Nous le disions encore il y a peu, le boom des jeux XBLA/PSN a permis aux joueurs en manque de nouveautés de découvrir de nombreux concepts originaux, à une époque où la prise de risque n'est pourtant pas à la mode. Autre bienfait de ces productions moins coûteuses, le retour en grâce de certains genres cultes mais oubliés depuis longtemps au profit des FPS et des jeux de course. Le shoot them up, si prisé dans les années 80/90, en fait bien évidemment partie. Aussi, c'est avec un plaisir non feint que nous avons replongé dans nos plus vieux souvenirs en lançant le très sympathique Gatling Gears, que nous vous proposons de découvrir à votre tour à travers cette nouvelle review Gamersyde.
C'est une évidence dès les premières secondes de jeu, Vanguard Games n'a pas pour ambition de révolutionner le genre avec Gatling Gears. Très classique dans son déroulement, le jeu est surtout un hommage appuyé à tous ces titres qui ont bercé l'enfance des plus vieux d'entre nous, d'Ikari Warriors à The Chaos Engine en passant par Silkworm IV pour n'en citer que quelques exemples. Dans la grande tradition de ceux qu'on a aussi appelé les Run and Gun, chaque niveau se termine donc sur un score qu'on nous invite à battre en rejouant la séquence.
Très arcade dans l'esprit, Gatling Gears ne s'embarrasse logiquement pas d'une quelconque mise en scène, et les quelques dialogues écrits (en anglais) ne sont que prétexte à un déluge d'effets pyrotechniques et au chaos le plus total. Seul ou à deux (en local comme en ligne), vous vous retrouvez aux commandes d'un bipède mécanique armé jusqu'aux dents pour faire face aux hordes adverses qui ne cessent d'affluer tout au long des 6 chapitres (prologue inclus) qui composent le jeu. La structure de ces chapitres reste également tout ce qu'il y a de plus classique, puisque chacun d'entre eux est composé de 5 niveaux, le dernier mettant évidemment en scène l'indispensable boss à la dent dure.
La prise en main de Gatling Gears est à la fois simple et efficace. Le stick droit permet de tirer à 360 degrés avec la mitrailleuse, la touche Rb, de lancer une salve de missiles, et la gâchette gauche, les grenades. Ces dernières requièrent d'ailleurs un peu plus de pratique puisqu'il est nécessaire de presser LT tout en dirigeant un viseur avec le stick droit (en n'oubliant pas de rester mobile à l'aide du stick gauche pour éviter les tirs adverses). Arme ultime à garder pour les situations d'urgence, la touche Y lance une attaque électrique qui décime tout sur son passage, et offre un bref moment de répit au joueur submergé par les événements.
Il est bien évidemment possible d'upgrader son équipement et sa barre de vie (ce qui est on ne peut plus conseillé dans les niveaux medium et hard) à condition de bien ramasser les lingots disponibles dans chacun des niveaux. Certains bonus ramassés sur le champ de bataille donnent également un avantage temporaire au joueur en le rendant invincible, par exemple, ou bien encore en améliorant sa puissance de feu. En un mot comme un cent, on a donc ici tous les ingrédients nécessaires à la réalisation d'un bon vieux shoot them up des familles.
Des bleus et des bosses
Autre élément important dans le genre, le challenge ! Si la durée de vie du titre de Vanguard Games oscille seulement entre 4 à 6 heures selon le niveau de difficulté sélectionné, il n'est pas toujours évident de sortir victorieux des nuées d'ennemis qui vous canardent gaillardement sans compter sur les munitions. Bien sûr, se faire épauler par un ami peut vous faciliter un peu la tâche, sans oublier que c'est aussi une façon de prolonger un peu plus le plaisir de jeu. À une époque où le joueur est souvent caressé dans le sens du poil, il est aussi bon de savoir qu'il faut ici réapprendre à composer avec la menace du game over punitif. En effet, seul un nombre de vies limité est offert au début de chaque niveau, nombre qui dépend en fait de la difficulté choisie au départ. Utilisez les toutes avant d'atteindre la fin de ce niveau et il vous faudra tout reprendre depuis le début en disant adieu à votre score.
Il en va d'ailleurs de même pour les boss de fin de chapitre qui ne vous laissent aucun répit. Construites à chaque fois sur le même modèle, ces séquences vous demandent d'affronter trois formes successives dudit boss avant de pouvoir remporter la victoire. Aucun checkpoint ne vient vous soulager pendant le combat, aussi faut-il parfois des nerfs d'acier (et une bonne dose de réflexes) pour ne pas perdre pied à la dernière seconde. C'est dans ce genre de moments que l'on retrouve les sensations d'antan, et que l'on entend les effets des sensations d'énervement. Mais n'est-ce pas là toute l'essence de ces jeux d'autrefois qui ne savaient clairement pas ménager les nerfs des joueurs les plus aguerris ?
Contrôle technique : contrat rempli ?
Enfin, comment ne pas évoquer la partie technique de Gatling Gears, qui prouve une fois de plus que les jeux téléchargeables réservent de bien belles surprises. Difficile en effet de ne pas tomber sous le charme de l'aspect graphique mignonnet du titre de Vanguard Games, dont la patte graphique n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'œuvre de Miyazaki. Très coloré et détaillé, le jeu n'oublie pas non plus d'être varié, faisant passer le joueur d'une forêt de conifères à un désert brûlant, ou bien encore des sommets enneigés. De nombreuses petites animations viennent aussi donner vie aux différents niveaux, comme des animaux sauvages (qui s'ajoutent à l'animal de compagnie dont on peut s'accompagner) ou encore des éboulements du plus bel effet. Tout le décor ou presque porte d'ailleurs les stigmates des tirs alliés et ennemis, ce qui explique au passage la taille imposante de nos vidéos (l'explication étant : plus ça explose, plus ça prend de la place).
S'ajoute à cette réussite visuelle, une bande son efficace, voire même surprenante pour un jeu de ce calibre. En effet, la bande originale de Gatling Gears est très cinématographique, et parfois même assez en décalage avec ce qui se passe à l'écran. Cela ne nuit pourtant aucunement à l'immersion et, bien au contraire, donne au jeu une vraie touche personnelle. De temps à autre, la musique se retire en toute discrétion pour laisser la place au bruit du vent ou au chant des oiseaux, auxquels se mêlent rapidement celui des armes lourdes et des explosions évidemment. Amusant également le petit jingle de fin de niveau qui rappelle étrangement le début du thème de Superman, écrit par John Williams. Seul regret, le fait de ne pouvoir revenir sur ses pas pour visiter plus librement les niveaux, mais une fois encore, on reste dans la pure logique des shoot them up d'antan qui n'avaient pas pour vocation de laisser le joueur partir en balade.
Verdict
Tous les commentaires (5)
Dans le style, Bangai-o HD m'a aussi beaucoup déçu! La version DS lui est supérieure, un comble!