C’est au tour de THQ et du studio Kaos de tenter de faire un peu d’ombre au géant Call of Duty, avec Homefront. Si Electronic Arts et son Medal of Honor n’ont pas vraiment conquis le cœur de tous les amateurs de FPS, la tâche ne sera pas non plus aisée pour l’éditeur californien. Les développeurs ont en revanche un atout de taille, la participation de John Milius, qui permet d’obtenir une mise en scène et une ambiance plus travaillées que chez les concurrents directs. On sent également l’influence qu’a pu avoir Half Life 2 dans le projet, et les fans du jeu de Valve pourront d’ailleurs retrouver quelques clins d’œil fait à ce monument du FPS. Une fois n’est pas coutume, nous avons même pu nous essayer au mode multijoueur du titre. En effet, THQ a eu l’excellente idée de planifier une session de jeu spécialement prévue pour ce mode. Je vous laisse donc attaquer le plat de résistance, juste après le clic.
MAJ : Ajout du trailer FR de la campagne solo
Comme vous pourrez le voir dans la vidéo d'introduction, ce sont bel et bien des événements réels qui sont à l’origine de la trame scénaristique du titre de THQ. Le souci du détail va jusqu’à utiliser, pour incarner Kim Jong Un, un acteur particulièrement ressemblant au fils actuel de Kim Jong Il. Tout a donc été pensé pour qu’on se sente au beau milieu d'un univers crédible, dans une Amérique dévastée et en proie au plus profond désarroi. Pour augmenter l’aspect réaliste du jeu, des coupures de journaux font office d’items cachés dans les différents chapitres qui composent le jeu, l'occasion d'en apprendre plus sur les événements fondamentaux qui ont conduit à cette guerre.
L’armée d’occupation Coréenne qui a installé son QG dans la belle ville de San Francisco fait régner sa propre loi dans toute la région, n’hésitant pas à commettre les pires exactions en cas de refus d’obtempérer. Les premières minutes du jeu donnent tout de suite le ton et sont riches en émotions et en surprises. Personnellement j'ai trouvé que certaines scènes donnent froid dans le dos et resteront gravées dans l'esprit de nombreux joueurs. Vous incarnez un civil, ancien pilote de l’armée, qui va se retrouver malgré lui au cœur du mouvement de résistance qui s’est rapidement mis en place pour déloger l’intrus asiatique.
C’est le premier coup de feu tiré contre un soldat Coréen qui va sceller le destin de résistant de notre héros. Avec l’aide de quelques membres d’une cellule isolée, vous allez progressivement découvrir toutes les atrocités qu’a pu commettre l’envahisseur coréen sur la côte ouest. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le patriotisme américain n’est pas ici au centre de l’histoire. On tombe bien sur un drapeau américain de temps à autre, ou encore une phrase bien placée, mais globalement, le bourrage de crâne patriotique reste donc plutôt discret. Les personnages qui vous accompagnent tout au long de l’aventure ne vont pas vraiment s’étendre sur leur passé, ni même dévoiler leur personnalité au grand jour. Impossible donc de véritablement s’attacher à eux et créer des liens sur le champ de bataille comme cela avait été le cas avec la belle Alyx Vance (Half Life 2). Notre héros n’étant lui-même pas très causant, on ne peut pas dire qu'il affiche un charisme débordant, ce qui peut paraître étonnant quand on pense au muet Gordon Freeman qui s'en tirait autrement mieux.
Qui dit jeu scripté dit généralement jeu linéaire, et de ce côté là, Homefront bat tous les records. L'expression 'être tenu par la main' prend ici tout son sens quand vous devez scrupuleusement obéir aux consignes qui vous sont données, sous peine d’obtenir un échec pur et simple de la mission dans certains cas. Dès la première minute de jeu, vous savez à quelle sauce vous allez être mangé quand un hélicoptère tentant de vous barrer la route ouvre le feu dès que vous êtes dans sa ligne de mire. Jusque là tout va bien. Sauf que si vous avez le malheur de traîner un peu, vous vous retrouvez coincé par ses tirs sans possibilité de progresser. Alors d'accord, nous sommes plongé dans un univers très militaire et donc très encadré. Mais pas sûr que les joueurs les plus indisciplinés ne se sentent pas très frustrés à la vue des nombreuses barrières invisibles, symbole même de ce guidage exacerbé. Ajoutez à cela certains objectifs qui sont rabâchés toutes les deux minutes par vos coéquipiers, sans parler des indications à l'écran qui vous rappellent sans cesse que vous devez les suivre, et vous comprendrez que la tentation est grande de leur coller une balle entre les deux yeux pour les faire taire et être enfin libre de vos mouvements...
Malgré ces quelques défauts, l’ambiance et la mise en scène des moments où l’on rengaine son arme sont très bien réalisés et, permettent de mieux s’immerger dans l’histoire. Les toutes premières minutes de jeu sont très dures, on sent toute la violence et l’oppression que les gens subissent à cause du joug ennemi. Il y a aussi des phases plus apaisantes, empreintes de mélancolie et de douceur, démontrant que les résistants ne se laissent pas abattre pour autant. Tous ces éléments permettent en tout cas de motiver le joueur à prendre les armes pour se battre contre l’oppresseur Coréen. Pour livrer une guerre sans merci, c’est donc un véritable arsenal militaire qui vous est proposé pour trouer la peau des soldats ennemis.
