, Guardian Heroes, Caslte Crasher et même Diablo III version console : si un de ces jeux te parle et que tu aimes les captures d'écran, fonce. Ce n'est pas forcément du "GOTY" mais tu ne sera pas déçu.
Et ce qui ne gâche rien le jeu est vraiment sympa et assez hypnotisant (difficile de décrocher)