Nintendo a décidé d'accompagner la sortie de la new 3DS de l'un des meilleurs jeux de la N64 : The Legend of Zelda: Majora's Mask. Avec l'excellent travail effectué sur Ocarina of Time, on attendait avec impatience de pouvoir poser les mains sur le remake du Zelda le plus sombre jamais développé. Pas de suspens aujourd'hui, autant dire tout de suite que nous n'avons pas été déçus du résultat!
Petite piqûre de rappel pour ceux qui, pour diverses raisons plus ou moins justifiables, n'ont pas pu découvrir le jeu original en 2000. Dans cet épisode, point de combat contre l'infâme Ganondorf ou de princesse Zelda à sauver. Cette dernière n'apparait d'ailleurs que furtivement lors d'une cutscene faisant office de flashback. Vous dirigez Link juste après les événements d'Ocarina of Time, le héros chevauchant sa fidèle monture, la non moins illustre Epona. En pleine balade forestière, nos 2 compagnons sont attaqués par un bien étrange personnage, Skull Kid. Affublé du masque de Majora et accompagné de deux fées, Taya et Tael, il profite de la situation pour dérober l'Ocarina du temps et Epona. Link tente bien de les poursuivre mais ne parvient pas à récupérer ses biens, pis encore, Skull Kid lance une malédiction sur notre héros qui le transforme en peste Mojo. S'en suit alors une quête épique pour éviter la destruction complète du monde de Termina, tout tournant autour de ce qui sera l'un des points important du gameplay du jeu : la gestion du temps.
Effectivement, on découvre très rapidement une horloge en bas de l'écran affichant un décompte de 72 heures au total. Ce décompte ne représente ni plus ni moins que le temps restant avant que la Lune ne s'écroule, et si l'on ne connait pas tous les tenants et aboutissants au départ, on se doute que Skull Kid est bien derrière tout cela. Comme nous vous le disions, le temps qui s'écoule est primordial dans votre façon d'aborder le jeu, puisque la fin du compte à rebours entraine un game over pur et simple vous obligeant à revenir à votre sauvegarde précédente. Bien entendu, il existe diverses mélodies pour contrôler le temps avec l'ocarina. Vous pourrez par exemple ralentir l'écoulement du chronomètre, de façon à bénéficier de plus de temps pour vos différentes quêtes, ou encore revenir au début du décompte des 72 heures. Voilà d'ailleurs l'une des subtilités du titre, cette remise à zéro ne concernant que certains éléments de votre inventaire, ou l'avancée dans certaines quêtes. Les objets importants en votre possession, le Monocle de Vérité par exemple, resteront disponibles après ce fameux retour au "point de départ".
À une époque où les QTE et les aides particulièrement envahissantes se partagent le trône, il est important de noter que The Legend of Zelda: Majora's Mask ne vous prend jamais par la main. Pas de GPS vous indiquant la direction à suivre, pas de point clignotant sur votre map pour vous montrer clairement où se trouve votre prochaine destination. Ici, vous devez faire attention aux dialogues avec les différents protagonistes du monde de Termina, car c'est en discutant avec les autres personnages que vous en apprendrez plus sur ce que vous devrez faire - en plus de découvrir bien des choses sur l'histoire elle-même. Rien de rédhibitoire heureusement, mais certains joueurs pourraient peut-être ressentir une légère frustration devant un jeu qui ne leur facilite pas la tâche. De notre point de vue, cette absence de balisage est très appréciable car cela nous implique encore plus dans l'aventure. A noter tout de même l'apparition d'une pierre Sheikah. Cette dernière peut vous aider en vous montrant des "visions" sous forme de vidéos représentant des actions à accomplir pour effectuer certaines tâches.
Un autre point essentiel de cet épisode est bien entendu l'utilisation des différents masques. Tous ont une utilité propre, et même si certains ne sont pas primordiaux pour mener votre quête à son terme, ils peuvent se révéler particulièrement pratiques ; on pense par exemple au masque de lapin qui va permettre à Link de courir beaucoup plus vite. D'autres sont plus anecdotiques, comme le masque des amoureux pour n'en citer qu'un. Les plus utilisés seront en fait les masques qui transforment littéralement l'apparence physique de Link, et on pense évidemment aux masques Mojo, Goron ou Zora. Vous vous en doutez, ces derniers vont modifier les capacités du héros et vous pourrez ainsi vous déplacer librement sous l'eau, porter des charges extrêmement lourdes, ou encore planer sur de courtes distances, tout cela étant bien entendu lié très étroitement à la progression dans les fameux donjons...
Il y a maintenant 15 ans de cela, Nintendo démontrait toute l'étendue de son savoir faire. Le level design des donjons était en effet absolument fabuleux, et l'on progressait avec bonheur dans ces successions de salles, de puzzles et autres combats, en échangeant habilement les différents masques pour utiliser les compétences de la meilleure façon. Ce remake en 3D hérite donc de toutes ces qualités en offrant de plus un léger lifting graphique particulièrement agréable. Un petit mot en passant sur la 3D, intelligemment ajoutée, qui offre une véritable plus-value, surtout sur la nouvelle version de la console portable - cette dernière affichant un bien meilleur rendu de la profondeur. Pas grand chose à redire sur les contrôles non plus, Link répondant au doigt et à l'œil. L'écran tactile, évidemment absent de l'opus N64, sert de gestion de l'inventaire ou de carte, et son intégration est parfaite. Le tout nouveau "pad C" offre un contrôle efficace de la caméra mais les possesseurs des premières 3DS pourront également l'utiliser s'ils possèdent un Circle Pad Pro. À noter qu'il est également possible d'utiliser la fonction gyroscopique de la console pour la vue à la première personne ou lors de la visée avec l'arc.
Un mot sur la partie sonore, au diapason, avec des thèmes musicaux signés Kōji Kondō reconnaissables aux premières notes et des bruitages du même acabit. On aurait d'ailleurs presque pu décerner au jeu le prix du sans faute, mais on dénombre pourtant quelques petits défauts çà et là. Mentionnons par exemple les ralentissements qui, bien qu'assez peu nombreux, viennent parfois ternir le rendu global du jeu. Autre petite déception, le nombre assez restreint de donjons à parcourir durant l'aventure ; compte tenu du bonheur que nous avons eu à les traverser, on en voudrait forcément un peu plus. Ce léger bémol est cependant plutôt bien contrebalancé par la présence de très nombreuses quêtes annexes. Au rang des changements pas forcément indispensables, on peut également noter la modification de la nage Zora qui rend son exécution un petit peu moins amusante qu'à l'origine. Comme vous pouvez le voir, rien de foncièrement dommageable au final, ces menus défauts paraissant bien maigres face aux énormes qualités de cet opus. Même s'il est peut-être un peu moins bien placé dans le cœur des joueurs par rapport aux autres volets, Majora's Mask mérite donc largement de figurer au rang des meilleures productions Nintendo.
Tous les commentaires (9)
Un petit détail par rapport à la critique (pourquoi review d'ailleurs?), il y a une aide bienvenue dont tu ne parles pas.
Si on coince, la pierre de vision à côté du marchand de masque nous indique en cinématiques les actions à faire pour progresser.
J'espère que l'opus WiiU à venir offrira un tel plaisir!
Je ne l'ai pas utilisé si ce n'est pour voir ce qu'elle apporte mais c'est vrai que c'est une aide appréciable si on est un peu perdu.
C'est là qu'on voit à quel point les jeux étaient en avance car maintenant on a beau avoir des budgets digne de gros films, les jeux au level design comme OOT et ce Zelda MM se comptent sur les doigts d'un pingouin.