Toutes les armes à feu que vous utilisez sont bien sûr tirées de vrais modèles militaires. Du M249 au SMG, en passant par le M4 ou le célèbre fusil d’assaut américain M16, la modélisation des différentes armes est de bonne facture. Chaque balle qui touche sa cible est confirmée par un affichage dans le réticule de visée, vous permettant de vous assurer que l’ennemi touché n’en a plus pour longtemps à vivre. Autre point intéressant pour l’expérience de jeu, le nombre de balles que vous pouvez transporter dépassent rarement la centaine. Ainsi, il vous faut changer d’arme régulièrement et rester mobile, ce qui permet au passage de profiter de toute la diversité des sonates meurtrières qu'elles laissent entendre au moindre coup de feu.
L’ambiance sonore reste évidemment très orchestrale, mais étrangement, elle n’accentue pas trop l’immersion du joueur dans l’aventure. Peut-être est-ce également lié au moteur graphique, qui, pour certains environnements, est malheureusement très daté. Nombre de textures, d’images de fond et d’effets pyrotechniques donnent parfois l’impression d’être en face d’un véritable effet mosaïque, ode au néo-impressionnisme du 19e siècle . Il faut également compter sur les murs invisibles dont je parlais déjà plus haut, et les problèmes de collisions intempestives dès que vous n’allez pas là où il faut. Quelques petits désagréments qui pourraient rester acceptables si l’IA des PNJ ne mettait pas également son grain de sel. Ainsi, vous vous retrouvez de temps à autre gêné par un allié quand vous essayer de franchir une porte, quand ce n'est pas un coéquipier qui décide de se mettre juste dans votre ligne de mire. L’IA ennemie, quant à elle, ne fait pas de cadeau. Elle réagit correctement à la plupart des situations et n’hésite pas à vous charger ou à vous contourner sur le flanc si vous campez sur vos positions. L'honneur est sauf donc !
La difficulté est donc bel est bien au rendez-vous, même si on a parfois l’impression que les ennemis ont tendance à vous toucher à travers les murs bien épais, ou que les grenades adverses sont irrémédiablement attirées vers nous. A la manière de certains volets de Call of Duty, il vous faudra atteindre certains points sur le champ de bataille pour stopper le flot continu de soldats qui débarque par vague. Pour tenter de varier les plaisirs, certains moments vous permettront d’utiliser un système de guidage laser pour désigner des cibles spécifiques pour un véhicule blindé autonome surarmé. D’autres passages spécifiques passent automatiquement en mode ‘Bullet time’, pour vous permettre de surprendre l’ennemi plus facilement. Enfin, certaines étapes vous demanderont d’être totalement furtif, mais une fois de plus, aucune initiative possible, il faut là encore suivre les instructions à la lettre, comme dans les séquences similaires des autres jeux du genre.
C’est grâce à THQ et à Microsoft qui nous accueillait dans ses locaux, que nous avons pu nous essayer au mode multijoueur du titre de Kaos studio. Bien sûr, ce n’est pas avec le peu de temps passé dessus que nous avons pu découvrir toute l’étendue des subtilités de ce mode. Malgré cela, nous avons tout de même pu apprécier de nombreuses fonctions qui promettent de nombreuses heures de jeu aux amateurs du genre.
Les classes de soldats sont désormais monnaie courante dans les FPS en ligne, et l'on retrouve donc le soldat d'assaut, le tireur d’élite ou encore l'expert en explosifs. Mais ici, chaque classe peut débloquer des accessoires lui donnant de gros avantages sur le champ de bataille. Ainsi, si vous cumulez suffisamment de points durant la partie, vous pourrez acheter un gilet par balle, un lance-roquette anti-blindés, ou, plus amusant, un hélicoptère de combat ou une mitrailleuse mobile en guise de drone modèle réduit. Si vous augmentez suffisamment votre score, ce sont alors carrément des chars d’assauts, des hélicoptères surarmés et même des frappes aériennes chirurgicales qui deviennent accessibles.
Trois modes de jeu plutôt classiques sont proposés : Deathmatch, team deathmatch et contrôle de zone. Ces deux derniers modes peuvent utiliser la fonction ‘Battle commander’, qui permet à l’IA de désigner une cible prioritaire à abattre en plus des autres objectifs propres au mode de jeu choisi. Ainsi, vous pouvez obtenir des bonus de points si vous parvenez à abattre le joueur désigné. Si la cible résiste en se débarrassant de ses assaillants, elle gagne alors en réputation et son bonus de points augmente en conséquence. Celui qui parvient à neutraliser l’ennemi prioritaire prend sa place, avec le bonus de point approprié, qui varie en fonction du rang du défunt. On apprécie également la jolie taille des différentes cartes, qui tranchent d'ailleurs beaucoup avec les environnements cloisonnés du solo.
Tous les commentaires (20)
Félicitation pour cette review.
Ce jeu à des côtés qui me disent "prends le" et d'autres qui me disent "non le prends pas". :D
Du coup je ne sais pas quoi faire, entre l'envie et la raison. ^^
comprends pas pourquoi tu dis que tu hurle
Une bouffée d'air frais après Cod.
punaise ils ont intérêt a bien ouvrir leurs serveurs ce soir
enfin quand ca marche oui c'est bon :)
le multi est sympatoche, mais je ne 'ai pas pris pour ca :/
ET la j'ai un peu les boules de voir un tel travail bacle. Pour une fois qu'on avait un jeu sur fond de guerre moderne, avec un simili scenario pas trop loupe/ patriotique a 2 balles ou over the top a la COD, ils se loupent et bien.
Donc j'en viens a esperer un 2eme opus, car l'evolution du scenar, l'univers dépeind est plaisant(freedom fighters est mon livre de chevet), mais vraiment pas sous ses mecaniques actuelles. Ferait mieux de refaire une suite a "l'aube rouge".